« Charlot émigrant » était l’un des films préférés de Charlie Chaplin. Le film raconte l’arrivée de Charlot à New York, à bord d’un paquebot bondé d’émigrés. Une chronique sociale, un mélodrame, mais aussi une comédie burlesque qui marquera le cinéma américain du XXe siècle : la longue traversée de l’Atlantique, l’espoir devant la statue de la Liberté, les fonctionnaires autorisant ou non les étrangers à fouler la terre promise…
Sorti le 17 juin 1917, « Charlot émigrant » a contribué plus que tout autre film à construire le mythe de Charlot, l’anti-héros au grand cœur. Pour le tourner, les méthodes de travail de Charlie Chaplin vont devenir beaucoup plus exigeantes que par le passé.
Le film commence sur un bateau d’émigrants en route vers l’Amérique. Charlot, passager, coule une idylle avec Edna (Edna Purviance, l'actrice fétiche de Chaplin). Emu par sa pauvreté et sa beauté, notre héros lui glisse en cachette une partie de l’argent qu’il vient alors de gagner au jeu.
Premières désillusions
Le bateau arrive à New York. Au loin, se profile la statue de la Liberté, symbole de la terre promise et de prospérité pour ces émigrants venus de si loin. Déjà, tous se pressent avec joie sur le pont quand leur enthousiasme se trouve aussitôt refroidi par les fonctionnaires zélés du service de l’immigration, qui vont les parquer comme du bétail.
Une fois débarqué, Charlot retrouve par hasard Edna dans un café. Il a trouvé une pièce dans la rue et l’invite. Mais la pièce tombe de sa poche trouée et notre héros va du coup avoir maille à partir avec le serveur du café, un colosse totalement dépourvu d’humanité.
La perfection sinon rien
« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage » disait Boileau. L’exigence de Chaplin à l’époque était telle qu’il tourna 25 000 mètres de pellicule et passa quatre jours et quatre nuits sans repos pour monter le film dans sa forme définitive. D’une durée de près de 25 minutes, sa réalisation nécessita pas moins de deux mois de tournage. Ainsi, la scène de l’addition opposant Charlot au serveur patibulaire, fut filmée plusieurs fois durant une semaine entière ! Chaplin s’aperçut en effet qu’il faisait fausse route: Henry Bergman n’était pas assez effrayant pour rendre la peur de Charlot crédible. Il annula une pleine semaine de tournage consacrée à cette scène (ce qui était révolutionnaire pour l’époque) pour donner finalement le rôle à Eric Campbell, beaucoup plus inquiétant à l’écran.
Victime du maccarthysme
« Depuis 1840, l’Amérique symbolise l’ascension sociale où nos pionniers espèrent reconstruire leur vie sur un nouveau modèle » ai-je lu dans un magazine. Mais, l’Amérique a-t-elle vraiment été un Eldorado pour Chaplin ? Malgré son immense succès, il est permis d’en douter. Alors qu’il entreprend en 1952 un voyage avec sa famille à Londres, sa ville natale, son visa de retour est supprimé. On lui reproche ses sympathies communistes et il devient Persona non grata aux États-Unis. Frappé par tant d’ingratitude, il s’établira alors en Suisse pour y vivre les 25 dernières années de sa vie avec sa famille.
En septembre 1957, soit 40 ans plus tard, Chaplin réglera ses comptes dans « Un roi à New York », réalisé en Angleterre. Il s’agit d’une satire au vitriol du mode de vie américain, ainsi qu’une dénonciation féroce du maccarthysme et de la chasse aux sorcières dont il a lui-même été victime. Le film sera d’ailleurs interdit aux Etats-Unis jusqu’en… 1976.
Mais en avril 1972, Hollywood l’invite. Chaplin oublie alors sa rancœur et traverse l’Atlantique pour fouler à nouveau le sol du pays qui l’a tant fasciné, rendu célèbre, enrichi puis chassé.
Devant 2700 personnes, qui l’acclament debout en fredonnant la mélodie des « Temps modernes », il reçoit un Oscar spécial pour l’ensemble de son œuvre. Charlot tenait enfin sa revanche.
43 ANS APRÈS SA MORT, LE CHARME D'ELVIS OPÈRE ENCORE
En plein été 1977, le 16 août exactement, on apprenait avec stupéfaction le décès d’Elvis Presley, victime d’une crise cardiaque à l’âge de 42 ans. Aujourd’hui, avec plus d’un milliard de disques vendus dans le monde, l’icône est intacte et, comme chaque année, un pèlerinage se déroulera sur les lieux où a vécu le King.
Rocker charismatique à la voix exceptionnelle, mais piètre acteur (31 films mièvres, à l’exception peut-être de King Créole de M. Curtiz en 1958 et du Rock du Bagne de R. Thorpe en 1957), Elvis a su incarner l’Amérique, avec sa soif inassouvie de liberté, ses innombrables excès et son cortège tout aussi interminable de contradictions.
Avant Elvis, il n’y avait rien. Sans lui, les Beatles n’auraient jamais existé ! John Lennon
Pourquoi des millions de personnes se sont-elles entichées dès 1956 de cet ex-conducteur de camion ? Pourquoi son impact a-t-il dépassé, en dimension comme en émotion, celui de tous les autres chanteurs de la planète ? Pourquoi la quasi-totalité de ses chansons, des titres qu’il a créés pour la plupart, ont-elle toujours autant de succès, tout comme ses films qui font l’objet d’un véritable culte malgré les chansons, souvent sirupeuses, qu’il y interprète ?
Il est le symbole de la jeunesse. Il nous a tout apporté. Dick Rivers (1966)
Lors de son grand retour sur scène, à Las Vegas en 1969, le présentateur de télévision Steve Allen commente : « Il est l’attraction la plus sensuelle de Las Vegas. Et quand on sait que les plus grandes stars y travaillent, ce n’est pas un petit compliment. Elvis peut remplir une salle et vider celle d’à côté, même s’il y a Sammy Davis, Frank Sinatra ou Dean Martin à l’affiche ».
Pour Denis Sanders, réalisateur du documentaire qui lui fut consacré en 1970 (Elvis, That’s the way it is) : « C’est un artiste tel qu’il est, c’est-à-dire dans et hors de son contexte de phénomène mondial de la musique actuelle populaire ».
Pèlerinage annuel
Aujourd’hui, alors que ses fans vont se recueillir un peu partout dans le monde pour commémorer les 43 ans de sa disparition, le mythe reste immarcescible et son étoile n’a pas perdu un pixel de son éclat. Pour eux, c’est sûr, leur idole n’est pas morte !
Un biopic sur Elvis, du réalisateur australien Baz Luhrmann (Gatsby le magnifique, Moulin rouge, Australia), devait sortir sur les écrans en fin d’année, mais le coronavirus est survenu et a chamboulé le planning du tournage.
Les inconditionnels du King pourront cependant se rendre au traditionnel pèlerinage du souvenir, organisé tous les ans à Memphis (Tennessee) et qui comprend la visite de son manoir, devenu musée, à Graceland. S.Moroy
Laurent de Brunhoff, aquarelle originale pour Babar et ce coquin d’Arthur, p. 4-5, 1946
A Chessy (Seine-et-Marne), un soir d’été 1930, Cécile de Brunhoff raconte à ses deux enfants, Laurent et Mathieu, l’histoire d’un éléphanteau qui s’enfuit de la jungle après qu’un chasseur a tué sa maman. Il se réfugie en ville où il s’habille comme un homme, avant de revenir plus tard en voiture dans la jungle pour y apporter les enseignements de la civilisation humaine. Il sera alors couronné roi des éléphants.
Naissance d’un mythe
Cette histoire aurait pu rester anonyme, mais les enfants la racontent à leur tour à leur père, Jean de Brunhoff. Comme ce dernier est peintre en aquarelle, la suite s’enchaîne logiquement et « Histoire de Babar » paraît en 1931 aux éditions du Jardin des modes.
Succès immédiat. Aujourd’hui, avec 13 millions d’exemplaires vendus, Babar est traduit en 27 langues et s’exhibe sur de multiples supports, notamment dans l’univers du jouet où il représente l’une des licences françaises les plus importantes.
Grâce à Laurent de Brunhoff, 95 ans, les aventures de l’éléphanteau se poursuivent encore de nos jours, pour la plus grande joie des enfants. Peintre lui aussi, Laurent a repris les personnages inventés par son père, décédé en 1937. Il en a intégré de nouveaux et en a profité pour agrandir la famille.
« En 1945, je me suis installé à Montparnasse. J'étais fasciné par la peinture abstraite. Mais il y avait Babar. J'étais persuadé qu'il devait continuer à vivre. J'ai alors dessiné l'album, Babar et ce coquin d'Arthur. Ma mère était très heureuse, l'éditeur était ravi. Mes deux frères avaient leur vie. Je ne me suis jamais demandé pourquoi moi. Je l'ai fait très naturellement » explique-t-il en décembre 2011, dans une interview consacrée au Figaro.
Un ami de 90 ans
Babar, ami fidèle des enfants, ne les a jamais trahis en quoi que ce soit. Il porte toujours son éternel costume de couleur verte et promène sa placide bonhomie souveraine. Ce héros anthropomorphe de notre plus tendre enfance méritait à juste titre son inscription dans notre patrimoine culturel. Outre ses albums d’aventures, des jouets à son image et des dessins animés ont été créés.
L’illustre et alerte pachyderme, qui a traversé le temps sans une ride ni un rhumatisme, est devenu entre-temps grand-père d’un petit Badou dans la série 3D intitulée « Babar, les aventures de Badou ». Bon sang ne saurait mentir.
S. Moroy
Photo: « Mariage et couronnement du roi Babar et de la reine Céleste », aquarelle extraite d'Histoire de Babar, le petit éléphant (1931).
C’est sur une exposition consacrée à l’acteur comique préféré des Français que le temple de la cinéphilie a rouvert ses portes, mercredi 15 juillet, après la période de confinement national. Louis de Funès, victime d’un infarctus en 1983, y sera la vedette jusqu’au lundi 31 mai 2021, soit une durée exceptionnelle de 11 mois. On pourra même y voir une sélection de 35 de ses films.
La Cinémathèque française organise pour la première fois une exposition d’ampleur dédiée à un acteur. Un choix judicieux puisqu’il s’agit de Louis de Funès et qu’elle rend hommage à son génie comique, au théâtre comme au 7e art pendant près de trente ans.
Des débuts difficiles
Né le 31 juillet 1914 à Courbevoie, Louis de Funès n’est pas un élève brillant. A 18 ans, il entre à l’École Technique de Photographie et de Cinéma (ETPC), dont il est d’ailleurs renvoyé. De nombreux petits boulots, un mariage éphémère puis un job comme pianiste de bar. Il y passera des milliers d’heures car c’est la période des vaches maigres.
A 28 ans, il s’inscrit aux cours Simon et rencontre, en 1943, Jeanne-Augustine Barthélemy, la femme de sa vie. Il rencontre aussi Daniel Gélin, qui le fait débuter au cinéma.
En 1952, il rejoint la troupe des Branquignols, créée par Robert Dhéry et Colette Brosset, réalisant avec eux des petits chefs-d’œuvre d’humour : Le petit baigneur, Ah ! Les belles bacchantes, La belle Américaine…
Le succès à son 100e film
Mais sa carrière au cinéma ne décolle vraiment qu’après Ni vu, ni connu. En 1956, dans La traversée de Paris, le public est subjugué par son rôle de l’épicier Jambier, lâche avec Jean Gabin et méprisant envers Bourvil.
Les années 60 et 70 seront deux décennies de succès ininterrompus, façonnant un personnage unique en son genre, dont le talent est d’être « Odieux sans être antipathique » selon Gérard Oury.
C’est d’ailleurs ce dernier qui l’érigera en star du box-office français avec La grande vadrouille. Tourné en 1966, le film sera vu par 17,27 millions de spectateurs ; record seulement battu en France par Titanic, après 30 ans de suprématie.
Un tyran sympathique
Louis de Funès avait un sens prodigieux du rythme et de la musique. Son comique de mouvement était d’ailleurs réglé telle une partition musicale. Il faut le voir diriger l’orchestre qui joue La damnation de Faust dans La grande vadrouille ou encore dans Le corniaud, quand, dans un garage napolitain, il répare la Cadillac sur l’air de la Danza de Rossini.
Les années 60 et 70 seront deux décennies de succès ininterrompus, façonnant un personnage unique en son genre, dont le talent est d’être « Odieux sans être antipathique » selon Gérard Oury.
C’est d’ailleurs ce dernier qui l’érigera en star du box-office français avec La grande vadrouille. Tourné en 1966, le film sera vu par 17,27 millions de spectateurs ; record seulement battu en France par Titanic, après 30 ans de suprématie.
Ses deux autres atouts reposaient sur l’art de la grimace, auquel son visage se prêtait d’ailleurs admirablement, et celui du déguisement (Fantômas, Rabbi Jacob, Les grandes vacances, Oscar, etc.).
En plus d’être en osmose avec ses partenaires, c’était un véritable homme-orchestre du comique. Car en mêlant rythme corporel, grimaces excentriques et déguisements multiples, Louis a créé son propre style.
Il incarne à l’écran un personnage autoritaire et fantasque que le public aime détester tant il sait ridiculiser les travers du genre humain, comme l’orgueil, l’hypocrisie ou avec la lâcheté que nous réprouvons tous.
Le César d’honneur, qu’il reçoit en février 1980 des mains de Jerry Lewis pour l’ensemble de sa carrière, est une reconnaissance méritée de la profession à son immense talent.
Onze mois pour mieux faire connaissance
Au fil de cette exposition, les visiteurs en sauront un peu plus sur cet homme attachant et exigeant avec lui-même. «Mon château aux 365 fenêtres, une par jour à nettoyer » plaisantait-il à propos de son château de Clermont, au Cellier (Loire-Atlantique), qui appartenait à la famille Maupassant, ancêtres de son épouse.
Ils pourront admirer plusieurs de ses costumes et accessoires, comme la DS de Fantômas et la 2CV préparée par Robert Giordani, chef décorateur, pour la fameuse séquence de l’accident du Corniaud.
Serge Moroy
Exposition jusqu’au 31 mai 2021 - Cinémathèque française – 51, rue de Bercy 75012 Paris – Métro Bercy, lignes n° 14 et n° 6.
L’église d’Annet-sur-Marne s’auréolait d’un nouveau tympan fin 2010.
Absent depuis plus d’un siècle, un nouveau tympan a pris place sur la façade de l’église Saint-Germain. L’installation du monument a eu lieu en décembre 2010 et son inauguration a été célébrée le 25 juin 2011.
Reconstruite au XVIIe siècle, restaurée en 1819 puis au début du XXe siècle, l’église a de nouveau connu une réhabilitation complète, intérieur et extérieur, à partir de 1993 grâce au concours du Département et de la Région. Ces derniers travaux, récompensés d’un 2e prix au palmarès Qualité ville d’EDF en 2001, portaient notamment sur la démolition puis la reconstruction de la façade et du clocher.
Afin de parachever cette réhabilitation, il restait toutefois à décorer le tympan du porche principal et installer une statue dans la niche vide surplombant le portail. Après avis de la CDAS de Meaux (Commission diocésaine d’art sacré) pour la conception iconographique, la municipalité a confié la réalisation du projet à deux jeunes sculpteurs renommés dont l’atelier est à Montreuil : Natacha Mondon, diplômée de l’école supérieure des Beaux-arts de Paris et lauréate du prix de la vocation décerné par la fondation Marcel Bleustein-Blanchet, et Eric Pierre, diplômé de l’école nationale supérieure Louis-Lumière et de l’école Boulle à Paris.
Une œuvre originale
Réalisé en terre cuite vernissée, inspiré des bas-reliefs de la Renaissance florentine, le tympan mesure 2,15 m de large sur 1,45 m de haut. L’œuvre, très originale avec ses couleurs basiques (blanc, vert, bleu) et ses formes épurées, met admirablement bien en valeur la sobriété de la façade de l’église. Plutôt inhabituel dans la représentation (classique) des scènes catholiques, le thème choisi évoque le Christ ressuscité confiant à ses 11 apôtres la mission d’évangéliser les nations.
Les deux artistes ont également réalisé une statue de 1 mètre de hauteur représentant Saint-Germain-d’Auxerre, patron de la paroisse, ainsi qu’une petite croix blanche sur fond bleu azur au dessus de la porte d’entrée latérale. Ces deux éléments, également en terre à gré blanc ingélif, ont été modelés et cuits en deux pièces, mais sans passer par un moule.
Quasi unique en Europe
« Comme ses dimensions ne permettaient pas de réaliser le tympan d’une seule pièce, l’ensemble a été d’abord modelé en entier puis, après avoir été découpé en 13 éléments, chacun de ceux-ci moulé en plâtre, moules dans lesquelles les pièces définitives ont ensuite été estampées en terre. Après un séchage naturel de deux mois, une première cuisson à 950° fut réalisée. Puis les émaux ont délicatement été posés au pinceau et l’ensemble de nouveau cuit à 1170° » a détaillé Natacha Mondon. Et Eric Pierre de préciser que « cet ensemble est à notre connaissance quasi unique en Europe du Nord, tant par son matériau que par son thème, « la mission universelle » selon l’évangile de Saint-Matthieu ».
Cette réalisation s’est vue récompenser par le Geste d’argent 2013, décerné par le jury du Geste d’or, ainsi que par le prix départemental des métiers d’art du Loiret 2013.
S. Moroy
En architecture, le tympan est une pièce de remplissage d’une voûte, en plein cintre ou en arc brisé, très souvent utilisé pour présenter un haut-relief dans les églises romanes ou gothiques. Cet art très caractéristique apparaît dans la première décennie du XIIe siècle. Généralement le tympan illustre une scène du jugement dernier tirée de la Bible.
Cécile Desprairies est historienne et essayiste, spécialisée notamment dans la période de la France occupée (22 juin 1940 - 25 août 1944).
Son dernier ouvrage « L’Héritage de Vichy » préfacé par Emmanuel Le Roy Ladurie (lui-même historien au Collège de France) liste pas moins de 100 mesures – y compris sociales – promulguées sous le règne du Maréchal Pétain qui court du 10 juillet 1940 au 20 août 1944 pendant l’occupation allemande, et dont le siège sera à Vichy, c’est-à-dire en zone libre jusqu’en novembre 1942.
Ces mesures, aussi surprenant soit-il, sont toujours en vigueur de nos jours, sans que nos contemporains en aient forcément conscience. Par leur côté étonnamment moderne, novateur, pour ne pas dire visionnaire (osons l’audace), on pourrait même croire que certaines découlent des réformes consécutives à l’avènement du Front populaire de 1936. Il n’en est rien.
Français, si vous saviez…
Parmi quelques unes de ces lois, disciplines et institutions qui nous régissent dans tous les domaines sans exception, la création de l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), des comités sociaux d’entreprise, de la police nationale, des régions et du préfet de Région, la fondation de l’hôpital public, des carnets de santé, de vaccination, du certificat prénuptial, du salaire minimum (ancêtre du SMIC), du périphérique, de l’ordre des architectes et de celui des experts-comptables, de la médecine d’inspection du travail, du délit de non-assistance à personne en danger, de la carte d’identité, de la licence IV pour l’alcool dans les cafés, de la fête du travail du 1er mai qui devient jour férié, la visite médicale obligatoire à l’école, l’extension des allocations familiales, la protection de l’enfance délinquante, la restauration collective et les tickets-repas, le rugby à XV (qui se substitue au rugby à XIII jugé trop anglais), la pratique du handball (sport allemand), le sport au bac, la retraite à 60 ans (appelée à l’époque « retraite des vieux »), la création de l’ESF (école du ski français)...
De même, la plupart d’entre nous ignorent qu’en septembre 1941 fut promulguée par Pétain la loi dite « accouchement sous X ». Cette appellation pour le moins énigmatique désigne une loi qui entendait sauver la vie de centaines de milliers d’enfants nés d’union franco-allemandes en préservant l’anonymat de celles qui leur donnaient la vie… tout en promouvant une politique nataliste chère au régime.
Vichy gérerait-il encore notre quotidien ?
Ainsi, alors que l’on a coutume de ne retenir de Vichy que la célébration de la fête des mères ou encore les chantiers de la jeunesse française (souvent appelés chantiers de jeunesse), ce livre dresse un inventaire édifiant de ces dispositions qui s’appliquent encore 70 ans plus tard, même si elles ont subi des aménagements ou modifications nécessaires, telle par exemple la suppression de l’éviction ethnique (antisémitisme) imposé par l’occupant nazi. « Si nous devions retenir un terme pour qualifier cette période, nous lui donnerions celui de complexité. Vichy a été un régime autoritaire et répressif mais au sein de son œuvre législative, nous devons lui reconnaître la part d’héritage qu’on lui doit. Certaines lois et pratiques traitées ici ont été constructives, même si pour beaucoup d’entre elles leur application a dû attendre la IVe République pour être efficace » reconnaît l’auteur dans son introduction.
La quasi-totalité des textes pris en matière d’assurances sociales seront purement et simplement validés à la Libération.
Vichy n’aurait donc été qu’une brève mais indélébile parenthèse au sein de notre histoire républicaine ? Et l’on n’aurait gardé de ce régime que ce qui concernait la gestion du quotidien ? Troublant.
Chacun se forgera sa propre opinion à la lecture de cet ouvrage passionnant, fruit d’un travail remarquablement audacieux ; et objectif puisqu’il va jusqu’à mesurer, pour chaque mesure abordée, ce qui fut et ce qui perdure encore aujourd'hui.
Cette année, le Covid-19 aura raison des célébrations commémoratives du 76e anniversaire du débarquement des Alliés sur les côtes de Normandie, mardi 6 juin 1944.
Il fut la plus grande opération amphibie et aéroportée de toute l’Histoire. C’était le meilleur moyen trouvé par les occidentaux pour s’attaquer directement aux forces allemandes et espérer vaincre ainsi définitivement les forces du 3e Reich.
A titre d'hommage à tous ces héros du 6 juin, j’ai trouvé intéressant de vous livrer ici le commentaire intégral d’un documentaire exceptionnel et rare sur les forces expéditionnaires alliées réalisé par les sections cinématographiques militaires des gouvernements de Grande-Bretagne et des Etats-Unis.
D’une durée de 20 minutes, il retrace les importants et vastes préparatifs de cet événement qui allait changer la face du monde. Son titre : Veille d’attaque.
S. Moroy
►Le commentaire
Voici l’Europe. Voici le mur de l’Atlantique. Des hommes venus de New York, Londres, Manchester, Toronto, Montréal, Marseille, Varsovie, Prague et de milliers d’autres villes alliées, ont accompli ce qu’Hitler n’avait pas osé tenté : la traversée de la Manche et l’attaque de la côte fortifiée sur l’autre rive.
Leur but était d’anéantir l’armée allemande et supprimer ses dirigeants. Ce but est aujourd’hui atteint. En décembre 1943, à Yalta, les 3 grands chefs alliés avaient établi les plans de cette offensive. En Angleterre, les soldats expatriés se préparaient à rentrer chez eux : des Français, des Hollandais, des Polonais, des Tchèques, des Norvégiens qui se souvenaient du printemps de 1940.
Du nouveau monde, vinrent les Américains. Sur leur propre sol, les Anglais, qui, 4 ans auparavant s’étaient préparés à faire face à une autre invasion, étaient prêts, ainsi que les Canadiens, héros de Dieppe. Tous attendaient le signal des chefs qui avaient vaincu les Allemands en Afrique, en Sicile, en Italie et dont le but était maintenant d’anéantir la puissance allemande à l’Ouest.
Une invasion où tous les cargos, comme tous les paquebots de luxe et toutes les coques capables de flotter devaient être utilisés. Une invasion où la marine, les garde-côtes et les avions qui traquaient sans cesse les sous-marins ennemis étaient mobilisés sur mer et dans les airs.
