Jeanne d’Arc était très attachée à Notre-Dame-des-Ardents
Première nuit des églises, samedi 4 juillet, à Lagny. Devant une soixantaine de personnes, Gilbert Kadjemenje, prêtre de la paroisse, en explique la raison.
Sur fond de projection du film muet "La passion de Jeanne d'Arc" (Carl Dreyer, 1928), le père Gilbert a inauguré la première nuit des églises à Lagny.
« Bienvenue à cette abbatiale du XIIIe siècle, classée monument historique en 1886. Nous avons répondu à l’appel de la conférence des évêques de France, qui en 2011, ont lancé ce projet de la nuit des églises pour les ouvrir aux personnes qui n’ont pas l’habitude d’y venir. Cet événement a pour but de la faire découvrir sous l’angle architectural, mais aussi son histoire ». Au cours de celle-ci, le passage de Jeanne d’Arc, à la tête de ses troupes, pendant la guerre de Cent-Ans. Les faits étaient retracés au fil d’une exposition réalisée par les Amis de l’abbatiale et les Amis du musée Gatien-Bonnet et du patrimoine local de la ville. Des visites guidées portaient sur la chapelle Jeanne-d’Arc (inaugurée en 1956) et celle de la Vierge, avec leurs superbes vitraux illustrant la sainte canonisée par Pie X en 1920.
Une expo retraçait le destin peu commun de l'héroïne des Français, même si celui fut très bref au regard de la guerre de Cent-ans. Des visites guidées ont expliqué les détails des derniers vitraux, réalisés en 1951 et 1956 sur la sainte.
Elle est venue 3 fois à Lagny
Après l’échec de l’assaut sur Paris, Jeanne s’arrête le 12 septembre 1429 à Lagny, ville fortifiée et hospitalière, avant de repartir vers la Loire. Elle y revient avec 200 soldats le 6 avril 1430, « pour ce que ceux de la place faisoient bonne guerre aux Anglois ». A l’église Notre-Dame-des-Ardent, elle se joint à des prières pour un nourrisson mort depuis 3 jours. Dans ses bras, le bébé baille 3 fois, juste le temps de le baptiser. On parle alors du « miracle de Lagny ». Jeanne part pour Melun, mais, vers le 23 avril, est de retour à Lagny pour engager un combat (qu’elle gagne) contre une bande d’Anglo-Bourguignons. Vers le 5 mai, elle va à Compiègne et, capturée par les Bourguignons, connaîtra la fin tragique que l’on sait, le 30 mai 1431. Malgré sa mort, le cours de la guerre tournera en faveur dur roi de France car la pucelle d’Orléans a insufflé un patriotisme qui faisait jusqu’alors défaut. En 1436, Paris est repris et, quelques années après, les Anglais sont « boutés hors du royaume ».
S. Moroy
L’épée de Fierbois cachée à Lagny ?
Une légende prétend que son épée serait cachée dans l’église Notre-Dame-des-Ardents. A son procès de Rouen, interrogée sur ses armes, Jeanne répondit avoir conservé l’épée de Franquet d’Arras (qu’elle a vaincu près de Lagny) et offert la première à l’abbaye. Or, ce serait celle de Charles Martel, vainqueur des Sarrasins à Poitiers en 732, qu’elle avait récupérée à l’église St-Catherine-de-Fierbois (près de Chinon), au début de sa « mission divine ». L’épée serait dans un souterrain, une crypte ou un pilier. Mais des historiens nuancent. Un frère de Jeanne aurait possédé cette mythique épée après sa mort, puisqu’il était chargé de veiller sur ses biens. Quoi qu’il en soit, le conditionnel s’impose tandis que le mystère, lui, reste bien présent.
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