ÉLOGE DE L’ABSTRACTION: L’expo gratuite des peintres de l’Académie des beaux-arts
Depuis hier, la Fondation Gandur pour l’art propose une exposition de 25 tableaux représentatifs de l’art abstrait. Tous proviennent de 7 anciens membres de l’Académie des beaux-arts (Institut de France), que le public pourra découvrir gratuitement jusqu’au dimanche 25 novembre.
Hans Hartung
Obscuration - Georges Mathieu - 1957
Les tableaux sont signés Jean Bertholle, Chu Teh-Chun, Olivier Debré, Hans Hartung, Georges Mathieu, Antoni Tàpies et Zao Wou Ki. La plupart ont été réalisés entre 1945 et 1965, période d’une grande vitalité durant laquelle deux générations d’artistes français et étrangers ont scellé leurs destins à Paris. En effet, après-guerre, la capitale était redevenue le phare de l’avant-garde artistique dans le monde.
Zao Wou Ki
Les artistes ont eu manifestement recours aux moyens les plus radicaux pour révolutionner la peinture. Leurs œuvres, non-figuratives et antigéométriques, inventent les signes d’un nouveau langage pictural, créé dans les méandres de la matière et de l’amplitude du geste. Bertrand Dumas, conservateur de la collection beaux-arts à la fondation Gandur explique que « ce langage agit comme un miroir. Il reflète l’intériorité du peintre tout en réfléchissant l’agitation du monde libre en train de se reconstruire après les horreurs de la guerre. »
Je me suis attardé sur les œuvres de Georges Mathieu (1921-2012), peintre figuratif avant de passer soudainement à l’abstraction en 1944. A cette date, ses œuvres expriment une « mémoire traumatique » et se voulaient être alors un cri… plutôt qu’un style.
Dès 1957, jouissant d’une renommée internationale G. Mathieu a voyagé aux quatre coins du monde. Chaque pays où il se rendait devenait un lieu de création d’une série de toiles, souvent exécutées en public devant de nombreux spectateurs.
Ces derniers assistaient alors aux premières performances artistiques du genre, placées sous le signe de la vitesse, de l’improvisation et de la spontanéité.
En 1962, soucieux de défendre le beau dans la vie quotidienne, il s’est essayé aux arts appliqués (le musée d’Art moderne de Paris lui a consacré une rétrospective en 1967).
Texte & photos : S. Moroy
Académie des beaux-arts
Pavillon de la Comtesse de Caen
Entrée libre, du mardi au dimanche (11 h -18 h)
27, quai de Conti, Paris 6e (rive gauche).
Commentaires