Une invasion s’appuyant sur une marine qui gagnait la guerre des mers et sur une flotte marchande qui amenait à bon port les richesses en acier de l’Amérique et de l’empire britannique. Les docks contre lesquels les Allemands s’étaient vainement acharnés et où l’élite de la Luftwaffe avait trouvé la mort, débordés d’armes et d’équipements anglais et américains.
Les Sammies et les Tommies manœuvraient les grues et les treuils côte à côte avec les dockers. S’entassaient toutes les richesses du nouveau monde sur le sol anglais : le cuivre du Montana, le blé australien, l’acier de Pennsylvanie, le bétail du Texas, des avions ; tout était là. Ces milliers de caisses entassées représentaient la décision des nations unies d’en finir avec la guerre.
Le travail continuait sans trêve. A la tombée du jour, d’autres hommes se préparaient à rendre visite Führer. Les escadrilles de bombardiers anglais, canadiens, australiens, zélandais s’envolaient vers le Reich. Des aviateurs de l’Afrique du Sud, de Rhodésie et des colonies, des hommes sortant des écoles d’aviation britanniques ou appartenant aux forces aériennes alliées s’élançaient vers le continent.
Ces hommes, vengeurs de Varsovie, de Rotterdam, de Coventry Londres, survolaient l’Europe nuit après nuit par tous les temps pour écraser les usines et les points fortifiés de l’empire hitlérien. Les usines d’aviation, les munitions, les ateliers de montage, les centrale électriques à Munich, à Hambourg, à Nuremberg, à Cologne, à Francfort, à Brunswick, à Essen, à Hanovre, à Berlin.
Sur les routes bombardées d’Angleterre, l’étoile, insigne américain, devint l’insigne des alliés. On la peignit sur tous les véhicules, elle devint familière à tous. Le matériel de guerre roulant sur du caoutchouc et de l’acier fut acheminé vers les centres de répartition disséminés dans le pays pour y attendre le grand jour. On consacra des efforts surhumains, des heures de travail sans nombre et une organisation impeccable au ravitaillement en matériels de la plus grande invasion du monde.
Et même le potentiel de l’industrie américaine vint s’ajouter à la production britannique qui constituait elle-même un record grâce à l’effort des travailleurs dont la majorité était des femmes. Nuit et jour, on rassembla tout ce matériel pour préparer l’attaque à venir et des locomotives et des wagons pour le transporter lorsqu’il serait débarqué en Europe.
En attendant, on entassait dans le Devon et la Cornouaille, à Londres et à Liverpool. Il s’étendait à perte de vue en files interminables de chars, de canons et de véhicules à travers la campagne anglaise. Il représentait pour l’ennemi une menace grandissante et pour les alliés il était le résultat d’années d’endurance et de travail.
Pour protéger ce matériel considérable, des hommes et des femmes demeuraient à leurs postes près des canons. Dans les eaux européennes, on avait construit une véritable muraille navale. Nulle part, même dans les eaux allemandes, l’ennemi ne pouvait se déplacer impunément. Des mines, des avions, des patrouilleurs, des navires de guerre alliés répondaient à toutes les attaques sur mer. Des dragueurs de mines traçaient des chenaux pour permettre à la marine alliée et aux péniches de débarquement de passer. Les vedettes, les croiseurs, les torpilleurs, les cuirassés, les avions attaquaient la marine allemande. Mutilée et saignante, la flotte hitlérienne n’osait plus sortir de ses ports.
Chaque jour était le jour J pour l’armée de l’air. Le ronronnement des avions emplissait l’air 24 heures par jour. Après une longue période consacrée à l’élaboration de plans stratégiques, l’Angleterre - transformée en un énorme porte-avion - lançait sur l’ennemi une immense flotte aérienne pour démolir ses voies ferrées, faire sauter ses dépôts de munitions, écraser ses usines, chasser du ciel ses avions, anéantir sa puissance en tous lieux. Aucune ville de l’Europe occupée n’était à l’abri de l’assaut des forces aériennes alliées. De longues files de chasseurs anglais et américains, de forteresses et de libérateurs de la 8e armée de l’air américaine balayaient nuit et jour le ciel jusqu’à Berlin.
Les routes allemandes étaient couvertes de canons de DCA et les meilleurs pilotes de la Luftwaffe affrontaient le feu des forteresses volantes. Mais les bombes tombaient sur les raffineries de pétrole, les usines d’aviation, de roulement à bille à Brême, à Wilhelmshaven (sur la mer du Nord), à Kiel, et sur les centres de production allemande en pays occupés. Elles écrasaient l’industrie de guerre allemande par des bombardements systématiques et impitoyables.
Mais l’aviation ne suffisait pas elle seule à battre à l’ennemi. Il fallait des fantassins, comme au temps de César, avançant pied à pied en Europe pour anéantir les armées allemandes. L’infanterie de l’air manœuvrant dans le ciel pluvieux d’Angleterre se préparait à attaquer à l’arrière des défenses ennemies. Les troupes aéroportées constituaient une menace contre laquelle on ne pouvait dresser aucun mur de béton et d’acier.
A mesure que le moment approchait, l’armée de l’air multipliait ses attaques. Son objectif était la côte de débarquement et la région qui s’étendait au-delà de celle-ci. L’armée de l’air alliée, obscurcissant le ciel au dessus de la Manche pour vaincre l’armée allemande, bombardait de nuit ou mitraillait les aérodromes ennemis. Des hommes, des appareils et des armes proclamaient l’énorme avantage de la supériorité aérienne sur l’ennemi.
Dans les anses et les ports d’Angleterre, on rassemblait les bateaux qui devaient transporter l’armée en Europe : les péniches de débarquement pour les hommes, les tanks, les canons, les munitions, le ravitaillement, les jeeps, les câbles, les médicaments, tous les bâtiments nécessaires pour mener à bien l’invasion.
L’heure du dernier assaut avait sonné. Les hommes, qui dévalaient sur les grèves du continent, avaient expérimenté et répété minutieusement les procédés et les mouvements qu’ils utiliseraient contre l’ennemi. Ces hommes qui venaient de tant de pays, qui parlaient tant de langues, s’étaient rassemblés en Angleterre, soutenus par un même espoir. Ils s’étaient entraînés aux côtés de leurs camarades anglais depuis les collines et les bois de Devon, jusqu’aux hautes terres d’Ecosse. Ces hommes, qui, peu de temps auparavant, avaient appris à nettoyer un fusil, étaient aptes désormais à faire la guerre moderne : les attaques à travers les champs de mines, les assauts contre les barbelés, les combats de tanks compliqués, n’avaient plus de secret pour eux. Certains s’étaient battus contre les Allemands en Afriques, d’autres avaient laissé leurs amis dans les cimetières de Bir-Hakeim, d’El-Alamein, de Bizerte… Le jour venu, ces hommes ont lutté sur les grèves de Normandie.
Le destin du monde était entre leurs mains. C’est grâce à leur force et à leur héroïsme que l’Europe est aujourd’hui délivrée du joug hitlérien.
Le bois du Moulin des marais, à Mitry-Mory, est remarquable et méconnu. Il possède une faune et une flore abondantes et recèle encore bien des secrets. Voici l’étrange histoire des sœurs Sazie qui résidaient jadis dans le bois.
Isabelle, Jeanne et Eva Sazie ont habité dans le bois durant vingt-cinq ans, de 1921 jusqu’à fin 1946. Leur maison a finalement été rasée par l’AEV (Agence des espaces verts) qui gère le site pour le compte de la Région Ile-de-France, car ses ruines constituaient un danger pour le public.
Le mystère des sœurs Sazie
L’histoire a débuté en septembre 1946 lorsque les occupantes de la Maison blanche n’ont plus donné signe de vie. Alertée, la police est intervenue avec un médecin, découvrant deux femmes octogénaires, Isabelle et Eva, quasiment grabataires. Mais qu’était donc devenue Jeanne, leur troisième sœur ? Serait-elle partie en Algérie, comme l’aurait tout d’abord affirmé Eva ? Hospitalisée à Lagny-sur-Marne, Eva a livré une autre version selon laquelle Jeanne serait décédée et aurait été enterrée dans le parc, dans un abri aménagé durant les bombardements. Une Mitryennne se souvient : « Ma grand-mère allait leur apporter à manger et elle était toujours reçue à la grille. Les sœurs vivaient à l'écart du monde extérieur, recluses dans leur maison ».
La vie des trois sœurs demeure donc aussi mystérieuse que leur fin et le lieu est assurément chargé de mystères. Josiane, 69 ans, née à Mitry-Mory, se souvient : « Mes deux filles venaient jouer dans ce bois dans les années quatre-vingt. Pour elles, la maison des deux sœurs qui faisait partie du corps de ferme était étrange ; elles parlaient même de fantômes ».
Un bien étrange menhir
Érigé près du chemin de la Bougie, se dresse une sorte de menhir. Haut d’environ 5 mètres, il se confond presque avec les arbres. Selon la municipalité, on ignore ce que c’est. Jusqu’en 1976, il y avait un corps de ferme dont l’allée menait directement à cette pierre. Certains pensent à un cadran solaire, d’autre à un portail. Certains pensent aussi que Jeanne Sazie serait enterrée dessous.
Anne Bloch, directrice de la médiathèque, a fait des recherches à partir des actes de naissance des sœurs, nées à Oran, et des coupures de la presse de l’époque relatant le fait divers : « Elles faisaient assurément partie de la grande bourgeoisie oranaise. Elles avaient une quatrième sœur, qui s’est mariée et est repartie à Oran. Elles avaient aussi un frère, Léon Sazie, auteur de romans policiers, surtout connu pour le personnage de Zigomar, le roi du crime à la cagoule rouge ».
Un moulin au IXe siècle
Bien d’autres mystères peuplent les lieux : des meurtres, un repaire de brigands, des lieux de rendez-vous près des marécages pour les amants voire même les époux volages…
Le bois comprend plusieurs parcelles aux noms évocateurs : la fontaine Gravier, la fontaine Bonne-eau, les Abîmes. Le site est en effet sillonné par le ru des Cerceaux, qui rejoint, au niveau de Gressy, la Reneuse, un affluent de la Beuvronne. Des plans attestant de l’existence d’un moulin au IXe siècle [Ndlr : époque des Carolingiens] ont été retrouvés. On pense qu’il s’agissait d’un moulin à eau.
Avant la Grande Guerre, deux familles se partageaient le bois : la famille Brunet, pour la partie forestière, et la famille Delac, qui possédait un manoir et exploitait une eau de source d’une grande qualité qui jaillissait au milieu d’un des marécages.
Avant la tempête de décembre 1999, le manoir, abandonné et pillé, était devenu dangereux et il a été démoli. De son faste d’antan, il ne reste plus que quatre médaillons représentant probablement une allégorie aux quatre saisons. Ils ornaient jadis la façade du manoir et sont aujourd’hui conservés par la ville.
Fantômes, menhir et mystères au Bois du moulin des Marais.S. Moroy (texte et photos)
Titre original : Las Hurdes, tierra sin pan Court-métrage franco-espagnol de Luis Buñuel (1932) D’après une étude de géographie humaine : Las Jurdes Directeur de la photographie : Eli Lotar Collaborateurs : Pierre Unik et Sanchez Ventura Voix du narrateur : Abel Jacquin Distributeur : Les films du Jeudi (Paris) Musique : J. Brahms (IVe symphonie)
Préambule Cet essai cinématographique de géographie humaine a été tourné en 1932, peu de temps après l’avènement de la République espagnole. De l’avis des géographes et des voyageurs, la contrée que vous allez visiter, appelée « Les Hurdes », est une région stérile et inhospitalière où l’homme est obligé de lutter, heure par heure, pour sa subsistance.
Jusqu’en 1922, année où la première route y fut tracée, « Les Hurdes » était presque inconnue du reste du monde et même des habitants de l’Espagne.
Résumé Le pays des Hurdes, en plein milieu de la presqu’île ibérique, s’étale sur l’écran avec sa désolation, ses villages infects, ses habitants tous malades et tarés (consanguinité), ses paludéens. Une telle désolation est inconcevable en plein XXe siècle et au sein de l’Europe.
Commentaire Seul film documentaire de Buñuel tourné en un mois (avril à mai 1932) à La Aberca (Salamanque, Castille-Léon) et Las Hurdes (Extremadure). D’une durée d’à peine 30 minutes, il est sorti en France en 1937. C’est d’ailleurs cette année-là qu’il fut sonorisé puis à nouveau en 1965 lorsque Buñuel décida, avec son producteur Pierre Braunberger, de diffuser une version non censurée du film.
Ce documentaire, d’une âpreté extraordinaire, décrit avec un douloureux lyrisme la détresse profonde d’une région reculée d’Espagne et de ses habitants, particulièrement déshérités par la nature. Un réquisitoire impitoyable de Luis Buñuel, auquel collaborèrent Eli Lotar et Pierre Unik.
Film remarquable par son sujet peu traité à l’époque (la misère en milieu rural), par son montage (fait par Buñuel lui-même) et par l’usage de ses gros plans, il continue, aujourd’hui encore, à surprendre le spectateur. Cela vient du fait que Buñuel a reconstitué certaines scènes du film en les mettant en scène afin de créer une plus forte impression sur le spectateur. Ainsi, une chèvre et un âne ont-ils été notamment tués pour les besoins du film.
« Il n’y a rien de mieux qui tienne en éveil que de penser toujours à la mort » déclame une vieille femme qui parcourt le village, la nuit, en psalmodiant des prières. Certaines scènes particulièrement rudes sur la vie quotidienne des Hurdanos pourront heurter la sensibilité de certains spectateurs : le nourrisson mort dans son petit lit, la fillette malade qui s’est isolée depuis 3 jours et qui va mourir deux jours plus tard faute de soins, les jeunes femmes avec leurs goitres qui ressemblent déjà à de vieilles femmes...
En 1976, Tomas Perez Turrent interroge Luis Buñuel à propos de son documentaire :
- « Avez-vous utilisé un scénario ? ».
- « Non. J’ai visité la région 10 jours avant en emportant un carnet de notes. Je notais : chèvres, fillette malade du paludisme, moustiques anophèles, il n’y a pas de chansons, pas de pain. Et ensuite j’ai filmé en accord avec ces notes. J’ai monté le film sans Moviola, sur une table de cuisine, avec une loupe, et comme je m’y connaissais encore très peu en cinéma, j’ai éliminé de très bonnes images de Lotar parce que les photogrammes étaient flous. Je ne savais pas que le mouvement pouvait d’une certaine manière reconstruire l’image. C’est comme cela que, parce que je n’avais pas de Moviola, j’ai gâché de bonnes prises. […] Dans ce film, rien n’est gratuit. C’est peut-être le film le moins « gratuit » que j’aie fait » (Source : Conversations avec Luis Buñuel, « Il est dangereux de se pencher au-dedans », Cahiers du cinéma, Septembre 1993).
Django Reinhardt, le célèbre guitariste manouche, décédait le 15 mai 1953 à Samois-sur-Seine (77)
L’occasion de rendre hommage à ce guitariste exceptionnel, le plus célèbre du monde. Un hommage que comprendront ses admirateurs et les fervents aficionados d’un jazz étonnamment bien balancé que seul Django savait si bien jouer… pour ne pas dire littéralement improviser !
► Ni Dieu ni maître
Jean-Baptiste Reinhardt, dit Django, est né le 23 janvier 1910 près de Charleroi (Belgique).
Virtuose de la guitare de jazz, il est l’un des musiciens les plus complets que cette musique ait produits car il présente cette particularité de n’être le disciple de personne (comme beaucoup d’autres musiciens de jazz, il ne connaissait pas une note de musique) et de ne posséder lui-même… aucun disciple.
► 1928 : le drame
Peu de temps après son mariage, il échappe de justesse à un incendie accidentel dans sa roulotte le 2 novembre 1928. Sa main gauche est gravement brûlée et son avenir de guitariste immédiatement obscurci. Sa passion de la musique est tellement forte, qu’à force de ténacité, il réussit à rééduquer sa main. Il part avec son frère tenter sa chance sur la côte d’Azur où il s’exerce déjà avec talent dans les cabarets, notamment à Cannes.
Sa découverte des deux grands du Jazz, Louis Armstrong et Duke Ellington, chez un ami à Toulon (Var), sera déterminante au niveau de son influence musicale. Sa particularité esthétique, qui reflète un tempérament fantasque, est aussi la conséquence du mariage de deux cultures très fortes : la culture tzigane (il était Manouche) et la culture négro-américaine.
► 1930 : la consécration
En 1930, il triomphe dans les cabarets parisiens et surtout au Balajo où il fait chaque soir un véritable tabac. En 1934, il forme avec le violoniste Stéphane Grappelli, deux guitaristes d’accompagnement et un bassiste, le célèbre quintette du Hot Club de France, dont l’instrumentation était alors totalement inhabituelle à l’époque.
Cette formation écrira quelques-unes des plus glorieuses pages de l’histoire du jazz qui aura enfin grâce à lui sa musique de chambre. L’amitié de Grappelli et de Reinhardt reposait sur une incompatibilité d’humeur totale, mais une entente musicale… totale.
► 1940 : célèbre aux USA
En 1940, il modifia la formule du quintette, le clarinettiste Hubert Rostaing remplaçant Grappelli. Il ouvre son propre cabaret à Paris « La Roulotte », où il y a plus de musiciens… que de spectateurs. Son prestige est toutefois immense au Etats-Unis. Lors d’une période de chômage, il découvre la peinture qui constitue pour lui un nouveau jeu (inspiration Douanier Rousseau).
Après une tentative de carrière américaine en 1946 (où il rencontre le boxeur Marcel Cerdan), il choisit de prendre une semi-retraite à Samois-sur-Seine, près de Fontainebleau (Seine-et-Marne), où il appréciait tout particulièrement le cadre verdoyant, la proximité de la Seine (symbolisant en quelque sorte pour lui l’immobilité de sa fuite) et la quiétude. Il occupe alors ses loisirs à la pêche et à la peinture.
► 1953 : mort à 43 ans
De temps à autre, il participe à des concerts à Paris (rue Benoît, 6ème arrondissement) où il embrase littéralement les soirées des amateurs de Jazz, avec sa musique envoûtante et étonnamment alerte.
Le 15 mai 1953, il meurt d’une congestion cérébrale assis le banc, juste devant sa maison. Il avait 43 ans et était au faîte de sa gloire. Il sera enterré dans le petit cimetière de Samois devant lequel il aimait tant méditer.
► 1983 : création d’un festival annuel en son honneur
En 1983 était créé le festival Django Reinhardt, un rassemblement annuel de jazz manouche qui se déroule le premier week-end de juillet dans le parc du château de Fontainebleau. Jusqu’en 2015, il avait lieu à Samois-sur-Seine, dans la ville même de Django.
S. Moroy
Consacré à un épisode peu connu de la vie du musicien, son exil forcé près de la frontière suisse pour fuir les persécutions nazies durant la Seconde guerre mondiale un film est réalisé en 2017par Etienne Comar
L'ALLEMAGNE NAZIE A CAPITULÉ LE 7 MAI 1945 (ET NON LE 8)
Le 7 mai 1945, à 02 h 41, la reddition de l'armée allemande est signée à Reims, dans une salle du Collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt), abritant le « Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force », par le maréchal allemand Alfred Jodl.
Outre les forces américaines, la reddition est notamment accueillie par le général soviétique Sousloparov. L'événement provoque la fureur de Staline, qui veut que la reddition soit faite à Berlin, par l'Armée rouge.
Les journalistes occidentaux répandent rapidement la nouvelle de la capitulation, précipitant ainsi les célébrations. Mais les combats se poursuivent cependant sur le front de l'Est…
Pour calmer la colère de Staline, une nouvelle signature a donc lieu le 8 mai dans une villa de Karlshorst, dans la banlieue Est de Berlin.
Les représentants de l'URSS, de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis arrivent peu avant minuit. Après que le maréchal Georgi Joukov eut ouvert la cérémonie, les représentants du haut commandement allemand, emmenés par le maréchal Wilhelm Keitel, sont invités à signer l'acte de capitulation entrant en vigueur à 23 h 01, heure locale (heure d'Europe centrale), soit le 9 mai à 01 h 01 (heure de Moscou).
L’histoire retiendra cependant la date du 8 mai 1945 pour la célébration de cette victoire.
En effet, le mardi 8 mai 1945, à 15 heures, toutes les cloches des églises de France carillonnent à toute volée pour célébrer la fin de la guerre pendant que le général de Gaulle en fait l’annonce à la radio. C’est la fin de 6 années de cauchemars en Europe.
S. Moroy
(Synthèse réalisée à partir des archives de la cinémathèque de Milan « Le monde en flammes »).
En Corse, à L'Ile Rousse des témoignages de la fête de la victoire:
L’orgue de l’église Saint-Etienne a été construit vers 1750 et entièrement restauré en 2007 par Yves Fossaert, facteur d’orgue à Mondreville (Yvelines). Ses 1200 tuyaux et 17 jeux répartis sur 3 claviers-pédaliers en imposent sous les grandes voûtes de l'édifice, qui offre au demeurant une acoustique remarquable.
« Il ne faut pas concevoir l’orgue tout seul, mais toujours dans une relation de dialogue avec les chants. Cet orgue a été admirablement reconstruit dans l’esprit de l’époque » a expliqué, lors des journées du patrimoine de septembre 2010, Jean-Jacques Donze, président d’ACOR (Association Clayoise pour l’Orgue Reconstruit) en lien avec la paroisse et la municipalité.
Parmi les chefs-d’œuvre de l’art religieux, les visiteurs ont pu admirer le tableau central au-dessus du retable, œuvre classée monument historique.
Il s’agit d’une copie de « La grande sainte famille de François 1er », tableau du 16e siècle signé Raphaël et exposé au musée du Louvre.
La chaire de l’église (fin 17e - début 18e siècle) est également classée avec les initiales entrelacées des donateurs et celle du curé de l’époque. Le retable et la chaire ont été restaurés après l’incendie de l’église survenu il y a dix ans.
La cloche est classée, ainsi que trois pierres tombales situées dans l’entrée de l’église et qui se trouvaient au cimetière et à l’église de Souilly. Celle-ci, dédiée à Saint-Thomas de Cantorbéry, fut démolie en 1929.
Jean-Jacques Donze a également montré aux visiteurs quelques fragments de vitraux de l’église Saint-Etienne édifiée au 16e siècle et qui a en fait succédé à une première église se trouvant devant.
La construction du clocher a pu être datée en 1736 grâce à une plaque de fondation retrouvée lors de la réfection de la tour du clocher. « Cette date est intéressante car elle permet de situer la présence de l’orgue dans l’église à partir de 1760 car il ne pouvait pas y être avant la construction du clocher » a commenté le guide.
Film d’animation de René Laloux (1973) D’après le roman de Stefan Wul, « Oms en série » Adaptation, scénario et dialogues : René Laloux et Roland Topor Dessins originaux : Roland Topor Graphisme des personnages : Josef Kabrt Graphisme des décors : Josef Vanä Production : Les films Armorial - Paris / Service de la recherche ORTF – Paris / Ceskoslovensky Filmexport - Prague Musique : Alain Goraguer Studio d’enregistrement : Davout Marignan
Synopsis
Sur la planète Ygam vivent les Draags, géants de 12 mètres de haut, à la civilisation très avancée. D'une exploration spatiale, ils ont ramené les Oms qu'ils ont découverts sur une planète dévastée, et qu'ils ont adoptés comme minuscules animaux domestiques…
Tiwa, une enfant Draag, adopte un petit Om dont la mère a été tuée par des jeunes Draags qui jouaient avec elle. Baptisé Terr, il grandit en profitant des leçons que sa jeune maîtresse reçoit à l’aide d’écouteurs. Devenu adolescent, Terr réussit à s'enfuir en emportant un précieux casque d'enseignement. Il rejoint le groupe d'Oms sauvages contre lesquels les Draags lancent régulièrement des opérations de "désomisation".
