Sur l’initiative de Monique Mazoyer, une exposition sur la cathédrale Notre-Dame de Paris se tient à la bibliothèque de la Roseraie, près de la mairie, jusqu’au dimanche 12 janvier 2025.
Visible le lundi et samedi de 10 heures à 12 h 30 et mercredi de 14 heures à 18 heures. Entrée libre.
« Sachant que Notre-Dame rouvrira ses portes aux fidèles et visiteurs le 8 décembre prochain, j’ai souhaité rappeler son histoire et les grandes étapes de sa restauration » explique Monique Mazoyer, Villevaudéenne, secrétaire de l'association de la bibliothèque de la Roseraie et membre de la S.H.C.E. (Société d’histoire de Claye et de ses environs).
Son exposition s’affiche sur une dizaine de panneaux retraçant l’histoire de la cathédrale, de 1163, année de la pose de sa première pierre, au 15 avril 2019, date de l’incendie qui a ravagé sa charpente et fait tomber sa flèche de plomb de 96 mètres ; jusqu’à sa restauration déclinée année par année.
Un chantier de 5 ans, 7 mois et 22 jours
L’émotion à peine passée, s’ensuit une mobilisation internationale dès le lendemain du sinistre : 846 millions de dons sont ainsi collectés. Grâce à eux, la restauration peut être budgétée. « Bien que la décision fut rapidement prise de la reconstruire à l’identique, il fallut attendre un an avant que le chantier ne démarre. En raison de la pandémie de Covid, mais aussi parce qu’il fallait évacuer les débris et le plomb qui jonchaient encore le parvis » poursuit l’organisatrice de l’exposition. Sur décision de la Ville de Paris, le parvis de la cathédrale rouvre finalement au public fin mai 2020.
La flèche de la cathédrale était en cours de restauration quand l’incendie s’est produit. L’échafaudage, installé à cet effet, a résisté à l’effondrement de la flèche, mais a été déformé par la chaleur du brasier. Il était constitué de 40 000 pièces soudées entre elles par les flammes. D’un poids de 200 tonnes, elles menaçaient les voûtes et la structure même de la cathédrale. Son démontage a duré six mois, de juin à novembre 2020. (Photo Geoffroy Van der Hasselt AFP)
Et pendant que les compagnons du Tour de France s’affairent au sommet de l’édifice, une autre opération délicate s’impose : la dépose du grand orgue, le plus grand de France et qui, heureusement, était resté intact. Ses 8000 tuyaux (certains font 10 mètres de haut tandis que d’autres sont de la taille d’un stylo), 7 sommiers, 5 claviers et son pédalier, avaient été recouverts par la poussière de plomb lors de l’effondrement de la voûte. Celui-ci est démonté en décembre 2020.
2021 voit enfin la restauration proprement dite de Notre-Dame avec, de février à juillet, la pose de cintres en bois sous les voûtes et la restauration des statues des 12 apôtres de Notre-Dame. Ces statues en cuivre, hautes de 3,40 m et pesant 150 kg chacune, avaient été déposées avant l’incendie de 2019 et présentées à la Cité de l’Architecture et du patrimoine, place du Trocadéro. Elles n’avaient jamais été restaurées auparavant.
En 2022 intervient la phase de nettoyage et, avec elle, des fouilles archéologiques. « Ces fouilles menées sous le transept de la cathédrale ont permis de découvrir un corps enterré au XVIe siècle dans un cercueil de plomb. Plusieurs indices laissent à penser qu’il s’agirait probablement du célèbre poète Joachim du Bellay, mort en 1560 à Paris et contemporain de Pierre de Ronsard » commente Monique Mazoyer.
« La flèche de la cathédrale renaît en avril 2024, dévoilant son extraordinaire cuirasse de métal. C’est une opportunité unique de voir la flèche pour moitié couverte et pour moitié en bois. En effet, beaucoup de gens pensaient jusqu’alors que celle-ci était en métal ou bien en pierre » ajoute-t-elle.
Nettoyées, les huit cloches (16,75 tonnes) sont de retour dans le beffroi Nord. Elles ont été bénies le 12 septembre dernier par Monseigneur Ribadeau Dumas, recteur de la cathédrale. Et depuis le mois d’octobre, les échafaudages sont progressivement démontés.
Tel le Phénix renaissant de ses cendres
Notre-Dame de Paris est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco depuis 1991 qui la reconnaît comme « un chef-d’œuvre architectural » et l’érige en référence de l’architecture gothique. Il ne faut donc pas s’étonner que plus de 250 entreprises et des centaines d’artisans d’art, tous corps de métier confondus, aient eu à cœur de travailler sur ce chantier hors norme pour relever cet énorme défi de 700 millions d’euros. Les quelque 146 millions restants couvriront, toujours grâce à l’exceptionnelle générosité des donateurs, une troisième phase en 2025 visant à consolider les arcs-boutants (les plus grands jamais construits au Moyen âge) et rénover les extérieurs de la sacristie de Viollet-le-Duc. Notons que sur les 340.000 donateurs, 60 millions proviennent de l’étranger, dont plus de la moitié des États-Unis.
« Notre-Dame de Paris a peut-être ouvert quelques perspectives vraies sur l’art du Moyen Âge, sur cet art merveilleux jusqu’à présent inconnu des uns, et ce qui est pis encore, méconnu des autres », écrivait Hugo, grand admirateur de ce joyau gothique âgé aujourd’hui de 861 ans.
Serge MOROY
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