S'instruisant peu à peu, les Oms sauvages réussissent à tuer un Draag ; ce qui déclencle la guerre. Terr retrouve le cimetière de fusées des Draags et réussit à gagner la planète sauvage, où il découvre le secret de la méditation de ces derniers – nécessaire à leur survie – parvenant ainsi à jeter le désarroi au sein de leurs rites sacrés.
Les Draags frappés au plus profond d’eux-même et convaincus de l'intelligence des Oms, leur accordent enfin leur estime tout en souhaitant leur collaboration. Dès lors, Terr et son peuple vivront en paix sur la Planète Sauvage, respectés des androïdes géants qui deviendront leurs amis.
Commentaire
Film d’aventure fantastique, mêlant science-fiction et philosophie optimiste de la condition humaine, La planète sauvage de René Laloux met fin au cinéma d’animation réservé à des initiés privilégiés en trouvant une bonne programmation commerciale.
Le film résulte de la collaboration de René Laloux (Les dents du singe, Les temps morts, Les escargots) et de Roland Topor (dessinateur, écrivain, Grand prix de l'humour noir).
En 1966, René Laloux conçut avec Topor un scénario adapté du roman de Stefan Wul (Oms en série). Ainsi voit le jour La planète sauvage, long-métrage d’animation réalisé en coproduction franco-tchèque, signée en 1967. Le film comporte 1073 plans et réunit toutes les exigences d’un spectacle attrayant. Sa qualité artistique démontre que la production et la distribution de films d’animation, en France, peuvent rivaliser avec le cinéma en prise de vues réelles. La réalisation mobilisa une équipe de vingt-cinq personnes durant trois ans et demie aux célèbres studios Jiri Trnka, à Prague.
L’animation emploie la technique du papier découpé et tous les décors du film ont été réalisés à l’encre. René Laloux, dans un entretien accordé à la revue Cinéma Pratique (n° 128 - Janvier 1974), déclarait que « le dessin animé sur cellulo possède de merveilleuses possibilités quant au mouvement, mais il est limité sur le plan graphique. Avec ma technique du papier découpé phase par phase, j’obtiens la même souplesse d’animation tout en bénéficiant d’une qualité graphique bien supérieure puisqu’elle restitue la beauté et le raffinement du trait et des couleurs du dessin original ! ».
Récompenses
Les dessins sont réellement superbes et l’atmosphère de ce chef-d’œuvre d’animation est tout simplement fascinante. Il fut présenté au Festival de Cannes 1973, où il obtint le Prix Spécial du Jury. Il fut ensuite couronné au Festival de Science-Fiction de Trieste puis ensuite au Festival d'Atlanta.
BOULEVERSANT TÉMOIGNAGE D’UN RESCAPÉ DU CAMP DE MAUTHAUSEN
José Tomas Espejo est né en 1914, dans la province de Cordoue, en Espagne. Il a été déporté au camp de concentration de Mauthausen et portait le matricule 4452. Avant de décéder en 1996, il a livré son témoignage à Manu, son fils, et Martine, sa belle-fille.
En 1936, José a 22 ans lorsque la République espagnole est portée au pouvoir par des élections démocratiques. Il est simple ouvrier agricole et analphabète. En effet, pour accéder à l’école – qui n’était pas publique – il y avait à cette époque deux conditions obligatoires et indissociables : fréquenter l’église et avoir de l’argent. Or, sa famille n’était pas fortunée.
La victoire du Front populaire a provoqué le mécontentement de la droite, essentiellement composée de monarchistes, fascistes et conservateurs de l’ancien régime. Ces opposants tentent de renverser le pouvoir par un putsch les 17 et 18 juillet 1936. Bien que raté, ce coup d’état déclenchera une guerre fratricide et sanglante, qui durera trois ans. Les opposants sont soutenus par Hitler et Mussolini.
GUERNICA
Le sol espagnol servira de terrain expérimental pour les armées de l’Allemagne nazie. Le terrible bombardement de Guernica, au Pays basque en avril 1937, en témoigne : 44 avions de la légion Condor et 13 avions de la légion italienne fasciste frappent.
La tragédie sera immortalisée par le célèbre tableau de Picasso.
Dans sa ville d’Andalousie, José se porte volontaire pour lutter contre l’injustice qui règne alors sur le peuple. Il est rejoint par son frère et bien d’autres encore. Ainsi, avec quelques autres compagnons, il tuera des taureaux de combat afin de distribuer de la viande aux gens affamés. De même, lui et ses compagnons sont chargés de surveiller l’arrivée des soldats franquistes, qui remontaient du Maroc espagnol pour se diriger vers Madrid. On le voit alors en faction avec une mitraillette tout en haut du clocher de l’église de Palma del Rio.
Avec son frère, il s’engage ensuite dans l’armée républicaine. Au front, sur Madrid, José est blessé à plusieurs reprises : au fessier, à la cuisse et au front ; ce qui lui vaudra une cécité provisoire. Il poursuivra néanmoins le combat et se retrouvera en Catalogne. Mais la victoire des franquistes à Barcelone, de nouveau aidée par la Luftwaffe, mettra fin à l’espoir des Républicains. S’en suit alors l’épisode de la « retirada » (retraite), qui jettera sur les routes de l’exil près d’un demi-million d’hommes, femmes et enfants de tous âges.
ARRÊTÉ EN FRANCE
José arrive en France en février 1939. Il est emprisonné dans un camp installé sur la plage de Saint-Cyprien (Pyrénées orientales). Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, convaincu du bien-fondé de ses convictions républicaines et antifascistes, il s’engage dans l’armée française et se trouve mobilisé sur le front, dans le Nord-est de la France, avec la 27e compagnie de travailleurs étrangers. C’est dans la région d’Epinal (Vosges) qu’il est arrêté le 19 juin 1940 par la Gestapo, sur dénonciation d’un Espagnol franquiste. Il sera incarcéré à Chaumont (Haute-Marne) avant d’être transféré au stalag 6-F, à Bocholt, près de la frontière hollandaise, puis en Allemagne : au stalag 6-C, à Bathorn, et au stalag 12-D, à Trèves.
MAUTHAUSEN : MATRICULE 4452
Le 31 mars 1941, il est transféré au camp de Mauthausen, en Autriche, où il arrive le 3 avril. C’est ici qu’il va découvrir et vivre l’horreur absolue.
Dans ce camp, classé niveau III, c’est-à-dire très dur au niveau des conditions de détention concentrationnaire national-socialiste puisque consacré à l’extermination par le travail, José devient alors le matricule 4452.
Il y a vécu des moments à la limite du soutenable, assistant même à des scènes dépassant l’entendement humain qu’il répugne à relater.
Ainsi, avec ses compagnons d’infortune, il dut participer à des séances de présence obligatoire, alignés par block, sur la place d’appel du camp. Ils restaient nus, des heures durant et sous des températures en dessous de zéro. Ceux qui ne résistaient pas et qui s’écroulaient étaient envoyés à la chambre à gaz puis transportés au four crématoire du camp. Ceux qui mouraient sur place allaient directement au four crématoire. Lui et ses camarades connurent la peur… qui les faisait s’uriner sur eux-mêmes.
L'ESCALIER DE LA MORT
Le camp avait été construit par les nazis en mars 1938, à proximité d’une carrière de granit. Dans celle-ci, le matricule 4452 a accompli des travaux surhumains. Avec ses camarades, il devait ramener des blocs de granit à même le dos. Par centaine, ils empruntaient un escalier de 186 marches, surnommé « l’escalier de la mort ».
Selon l’un des accusés au procès de Mauthausen (Dachau, 1946), « cette construction monumentale avait pour principale fonction d’épuiser les détenus ». Les SS lâchaient parfois leurs chiens sur les déportés qui arrivaient, chargés, en haut des marches. Sans aucune possibilité d’échapper à ces jeux effroyables, les détenus s’écroulaient alors dans un bain de sang ou dévalaient la pente en sens inverse sur la colonne qui les suivait, entraînant ainsi une grande majorité d’entre eux dans une mort inéluctable. Ceux qui avaient le malheur de tenter de résister étaient frappés à coups de bâtons sur le dos ; ce fut notamment le cas du matricule 4452.
RÉSISTER, GARDER ESPOIR
La nourriture était bien sûr insuffisante. Les maladies proliféraient, les vêtements et les chaussures n’étaient pas à la hauteur des températures à supporter. La médecine était quasi inexistante. Ceux qui étaient considérés comme médicalement irrécupérables, allaient tout droit à la chambre à gaz et leurs corps étaient transportés au four crématoire.
Les camps annexes, qui dépendaient du camp central de Mauthausen, se sont développés afin de répondre aux besoins de l’industrie de guerre allemande. Le matricule 4452 s’est ainsi retrouvé dans un commando, au camp annexe de Steyr, à fabriquer des roulements à bille. Tout comme d’autres détenus, il réussit à ramener, au nez et à la barde des gardiens, des petites pièces qu’il avait fabriquées et cachées dans ses vêtements. Sur la photo José est gauche avec au centre Eduardo, cité dans l'hommage.
Dans le block où il dormait, ces pièces étaient ensuite huilées, placées dans des morceaux de chiffon, eux-mêmes huilés. Après avoir démonté des lattes du parquet, ils cachaient ce petit pactole qui leur servirait plus tard à la libération du camp.
Mais en attendant cette heure, que tous espéraient ardemment, il fallait résister, ce qui nécessitait aussi de la solidarité. Cette valeur humaine joua un grand rôle à Mauthausen. Celui qui était malade pouvait compter sur ses compagnons : chacun lui donnant une infime partie de sa maigre pitance. Mais ce simple geste alimentait le malade tout en lui permettant de continuer à espérer. Quelques uns chantaient ou déclamaient des poèmes…
UN EXEMPLE D'ENTRAIDE
Un jour qu’il travaillait en forêt, le matricule 4452 a été amené à protéger l’un de ses camarades. Eduardo, le plus jeune capitaine de l’armée républicaine durant la guerre d’Espagne, était épuisé. Il n’avait plus la force d’abattre les arbres, tâche à laquelle on les avait assignés. Assis contre un arbre, caché par les vestes de ses compagnons, Eduardo se reposait à l’insu des gardiens SS pendant que ses camarades prenaient son quota de travail à leur charge.
Les gardiens utilisaient bien sûr les compétences et savoir-faire des détenus. Un tailleur fut affecté à l’atelier de couture du camp pour les tenues des déportés et celles des SS. Il réussit à sortir des pièces de tissus et le matricule 4452 put ainsi se confectionner un fanion symbolique aux couleurs du drapeau républicain espagnol (mauve, rouge et jaune).
LIBÉRATION DU CAMP : DES COMPTES A RÉGLER
Le camp est libéré le 5 mai 1945 par les Américains. José y a passé 4 ans, 1 mois et 2 jours.
Les libérateurs demandèrent aux prisonniers de ne pas régler leurs comptes, des procès devant avoir lieu. Mais José et d’autres réunirent les pièces qu’ils avaient cachées, montèrent des armes afin d’exécuter tous les SS encore sur place ou qui tentaient de se dissimuler.
Le 30 mai 1945, comme bon nombre de déportés, José fut rapatrié à l’hôtel Lutetia, boulevard Raspail à Paris, hôtel réquisitionné comme centre administratif et de désinfection pour les survivants des camps de concentration. Il ne pesait plus que… 38 kg.
Mais, après avoir traversé toutes ces épreuves, José était un apatride et ne pouvait pas rentrer en Espagne. C’est à Rosny-sous-Bois (93) qu’il a pu, avec une vingtaine de ses congénères, reprendre progressivement une vie normale. En effet, cette commune, comme tant d’autres en France, avait décidé d’accueillir quelques dizaines de déportés et de les aider à se reconstruire.
PARDONNER LUI EST IMPOSSIBLE
C’est en juillet 1962, soit 26 ans après avoir quitté le sol natal, qu’il a pu enfin y retourner, revoir sa famille, sa mère. Mais pour cela, il a dû opter pour la nationalité française.
José et sa femme Marguerite
José a fait partie d’une association pour la mémoire de la déportation et le pardon. La mémoire, il l’a entretenue toute sa vie durant, mais il a toujours refusé de pardonner : il avait vécu trop de choses impardonnables.
EN SON HOMMAGE
Ce témoignage a heureusement été consigné par son fils et sa belle-fille avant qu’il ne rende son dernier soupir en 1996.
LA CONCLUSION DE MARTINE
« Je tiens à dire que ce simple ouvrier agricole, matricule 4452 au camp de Mauthausen, apatride pour son pays natal à la sortie de ce camp, se prénommait José. C’était le père de Manu, mon époux, le grand-père de nos fils, Sébastien et Vincent, de Michel, notre neveu, l’arrière-grand-père de nos petits-enfants Darrel et Ethan, de Paco notre petit-neveu. Merci à vous tous d’avoir pris connaissance de son tragique parcours ». Martine, membre de l'association Loisirs et culture, qui a accueilli au Pin l'expo photos consacrée à ce camp de concentration autrichien, avait apporté le vêtement de déporté que son beau-père avait conservé.
Elle nous invite à écouter la chanson « Nuit et brouillard » que Jean Ferrat a écrite en hommage à ses parents, morts en déportation, ainsi qu’à tous les autres déportés, victimes ou rescapés des camps de concentration nazis. S. Moroy
L’Amicale de Mauthausen, déportés, familles et amis (Paris) a été invitée par l’association Loisirs et cultures (Le Pin) pour exposer des photos du camp autrichien de Mauthausen, l’un des camps de travail les plus grands et plus durs d’Europe.
Vous avez jusqu’au mercredi 11 mars pour les découvrir sur 30 panneaux dressés salle polyvalente Nicole-Paris, au Pin.
Camp de Mauthausen : 122 767 morts enregistrés et des dizaines de milliers d’autres non immatriculés.
DES PHOTOS VOLÉES AUX SS
Jusqu’à sa libération par les Américains, le 5 août 1945, les photos étaient exclusivement prises par les SS, qui cherchèrent ensuite à les détruire.
Mais un prisonnier espagnol, Francisco Boix, matricule 5185, réussit avec l’aide de ses camarades à dérober plusieurs clichés réalisés entre 1940 et 1945. Ces derniers permettront de témoigner de l’enfer et des crimes perpétrés à Mauthausen, considéré par les nazis comme l’un des camps les « plus rentables ».
Il a été construit en 1938 et son emplacement choisi à cause de la carrière de granit de Wienergraben, qui fut exploitée jusqu’en 1942. Cinquante camps annexes situés en Autriche et dans le sud de l’Allemagne dépendaient du camp de Mauthausen-Gusen et utilisaient des prisonniers comme main-d’œuvre, soit 85 000 au total.
C’était un camp de niveau III, c’est-à-dire parmi les plus durs destinés aux ennemis politiques du Reich, plus particulièrement conçu pour l’élimination par le travail. Les premiers prisonniers furent des Espagnols de l’armée républicaine (donc contre Franco). Des prisonniers russes y afflueront après l’invasion de la Russie par les Allemands, en juin 1941.
DES FEMMES DANS LE CAMP, UNE RÉALITÉ MÉCONNUE
A l’origine, le camp de Mauthausen était destiné uniquement aux hommes. Mais les photos prises par les Américains à sa libération ont révélé la présence de femmes, un camp à leur intention y ayant été ouvert en septembre 1944 avec des détenues d’Auschwitz. Jusqu’à la fin de la guerre, on y dénombrait ainsi 4000 femmes de différentes nationalités. Une minorité d’entre elles étaient des prostituées, issues du camp de Ravensbrück et exploitées à partir de 1942 dans les bordels de Mauthausen et de Gusen.
Les femmes atteintes de maladies vénériennes ou enceintes étaient renvoyées à Ravensbrück ou assassinées car « inaptes au travail ». Un cas de décès avéré concernait une femme sur laquelle on pratiqua un avortement forcé au 5e mois de sa grossesse. Plusieurs d’entre elles étaient soumises au travail forcé dans divers camps annexes, comme la fabrique de munitions de Hirtenberg ou de laine cellulosique de Lenzig. Un grand nombre de détenues, évacuées des camps de toute l’Europe, arrivèrent à Mauthausen en février 1945. Beaucoup de Hongroises ayant survécu aux marches de la mort se comptaient parmi elles.
S. Moroy
Exposition salle Nicole-Paris, Le Pin – Du dimanche 8 mars au mercredi 11 mars : 9 h 30 à 12 h et 13 h 30 à 17 h 30 – Entrée gratuite.
Un très grand du cinéma hollywoodien nous a quittés mercredi 5 février. Il avait eu 103 ans le 9 décembre.
L’acteur américain rayonnait incontestablement dans l’univers du western aux côtés de John Wayne, Gary Cooper et James Stewart, mais j’avoue que je l’ai toujours – et de loin - préféré aux trois autres, si bons fussent-ils.
Kirk Douglas a tourné avec les plus grands réalisateurs : Howard Hawks (La captive aux yeux clairs), Anthony Mann (Les héros de Télémark), René Clément (Paris brûle-t-il ?), John Sturges (Le dernier train de Gun-Hill), Stanley Kubrick (Spartacus), Brian de Palma (Furie), Richard Fleischer (Les vikings), etc. Tous ont su mettre en valeur son immense talent, livrant à des générations entières de cinéphiles de véritables pépites cinématographiques qui restent inoubliables. En France, la voix de Kirk était doublée par Roger Rudelle, une belle voix grave et pénétrante.
Outre sa célèbre fossette et ses yeux bleus, Kirk, c’était surtout une présence, une prestance, un regard ; bref une personnalité qui crevait littéralement l’écran, sublimée par une jovialité (quand le rôle s'y prêtait) et une énergie inébranlable. Vous avez bel et bien enchanté toute ma jeunesse de cinéphile et c'est grâce à vous que j'ai fini par aimer le genre western. Très grand respect Monsieur Kirk.
Villevaudé ► Nouveau record d’affluence au loto d’hiver
Le traditionnel loto d’hiver de l’ALJ (Association loisirs jeunes de Villevaudé) a réuni 220 joueurs, petits et grands, samedi 25 janvier, dans la salle des Merisiers.
C’était la 26e édition et pour Yvette Godefroy, présidente de l’ALJ, un nouveau record. « Cette année encore, on a dû installer des tables in extremis et, cette fois, tous les cartons ont été vendus ; un signe qui ne trompe pas. Le loto étant un jeu très populaire, l’ambiance est toujours familiale et bon enfant ».
Pour la 3e année consécutive, les membres de l’espace jeunesse, ont animé les parties. Si les plus jeunes étaient sur scène pour tirer et annoncer les numéros, les plus grands étaient derrière un ordinateur, dont l’écran projetait les numéros de chaque partie, soit quinze en tout (une ligne, deux lignes et un carton plein).
Quentin a gagné un des deux beaux bouquets offerts par la Serre de Montjay
Décidément.... serait-ce de la chance? Quentin a encore gagné... cette fois c'est l'IPhone 8
Les participants ont tenté leur chance pour remporter les nombreux lots. Parmi les plus gros, un casque Bose, un blender soupe chauffant, une machine Sodastream, un Compagnon (robot Compagnon Moulinex aide-culinaire connecté) et le iPhone 8 de chez Apple, ont ainsi fait briller bien des yeux.
Il a aussi fallu départager par tirage au sort quelques gagnants d’une même partie. Délicate attention, le perdant repartait avec un lot de consolation. Les lots ont été achetés par l’association et le bénéfice de la soirée servira à financer ses futures activités en faveur des jeunes dont, bien sûr, le loto de l’an prochain.
Guermantes, jeudi 9 janvier 2003, il gelait à pierre fendre et Estelle, 9 ans, disparaissait en revenant de l’école. Comme chaque année depuis 2004, Éric Mouzin, son père 64 ans, a organisé en sa mémoire une marche qui a rassemblé 80 participants, samedi 11 janvier. La mise en examen, en novembre dernier, de Michel Fourniret, relance une affaire… qui piétinait depuis 16 ans.
Les participants se sont rassemblés à 15 h 30 devant la boulangerie de la place du Temps-perdu, où la fillette a été aperçue pour la dernière fois par un témoin. Le cortège s’est ensuite rendu devant le cerisier du Japon, planté en 2004 au cœur du lotissement où résidait Estelle. « Nous ne sommes pas encore au bout de la recherche, même si la mise en examen de Michel Fourniret est une bonne nouvelle » a reconnu Eric Mouzin, avant de lancer la chanson que Charlélie Couture avait écrite pour Estelle en 2003. Francine et Antoine sont venus de Coubert pour déposer un bouquet de roses : « cette histoire nous a bouleversés. Nous sommes là tous les ans, depuis le début » confie Antoine.
Coup d’accélérateur pour le dossier
Le transfert du dossier au TGI de Paris et surtout l’intervention de la juge d’instruction Sabine Kheiris suscite un nouvel espoir pour le père d’Estelle. Celui-ci a déclaré : « Le dossier a pris un nouveau départ, avec une structure d’enquête, une organisation et des moyens renforcés puisque les services d’enquête de la police nationale sont complétés par une section de recherches de la gendarmerie nationale. L’émulation entre services ne peut qu’être profitable à l’avancée du dossier ».
Il poursuit : « Il n’y a pas que la mise en examen d’un suspect, qui est un élément important, mais il y a aussi la reprise en main de tout le dossier : des analyses qui n’avaient pas été faites, que ce soient en téléphonie ou en prélèvements d’ADN. Tout cela constitue une reprise en main du dossier et il ne peut qu’en sortir quelque chose ».
En janvier 2019, Eric Mouzin avait assigné l’Etat en justice pour son « inorganisation et son inefficacité » dans l’enquête pour retrouver sa fille. « Depuis 17 ans, on a l’impression que l’Etat fait tout pour bloquer, s’opposer, retarder l’instruction de ce dossier » a t-il rappelé samedi après-midi.
Juste avant la marche silencieuse, l’association Estelle-Mouzin a tenu son assemblée générale à l’espace Marcel-Proust, toujours à Guermantes. Ouverte à tous, son but est de faire un point sur l’avancement du dossier et la bataille juridique qu’elle mène depuis le début avec ses avocats, Didier Seban et Corinne Hermann, afin que le dossier ne tombe pas dans l’oubli.
Créée en mars 2003, l’association comptait 119 adhérents en 2019. Elle se mobilise également pour les mineurs qui disparaissent chaque année en France (10 000 selon les derniers chiffres établis contre 40 000 précédemment). « Nous ne sommes plus à l’état de l’espoir, mais dans l’attente d’une seule et unique réponse : où est Estelle ? Pour l’association, le combat pour elle et les enfants disparus ne fait que commencer » a conclu Sophie Renon, sa présidente.
Dimanche 5 janvier ... c'est la fête de l'Épiphanie, une fête chrétienne qui remonte au temps des Romains. Depuis cette époque, la galette des rois comprend toujours une fève. Nombreux sont ceux qui aujourd’hui les collectionnent et ils ont bien raison car elles prennent de la valeur au fil du temps.
La fabophilie
En France, on les appelle les fabophiles. Ils seraient ainsi près de 2000 qui auraient rejoint une association et environ une vingtaine d’entre eux posséderaient plus de 30 000 modèles.
Pour les puristes, une fève ne mérite d’être collectionnée que si elle a séjourné dans une galette. Et si la fête des rois est ancienne, il faudra toutefois attendre la fin du XIXe siècle avant de voir un petit sujet en porcelaine de Saxe se substituer au traditionnel mais banal haricot jusqu’alors glissé dans la galette, juste avant sa cuisson.
Les débuts de la collection
Les premières collections débutent véritablement vers 1910-1914. Leur valeur ne cessera d’augmenter avec la hausse des prix des objets d’art, surtout dans les années 1980. Il y aura bien sûr des santons destinés à reconstituer la crèche de Noël en miniature, mais pas uniquement. Car si la tradition populaire avait jusqu’alors inspiré des fèves plates en porcelaine illustrant principalement des Guignol, Pierrot, poupon, militaire, lune, soleil, animaux ; les matériaux vont progressivement changer. Ainsi, avec l’utilisation de plus en plus généralisé du plastique, les années 1960 voient apparaître des sujets plus modernes : la locomotive, l’automobile, l’avion, le bateau, la moto…
Mais on assiste également au retour des matériaux nobles (porcelaine, terre cuite, métal) en lieu et place du plastique habituel. La fabrication échoit aux porcelainiers de l’Asie du Sud-Est, qui assurent environ 90 % de la production des fèves circulant en France.
Quelques sociétés se partagent le marché mondial de la fève. Parmi celles-ci, la société Prime, implantée à Faverney (Haute-Saône), produit entre 40 et 50 nouvelles fèves par an. Elles seront fabriquées par milliers pour être vendues aux boulangers et magasins de grande surface. Créée en 1989, la société Prime a su innover en proposant des fèves originales en trois dimensions à l’occasion des fêtes de Pâques, Halloween et Noël. Les sujets sont peints à la main et les collections sont élaborées près d’un an et demi avant la date de leur mise sur le marché.
Aujourd’hui, on peut donc dire que les collectionneurs sont gâtés tant le choix des modèles est devenu extrêmement diversifié dans les thèmes proposés. Signe tangible d’un engouement populaire jamais démenti à ce jour, il existe sur internet de nombreux sites conçus par des particuliers. Certains collectionnent toutes les fèves sans exception, tandis que d'autres ont préféré choisir une thématique bien précise et qui leur est chère.
La thématique cinéma
Le thème du cinéma constitue pour sa part entre 3 et 10 % des créations mensuelles de la société Prime, pour en revenir à l’exemple de notre société franc-comtoise. Tout dépend en fait des héros du moment et, surtout, des licences qui auront pu être négociées avec les ayants-droit (Disney, Fox, pour sa part entre 3 et 10 % des créations mensuelles de la société Prime, pour en revenir à l’exemple de notre société franc-comtoise. Tout dépend en fait des héros du moment et, surtout, des licences qui auront pu être négociées avec les ayants-droit (Disney, Fox, Dreamworks, Warner…) en ce qui concerne la fabrication des petites figurines décoratives.
Certaines fèves de chez Prime sont d’ailleurs particulièrement recherchées, comme celles créées pour la coupe du monde 1994 de football et dont la cotation avoisine actuellement le prix de revient de fabrication de l’époque, soit 1906 euros ! Et si une ancienne série de Betty Boop, l’espiègle et sémillante héroïne de cartoons créée par les frères Fleischer en 1930, affiche une cote exceptionnelle d’une centaine d’euros, les autres restent dans des prix plus abordables, c’est-à-dire entre 25 et 40 euros.
Notoriété du grand écran oblige, on trouve bien sûr des fèves consacrées à des artistes du cinéma français et des personnages du burlesque (Chaplin, Laurel et Hardy), des héros de dessins animés (Bécassine, Félix le chat, Bambi, Babar, Dingo, Bernard et Bianca, Popeye, Winnie l’ourson, Balto...) ou encore d’animation (Kiri le clown, Shrek, Wallace et Gromit).
Quant aux super-héros et autres courageux justiciers, ils ne sont pas en reste avec Zorro, Tarzan, Spiderman, James Bond ; sans oublier des blockbusters du grand écran : Toy Story, Star Wars, Batman…
Certaines séries poussent la particularité d’avoir été éditées avec des variantes (attitude, taille, couleur, modèle), ce qui accroît d’autant leur valeur. Il existe aussi des séries limitées, ainsi que quelques prototypes. Ces derniers ont été fabriqués pendant que la licence était en cours de négociation (gain de temps industriel), alors que celle-ci ne sera finalement pas accordée au fabricant.
Avoir de la chance, cela veut dire qu’il est probable qu’un événement heureux vous arrive bientôt. Quant à la malchance, on se garde bien de l’évoquer. Mais, plus concrètement, qu’est-ce que cela veut dire exactement ?
Vendredi 13 : un jour particulier selon la bonne vieille croyance populaire. Mais est-ce un jour de chance ou de malchance ? Les superstitions ont la vie dure. A la loterie nationale, chacun va donc tenter sa chance, mais à sa façon bien sûr et… en se gardant bien de révéler son secret à quiconque !
Au jeu de pile ou face, on a une chance sur deux de sortir la face pile. On dit alors que la probabilité est de… un sur deux de tomber sur le côté que l'on a choisi avant de jeter la pièce de monnaie en l'air.
Au jeu du 421, on a 6 chances sur 216 de tomber sur la bonne combinaison en un seul jet. En effet, les dés ont six faces équilibrées avec un chiffre différent sur chacune d'elles et il en faut trois pour jouer. En fraction, 6 sur 216 peut s’écrire 1 sur 36. On a donc une chance sur 36 de tirer 4-2-1... en un seul jet.
La probabilité existe
La probabilité existe bel et bien et peut même se calculer mathématiquement, mais, est-ce que cela veut dire que si l’on joue 35 fois au jeu du 421, la 36e sera la bonne ?
Eh bien non, car il n’y a pas plus de chance que le 35e coup soit meilleur que le premier, le deuxième ou le huitième car le dé, bien sûr, n’a pas de mémoire. Une chance sur 36, cela veut dire que si l’on jette les dés, 1000 fois, 100 000 fois, un million de fois, nous aurons un nombre de 4-2-1 qui s’approchera de 1000 divisé par 36, 100 000 divisé par 36, un million divisé par 36, etc.
Ainsi, plus l’on joue et plus on aura de chances de tirer la bonne combinaison 4-2-1, mais, en fait, sur la totalité des jets de dés.
Une estimation à la portée de tous
Si le hasard n’existe pas, peut-on alors connaître le chiffre mathématique exact de nos chances ? En d’autres termes, existe-t-il une méthode pour accroître sa chance ?
Non, une fois encore. Mais ce chiffre nous pouvons l’estimer raisonnablement à défaut de pouvoir le calculer avec précision. L'estimation est suffisante pour nous permettre d’apprécier ou non nos chances. C’est d’ailleurs un exercice que nous pratiquons tous au quotidien. Ne vous êtes-vous jamais posé la question de savoir quelles étaient vos chances de gagner au loto ou encore de ramasser un porte-monnaie ou des billets de banque sur le trottoir ?
Chance et malchance vont de pair
Lorsque nous traversons une route ou que conduisons une voiture, nous envisageons immédiatement la situation avant de prendre une quelconque décision. Il s'agit de savoir ici si nous allons en sortir indemne et c'est pourquoi nous évaluons instinctivement s’il y aura danger ou non… sans pour autant sortir la calculette scientifique. A contrario, plus nous répétons l'exercice - traverser la route ou bien conduire - et plus nous augmentons notre risque d'avoir un accident. Chance et malchance iraient ainsi de pair et certains pensent que la guigne ne serait en fait que la résultante de la somme des éléments ou de situations… qu’ils n’ont pas pu ou su prévoir.
Les prochains rendez-vous du vendredi 13
Le 13 décembre 2019, le 13 mars puis le 13 novembre 2020. Alors, pourquoi ne pas en profiter pour tenter, vous aussi, votre chance ?
Serge MOROY
PHOTO: Fortune double (bonne fortune et mauvaise fortune, symbolisées par son côté blanc et son côté noir) tournant sa roue, aveugle aux conditions sociales de ceux à qui elle porte chance ou malchance (symbolisé par le bandage sur ses yeux). Enluminure d'Étienne Colaud dans une édition française datant de 1530 du Cas des nobles hommes et femmes de Boccace. BnF
La Villevaudéenne Geneviève Bossu, cent ans le 24 novembre, a été honorée au banquet des Seniors organisé par le CCAS, samedi 7 décembre, salle des Merisiers.
Un diaporama, réalisé par les membres de l’ALJV (Association Loisirs Jeunes de Villevaudé) et l’espace jeunesse, a retracé le parcours hors norme de cette femme volontaire et courageuse.
Infirmière de la Croix rouge, affectée aux IPSA (Infirmières, pilotes, secouristes de l’air), Geneviève Bossu a participé en 1945 aux rapatriements des prisonniers et déportés en Allemagne avec la 1ère armée, Armée Rhin et Danube. Nommée Chevalier de l’Ordre national du mérite par décret du 14 novembre 2003, Geneviève Bossu a été décorée le 11 mars 2004 par Geneviève de Galard, l’héroïque convoyeuse de l’air de Diên Biên Phu, elle-même Grand-croix de la Légion d’honneur. Plusieurs articles lui ont été consacrés, dans la presse locale, mais aussi dans le journal des retraités du quotidien Ouest-France.
Samedi, sous des applaudissements nourris, Geneviève Bossu a reçu la médaille d’honneur de la Ville, des mains de Pascal Pian, maire de Villevaudé, et a été félicitée par Xavier Vanderbise, conseiller départemental et vice-président de la communauté d’agglomération Paris-Vallée de la Marne.
Émue et toujours aussi modeste, la centenaire a simplement déclaré que « ce qu’elle avait fait, tout le monde l’aurait fait ».
Seize femmes d’exception
Cette année, ambiance cabaret-concert grâce à la compagnie Sans Lézard, qui proposait son spectacle Au chœur des femmes.
Les 5 artistes (3 femmes et 2 hommes) ont ainsi livré aux 128 convives un joli florilège de chansons françaises célébrant la femme : Brel, Brassens, Ferrat, Gréco, Lama, Gainsbourg, Juliette, Lynda Lemay…
A l’appel de la municipalité et des anciens combattants, les Villevaudéens sont venus nombreux, lundi 11 novembre, assister au 101e anniversaire de l’armistice de 1918 ratifiant la fin de la Première Guerre mondiale.
Le temps de la commémoration, qui a débuté à 14 h 30, un rayon de soleil a fait une apparition bienvenue dans l’enceinte du cimetière au milieu duquel se dresse le monument aux morts. Xavier Vanderbise, conseiller départemental et maire de Courtry, participait à la cérémonie. Michel Courivaud, président de la FNACA (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) a donné lecture du message de l’UFAC (Union française des associations de combattants et victimes de guerre), chiffrant le bilan de l’hécatombe à « 1,4 million de morts, 740 000 invalides, 3 millions de blessés et des centaines de milliers de veuves et d’orphelins ».
Après la guerre, la mémoire et l’hommage
Nombreuses sont les communes de France qui ont payé un lourd tribut en vies humaines à cette guerre. « Les noms gravés sur nos monuments aux morts nous rappellent constamment les valeurs d’honneur, de courage, de dévouement et de bravoure » a rappelé Pascal Pian, maire de Villevaudé, en lisant le message de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées. « La préservation de notre indépendance, de notre liberté et de nos valeurs, repose sur ceux qui ont donné leur vie pour les défendre » concluait la secrétaire d’Etat aux anciens combattants. Un juste et nécessaire rappel à ceux qui estiment que, en temps de paix, « cette commémoration d’un autre siècle n’a plus lieu d’avoir cours aujourd’hui ».
Après le dépôt des gerbes colorées au pied du monument sur lequel sont gravés les noms des vingt-sept Villevaudéens tombés pour la France, la sonnerie aux morts et la minute de silence, les participants on entonné l’hymne national, accompagnés par les enfants de l’école Ivan-Peychès.
La cérémonie terminée, le maire a convié les participants à un vin d’honneur dans la salle du conseil de la mairie. A cette occasion et comme il est de tradition, la municipalité a décerné des diplômes d’honneur de la médaille du travail à quelques habitants et souhaité la bienvenue aux nouveaux arrivants dans la commune.
Fin de l’exposition « Face à la guerre »
Réalisée à l’initiative de l’ALJ (Association Loisirs Jeunes), l’exposition sur la Première Guerre mondiale s’achevait sur les années 1919 et 1920, révélées sur des panneaux dressés dans la salle du conseil. Fruit du travail de Monique Mazoyer, membre de la SHCE (Société d’histoire de Claye et de ses environs) et des recherches de la présidente de l’ALJ, Yvette Godefroy. L’exposition a retracé année après année, sous forme de fresque chronologique et à partir de 1914, les grands événements survenus dans le domaine de la société et des arts, ainsi que quelques faits divers ayant émaillé les années concernées.
On pouvait aussi y découvrir la vie de quelques Villevaudéens partis sur le front. Ainsi, en janvier 1919, c’était le retour, d’Edmond Blétry, adjoint au maire, qui avait été fait prisonnier en 1914. La même année 1919 voyait le décès de Léon-Ernest Claret, des suites de la tuberculose qu’il avait contractée en 1917. Enfin, l’année 1921 voyait l’inauguration du monument aux morts de Villevaudé. Serge Moroy
« Ceux qui brûlent des livres finissent, tôt ou tard, par brûler des hommes » (Heinrich Heine).
Au petit matin du vendredi 1er septembre 1939, 120 000 soldats allemands envahissent la Pologne. Hitler met en ligne 58 divisions, dont la totalité de ses blindés. L’aviation allemande a la maîtrise du ciel. Les routes sont intensément bombardées, tandis que des compagnies entières sont parachutées à l’arrière des lignes polonaises qui, en outre, sont attaquées de front par des formations imposantes de chars.
« Gentleman-Farmer »
Berchtesgaden (Bavière), 3 septembre 1936. Hans Bauer, le pilote SS personnel du Führer, filme l’entrevue entre l’ambassadeur anglais Llyod George et Hitler. Une rencontre pour voir de plus près « cet étrange chancelier allemand » et à l’issue de laquelle Llyod, totalement mystifié, déclare : « Hitler ne rêve pas d’une Allemagne qui menace l’Europe. Les Allemands ont perdu toute envie d’entrer en conflit avec nous ».
De son côté, le dictateur précise dans une note à ses ministres : « Nous avons quatre ans pour préparer la guerre ». Pour donner le change, Hitler joue au Gentleman-Farmer. Il pose nonchalamment devant la petite caméra Agfa Movex 8 mm qu’il a offerte à Eva Braun, sa maîtresse : une belle jeune femme blonde de 25 ans qui joue les hôtesses de maison tout en se languissant d’amour pour son amant, qui refuse quant à lui toute idée de mariage. En voyant cet homme admirer tranquillement les Alpes bavaroises, qui pourrait supposer qu’il mènera près de soixante millions de personnes à la mort, dont six millions de Juifs impitoyablement exterminés avec un sens effroyable de la méthode et du rendement ?
Hitler cherche avant tout un prétexte pour déclencher la guerre. L’invasion de la Tchécoslovaquie sera l’occasion de voler au secours des Allemands prétendument opprimés sur le territoire des Sudètes, bafouant les accords de Munich du 29 septembre 1938 signés avec l’Italie, la France et l’Angleterre. Ces deux derniers pays pensaient pourtant que ces accords leur éviteraient la guerre.
Le rouleau compresseur du Blitzkrieg
Les Polonais, bien qu’inférieurs en puissance et en moyens, opposent une résistance héroïque. Cette attaque est pour le IIIe Reich une épreuve générale de ses moyens et de ses nouvelles méthodes de combat venant s’ajouter aux chars et aux avions Stukas.
La campagne de Pologne, premier exemple de Blitzkrieg (guerre éclair), est caractérisée par des grandes manœuvres d’encerclement qui entraînent la chute des lignes fortifiées. Au fur et à mesure que les poches de résistance sont éliminées, les colonnes blindées se rejoignent en continuant leur avance. En plus de la défense polonaise, bien organisée et coordonnée, un grand nombre de résistants polonais se battent courageusement, mais sont progressivement anéantis par la supériorité de la puissance militaire germanique.
L’Allemagne attaque également de la mer avec ses forces navales. Dantzig est finalement envahie le 13 septembre et Hitler, qui suit étroitement les opérations, visite la ville. La Wehrmacht dépasse les fleuves Vistule et Narew. Neuf jours après le début des hostilités, elle se trouve à l’Est de ces deux cours d’eau. La ville de Cracovie tombe aux mains des Allemands. Un grand nombre de prisonniers sont envoyés dans des camps de concentration. Au Sud, les forces polonaises de réserve sont prises en tenaille et l’armée est en pleine déroute.
La débâcle polonaise
La Wehrmacht fait 170 000 prisonniers, auxquels s’ajoutent des civils. Ils sont tous envoyés dans les camps de concentration. Selon l’exécution de l’accord germano-soviétique, et prétextant la protection des minorités russes, l’armée rouge entre en Pologne et occupe la partie Est du pays. L’intervention soviétique rend ainsi irréalisable les points de défense polonais.
Hermann Göring, commandant en chef des forces aériennes, en accord avec le Führer et les chefs de l’état-major, effectue un bombardement massif de la ville de Varsovie et du camp retranché voisin, qui refusent de se rendre. Varsovie est soumise aux incessants tirs d’artillerie et aux bombardements intensifs de l’aviation. La ville capitule le 27 septembre et le gouvernement polonais se réfugie en Roumanie. Le 6 octobre, il n’y a plus de combat en Pologne. Les nazis étendent dans les territoires polonais leur persécution envers les Juifs. Ces derniers sont parqués dans le ghetto et soumis aux travaux forcés ou à la déportation.
Pour honorer leur engagement, la France et la Grande-Bretagne ont déclaré la guerre à l’Allemagne le 3 septembre. Ces deux pays ont vu tomber la Pologne sans pouvoir intervenir directement et ce, malgré l’aide que Varsovie leur avait demandée à plusieurs reprises. C’est le début de la Seconde Guerre mondiale.
Serge MOROY
Article rédigé à partir du documentaire ‘’Hitler, la folie d’un homme’’ (diffusé le 03/05/2005 sur M6) et des archives de la cinémathèque de Milan (éditées en France sous la série ‘'Le monde en flammes’’).
Bernard Bauwens, ancien élu municipal, était une personnalité connue à Villeparisis où il résidait depuis 1973 et où il y est décédé le 3 décembre 2017, à 89 ans. Il avait reçu la croix du combattant volontaire de la guerre 1939-1945, ainsi que la médaille de la campagne d’Indochine.
Voici son témoignage sur la libération de Paris, qu’il avait bien voulu me confier lors d’une cérémonie commémorative en août 2014. Quand la guerre éclate, Bernard a 11 ans et il réside à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Son père, qui avait déjà fait celle de 1914, est mobilisé mais décède en 1940. En 1942, Bernard entre à l’école d’apprentissage de Renault comme ajusteur-électricien. Après le premier bombardement britannique du3 mars 1942, il va résider chez une tante à Villeparisis. Le 4 avril 1943, lors d’un autre bombardement des usines Renault, une bombe tombe, sans exploser, près de son immeuble. « J’étais à la piscine Molitor. J’ai couru pour savoir si ma mère était en vie. Les rues étaient désertes, jonchées de cadavres horribles, femmes sans têtes, corps méconnaissables par le souffle des bombes. Elles avaient percé le tunnel du métro, faisant de nombreuses victimes et les secours étaient débordés » se souvient-il. Par la suite, avec quelques camarades de chez Renault, Bernard se porte volontaire auprès de la Croix-Rouge pour participer au déblaiement de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et de la rue des Poissonniers, dans le 18e arrondissement de Paris où plusieurs personnes sont retrouvées et sauvées. Sur ordre du général Koenig « Juste avant la libération de Paris, nous sommes requis par le général Koenig pour accueillir les habitants de Saint-Cloud et Billancourt. Nous nous installons à l’école de la rue Fessart, à Paris. Les Allemands devaient faire sauter le pont de Saint-Cloud et le tunnel abritant des explosifs. L’insurrection se déclenche et je me retrouve bloqué. Lors du cessez-le feu, je cours chez ma mère. A mon retour, je fais prisonnier un vieux soldat allemand à bicyclette et le ramène à la mairie. Sur lui, un ordre de repli de son régiment sur les Ardennes. On a trouvé le même ordre sur d'autres prisonniers. On aurait dû prévoir cette contre-offensive surprise… Elle a coûté de nombreuses vies et failli tourner en catastrophe » soupire Bernard. Bataille à la barricade On lui remet un brassard FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) et le charge d’aller porter des munitions avec l’ambulance municipale à la barricade du pont de Sèvres. Mais, au moment de repartir, des Allemands arrivent à bord d’un char et des autos : « Les occupants de la barricade ouvrent le feu avec un FM et divers fusils. Ils lancent les grenades que nous venons d’apporter. Hélas, ce sont des fumigènes ! Nous nous sommes planqués, pas très fier, en attendant notre sort. La fumée disparue, plus rien : les Allemands avaient dégagé par les berges ! ». Un détachement de l’armée du général Leclerc fait finalement son entrée avec, à sa tête, le commandant Jacques Massu. « Ce détachement s’est arrêté devant mon domicile. Le lendemain, une partie a effectué le nettoyage de l’usine Renault dans laquelle les Allemands s’étaient réfugiés » se remémore Bernard. Intarissable, il poursuit : « Peu après le passage des premiers éléments, alors que nous venions de dégager la barricade, une Jeep est arrivée trop vite dans cette excavation : projection du conducteur, de la machine à écrire et de la Jeep. J’ai retrouvé ce G.I. le soir, arrêté avec sa Jeep chez un dentiste, juste en face de mon immeuble. Ce dentiste planquait des aviateurs alliés. Dans ses écrits, Hemingway signale qu’il est arrivé à Paris par le pont de Sèvres. Peut-être est-ce lui ? Possible car en 1944, il avait 45 ans ». Bernard fait ensuite partie du service d’ordre du général de Gaulle lors de sa descente des Champs-Elysées. Ce jour-là, le 26 août, il échappe de peu au feu d’un tireur embusqué près de la Chambre des députés, dans le 7e arrondissement. En 1945, à 17 ans, Bernard s’engage dans la Marine nationale. Il part alors sur le croiseur Suffren à destination de l’Indochine.
Je reprends aujourd'hui cette note de décembre 2008 en hommage à cette grande dame et merveilleuse amie que fut Liliane Blanadet. Elle reposera dans le cimetière d'Authouillet dans l'Eure.
Décembre 2008
Vifs remerciements à Liliane Blanadet qui a magistralement habité le personnage de Bécassine pour rédiger tout spécialement cet article paru dans INFOS-CINE de décembre 2008, et qui est à votre disposition à la bibliothèque de la Roseraie.
Y. Frassati-Godefroy et S. Moroy
Autoportrait
Moi, Bécassine, je suis née avec le Cinématographe
Naissance
Ma naissance littéraire s’est faite dans l’improvisation la plus grande, dans la fièvre d’un bouclage de presse : en ce jeudi 2 février 1905, un nouveau journal pour enfants est sur le point de paraître : ‘’La Semaine de Suzette’’. La rédactrice en chef, Jacqueline Rivière, s’aperçoit que la page 16 est restée blanche. C’est la quatrième de couverture, en couleurs et la seule page récréative du nouvel hebdomadaire. Que faire ? On ne peut pas joindre celui qui aurait dû livrer la page manquante ! Jacqueline Rivière improvise alors un scénario et demande à un dessinateur de passage de le mettre en images. Il s’exécute, croque ‘’sur le champ’’ les traits des protagonistes de ‘’L’erreur de Bécassine’’, une historiette en images qui rapporte ma bévue à propos d’un ‘’homard’’. J’arrivions tout droit de mon village natal Clocher-les-Bécasses (non loin de Quimper) pour être bonne à tout faire chez Mme la Marquise de Grand-Air. Et, si je suis populaire depuis ce 2 février 1905, je le dois à ce père dessinateur : Joseph Porphyre Pinchon, qui, grâce à son génial coup de crayon, a fait surgir mon inoubliable silhouette. Depuis ce jour-là, j’occupe une bonne place dans la littérature enfantine et dans la B.D. française et je continue de nos jours à bien me porter ! Au fait, mon vrai nom est Annaïk Labornez.
Le rire
Je fais rire des générations de petites filles (mais les garçons lisent par-dessus les épaules de ces petites filles). Je fais rire surtout les enfants par mon simple comique visuel, mes sottises, par exemple lorsque je salue le portrait de Mme la Marquise de Grand-Air en le prenant pour Mme la Marquise en personne. Il y a dans mes albums beaucoup de quiproquos drôles. Je réécris l’Histoire et mon ignorance fait rire. Je déforme les noms propres et j’ai des souvenirs fantaisistes de faits historiques dont j’ai eu connaissance. Et si vous avez la chance de me découvrir dans un grenier, outre le rire (assuré de sept à soixante-dix-sept ans et même au-delà…) vous vous émerveillerez sur ces albums au joli dos toilé, à la typographie désuète, précieux trésors.
Je suis drôle avec ma spontanéité, mes fautes d’orthographe, mes erreurs culturelles, mes bêtises. Mais je suis capable aussi de faire preuve parfois de facultés pratiques évidentes, doublées d’un solide bon sens. Le tout accompagné de ma proverbiale bonne humeur ! Je crois qu’est là, la raison de ma pérennité. Et il ne faut pas oublier que je suis un témoignage historique sur l’aspect social, culturel, politique de la première du XXe siècle (les deux guerres, la crise, les expositions universelles,…).
Emancipation de la femme
Je suis résolument moderne. Je manifeste à tout instant mon esprit d’indépendance : je quitte l’école de Clocher-les-Bécasses à dix ans pour ne plus être à la charge de mes parents, je participe à l’exode rural pour trouver un emploi ; d’abord apprentie, serveuse, travailleuse acharnée, je veux obtenir une promotion sociale. Je suis avant-gardiste, pionnière de l’émancipation de la femme.
Une vraie touche à tout
J’apprends à conduire ma propre voiture, on dit ‘’automobile’’, j’effectue de grands voyages : aux Amériques chez les Indiens, en Turquie et en Angleterre. Je prends l’avion; même un avion de reconnaissance où je suis photographe. Les prises de vue sont de qualité. J’ai même été décorée pour ça. Je suis touche à tout, curieuse de tout. Je goûte tous les sports : le ski, je suis une bonne descendeuse ; mon moniteur ne me trouve qu’un seul défaut (je suis incapable de m’arrêter !). Je goûte aussi à l’alpinisme et pourtant je suis ‘’vertigineuse’’, mais je suis douée d’une vitalité et d’une bonne volonté et rien, non rien, ne me décourage. Je suis aussi une adepte des bains de mer ; mais je n’ose guère me montrer sur les plages à cause d’une tenue de bain héritée de ma grand-mère. Je suis aussi ‘’inventeuse’’, j’ai beaucoup d’imagination. Ainsi, j’ai inventé le ‘’biberon de nuit automatic’’ (je vous demande de bien lire l’invention jointe en illustration). Conclusion : le bébé est à peine réveillé et la ‘’nounou’’ ne l’est pas du tout. Mais je n’ai pas eu de prix au ‘’concours Lépine’’. J’écris mes mémoires. Ecrivaine, je suis ‘’tarabustée’’ par mes créateurs qui me réclament la suite de mes aventures. Je comprends très vite l’importance du développement des sciences et des techniques. Le gaz change les habitudes domestiques. Je ne le redoute pas le moins du monde. Je m’étonne devant ce feu qu’il ne faut pas nourrir de bois ou de charbon et qui ne s’éteint pas de lui-même. Madame Bogozier me réprimande sévèrement parce que le gaz brûle en ‘’continu’’ pour rien. Et j’adore téléphone, parler avec la vieille Marie qui est à Roses-sur-Loire et qui me donne ainsi des nouvelles de toute la famille de la Marquise, des domestiques, ‘’cettera’’.
Le cinématographe et moi
En 1917
Je vous disais ‘’je suis née avec le cinématographe » et… j’en ai même fait !
En 1917, je prends le tramway pour aller faire des courses à Madame, ma patronne. Là, je fais la connaissance du général Joffre, du général Nivelle, du général Cadorna, du général Broussiloff, du général Douglas Haig, de l’Empereur et du ‘’marchand de café’’. Ce dernier porte une espèce de grande boîte avec une manivelle ; je pense tout de suite ‘’ça doit lui servir à moudre sa marchandise !’’Après les présentations, ils ont bien ri. Je trouve qu’ils ne ressemblent pas aux portraits d’eux qu’on voit dans les journaux. J’en fais la remarque au général Joffre qui, en riant, m’explique : ‘’c’est fait exprès… pour dérouter les espions !’’. Il m’invite à venir avec eux aux ‘’baraques de là-bas’’.
Le rêve que Jules Verne exprimait dans son roman de 1865 est devenu réalité le 21 juillet 1969. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’homme foulait enfin le sol de la Lune. Quinze ans plus tôt, Hergé y envoyait Tintin dans deux de ses albums : « Objectif Lune » et « On a marché sur la lune ». Flash-back sur un événement aussi retentissant que spectaculaire.
Dans le cadre de la mission Apollo 11, c’est le 16 juillet 1969 que la fusée géante Saturn-V décolle de sa base en Floride à destination de la Lune, emportant à son bord Neil Armstrong, Edwin « Buzz » Aldrin et Michael Collins. Le 20 juillet, à 20 h 17 (temps universel), le module lunaire Eagle, avec à ses commandes Armstrong et Aldrin, atterrit enfin sur le sol lunaire, dans la mer de la Tranquillité.
Le 21 juillet, à 2 h 56 (temps universel) et sous le regard fasciné d’environ un milliard de téléspectateurs, Neil Armstrong, le commandant de la mission, sort de son véhicule et descend lentement l’échelle. « C’est un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité » lâche-t-il en posant le pied sur le satellite de la Terre. Un grand frisson parcourt alors tous ceux qui ont vécu en direct cet événement sur leur télévision noir et blanc. La mission d’Apollo 11 s’achève le 24 juillet avec le retour des astronautes dans le Pacifique.
Parmi les trois astronautes ayant participé à cette épopée, Neil Armstrong est décédé fin août 2012, à l’âge de 82 ans
Les astronautes Pete Conrad, Richard Gordon et Alan Bean vont renouveler l’exploit de N. Armstrong, M. Collins et E. Aldrin lors de la mission suivante. Elle se déroule du 14 au 24 novembre 1969 et elle est la sixième mission du programme Apollo, la deuxième à se poser sur la lune. Leur séjour se prolongera 30 heures qu’ils mirent à profit pour parcourir un champ d’exploration plus vaste que leurs prédécesseurs. De ce voyage, Apollo 12 a rapporté de nombreux spécimens de roches (34 kg) et déposé sur le sol lunaire plusieurs appareils scientifiques.
Le programme d’exploration lunaire prendra fin en décembre 1972 (Apollo 17 est la dernière mission), presque dans l’indifférence générale. Douze astronautes auront pourtant marché sur la Lune, rapportant en tout 382 kg de fragments rocheux, dont certains sont encore étudiés à ce jour. Récemment, la NASA a annoncé qu’elle projetait une nouvelle expédition de notre satellite en 2024.
Serge MOROY
Apollo 11 : le film des événements
16 juillet 1969 : derniers préparatifs avant l’envol spectaculaire de la fusée Saturn -V avec à son bord les astronautes N. Armstrong, M. Collins et E. Aldrin
Le LEM (Eagle) et la cabine Columbia se séparent
Eagle se pose sur la base de la tranquillité, un désert lunaire
21 juillet 1969 : Neil Armstrong est le premier homme a posé le pied sur la Lune
Les Terriens peuvent suivre cet évènement extraordinaire à la télévision
Empreinte historique des premiers pas sur la Lune
Marche sur le sol lunaire d’Armstrong et d’Aldrin
Le drapeau américain flotte sur la Lune
Ramassage de roches et pose d’instruments de mesure
Le monde anxieux retient son souffle : le module Eagle doit rejoindre la fusée Columbia restée en orbite
Comme prévu, Eagle et Columbia se rejoignent
Freinée par un parachute, la capsule se pose sur la mer du Pacifique. Les plongeurs vont aider les astronautes à sortir. Ces derniers sont ensuite hélitreuillés à bord d’un hélicoptère de la Navy
Les astronautes sont débarqués sur le porte-avions USS Hornet et aussitôt dirigés vers le caisson de décontamination
Le président Richard Nixon vient les saluer à travers la fenêtre de leur caisson de décontamination.
Le nouveau centre de loisirs sans hébergement a été inauguré, samedi 22 juin. Moderne et spacieux, il dispose d’une capacité d’accueil de 90 enfants et ouvrira ses portes dès lundi 8 juillet.
A côté de l’école Ivan-Peychès, sa forme circulaire et colorée n’échappera à personne. Le nouvel espace périscolaire, dont les travaux ont débuté le 16 octobre 2017, a été inauguré en présence de Gérard Péhaut, sous-préfet de Meaux, Claudine Thomas, sénatrice de Seine-et-Marne, François Chabert, président de la CAF 77, Michel Mouton, maire de Longperrier, Yves Albarello, maire de Claye-Souilly, Lydie Wallez, maire du Pin, et de nombreux Villevaudéens.
« Cette construction n’était pas une promesse de campagne, plutôt un besoin qui est apparu très rapidement. En effet, nous avions la chance d’avoir une convention avec la ville d’Annet-sur-Marne pour accueillir les enfants de Villevaudé, mais il y avait néanmoins un problème de proximité et l’utilisation de la voiture semblait obligatoire. Nous avons élaboré ce projet afin d’apporter un service supplémentaires aux familles de notre commune» a précisé Pascal Pian, maire de Villevaudé.
Un édifice spacieux et lumineux
Avec une surface de 600 m², le centre de loisirs pourra accueillir jusqu’à 90 enfants. De plain-pied, il comprend une salle de motricité, quatre salles modulables, un atelier, un dortoir, une cuisine, une infirmerie, plusieurs locaux techniques et un patio où les enfants pourront goûter aux joies du potager ou de toute autre activité. Ils seront encadrés par une équipe de six animateurs, dirigés par une directrice. Ces derniers se répartiront en deux équipes, l’une intervenant le matin et l’autre le soir. « Cela leur permettra d’avoir un emploi du temps continu et ainsi simplifier et favoriser leur organisation personnelle et leurs obligations familiales» a ajouté le maire de Villevaudé.
Le coût de l’équipement municipal s’élève à 1 342 700 euros. La commune a bénéficié d’une aide financière de la CAF à hauteur de 200 000 euros (soit un prêt à taux zéro pour 133 333 euros sur 15 ans et une subvention de 66 667 euros), d’une subvention de l'Etat (Dotation d’équipement des territoires ruraux) pour 104 044 euros et de 10 000 euros au titre de la réserve parlementaire. Cette dernière avait été accordée en 2017 par Yves Albarello durant sa dernière année de mandat de député. « Elle permettra de financer une grosse partie du mobilier» a renchéri Pascal Pian.
Les 4 saisons de Villevaudé
Un concours avait été lancé dans le bulletin communal pour le nom du nouvel accueil de loisirs et trois ont été retenus : Les lucioles, Les 4 saisons, La courte échelle. Soumis à un dernier vote auprès des parents, c’est finalement « Les 4 saisons » qui a été choisi à l’issue de 150 suffrages.
« Dans la vie d’un sous-préfet, il est toujours très important de voir concrètement comment l’action publique peut avoir du sens auprès de nos concitoyens et là, en l’occurrence, au service des enfants et donc des plus jeunes » a déclaré Gérard Péhaut.
La sénatrice a remarqué : «Ici, nous n’aurons pas les quatre saisons de Vivaldi, mais les quatre saisons de Villevaudé. Les petits Villevaudéens vont pouvoir profiter de cette belle structure, parfaitement intégrée dans le paysage de ce village »... Après avoir coupé le traditionnel ruban tricolore, élus, parents et enfants se sont engouffrés à l’intérieur de l’édifice flambant neuf pour visiter les locaux.
Le centre de loisirs ouvrira ses portes lundi 8 juillet. Ce projet achevé, la commune va maintenant pouvoir se consacrer à la réalisation de la maison des associations et de l’espace jeunesse, dont les travaux devraient durer au moins deux ans.
Un concert à la mémoire de Julie Douib, 34 ans, abattue en Corse le 3 mars dernier par son conjoint, s’est tenu mercredi 12 juin au cinéma Les variétés de Vaires-sur-Marne, réunissant 300 personnes.
A l'entrée du cinéma Les variétés de Vaires
Le concert, d’une durée de deux heures, a fait salle comble. Il était donné par l’association Les saltimbanques de Vaires au profit des deux enfants de Julie, Anthony 8 ans et Lucca 10 ans, dont la garde a été confié pour le moment à Lucien et Violetta, les parents de Julie. Ces derniers étaient d’ailleurs présents ce soir-là, accompagnés de Jordan, frère de Julie, et de Lucca et Anthony. « Julie est née à Paris, mais elle était connue et très aimée à Vaires où elle a été scolarisée lors de notre arrivée dans cette ville en 1992» souffle Violetta, en pénétrant dans la salle. Julie avait poursuivi sa scolarité à l’école des Pêcheurs puis en 1995 au collège René-Goscinny, avant d’aller en 1999 au lycée Gaston-Bachelard, à Chelles.
Le Diable au bois dormant Loïc Thomas Gébert, président des Saltimbanques de Vaires, mais également auteur-compositeur, a notamment interprété la chanson qu’il avait écrite pour Julie : « Ça commence toujours comme ça. Par il était une fois une princesse endormie et un homme qui lui sourit. Un baiser langoureux, un réveil somptueux, des promesses sans fin qui s’arrêtent du jour au lendemain. C’est le Diable au bois dormant, un prince pas si charmant. Elle bascule dans l’obscurité, un cauchemar devenu réalité. Et puis elle serre les poings, tente de vivre ce monstre en vain… ». Dans la salle : soutien, pleurs et indignation
La salle a accompagné les chanteurs lors des refrains
Dès le lever de rideau, Christophe, membre de l’association, a prévenu : « Habituellement, quand on commence un spectacle, il est de bon augure de dire ‘’nous sommes vraiment très heureux d’être ici parmi vous’’. Mais, ce soir, je ne vous dirai pas ça. Je vous dirai qu’en 2019, il y a des gens qui meurent de faim dans les rues et, surtout, des femmes qui vivent encore ce qu’a vécu Julie ».
L’émotion était poignante mercredi soir et, malgré quelques rires, notamment lors des imitations de Florian, le public a oscillé entre larmes et colère sourde. Assise au premier rang, une septuagénaire ne mâche pas ses mots : « Je suis Vairoise depuis toujours. Je ne connaissais pas Julie, mais suis venue soutenir sa famille car j’ai été scandalisée par sa mort. Elle avait porté plainte plusieurs fois à la gendarmerie. Son conjoint faisait partie d’un club de tir et ils ne lui ont même pas retiré son arme. Son avocat, Eric Dupond-Moretti, va certainement plaider le crime passionnel. Cela me rappelle le meurtre de Marie Trintignant en 2003 et j’espère qu’il ne va pas s’en tirer comme ça, qu’il va payer son crime ».
A la fin du concert, Céline Lolivret n'a pu retenir ses larmes.
L’initiative du concert revenait à Céline Lolivret, amie d’enfance de Julie depuis l’âge de 10 ans. Malgré le départ de cette dernière pour L’île-Rousse (Haute-Corse), les deux jeunes femmes étaient restées en contact. Céline était déjà à l’origine de la marche blanche, organisée samedi 9 mars dans les rues de Vaires, qui avait mobilisé un millier de participants, dont la comédienne Muriel Robin. « On communiquait sur Facebook. Je savais qu’elle était maltraitée par son conjoint et, maintenant, je culpabilise de n’avoir rien pu faire pour elle » soupire-t-elle. La soirée s’est achevée par « Heal the World », le tube de Michael Jackson, repris en chœur par la salle comme message d’espoir et d’amour.
Les parents de Julie. A droite, Isabelle Recio, maire de Vaires.
Ne pas oublier Julie, ni les autres Les parents de Julie, très émus, sont montés sur scène pour remercier les Vairois de leur soutien. Depuis le début de l’année, ce sont 84 femmes qui ont péri sous les coups de leurs conjoints violents, dont 34 depuis le décès de Julie. « Je vous remercie tous : ceux qui l’ont connue et ceux qui ne l’ont pas connue. Vous nous donnez le courage de continuer à nous battre » a lancé Lucien Douib. Céline « ne veut rien lâcher » et prévoit d'ores et déjà d’autres manifestations pour soutenir les deux enfants de son amie, notamment un tournoi de football à Vaires.
De même, une cagnotte a été ouverte sur Leetchi.com afin de les aider :
9 juin 1944. Derrière les côtes normandes, la progression alliée se poursuit. Sous le commandement du colonel Duncan Smith, le 11e régiment d’infanterie américaine resserre son étau autour de Port-en-Bessin, dégageant ainsi progressivement l’axe Bayeux-Paris.
Mais une troupe motorisée allemande, équipée de mortiers et lance-grenades, est cantonnée au lieu-dit « Le pré au clerc », à l’angle de la D12 et de la D22.
Une patrouille de reconnaissance est alors dépêchée sur les lieux.
Une porte s’ouvre lentement et laisse apparaître une jeune fille coiffée d’un fichu noir. Panier d’osier à la main, elle traverse à grands pas la cour d’une ferme, slalomant entre des véhicules militaires, avant de pénétrer dans le poulailler.
A son insu, un homme l’a suivie. Il est torse nu et bloque maintenant le passage, excluant toute retraite. Ses intentions semblent sans équivoque en ce qui concerne la jeune fermière. Soudain une sonnerie déchire le silence matinal, aussitôt suivie des aboiements d’un chien. L’homme lâche un juron, se précipite vers un téléphone de fortune installé contre la grange. La jeune fermière en profite pour s’enfuir.
L’intrus du poulailler raccroche en fulminant, endosse et boutonne sa veste de la Wehrmacht. Il court vers le bâtiment central de la ferme dans lequel s’est réfugiée la paysanne, frappe à la porte et attend l’ordre d’entrer.
Un officier âgé d’une cinquantaine d’années et visiblement las, pose son bol de café sur la table. Il hoche gravement la tête une fois le rapport achevé, se lève et quitte comme à regret ce havre de paix. Non sans avoir salué le fermier et sa fille blottie contre lui.
Avec l’aide d’un soldat, le caporal Gert Stoffel hisse en haut du pigeonnier la mitrailleuse MG-42 qui pèse environ 12 kg. La position est idéale car elle surplombe l’unique chemin menant à la ferme. « Prends bien soin de notre chère Marlène ! » lui lance, goguenard, son camarade en redescendant de l’échelle. L’artilleur ne peut s’empêcher de ricaner. « T’inquiète pas, elle ne pouvait pas tomber en de meilleures mains ». Et de siffloter la chanson qui passe alors en boucle sur Radio-Berlin. « Tous deux, Lily Marlène… ».
Énervé par les préparatifs du départ, le chien de la ferme ne cesse d’aboyer. Un grenadier, barda sur le dos et fusil Mauser en bandoulière, lui décoche un coup de pied en passant. La bête écume de rage, tire de plus belle sur sa chaîne.
Du haut de son poste, Gert Stoffel voit disparaître la dernière voiture. Il devra retarder le plus possible l’avance ennemie avant de s’enfuir à travers champs sur la moto DKW 350 cm3 garée dans la cour. Son unité a reçu l’ordre d’empêcher à tout prix la jonction des Britanniques et des Américains devant Port-en-Bessin. Il la rejoindra sur la colline de Mortefontaine, à 12 kilomètres d’ici. Le caporal, admiratif, laisse filer sa main calleuse le long du canon lisse et froid de la MG-42, la plus rapide des mitrailleuses jamais produites pour la Wehrmacht. « On va faire du bon boulot tous les deux ! ».
Une Jeep Willys de l’U.S. Army démarre en trombe. Ses quatre passagers tressautent lorsqu’elle s’engage subitement dans un chemin défoncé. A côté du chauffeur, le sergent McLean, un ancien G.I. toujours partant pour les barouds. Derrière lui, Jeremy Kendall, ouvrier à l’usine Ford de Detroit. Malgré les secousses, il s’applique dans un swing improvisé avec sa mitraillette Thompson comme contrebasse. Enfin, John Calder, jeune architecte de 27 ans, yeux rivés sur ces paysages de Normandie dont il a tant entendu parler dans sa famille émigrée en Pennsylvanie. Volontaire pour débarquer sur le vieux continent, il ne s’attendait pas à un tel déluge de feu, de fer et de sang dans l’aube blafarde de ce mardi 6 juin. Ni à voir tant de ses camarades se faire tirer comme des lapins sur cette plage fortifiée.
John ferme les yeux pour mieux ressusciter la jolie brune de Bayeux, première grande ville libérée. Le G.I., désarmé par son sourire, s’était enhardi à l’accoster dans un français approximatif. La jeune fille avait éclaté de rire. Quelques minutes de rare bonheur pour le militaire. Ils avaient discuté un bon moment devant la maison de ses grands-parents où elle passait quelques jours de vacances. C’était une Parisienne. Une vraie. Elle s’appelait Marlène Autier et travaillait comme sténo-dactylo dans une grande banque, située au cœur de Paris. Et de lui confier qu’elle aimait parfois se promener pendant sa pause repas au bord de la Seine qui coulait juste en face. La Seine... Il connaissait quelques vers d’Apollinaire appris au campus de Pottsville. « Sous le pont Mirabeau coule la Seine, Et nos amours, Faut-il qu’il m’en souvienne, La joie venait toujours après la peine ». Marlène était repartie dans un fou rire mais, surtout, elle lui avait tendu sa joue. John s’était approché avant que le sergent McLean ne coupe court aux effusions. « Calder, on part en mission ! ». Tout juste le temps de lui promettre de revenir et recevoir, en guise de réponse, le plus ravissant des sourires.
Cramponné à sa mitrailleuse, l’artilleur allemand esquisse un rictus. La Jeep vient de s’inscrire dans sa ligne de mire. Mais il préfère attendre car il sait que la portée utile de son tir n’interviendra qu’à partir de 1000 mètres. Il s’offre même le luxe d’un ultime réglage.
La jeune paysanne ferme précipitamment les volets de la ferme. Dans la pénombre, elle manque de trébucher sur un vieux phonographe abandonné là, à même le sol par les Allemands. Un disque 78 tours encore sur la platine avive sa curiosité. Elle pose l’appareil sur une commode, cherche comment le mettre en marche…
Sous la puissance des balles de calibre 7.92 mm, la Jeep verse dans une ornière. Le chauffeur et Jeremy Kendall sont tués sur le coup. Le sergent McLean, salement blessé au bras droit, éructe tout ce qu’il peut. Sa main gauche tente de comprimer le sang qui gicle déjà de son treillis déchiqueté. Seul John semble indemne. Le sergent hurle à tue-tête pour couvrir le mitraillage assourdissant. « Calder, tire Bon Dieu ! Dégomme-moi ce salopard ! ». Mais le G.I., pâle et hagard, est ailleurs.
John arrive sur une plage de sable fin. A deux pas de lui, la mer avec ses vagues qu’elle lâche puis rappelle. Un manège incessant, quasi obsessionnel. Il lève la tête. Le bleu intense du ciel l’éblouit. Tout comme le soleil qui tape très dur. L’Américain cligne des yeux. Il entend la voix de sa mère. « Tu as les yeux bleus. Ça vient de ton arrière-grand-père maternel, marin-pêcheur à Fécamp. Protège-les du soleil! ».
Au loin, dévalant la dune, la silhouette d’une femme accourt vers lui. Il reconnaît Marlène. Sa robe flotte légèrement sous le souffle de la brise côtière qui ébouriffe aussi ses cheveux. La Parisienne respire la vie, la joie, l’amour. Un sentiment profond étreint John au moment même où un ballon lui tombe au creux des mains. Marlène l’invite à jouer au volley. Sans plus attendre, il lui renvoie le ballon. Leurs éclats de rire rythment bientôt le martèlement sourd de leurs poings sur la balle de cuir, tandis que le sable crisse sous les rangers de l’Américain.
L’Allemand arrête son canardage. Les Ricains ne ripostent pas. Sont-ils tous morts ? « Qu’en penses-tu Marlène ? ». Alors, en bon soldat, comme on le lui a appris durant ses classes à Leipzig, il saisit son pistolet mitrailleur MP-40 et descend du pigeonnier pour finir le travail.
« Calder, Bon Dieu, qu’est-ce que tu fous ?! ». Rester concentré. Suivre la balle. Et s’élancer pour la cueillir. Mais c’est sa bouche qu’il aimerait cueillir tant Marlène est de plus en plus belle. Une lancée trop forte propulse le ballon vers la dune. John part à sa poursuite. Se baissant pour le ramasser, il butte contre des bottes plantées devant lui. Un cri épouvantable, presque inhumain, éclate.
Tel un pantin désarticulé, McLean tente d’agripper l’arme de John avec sa main valide. « Il est là ! Tire, Bon… ». Mais le sergent ne peut finir. L’artilleur allemand lui décharge une rafale dans la poitrine. Arraché à sa torpeur, front en sueur, mains tremblantes, le fantassin américain engage en hâte le chargeur-tambour sur sa mitraillette Thompson.
Sa fébrilité tranche avec la tranquille assurance de l’Allemand qui s’accroupit pour le balayer d’une copieuse rafale. John s’effondre sur son arme automatique, vidant instantanément le chargeur. Le corps du caporal Gert Stoffel bascule lourdement en avant sur celui du G.I. John Calder.
Un timide rayon de soleil perce la poussière grise du grenier. Dans un volètement feutré, deux pigeons se posent sur le fût encore tiède de la MG-42. Ils se figent lorsque, après deux ou trois crachotements, la chanson nasillarde d’un disque usé s’élève crescendo. « Et dans la nuit sombre, Nos corps enlacés, Ne faisaient qu’une ombre, Lorsque je t’embrassais, Nous échangions ingénument, Joue contre joue bien des serments, Tous deux, Lily Marlène ».
A nos libérateurs, ces héros modestes et anonymes, qui ont donné leur vie pour nous libérer du joug nazi.
Serge Moroy, 6 juin 2019
Illustrations Bernard Thomazeau
Les personnages et les événements de cette histoire sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement accidentelle.
La Communauté de communes Plaines et Monts de France (CCPMF) a présenté, lundi 3 juin, son Plan climat-air-énergie-territorial (PCAET), à la mairie de Villevaudé.
Issu de la COP21, le PCAET est un projet territorial de développement durable qui s’articule autour de cinq grands axes : la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), l’adaptation au changement climatique, la sobriété énergétique, la qualité de l’air et le développement des énergies renouvelables. Selon la loi de décembre 2016 sur La transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), il doit être mis en place par les EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale) à fiscalité propre de plus de 20 000 habitants.
Depuis le 1er janvier 2016, la CCPMF regroupe vingt communes, soit environ 24 150 habitants répartis sur 14 478 hectares. Pour mener à bien son action sur le territoire, cet EPCI dispose de plusieurs compétences : l’aménagement, l’assainissement, les déchets, le développement économique et le tourisme. « La CCPMF s’est inscrite dans la ligne de l’accord de Paris qui fixe l’objectif de limiter le réchauffement climatique à l’horizon 2100 » a annoncé Alfred Stadler, 6e vice-président de la CCPMF en charge de l’environnement et maire de Saint-Mesmes.
Un plan ambitieux qui s'inscrit dans la durée
Le PCAET de la CCPMF a été initié en 2015 et sera adopté en 2025. Il connaîtra une enquête publique qui se déroulera cette année, en 2019. Les éléments du plan climat sont définis par le code de l’environnement. Ils portent sur l’énergie, la biodiversité, l’agriculture et les forêts, les risques naturels, la santé, la production et consommation de biens, les déchets, la mobilité, l’aménagement et l’urbanisme, les bâtiments.
Pour la conduite de son projet, la CCPMF s’appuie sur Climat Pratic, un outil gratuit mis à la disposition des collectivités territoriales par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Jean-Louis Durand, président de la CCPMF, a rappelé que « le PCAET poursuivait les actions déjà développées sur le territoire, à savoir les balades thermiques pour évaluer les déperditions énergétiques des bâtiments, les pistes cyclables, l’agroforesterie, l’achat de véhicules électriques et de panneaux photovoltaïques ».
Première étape : un diagnostic du territoire
Marion Salmon, chargée de mission aménagement du territoire à la CCPMF, a expliqué la première phase, celle de la concertation : «L’élaboration du PCAET est une démarche participative et volontaire, associant les communes, les entreprises, les habitants et les associations, c’est-à-dire tous les acteurs du territoire. La réunion de ce soir expose le diagnostic et les caractéristiques du plan climat, ainsi que les principaux enjeux de lutte contre le réchauffement planétaire».
Selon les études, la Terre s’est réchauffée de 0,85 degré depuis 1880 et l’on note une augmentation constante des températures depuis 1950. Les causes seraient dues à la combustion de pétrole et de gaz, la déforestation et l’agriculture intensive. Les impacts pour la France pourraient être des précipitations plus fortes en hiver et plus faibles en été, une diminution de la durée d’enneigement, une augmentation de l’érosion du littoral et la submersion des estuaires. Enfin, en 2050, on pourrait vivre 40 jours par an à plus de 35 degrés en Ile-de-France. « Pour la Seine-et-Marne, on a constaté une augmentation des températures moyennes. Elles seraient estimées de plus 2 à 4 degrés d’ici 2070-2100, avec des impacts sur l’eau, les rendements agricoles, les consommations d’énergies, la qualité de l’air et d’éventuelles catastrophes naturelles » poursuit Marion Salmon.
Seconde étape : définir une stratégie et des actions
Les principaux enjeux identifiés sont les transports et la mobilité, les déchets et la consommation, la production d’énergies renouvelables, l’agriculture, les espaces naturels, les bâtiments.
La seconde réunion aura pour but de définir la stratégie à adopter et de fixer des objectifs chiffrés afin de réduire les GES et l’émission des polluants atmosphérique, maîtriser la consommation d’énergie. Les trois gisements potentiels d’énergies renouvelables pressentis sont l’électricité via le solaire photovoltaïque (futur parc solaire de 46 hectares à Annet-sur-Marne), le chauffage produit par le solaire thermique et la méthanisation.
A l’issue de la réunion, un habitant de Villevaudé s’est étonné du peu de monde présent ce soir-là (douze personnes). « C’est également dommage qu’il n’y ait pas de jeunes. La sensibilisation pourrait en effet commencer dans les écoles, les collèges et les lycées » a-t-il ajouté.
Prochaine réunion publique, mardi 18 juin à 19 h 30 à Saint-Pathus (salle des Brumiers)
Les 20 communes rattachées à la CCPMF : Annet-sur-Marne, Charmentray, Charny, Cuisy, Fresnes-sur-Marne, Iverny, Le Pin, Le Plessis-aux-Bois, Le Plessis-l’Evêque, Marchémoret, Messy, Montgé-en-Goële, Nantouillet, Oissery, Précy-sur-Marne, Saint-Mesmes, Saint-Pathus, Villeroy, Villevaudé, Vinantes.
Sur sa demande, Isabelle Kolifrath, adjointe au commissaire de Chelles, retourne à Strasbourg où elle avait débuté. Ses collègues, ami et les maires de la circonscription (1), se sont réunis, vendredi 24 mai, à l’espace Robert-Jacobsen de Courtry, pour lui dire au revoir.
Claudine Thomas, (veste blanche sur la photo) sénatrice de Seine-et-Marne, a déclaré : « J’ai appris tout à l’heure que nous avions un point commun. Nous sommes toutes les deux originaires de l’Est de la France : vous du côté alsacien et moi du côté vosgien. Je vais sincèrement vous regrettez, mais je tenais à vous remercier pour toutes les actions que vous avez menées, le temps que vous avez consacré, votre disponibilité, votre conscience professionnelleet, surtout, le travail exceptionnel que vous avez accompli, notamment sur Chelles ».
La sénatrice s’est ensuite tournée vers les nombreux collègues d’Isabelle, présents ce soir-là à l’espace Jacobsen : «Je vous remercie pour ce que vous faites au quotidien pour notre sécurité : celle des Chellois, des Seine-et-Marnais et des Franciliens. Je sais que votre mission n’est pas simple, pas toujours reconnue ».
« Vous êtes un exemple pour vos collègues »
Dominique Laurens, procureure de la République près du tribunal de Meaux, a souligné « l’exemplarité professionnelle du commandant Kolifrath et les bons résultats dans le cadre des affaires judiciaires qu’elle a eu à traiter avec elle ». Eric Slangen, chef du district de Noisiel, a résumé son parcours professionnel et évoqué quelques-uns de ses « faits d’armes », avant de lui décerner la médaille de la Direction départementale de la sécurité publique, au nom de Philippe Justo, son directeur.
Avec Laetitia Berkane, commissaire de Chelles
La flèche de la cathédrale de Strasbourg
Laetitia Berkane, commissaire de Chelles, a lancé, sous forme de clin d’œil : « L’observation de la nature nous démontre que les cigognes rejoignent toujours l’Alsace au début du printemps. Juin est encore le temps de la migrationet tu repars dans cette région qui te tient tant à cœur. Tu as été pour nous tous un repère, comme la flèche de la cathédrale de Strasbourgvers laquelle l’on se retourne lorsque, officiers, gradés, gardiens, agents administratifs, sommes dans l’attente d’une décision, d’un conseil, d’un réconfort… Tu étais totalement présente pour les autres et surtout lors des pires moments ».
Un sens aigu du service public et des autres
Isabelle Kolifrath, 52 ans, mère de deux grands enfants, résidait à Villevaudé depuis novembre 2002. Elle a débuté en juin 1986 comme agent administratif au commissariat de Strasbourg puis à celui de Montbéliard (Franche-Comté), avant de passer le concours d’officier de police en 1995. Elle a été affectée à la PAF (Police aux frontières) de Roissy CDG, à Sarcelles (Val-d’Oise), au cabinet du directeur général de la Police nationale place Beauvau à Paris, à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et Cergy-Pontoise (Val-d’oise). Promue chevalier dans l’Ordre national du mérite par décret présidentiel du 16 mai 2008, elle a rejoint le commissariat de Chelles fin 2013 comme adjointe de Cédric Gambaro puis de Laetitia Berkane, qui lui a succédé en janvier 2017. Enfin, début juin, la boucle sera bouclée puisqu’elle retournera au commissariat de Strasbourg.
Isabelle s’est également beaucoup investie dans la vie associative. Elle a été présidente de l’atelier créatif de Villevaudé et à l’initiative du premier marché de Noël avec des produits alsaciens, qu’elle a institué dans la commune en 2009 et qui, depuis, est devenu une tradition. «Il est important pour moi de m’investir dans le sens du service aux personnes. Je l’ai toujours fait dans diverses associations ou mutuelles lorsque je vivais en province » a-t-elle reconnu. Les habitants pourront d’ailleurs la revoir, dimanche 16 juin, à la brocante de Villevaudé où elle sera présente. « On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement» sourit-elle.
Serge Moroy
Le commissariat assure la sécurité publique sur la circonscription de Chelles, Vaires-sur-Marne, Brou-sur-Chantereine, Courtry, Le Pin et Villevaudé.
Près de 300 personnes ont assisté, mardi 7 mai, à la projection en avant-première du film « Nostalgia » au cinéma municipal Les Variétés, à Vaires-sur-Marne.
Qu’est-ce qui pourra sauver l’amour ? Ou tout du moins ce qu’il en reste quand on a perdu l’être cher. Les nouvelles technologies, auxquelles on voue aujourd’hui un culte démesuré, pourront-elles restituer nos plus beaux souvenirs, qui sont souvent les plus intimes ?
Revivre ses plus beaux souvenirs
Nostalgia est une entreprise high-tech qui assiste les humains en leur faisant revivre virtuellement leurs meilleurs souvenirs alors qu’ils traversent des épreuves douloureuses. « On est partis d’un rêve que l’on a suivi de façon très fluide. Nous sommes férus de nouvelles technologies et on a voulu en mettre beaucoup, mais avec tout ce que cela impliquait, notamment les risques qui pouvaient en découler. Le deuil est aussi un thème que l’on a voulu aborder » a expliqué Virginie Vancina, co-scénariste du film avec Romain Pacaud, son réalisateur.
Des acteurs issus de la comédie musicale
De gauche à droite: Sophie Delmas, Maxime Lannot, Alysée Lalande et Romain Pacaud
L’association Eliott existe depuis juin 2017. Basée à Serris, elle encourage la création de projets audiovisuels et Nostalgia est son troisième film. Toute l’équipe du film était présente, mardi soir, pour la projection sur grand écran. Parmi elle, les acteurs principaux : Maxime Lannot et Alyzée Lalande, qui a déjà participé à des comédies musicales (Grease, Notre-Dame de Paris, Peau d’âne…).
Dans le film, tourné à Lagny-sur-Marne, Chessy et Serris, leur rencontre est traitée avec beaucoup de pudeur. Pour tout dialogue, le fou rire de la jeune femme répond à l’émotion du jeune homme. « La première lecture du scénario m’a immédiatement touchéepar la densité des émotions et la poésie qu’il contenait : je me suis tout de suite reconnue en Marie » confie Alyzée Lalande.
De même, la séquence de leur ballet dans la rue se veut un clin d’œil à Jacques Demy, pour lequel Romain Pacaud ne cache pas son admiration (son prochain film sera d’ailleurs une comédie musicale). « Il y a eu tellement de bonnes surprises durant le tournage que, pour moi, cette aventure restera incroyable. Le réalisateur était très ouvert aux propositions et à l’improvisation. Une relation de confiance s’est établie et j’ai apprécié ce côté cool » reconnaît pour sa part Maxime Lannot.
L’actrice Sophie Delmas incarne la présentatrice virtuelle de Nostalgia. Elle a également joué dans plusieurs comédies musicales, dont Mamma Mia, La belle et la bête, Le magicien d’Oz : « C’est l’originalité du scénario, ce sentiment de vivre une histoire qui se répète encore et encore, qui m’a séduite. Dans cette tragique histoire d’amour sur fond de science-fiction, le challenge était de donner de l’humanité, même si j’étais entre le robot et l’hologramme ».
« Nostalgia est un petit miracle »
Une partie de l’équipe sur la scène du cinéma vairois
Pour Romain Pacaud, Nostalgia, est un « petit miracle ». Il l’a tourné en format 4K grâce au crowdfunding (financement participatif sur internet), avec un budget de 2000 euros et l’implication de 152 personnes. « Vous êtes venus très nombreux pour découvrir l’histoire de Nostalgia, mon dernier moyen métrage. C’est une soirée particulière pour vous remercier puisque la plupart d’entre vous ont aidé à l’organisation de ce film, qui a pu voir le jourgrâce à vouscar il m’a fallu réunir un grand nombre de talents et d’énergies autour de ce projet » a-t-il avoué au public.
D’une durée de 48 minutes, son oeuvre a nécessité 98 heures d’écriture, 43 jours de préparation, 10 jours de tournage, 250 heures de travail pour la post-production sonore, 53 heures de montage, 151 heures de travail sur les effets spéciaux, une musique originale et… 387 coups de fil.
Après le succès de cette avant-première, nul doute que Nostalgia ne laissera aucun jury indifférent dans les festivals où il concourra.
Un public unanimement conquis pour cette avant-première
Résumé
Marie décède des suites d’un attentat à la terrasse d’un café. Elle attendait un bébé et s’apprêtait à l’annoncer à Raphaël, son compagnon. Depuis, ce dernier s’est retranché dans le passé pour y revivre inlassablement ses moments de bonheur avec Marie via un logiciel développé par la société Nostalgia. Mais un bug va survenir, mettant brusquement Raphaël face à un dilemme : doit-il revenir à la réalité ou se replonger dans son passé « corrigé » par la nouvelle version 2.0 que lui propose Nostalgia ?
Située au cœur du parc municipal Lucie et Raymond-Aubrac, à Courtry, la mini-ferme est installée depuis le vendredi 15 mars, pour la plus grande joie de ses visiteurs, surtout les plus jeunes.
Au revoir l’hiver, bonjour le printemps ! Les pensionnaires de la petite ferme courtrysienne font leur grand retour annuel. Tout comme l’an dernier, les visiteurs pourront ainsi y retrouver une cinquantaine d'animaux domestiques : cheval, âne, chèvres, poules, coqs, lapins, oies et même, nouveauté cette année, des brebis solognotes. La municipalité rappelle que les visiteurs peuvent apporter de la nourriture, comme du pain, de la salade, des carottes, fanes et épluchures de légumes, mais qu’ils doivent impérativement les remettre aux bénévoles ou bien les déposer devant l’abri en bois.
Recherche de bénévoles
Xavier Vanderbise, le maire de Courtry, explique : « La mini-ferme existe depuis mars 2016. C’est un lieu privilégié de rencontres entre les générations. Cette année, sa gestion sera entièrement confiée à des bénévoles ».
Pour rejoindre le groupe de bénévoles qui vont s’occuper de la mini-ferme, il faut être âgé de plus de dix-huit ans et prendre contact avec le coordinateur Olivier Worms. De même, pour les sorties scolaires ou animations des centres de loisirs, les organisateurs devront prendre son attache en lui téléphonant ou en lui adressant un mail : 06 33 80 39 10 - [email protected]
Horaires de la mini-ferme
Du vendredi 15 au dimanche 31 mars : 8 heures à 18 h 30
Du lundi 1er avril au dimanche 15 septembre : 8 heures à 20 heures
Du lundi 16 septembre au dimanche 3 novembre : 8 heures à 18 h 30.
S. Moroy
Parc Lucie et Raymond-Aubrac, entrée libre. Accès par le 52 rue du Général Leclerc ou par le parking situé côté Nord de l’espace Robert-Jacobsen, rue Charles Van-Wyngène.
Un retraité montévrinois, apiculteur amateur, est intervenu, lundi 11 mars, au conseil communautaire de Marne et Gondoire pour alerter les élus sur le retour du frelon asiatique en Seine-et-Marne. Selon lui, après un hiver plutôt doux, le frelon va proliférer au printemps.
Francis Gandon a attendu patiemment la fin de la séance, lundi soir, avant de se lever lorsque Jean-Paul Michel, le président de la communauté d’agglomération, a donné la parole à la salle : « Nous sommes un petit groupe d’apiculteurs amateurs sur le territoire de Marne et Gondoire qui, depuis plusieurs années, avons installé des ruches dans nos jardins. Huit cents nids de frelons asiatiques ont été recensés en Seine-et-Marne en 2018, sans compter ceux qui n’ont pas été repérés. On compte quatre cents fondatrices par nid, dont probablement la moitié aura bien passé l’hiver car il a été doux. Cela va donc faire un sacré paquet de nids cette année ! »
Il poursuit : « En octobre dernier, un nid de frelons asiatiques s’est installé dans un arbre de mon jardin. J’ai contacté les pompiers, mais ils ne gèrent que les frelons européens pour la somme de cent vingt euros. Ils m’ont conseillé de contacter la mairie de Montévrain, qui m’a donné la liste de spécialistes pouvant intervenir moyennant la même somme de cent vingt euros ».
La prise en charge, un problème d’intérêt général
Mais Francis Gandon a appris que Ségolène Royal avait pris, en 2017, un décret pour la prise en charge par les préfectures des frais d’intervention chez les particuliers. Pourtant, malgré sa demande, il n’en a pas bénéficié. Il s’est alors tourné vers la mairie qui lui a confirmé « que certaines communes et communautés de communes prenaient en charge tout ou partie des frais d’intervention chez les particuliers ».
L’apiculteur amateur, qui possède trois ruches, a conclu son plaidoyer : « Il nous semble indispensable que ces frais soient pris en charge par Marne et Gondoire. Qui, à part des habitants sensibles au développement durable et à la survie de la planète, va dépenser jusqu’à cent quatre-vingt euros pour détruire un nid ? Prenez ces frais en charge avant que les nids ne fleurissent partout avant l’arrivée du printemps ». Ses propos ont recueilli des applaudissements nourris de la part de plusieurs élus, mais aussi parmi le public.
La société Abeilles et miel de Rémi et Nicolas Martin, apiculteurs à Lagny-sur-Marne, ainsi que le GDSA 77 (Groupement de défense sanitaire apicole de Seine-et-Marne), soutiennent l’initiative de Francis Gandon et de Maia
(Mouvement apiculteurs individuels autonomes), groupement créé en 2013.
Photo: Monsieur Lecleuyou, apiculteur amateur à Villeparisis, lors de la conférence qu'il a menée le 31 janvier 2019 à Villevaudé (maison de retraite "SOS Seniors" château du Poitou)
Un cadre légal pour son extermination
Apparu en 2004 en France, le frelon à pattes jaunes ou frelon asiatique, constitue une menace réelle pour l’apiculture, mais aussi pour la biodiversité, dont celle des insectes pollinisateurs. Particulièrement envahissant, le frelon asiatique a été classé espèce nuisible pour l’abeille domestique par arrêté ministériel du 28 décembre 2012, ce qui donne un cadre légal à sa destruction Serge Moroy
Courtry ► Arts créatifs : le traditionnel salon de printemps ouvre ses portes samedi 16 mars
La ville de Courtry et l’association Renaissance et culture lancent leur traditionnel salon de printemps des arts créatifs. Il ouvre ses portes samedi 16 mars à l’espace Robert-Jacobsen et les refermera dimanche 24 mars.
A nouveau, peintres et sculpteurs exposeront leurs œuvres, deux cents au total, chacune représentative en leur genre de toutes les tendances artistiques, qu’elles soient anciennes ou modernes. Dans le hall de l’espace Jacobsen, les visiteurs auront également l’occasion d’admirer le travail des élèves des différents cours que proposent Renaissance et culture, association courtrysienne. Des bénévoles accueilleront et guideront les écoliers qui pourront découvrir les nombreuses et subtiles interactions entre le monde de la peinture et celui de la sculpture. Le maire, Xavier Vanderbise, précise : « Pour ce 27e salon, nous avons choisi de mettre à l’honneur deux artistes : Huguette Felicité-Météry pour sa sculpture sur argile et Régis Broustet pour sa peinture réaliste ».
Les deux invités d’honneur
Fascinée depuis son plus jeune âge par le travail de l’argile, Huguette Félicité-Météry, 73 ans, fait glisser la terre entre ses mains avant de la façonner au gré de son inspiration. L’esquisse d’un visage ou le galbe d’une hanche préfigurent déjà sa nouvelle création, qui va prendre vie sous ses doigts agiles. Ses oeuvres sont une véritable ode à la beauté et à la grâce féminines. L’artiste réside à Boissise-le-Roi (Seine-et-Marne).
Par un dessin spontané et épuré qu’il associe au lavis d’acrylique et d’encre, Régis Broustet, 61 ans, croque la vie dans les quartiers citadins, dont ceux de Paris où il réside. Ses lavis colorés se révèlent tels des instantanés arrachés à la fuite du temps, qui se veulent être autant de témoignages sur l'environnement et le quotidien de nos contemporains. S. Moroy
Salon de printemps et exposition des arts créatifs. Espace Robert-Jacobsen, 31 rue Charles Van-Wyngène. Entrée libre. Du samedi 16 mars au dimanche 24 mars. Lundi, mardi, jeudi et vendredi : de 16 heures à 18 heures. Mercredi et samedi : de 10 heures à 12 heures. Dimanche : de 14 heures à 18 heures.
Le loto proposé par l’association Loisirs jeunes (ALJ) a rassemblé samedi 26 janvier 2019 à la salle des Merisiers, deux-cent-vingt joueurs. Selon ses organisateurs, c’était un record, le nombre de participants étant la limite de la capacité imposée par le règlement municipal.
Samedi soir, Yvette Godefroy, présidente de l’ALJ, n’en revenait pas : « On a dû installer des tables supplémentaires et refuser du monde à l’entrée. C’est notre 25e loto et, pour la deuxième année consécutive, les adhérents de l’espace jeunesse nous ont aidés en animant les parties ».
Fini la craie qui crissait sur le grand tableau noir où l’on inscrivait les numéros sortants : Florian, Camilien, Maximilien et Ancelin se sont installés derrière l’ordinateur, dont l’écran était projeté sur scène, tandis que Lucie rappelait brièvement les règles du loto avant de lancer la partie avec Emma.
Mille trois cents euros de lots
Quinze parties d’une ligne, deux lignes et carton plein ont ainsi permis aux joueurs, jeunes et moins jeunes mais tous animés par la même passion, de tenter leur chance. Si la plupart des joueurs étaient de la commune, le bouche à oreille a fait son effet puisque d’autres étaient venus de Pomponne, Lagny-sur-Marne, Chelles, Claye-Souilly, Mitry-Mory, Villeparisis, Le Pin…
Achetés par l’ALJ avec les recettes de l’année dernière, les lots totalisaient une valeur de mille trois cents euros. Parmi les gros lots, figuraient une tablette Samsung, quatre entrées au parc Disneyland Paris et une console Nintendo Switch, accompagnée d’un bon Carrefour de cinquante euros pour acheter des jeux.
« Ça tombe plutôt bien »
Josette, 71 ans, une Clayoise fervente de loto, était venue avec des amis. Une bonne idée puisqu’elle est repartie avec la tablette tactile grâce à son carton plein. « C’est une belle surprise et ça tombe plutôt bien car, justement, la mienne commençait à donner des signes de fatigue et j’envisageais de la changer. Le soir, j’aime bien tricoter devant la télé, mais aussi utiliser ma tablette » confie-t-elle. La console Nintendo a, quant à elle, été remportée par Dorian, un jeune Villevaudéen de 15 ans.
Une collaboration fructueuse
L’ALJ a été créée en 1974. Son but est de permettre aux jeunes de mieux appréhender le milieu associatif du village, en mettant un budget à leur disposition. « Notre loto est devenu une véritable tradition dans le village. Il permet à ses habitants de se retrouver, en famille ou entre amis, dans une ambiance bon enfant » souligne Yvette Godefroy.
De son côté, l’espace jeunesse dénombre cinquante-cinq inscrits. Il s’adresse aux jeunes de 12 à 17 ans de Villevaudé, mais aussi des communes voisines. Les activités ne manquent pas et le voyage pour les vacances de Pâques a déjà été arrêté. « Vingt-cinq jeunes partiront en avril pour un séjour de cinq jours sur la côte atlantique » a précisé Olivier Tétard, son responsable. Serge Moroy
Nous remercions chaleureusement la Serre de Montjay pour le don de deux magnifiques bouquets de fleurs.
Première apparition au château de Moulinsart (Cheverny) en 1943 dans "Le secret de la Licorne"
Né en 1929 et malgré son grand âge, le reporter du Petit Vingtième est indémodable. Il a traversé le temps avec succès, d’abord en BD puis en films fixes, marionnettes, dessins animés, films avec acteurs, sans acteurs et même en 3D (Le secret de la Licorne, 2011).
Hergé, anagramme de son vrai nom Georges Rémi (1907-1983), a été bercé dans sa jeunesse par le cinéma muet et les films burlesques américains. Pas étonnant, du coup, que ses bandes dessinées adoptent un découpage résolument cinématographique, avec des scénarios comportant des courses-poursuites en voitures, des gags en tous genres, dignes de Buster Keaton ou de Laurel et Hardy, avec toujours énormément d’action et de rebondissements rappelant le style de Hitchcock.
Le style Hergé
Immortalisé grâce à la fameuse « ligne claire » chère à Hergé, héros de vingt-quatre albums traduits dans le monde entier, le premier datant de 1930 et le dernier de 1986, Tintin a réussi l'exploit de captiver quatre générations. A ce titre, il demeure incontestablement l’un des personnages les plus célèbres du monde de la bande dessinée, en même temps que l’archétype absolu du journaliste enquêteur.
Star de cinéma
De nombreux cinéastes se sont inspirés des aventures de Tintin, avec plus ou moins de bonheur : Podalydès, Resnais, Polanski, Jeunet, de Broca, Poiré, Sfar... Et si le personnage d’Indiana Jones a un petit air de ressemblance avec Tintin (la houppette en moins, le chapeau et le fouet en plus), Spielberg affirme pourtant ne pas avoir eu connaissance de l’existence de l’œuvre d’Hergé lors de la création de son intrépide professeur-archéologue.
La toute première adaptation de Tintin date de 1947, réalisée par Claude Misonne avec des marionnettes en chiffon (Le crabe aux pinces d’or, 1947), présentait un charme attachant.
Pourtant, force est de reconnaître que les aventures du jeune reporter belge n’ont jamais été bien adaptées à l’écran. Tintin et le mystère de la Toison d’or (J-J Vierne, 1961) et Tintin et les oranges bleues (Philippe Condroyer, 1964) ne sont pas des grandes réussites cinématographiques, bien que l’interprétation de l’instituteur Jean-Pierre Talbot (son vrai métier) ne soit pas dénuée d’intérêt et qu’il ait été, finalement, le seul et unique Tintin en chair et en os jamais porté à l’écran.
Quand Bébel a mouillé la chemise
Mais le seul hommage vraiment digne de Tintin au cinéma a été sans conteste L’homme de Rio (1964), film de Philippe de Broca conduit tambour battant par un Jean-Paul Belmondo en pleine forme. En plus de la « French touch », les références à l'œuvre de Hergé sont nombreuses et, pour une fois, plutôt heureuses. Inspiré très librement des aventures du reporter, le film regorge d’action, d’humour, d’exotisme, de mystère, et se déguste comme une bande dessinée, fluide et limpide.
L’association La cave se rebiffe a réalisé, samedi 1er décembre, un diaporama géant projeté sur la façade de l’église Notre-Dame-des-Ardents, à Lagny-sur-Marne.
Malgré la pluie, les Latignaciens sont venus en nombre, samedi soir, pour assister sur le parvis de l’hôtel de ville à une rétrospective audiovisuelle contant l’histoire de leur ville. Celle-ci s’articulait autour de l’église Saint-Pierre de Lagny, ainsi que de son église aujourd’hui nommée Notre-Dames-des-Ardents.
L’initiative était due à l’association Le Cave se rebiffe, un collectif latignacien créé en février 2006 qui s’est fixé pour objectif de promouvoir les arts, la culture et les loisirs. La préparation du diaporama géant a nécessité six mois de travail. Le spectacle, gratuit et d’une durée de vingt minutes, donnait en fait le coup d’envoi des festivités de Noël dans la ville.
Une immersion au cœur de l’Histoire
Le défi du collectif était de redonner vie aux vieilles pierres de l’abbatiale Notre-Dame-des-Ardents, en projetant sur sa façade une évocation de Saint Fursy, fondateur du monastère de Lagny au VIIe siècle, les foires qui ont fait la renommée de la ville, ainsi que les visites de Jeanne d’Arc pendant la guerre de Cent ans. A la fin de la projection, les spectateurs ont été invités « à marcher dans les pas des pèlerins qui, jadis, déambulaient dans les murs de l’abbatiale ».
« L’histoire de Jeanne d’Arc m’a fascinée »
En franchissant le porche de l’église, Eric, 43 ans, confie : « J’habite Lagny depuis 2013, mais je ne savais pas que la ville avait un passé aussi riche ». Julie, 34 ans, est venue avec sa fille, Noémie, 7 ans et demi. « C’est vraiment un beau spectacle, une bonne initiative. Ma fille avait les yeux complètement écarquillés. Je n’ai jamais mis les pieds dans cette église, mais là, je vais la visiter car l’histoire de Jeanne d’Arc, l’une des mes héroïnes préférées, m’a fascinée » reconnaît la jeune femme.
Jeanne d’Arc est venue trois fois à Lagny
Après l’échec de l’assaut sur Paris, Jeanne d’Arc s’est arrêté le 12 septembre 1429 à Lagny, « ville fortifiée et hospitalière », avant de repartir vers la Loire. Avec deux cents soldats, elle y est retournée, le 6 avril 1430, « pour ce que ceux de la place faisoient bonne guerre aux Anglois ». A l’église Notre-Dame-des-Ardents, elle s’est jointe à des prières pour un nourrisson mort depuis trois jours. Dans ses bras, le bébé aurait bâillé trois fois, juste le temps de le baptiser : on a parlé alors du « miracle de Lagny ». Jeanne est repartie pour Melun, mais est revenue à Lagny vers le 23 avril où elle a engagé un combat victorieux contre une bande d’Anglo-Bourguignons, dans la plaine de Vaires-sur-Marne. Vers le 5 mai, elle est partie pour Compiègne mais, capturée par des mercenaires à la solde des Anglais, a connu la fin tragique que l’on sait, le 30 mai 1431 à Rouen.
Un haut lieu du patrimoine
L’église paroissiale actuelle, reconstruite après l’incendie survenu en 1184, est celle de l’ancienne abbaye et date de la première moitié du XIIIe siècle. Classé monument historique en 1886, le bâtiment n’est en fait que le chœur d’un vaste édifice inachevé, pressenti pour devenir une cathédrale. Le nom de Notre-Dame-des-Ardents lui a été attribué en juillet 1950. Des vitraux modernes, signés Calixte Poupart, ont remplacé ceux détruits par les bombardements de la ville, les 27 et 28 août 1944. Serge Moroy
Cette exposition a rendu hommage aux habitants de Villevaudé partis sur le front.
L’association Loisirs jeunes (ALJ) et la Bibliothèque de la Roseraie ont retracé, année après année, la vie des habitants durant la Grande Guerre dans une exposition inaugurée, samedi 17 novembre, par le maire de Villevaudé et présentée également le dimanche.
Férues d’histoire, Yvette Godefroy, présidente de l’ALJ et vice-présidente de la bibliothèque, et Monique Mazoyer, trésorière de la bibliothèque et membre de la SHCE (Société d’histoire de Claye et de ses environs), sont les deux chevilles ouvrières de l’exposition.
Yvette Godefroy explique : « Notre objectif était de réaliser une rétrospective des années de guerre dans la mesure où nous disposions de documents qui dormaient jusqu’alors dans un grenier de Montjay-la-Tour. Nous avons pu ainsi retracer le parcours d’Edmond Blétry, âgé de 39 ans et adjoint au maire de Villevaudé en 1914. Au travers de son incorporation jusqu’à sa libération, en passant par sa période de captivité en Allemagne, on suit l’évolution de toute une époque, certes troublée, mais extrêmement riche en événements dans tous les domaines : politiques, sociaux, culturels, artistiques et sportifs ».
Partager le souvenir
Le maire, Pascal Pian, a plébiscité le devoir de mémoire, rappelant « combien la paix pouvait être fragile ». La sénatrice Claudine Thomas a insisté sur l’importance de cette exposition car « les combats parmi les plus importants du conflit, dont la bataille de la Marne, se sont déroulés à quelques kilomètres d’ici ». Le député, Rodrigue Kokouendo, a évoqué « une parenthèse respectueuse pour vivre un moment d’émotion, de reconnaissance et d’union avec les célébrations du centenaire de l’armistice de 1918 ».
Du timbre-poste au canon
Lors de l’inauguration, qui a lieu samedi à midi, à la salle des Merisiers, les visiteurs ont pu découvrir les dioramas (maquettes réduites de scènes historiques) de Pierre Delpierre venu de Chartres, des objets d’époque appartenant à des particuliers ou à des musées, dont celui du petit musée Charles-Péguy de Villeroy, des armes et uniformes, une expo sur Bécassine, la célèbre héroïne de bandes dessinée créée avant guerre, et des cartes postales anciennes exposées par le club philatélique de Villeparisis.
Ils ont pu aussi admirer une moto Terrot de 1913, en parfait état de marche car patiemment restaurée par Jacques Gilbert, son propriétaire.
Les panneaux de l’exposition sont visibles à la bibliothèque de la Roseraie, 16 rue Charles-de-Gaulle. Un livret documenté de 76 pages y est également disponible pour 17 euros. L’entrée est gratuite, aux heures habituelles d’ouverture.
Le traditionnel marché de Noël de l’Atelier créatif de Villevaudé aura lieu, samedi 24 et dimanche 25 novembre, à la salle des Merisiers.
Des places sont encore disponibles pour y exposer.
C’est à la présidente de l’Atelier créatif de Villevaudé que revient l’idée d’avoir créé, en 2009, un marché de Noël dans le village. D’origine Alsacienne, Isabelle s’est souvenue des marchés de son enfance, dont le plus célèbre reste sans conteste celui de Strasbourg. « Il s’agit de la dixième édition et il reste encore des places. Le tarif est de 35 euros pour deux jours et 25 euros pour une seule journée. Le stand fait trois mètres, mais il est possible d’avoir un mètre supplémentaire pour dix euros. Les tables et les grilles sont fournies. Les locaux sont sous surveillance et les exposants pourront laisser leur matériel dans la nuit de samedi » détaille-t-elle. Une attestation d’assurance en responsabilité civile est également réclamée aux exposants.
Déguster des spécialités, faire ses achats et du patin à glace
Les visiteurs pourront se restaurer en dégustant des flammeküeches (tartes flambées alsaciennes) cuites sur place et bien d’autres spécialités. Outre les œuvres réalisées par les membres de l’atelier créatif, ils auront le choix entre des chocolats fins, vins, gâteaux, mais aussi des bijoux fantaisie, cartes, calendriers de l’Avent, peintures, céramiques, décorations de Noël et vêtements chauds en laine.
Une patinoire synthétique sera dressée sur l’esplanade des Merisiers. Une initiative due à la municipalité, qui perdure depuis 2016 et qui fera le bonheur des amateurs de glisse, jeunes et moins jeunes, débutants ou confirmés.
Une tradition qui remonte à la fin du Moyen Age
La tradition des marchés de Noël remonte à la fin du XVIe siècle. Concentrés à l’origine en Allemagne et en Alsace, ils sont d’abord dénommés « Marché de Saint-Nicolas » par les catholiques et « Marché de l’Enfant-Christ » par les protestants. Histoire de mettre tout le monde d’accord, ils prennent finalement l’appellation de « Marché de Noël ». Trois siècles plus tard, les calendriers de l’Avent apparaissent dans l’Est. Depuis les années 1990 l’importance des marchés de Noël n’a cessé de croître en Europe et rares sont les communes qui, aujourd’hui, n’ont pas le leur.
Samedi 24 novembre, de 11 heures à 19 heures. Dimanche 25 novembre, de 10 heures à 18 heures. Salle des Merisiers, rue Adèle-Claret, Montjay-la-Tour (haut de Villevaudé). Parking attenant. Contacts : [email protected] ou 06 60 82 86 06.
Dans un camp militaire, de nouvelles recrues s’entraînent avant de partir en France pour la guerre. L’entraînement est épuisant pour Charlot. Aussitôt l’exercice terminé, il s’endort. Dans les tranchées, Charlot doit s’accomoder de l’insalubrité et du mal du pays, tandis que les obus pleuvent dans sa tranchée et qu’un assaut va devenir imminent…
En octobre 1918, Chaplin jette un pavé dans la mare avec « Charlot soldat ». Voulant répondre à ses diffamateurs avec ses propres armes, il entreprend la réalisation d’un film antimilitariste. Mais ses amis lui conseillèrent d’en différer la présentation de crainte que cette satire de la vie militaire, projetée en temps de guerre, ne soit considérée comme de très mauvais goût.
Ce film anti-héroïque dénonce l’atrocité de la guerre non par l’indignation, mais par le rire. Un tel film, qui dépeint avec autant de sincérité et de vérité, la réalité quotidienne de la guerre, a sa place à côté des chefs-d’œuvre tels que « A l’Ouest rien de nouveau » (Lewis Milestone, 1930) ou encore « Les sentiers de la gloire » (Stanley Kubrick, 1957).
La tranchée et l’abri reconstitués offrent une remarquable représentation de la réalité du front occidental. Dans les scènes de tranchées, Chaplin et Sydney, ainsi que leurs collègues s’adaptent aux conditions des lignes de feu, la vermine, la pluie, la boue, les inondations et la peur. Ces scènes exigèrent quatre semaines de tournage.
Entre-temps, la chaleur de ce plein été était devenue si intense que l’on dut arrêter le travail toute une journée. Chaplin passa quatre jours de cette vague de chaleur à suer sous son camouflage d’arbre. Il fut d’ailleurs récompensé de sa peine puisque cette scène est l’une des plus follement surréelles et cocasses de son œuvre : envoyé en mission derrière les lignes ennemies, Charlot s’enfuit à travers une zone découverte, caché à l’intérieur d’un tronc d’arbre. A l’approche d’une patrouille allemande, il se fige dans une immobilité feuillue, échappant ingénieusement à un soldat qui, armé d’une hache, s’apprête à le débiter en bois de chauffage. Une vision mémorable montre Charlot-arbre sautillant vers l’horizon lointain.
Une conduite d’eau à demi-enterrée découverte par hasard inspira également un autre gag comique. Charlot s’y engouffre comme un lapin et ses poursuivants croient lui attraper les jambes, mais seuls ses bottes et son camouflage en arbre – dont il s’est débarrassé comme d’une peau de serpent – leur restent entre les mains. A la suite de quoi, le gros Henry Bergman, dans le rôle d’un officier allemand, s’y engouffre à son tour et se coince dans la conduite… qu’il faudra briser pour l’en sortir.
Tout aussi inoubliable, la scène où Charlot se trouve être le seul à ne recevoir ni lettre ni colis, le jour du passage du vaguemestre. Avec un orgueil hors de propos, il refuse le gâteau que lui tend un camarade et quitte l’abri pour la tranchée où un soldat de garde est en train de lire une lettre. Charlot, penché sur son épaule, fait écho à ses émotions qui se lisent sur son visage. Car même s’il en a tiré une comédie, l’absurdité, la tragédie et le gâchis de la guerre devaient toujours dérouter et tourmenter Chaplin.
Ayant capturé treize soldats allemands, Charlot leur offre des cigarettes. Les Prussiens acceptent volontiers, mais leur officier en prend une pour la jeter aussitôt par terre. Charlot se saisit du petit homme, le couche en travers de ses genoux et le fesse solidement, correction entreprise à la plus grande joie de ses hommes. Cet esprit de camaraderie entre simples soldats dépasse la seule volonté de guerre des gouvernements et des armées.
Ce film constitue, selon moi, l'un des chefs-d'oeuvre de Chaplin et a, en tout cas, fortement contribué à son succès. Serge Moroy
Réalisation : Charles Chaplin Titre original : Shoulder Arms (1918) Production : First National Pictures Avec Charles Chaplin (la recrue), Edna Purviance (la Française), Syd Chaplin (le sergent et le Kaiser), Henry Bergman, Albert Austin, Jack Wilson...
Thaumatrope, phénakistiscope, zootrope, praxinoscope… créés sur le principe de la persistance rétinienne (illusion optique rémanente), ces premiers jouets optiques inventés au 19e siècle figurent en bonne place dans la première salle consacrée à la genèse du dessin animé.
C’est Emile Reynaud qui perfectionnera le théâtre optique avec une bande de dessins peints sur des carrés de gélatine. En octobre 1892, « Les aventures de Pierrot » sont projetées au musée Grévin. On parle alors de « pantomimes lumineuses » et elles précèdent l’invention du cinématographe des frères Lumière, qui verra le jour à Lyon en décembre 1895. Il faudra néanmoins attendre 1908 pour voir apparaître le premier dessin animé sur pellicule argentique : « Fantasmagorie », soit 700 dessins sur une bande de 36 cm réalisés puis photographiés par Emile Cohl, projection d’une durée de… deux minutes. En 1919, Félix le chat, personnage espiègle de Pat Sullivan, devient la première grande star de cartoon. Mais le chat sera finalement « mangé » par la souris Mickey, née en 1928 sous le crayon inspiré de Walt Disney. S. Moroy
Durant la Première Guerre mondiale, le 15 septembre 1918, le caporal américain Lee Duncan découvre une femelle berger allemand et ses cinq chiots, seuls survivants d’un chenil bombardé à Flirey (Meurthe-et-Moselle).
Un prénom fétiche
Les soldats se partagent les six chiens. Lee Duncan en adopte deux, qu’il nomme Nénette et Rintintin, en référence à deux poupées fétiches que les enfants lorrains offraient alors aux soldats pour leur porter chance. Quelques mois plus tard, seuls les chiots de Lee Duncan vont survivre, mais Nénette meurt durant la traversée de l’Atlantique, lors du retour aux États-Unis.
Le soldat entreprend le dressage de Rintintin, qui s’avère être un animal extrêmement intelligent et doué. Au cours d’un spectacle canin en Californie, le producteur de cinéma Darryl Zanuck le voit sauter à plus de quatre mètres (4,11 mètres exactement) pour franchir une palissade. Intéressé, il demande alors à filmer le chien en action.
Il sauve la Warner de la faillite
C’est le début d’une grande aventure cinématographique. Rintintin va jouer dans une série de trente westerns, tous produits par la Warner Bros et dont le premier apparaît sur grand écran en 1923
Rintintin y joue le rôle d’un chien de l’armée américaine, très intelligent et assurant, bien souvent, le succès des missions.
Sa carrière derrière l’écran fera la fortune de Lee Duncan et sauvera même la Warner Bros au bord de la faillite pendant la grande crise de 1929.
Mais Rintintin meurt en août 1932, à l’âge de 14 ans. Lee Duncan le fait rapatrier en France et enterrer au cimetière des chiens à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
D’autres bergers allemands vont lui succéder à l’écran, dont sa progéniture, mais ils n’auront jamais le talent de leur modèle et aïeul.
Photo: Le Rintintin que l’on connaît, popularisé par la série TV diffusée en France à partir de 1958.
Un héros du petit écran
On peut ainsi voir son fils, Rinnie, dans un film de soixante minutes, The Test (L’épreuve), réalisé en 1935 et contant l’histoire d’un vol de fourrures chez des trappeurs en Alaska.
C’est l’un des premiers épisodes sonores (le son est devenu incontournable au cinéma) de la saga des aventure de Rintintin, vingt ans avant la fameuse série TV diffusée en France avec le caporal Rusty, un orphelin recueilli par le régiment de cavalerie après que sa famille eut été décimée par les indiens, et le lieutenant Rip Masters.
Tout comme les grandes stars de cinéma, le chien Rintintin possède son étoile sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles.
Serge Moroy
Les cartes Porte-bonheur
C'est en 1918 que Nénette et Rintintin apparaissent.. Ce couple de poupées porte-bonheur, dessinées par Poulbot et fabriquées le plus souvent en fils de laine, quelquefois accompagnées de leur enfant Radadou sont vendues dans les rues.
Elles sont reliées par un fil de laine noué 13 fois (chiffre porte-bonheur).
Et pour que le charme opère, il faut les garder 9 jours, avant de les offrir à une autre personne.
Les habitants de Villevaudé se sont rassemblés, samedi 26 mai, pour la fête des trois hameaux de leur village. C’était l’occasion de partager un moment, mais aussi « d’aller à la rencontre de l’autre ».
L’ambiance était assurée par Pascal et Isabelle Melody, DJ domiciliés dans l’Oise. Tous deux ont mis le feu à la salle des Merisiers, transformée pour la circonstance en piste de danse géante, faisant zouker, rocker, valser et twister les participants. Dehors, la queue s’allongeait devant le barnum de David et Danièle qui s’affairaient à servir du rôti de cochon de lait cuit à la broche avec des pommes de terre ou, au choix, un morceau de poulet rôti.
En ouverture des festivités, le maire, Pascal Pian, a rappelé que le village se composait de trois hameaux, Villevaudé, Montjay-la-Tour et Bordeaux, et que « la fête contribuait au bien vivre ensemble de ses habitants ».
Yvette, qui réside à Villevaudé depuis 1976, a été surprise de découvrir de nombreux habitants qu’elle ne connaissait pas, appréciant d’y voir aussi des jeunes qui s’amusaient et prenaient plaisir à être là : « Cela prouve que le village vit et évolue, c’est positif ».
Un feu d’artifice, réalisé par les sociétés Eurodrop et Pyragric, a été lancé à 23 heures sur l’esplanade gazonnée des Merisiers. Les petits ont écarquillé les yeux devant les étincelles multicolores.
Prochaines manifestations
La prochaine fête communale aura lieu samedi 30 juin, pour les feux de la Saint-Jean.
Auparavant, le CCAS (centre communal d’action sociale) proposera, dimanche 10 juin, sa traditionnelle brocante en plein air au profit des plus démunis.
De même, et comme chaque année, l’équipe municipale ira à la rencontre des habitants dans le cadre des réunions de quartier qu’elle s’apprête à entreprendre :
Samedi 2 juin, 9 h 30 : hameau de Bordeaux
Samedi 2 juin, 11 h 15 : place des Marronniers
Samedi 9 juin, 9 h 30 : Bisy
Samedi 9 juin, 11 h 15 : Grous, Chauvet et église S.Moroy
Le comité régional des villes et villages fleuris a décerné une première fleur et ses félicitations à la commune de Villevaudé. La remise officielle du prix a eu lieu en avril, lors du salon des maires d’Ile-de-France.
Villevaudé fait partie des 86 communes franciliennes qui ont obtenu leur première fleur au concours national 2017. A l’instar des 327 autres villes de la région parisienne labellisées à différents niveaux (de la fleur d’or à la première fleur), le jury a en effet reconnu ses actions pour la qualité de vie des habitants, l’accueil des touristes et la préservation de l’environnement.
Une nouvelle image du village
« Villevaudé a vu son engagement environnemental récompensé avec l’attribution d’une première fleur par le comité régional des villes et villages fleuris, apportant une image nouvelle de notre village » a déclaré Pascal Pian, le maire, à Magjournal, lundi 14 mai. Il poursuit : « Je considère aujourd’hui que le pari est réussi pour que Villevaudé soit considérée, reconnue et valorisée comme il se doit, tant par ses projets que par ses équipes, dont les agents des services techniques qui ont fait un travail remarquable ».
Il aura l’occasion d’évaluer la satisfaction de ses administrés lors des traditionnels réunions de quartier qu’il entreprendra avec son équipe début juin, dans les trois hameaux qui composent le village (Villevaudé, Bordeaux et Montjay-la-Tour), afin d’échanger sur leurs préoccupations et tenter de les régler au mieux.
Institué en 1959, le concours national des villes et villages fleuris vise à récompenser les actions menées par les communes de France en faveur de l’embellissement des parcs et jardins, bâtiments et espaces publics, ainsi que les actions effectuées en faveur du développement durable. S.Moroy
Prochaines réunions de quartiers:
02 Juin : Réunion de quartier : Bordeaux 9h30 et Marronniers 11h15
09 Juin : Réunion de quartier : BISY 9h30 et Grous/Chauvet/Eglise 11h15
La traditionnelle bourse aux plantes de l’association Villevaudé… Demain s’est tenue, mardi 1er mai, avec le concours de la municipalité, dans le parc de la Roseraie de Villevaudé. Elle a également permis de faire une piqûre de rappel aux habitants sur les dangers de la pyrale du buis, la chenille invasive et nuisible, qui réapparaît début mai.
L’association n’a de cesse d’alerter sur les ravages de la pyrale du buis, qui refait son apparition. « Elle a été introduite accidentellement d’Asie vers 2007 et n’a pas de prédateur en Europe » indique Yvette Godefroy. La chenille dévore les feuilles et l’écorce verte du buis, se nourrissant des feuilles de l’intérieur, ce qui la rend difficilement détectable. En 2016, la chenille avait dévasté les allées de buis du château de Vaux-le-Vicomte.
Insecticide naturel
Un traitement biologique existe : le bacille de Thuringe (Bacillus thuringiensis). Il s’agit d’une bactérie vivant naturellement dans le sol et que l’on trouve dans les jardineries. La chenille est infectée lorsqu’elle dévore les parties de la plante arrosée par la bactérie. Ne pouvant plus s’alimenter, elle meurt paralysée dans les jours suivants. Pour plus d’efficacité, on doit renouveler l’opération dix jours après, toujours par temps sec.
Ralentir la reproduction
Les membres de l’association conseillent d’installer, au début du mois de mai, des pièges de phéromones femelles pour capturer les papillons mâles et ralentir ainsi la reproduction. Dès que les premiers vols sont détectés, on peut également installer des diffuseurs de trichogrammes : des micro-insectes ailés qui vont pondre dans les œufs des chenilles et les empêcher de naître. Cette méthode peut se révéler efficace pour éviter la prolifération des œufs de chenille. « Les trichogrammes fonctionnent uniquement sur les œufs des papillons. Il faut donc les mettre pendant les vols, sinon c’est inutile » souligne Yvette Godefroy.
« Alerter les voisins est important en cas d’infestation »
« Si l’une de vos plantations est touchée ou en cas de capture d’un papillon dans un piège, il faut informer le voisinage car des actions collectives de surveillance et de traitement s’imposent pour empêcher la prolifération » ajoute-t-elle.
Valoriser les produits naturels
Tout au long de la journée, les visiteurs ont pu échanger des graines et des plants, acheter du miel, du jus de pomme, des paniers de légumes locaux issus de l’agriculture raisonnée, du chanvre pour les paillis du jardin ou des plantes de la serre de Montjay-la-Tour. « C’est la septième bourse aux plantes de notre association, qui œuvre pour la défense de l’environnement. Par ses actions, elle concourt à la sensibilisation, au respect et à la protection de notre capital vert » confie Marie-Françoise Pian, sa présidente.
Jacques Higelin, auteur compositeur, interprète et comédien, est mort, vendredi 6 avril, à l’âge de 77 ans. Le maire de Chelles, Brice Rabaste, a tenu, le jour-même de sa disparation, à saluer la mémoire de « l’enfant du pays ».
Photo: Entre la sénatrice Claudine Thomas et Brice Rabaste, maire de Chelles, Jacques Higelin à la salle Albert-Caillou en 2016
Dans l’hommage qu’il lui a rendu, Brice Rabaste s’est rappelé lorsque Jacques Higelin était venu à Chelles, en mars 2016, pour revoir la petite salle de théâtre de ses débuts : « Artiste accompli, Jacques Higelin était également un homme d’engagement, dont l’altruisme et la modestie étaient reconnus de tous. Il avait cette forme d’énergie communicative et formidable, qui a captivé tous ceux qui ont eu la chance de le voir sur scène. Une scène qu’il occupait d’ailleurs avec une sincérité profonde pour interpréter des ballades poétiques, graves ou mélancoliques, et qui resteront à jamais dans nos mémoires ».
« Pars, surtout ne te retourne pas » (chanson de 1978)
Jacques Higelin est né à Brou-sur-Chantereine le 18 octobre 1940. Il a grandi à Chelles où il a découvert le cinéma, en fréquentant les trois salles de l’époque : le Palace, le Majestic et le Rigoletto. Encouragé par son père, cheminot qui travaillait à la gare de triage et voyait déjà en lui un futur Maurice Chevalier, Jacques Higelin qui préférait quant à lui Charles Trenet, s’était lancé dans la chanson à partir de 1966. Il avait même fait ses premières représentations sur la scène du petit théâtre Albert-Caillou, dans le centre-ville de Chelles. Au fil des années, son talent, sa sensibilité, ainsi que le style de ses chansons, allaient faire de lui un artiste connu et apprécié des Français, marquant au passage toute une génération éprise, comme lui, de liberté. Au cinéma, il incarnera pas moins d’une trentaine de rôles. En octobre 2015, l’artiste avait publié son autobiographie chez Fayard, « Je vis pas ma vie, je la rêve », dans laquelle il évoquait son enfance à Chelles. S.Moroy
Lagny-sur-Marne, ville de Seine-et-Marne, à 30 km de Paris, s’est illustrée par le passage de Jeanne d’Arc à la tête de ses troupes pendant la guerre de Cent-Ans. Celle-ci opposa, de 1337 à 1453, la dynastie des Plantagenêt à celle des Valois et, donc les royaumes d’Angleterre et de France.
Dans le centre-ville de Lagny se trouve l’église Notre-Dame-des-Ardents, une abbatiale du XIIIe siècle, classée monument historique en 1886, et dans laquelle serait cachée, selon une légende tenace, l’épée de Fierbois, l’une des deux épées de Jeanne d’Arc.
« Envoyez-là quérir, Sire »
Partie de sa Lorraine natale pour sauver le roi de France, Jeanne d’Arc arriva en mars 1428 à Chinon (Indre-et-Loire). « Mes voix m’ont révélé que Dieu a voulu choisir l’épée qu’il me destine. Elle repose dans la chapelle de Fierbois. Envoyez-là quérir, Sire. On la reconnaîtra à cinq petites croix qui sont gravées près de la garde. Elle se trouve près de l’autel » aurait-elle déclaré à Charles VII.
Bien que rouillée, mais telle qu’elle avait été décrite, l’épée fut en effet trouvée à l’endroit indiqué dans l’église de Sainte-Catherine-de-Fierbois. Il semblerait que ce soit en fait celle de Charles Martel, qui avait vaincu les Arabes à Poitiers, en 732.
Jeanne est venue trois fois à Lagny
En mai 1429, Jeanne d’Arc mène ses premiers combats et environ 10 000 hommes libèrent Orléans assiégée par les Anglais. Mais, après l’échec de l’assaut sur Paris, Jeanne se replie le 12 septembre 1429 à Lagny-sur-Marne, « ville fortifiée et hospitalière », avant de repartir vers la Loire. Elle y revient pourtant le 6 avril 1430, à la tête de deux-cents soldats, « pour ce que ceux de la place faisoient bonne guerre aux Anglois ».
Au cours de sa deuxième visite, Jeanne, très pieuse, se joint à des prières dans le chœur de l’église Notre-Dame-des-Ardents pour un nourrisson déclaré mort depuis trois jours. Dans ses bras, le bébé baille trois fois, juste le tempsde le baptiser. On parle alors du « miracle de Lagny ».
Jeanne part ensuite vers Melun, toujours en Seine-et-Marne, mais revient encore à Lagny, le 23 avril, pour engager un combat dans les plaines de Vaires-sur-Marne contre Franquet d’Arras, un chef de bande bourguignon allié des Anglais, ces ennemis tant détestés. Vaincu, ce dernier doit, comme il est alors de coutume remettre son épée à Jeanne. Vers le 5 mai, Jeanne part cette fois pour Compiègne (Oise) afin de libérer la ville assiégée. Le 23 mai, elle est capturée par les Bourguignons qui vont la livrer aux Anglais et elle connaîtra la fin tragique que l’on sait, le 30 mai 1431.
Malgré la disparition de la jeune héroïne de 19 ans, le cours de la guerre tournera finalement en faveur du roi car « la pucelle d’Orléans » a insufflé un patriotisme qui faisait jusqu’alors défaut. En 1435, Paris sera repris aux Anglais et, quelques années plus tard, ces derniers seront enfin « boutés hors du royaume de France » et conserveront que le port de Calais.
L’épée de Fierbois serait-elle cachée dans l’abbatiale ?
Une légende, qui a la vie dure, prétend que l’épée de l’héroïne serait cachée dans l’église Notre-Dame-des-Ardents. Le 3 mars 1431, lors de son procès à Rouen, Jeanne est interrogée sur ses armes. Elle répond avoir conservé l’épée de Franquet d’Arras et offert la première à l’abbaye de Lagny.
L’épée serait donc peut-être cachée dans un souterrain, une crypte voire un pilier de l’édifice religieux.
Le chanoine Jager (1879-1965) se fit le champion de l’idée que cette arme était bel et bien restée à Lagny. A tel point qu’après des consultations de radiesthésistes et de sourciers, il alla même jusqu’à promettre une récompense à quiconque retrouverait la fameuse épée.
Mais des historiens ont nuancé. Un frère de Jeanne aurait été en possession de la mythique épée après sa mort puisqu’il était chargé de veiller sur les biens de sa sœur. Certains l’auraient même aperçue à Jérusalem, pendant les croisades
Deux épées : une seule statue
De nos jours, la statue de Jeanne d’Arc, érigée derrière le chevet de l’abbatiale, est le seul monument à la représenter avec les deux épées à la main. Réalisée en 1922, elle est l’œuvre du sculpteur Armand Roblot et sera inaugurée le 13 mai 1923.
Béatifiée en 1909 puis canonisée le 16 mai 1920 par Pie X, Jeanne d’Arc est devenue l’une des quatre saintes patronnes secondaires de la France et sa fête nationale a été fixée au deuxième dimanche de mai.
Jeanne d’Arc et Lagny au cinéma
Le premier film ayant pour héroïne Jeanne d’Arc date de 1898. Dans un film de Victor Fleming de 1948, Ingrid Bergman incarne Jeanne d’Arc, mais la ville de Lagny n’y est pas évoquée. En 1953, dans le film « Destinées » signé Jean Delannoy, Michèle Morgan interprète Jeanne au moment où le nourrisson est ressuscité. Les films ont été tournés en studio, mais les deux actrices souhaiteront plus tard connaître l’église de Lagny-sur-Marne
Par ailleurs, seul un film soviétique réalisé en 1970 (Le début, de Gleb Panfilov) a fait mention à ce jour de Franquet d’Arras, le chef bourguignon, vaincu par Jeanne, qui combattait pour les Anglais. S Moroy
Le chœur des grandes voix cosaques de Kouban s’est produit, samedi 10 mars, à l’église Saint-Etienne à Claye-Souilly. Cent-cinquante personnes ont été conquises par les voix graves et puissantes de la formation slave.
Le chœur réunit cinq artistes qui incarnent les plus belles voix d’opéras aussi prestigieux que ceux de Saint-Pétersbourg, Moscou, Kiev, et aussi d’anciens solistes des fameux chœurs de l’Armée rouge. Sous la direction artistique de son chef de chœur, Andréï Kikena (à l’accordéon), les artistes ont interprété, samedi, des polyphonies cosaques et des chansons issues du folklore traditionnel russe et ukrainien, accompagnées de l’accordéon, de la guitare et de la balalaïka.
« Il est revenu le temps du muguet »
Tous les chants étaient d’une beauté grave et surprenante. Ils alternaient des airs mélancolique à des mélodies plus légère, avec des fantaisies vocales étourdissantes, magnifiquement rendues par l’acoustique de l’église. A la fin du concert, le groupe slave a invité le public a reprendre en chœur des chants aussi populaires que « Le temps du muguet » et « Kalinka ».
L’ensemble se produit sur de nombreuses scènes en France et à l’étranger. Il était déjà venu en 2010 à Claye-Souilly pour participer au cinquième festival musiques du monde organisé par Chœur Odyssées et aussi, la même année, à Chelles et Annet-sur-Marne.
La première partie du programme de la soirée était consacrée à Chœur Odyssées. Accompagnés au piano par Marc Denouel, les choristes ont interprété des chants classiques et profanes (Japon, Ukraine), dont le Stabat Mater du compositeur irlandais Karl Jenkis.
Chœur Odyssées se produira à nouveau dans le cadre de son traditionnel festival musiques du monde avec, comme invité, un chœur d’Erfurt, capitale de la Thuringe, une région située au cœur de l’ex-RDA. S Moroy
Le concours international de piano de Lagny-sur-Marne s’est achevé avec panache, dimanche 11 février. Venus du monde entier, quatre-vingt jeunes virtuoses se sont affrontés autour d’un piano.
Les six finalistes de la catégorie major
Une fois encore les œuvres des plus grands compositeurs ont résonné sous la haute voûte du salon d’honneur de l’hôtel de ville. Deux-cents personnes ont assisté, dimanche après-midi, à la proclamation des résultats des concurrents dans la catégorie major, catégorie dans laquelle s’affrontaient cinquante-quatre jeunes pianistes venus du monde entier et tous âgés de moins de 33 ans.
« Le niveau était plus fort que l’an dernier »
Hugues Leclère, pianiste professionnel et directeur du concours, confie : « c’est un excellent niveau, plus fort que l’an dernier, avec beaucoup de Russes, d’Ukrainiens, Hongrois, Roumains ; le bloc de l’Est était bien représenté. Il y avait aussi de très bons pianistes français, malheureusement il n’y en a pas eu en finale. Les six finalistes se sont détachés vraiment, même si nos votes étaient serrés et homogènes. La plupart des pianistes sont des professionnels et vivent déjà de la musique, c’est un plus pour eux ».
Faire rayonner le concours
Le maire, Jean-Paul Michel, a salué les compétiteurs, les familles latignaciennes qui les ont accueillis, une trentaine au total, ainsi que tous les bénévoles. Il a également souligné l’implication de la conseillère artistique, Anne Jomin, et de la conseillère municipale, Isabelle Moreau : « c’est la douzième édition du concours de piano et il n’existerait pas sans Isabelle. Cette année, c’était extrêmement compliqué après la période que nous venons de vivre avec les inondations, la neige puis le froid ». Le maire, aussi président de Marne-et-Gondoire, réfléchit à ouvrir le concours de piano à l’intercommunalité « afin de le faire rayonner auprès des vingt communes et des 100 000 habitants qui la composent ».
Palmarès
Catégorie junior (moins de 17 ans, 10 candidats)
1er prix : Xinyue Gao, 15 ans, Chine
2e prix : Elia Cecino, 16 ans, Italie
3e prix : Piotr Lara, 16 ans, Pologne
1er accessit ex-æquo : David Raoul Salomon Bob, 15 ans, Roumanie et Ayoub Ouahman, 15 ans, France
2e accessit : Liam Dugelay, 14 ans, Canada.
Catégorie jeune (moins de 22 ans, 16 candidats)
1er prix : Riccardo Gagliardi, 21 ans, Italie
2e prix ex-æquo : Yuiko Hasegawa 21 ans, Japon et Xintian Zhu, 19 ans, Chine
1er accessit : Jérôme Fréjaville, 19 ans, France
2e accessit : Lvjie Zhang, 19 ans, Chine.
Catégorie major (moins de 33 ans, 54 candidats)
1er ex-aequo : Balázs Demény, 28 ans, Hongrie et Pjotr Naryshkin, 28 ans, Ukraine
2e prix : Oleg Khudiakov, 23 ans, Russie
3e prix : Tsubasa Tatsuno, 27 ans, Japon
4e prix : Osvaldo Nicolas Ettore Fatone, 22 ans, Italie
5e prix : Raul Da Costa, 24 ans, Portugal
Prix de la ville de Lagny-sur-Marne ex-æquo : Balázs Demény et Pjotr Naryshkin
Prix du public : Balázs Demény
Bourse de l’école normale de musique de Paris Alfred-Cortot (valeur 4000 euros) : Pjotr Naryshkin (Serge Moroy)
La médiathèque de l’Orangerie de Claye-Souilly a célébré l’univers du polar, samedi 3 et dimanche 4 février. Des animations, jeux, conférences, rencontres et dédicaces ont égayé le week-end, histoire que les visiteurs ne broient pas du noir.
Le roman policier, qu’il s’adresse aux jeunes ou aux adultes, représente un tiers des ouvrages empruntés à la médiathèque clayoise. Il n’en fallait pas plus pour que la fête du livre, lancée pour la première fois samedi matin par le maire, Yves Albarello, ne prenne une coloration résolument noire. Un café musical sur les musiques de films policiers, des jeux et des maquillages pour les plus jeunes, des rencontres d’auteurs et de dédicaces (Benoît Minville et Nicolas Mathieu), une sélection des meilleurs polars 2017 par Gérard Meudal, ancien journaliste à Libération, et les bibliothécaires de Claye-Souilly et de Villeparisis, ont ravi les amateurs du genre tout au long du week-end.
Le fait divers a nourri le cinéma policier
Samuel Schwiegelhofer, ancien bibliothécaire à la Bilipo (Bibliothèque des littératures policières) à Paris, a tenu une conférence, samedi après-midi, sur le cinéma policier. « Le cinéma policier vient lui-même d’un autre genre, le roman policier qui est apparu au XIXe siècle et dont il s’est fortement inspiré » a-t-il avancé.
A l’origine, le genre, jugé vulgaire, a été décrié, mais dès l’apparition du cinéma, en 1895, des pionniers s’en sont emparé et en ont fait un divertissement populaire, tels Birt Acres, Georges Méliès, Ferdinand Zecca, Louis Feuillade. « Le fait divers est très lié au roman et film policiers et le XIXe siècle n’en manque pas avec l’essor de la presse. Tout de suite, il y a eu un enjeu commercial entre les grandes compagnies de cinéma, comme Gaumont et Pathé » a souligné l’intervenant.
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La médiathèque de l’Orangerie de Claye-Souilly a célébré l’univers du polar, samedi 3 et dimanche 4 février. Des animations, jeux, conférences, rencontres et dédicaces ont égayé le week-end, histoire que les visiteurs ne broient pas du noir.
Le roman policier, qu’il s’adresse aux jeunes ou aux adultes, représente un tiers des ouvrages empruntés à la médiathèque clayoise. Il n’en fallait pas plus pour que la fête du livre, lancée pour la première fois samedi matin par le maire, Yves Albarello, ne prenne une coloration résolument noire.
Un café musical sur les musiques de films policiers, des jeux et des maquillages pour les plus jeunes, des rencontres d’auteurs et de dédicaces (Benoît Minville et Nicolas Mathieu), une sélection des meilleurs polars 2017 par Gérard Meudal, ancien journaliste à Libération, et les bibliothécaires de Claye-Souilly et de Villeparisis, ont ravi les amateurs du genre tout au long du week-end.
Le fait divers a nourri le cinéma policier Samuel Schwiegelhofer, ancien bibliothécaire à la Bilipo (Bibliothèque des littératures policières) à Paris, a tenu une conférence, samedi après-midi, sur le cinéma policier. « Le cinéma policier vient lui-même d’un autre genre, le roman policier qui est apparu au XIXe siècle et dont il s’est fortement inspiré » a-t-il avancé. A l’origine, le genre, jugé vulgaire, a été décrié, mais dès l’apparition du cinéma, en 1895, des pionniers s’en sont emparé et en ont fait un divertissement populaire, tels Birt Acres, Georges Méliès, Ferdinand Zecca, Louis Feuillade. « Le fait divers est très lié au roman et film policiers et le XIXe siècle n’en manque pas avec l’essor de la presse. Tout de suite, il y a eu un enjeu commercial entre les grandes compagnies de cinéma, commercial entre les grandes compagnies de cinéma, comme Gaumont et Pathé » a souligné l’intervenant.
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Le plaisir de frissonner Le public se précipitait alors dans les salles de cinéma pour frissonner de plaisir devant les aventures trépidantes de Fantômas ou de Judex, des feuilletons haletants dans lesquels les héros étaient d’ingénieux criminels ou de ténébreux justiciers. La Première Guerre mondiale, si elle met un frein à la production européenne, n’a pas empêché l’apparition d’un personnage emblématique : le détective. Ce dernier connaîtra plus tard son apogée en Angleterre, avec Scotland Yard, mais aussi aux Etats-Unis, avec le FBI.
Du gangster élégant au petit truand de banlieue Le film noir est typique des années trente. Jean Gabin fait ses débuts dans « Méphisto » avec René Navarre, l’acteur qui incarnait justement Fantômas dans les films de Louis Feuillade. Mais c’est dans « Touchez pas au grisbi » de Jacques Becker (1954) que Jean Gabin va, selon Samuel Schwiegelhofer, « désacraliser en France la figure du gangster ». De même, grâce à l’adaptation des dialogues d’Albert Simonin, l’argot va prendre une nouvelle saveur dans les propos truculents des « Tontons flingueurs », le film de Georges Lautner (1963), avec Francis Blanche, Bernard Blier, Lino Ventura et Jean Lefebvre. Enfin, Samuel Schwiegelhofer note que « l’urbanité a favorisé l’apparition des petits truands de banlieue ». Alain Delon, Jean-Paul Belmondo et Gérard Depardieu ont ainsi interprété des rôles de voyous à leurs débuts devant la caméra. S.Moroy
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