KATHRYN STOCKETT
JACQUELINE CHAMBON EDITIONS
Tél. : 01 60 26 20 19 - Fax : 01 60 26 51 08
KATHRYN STOCKETT
JACQUELINE CHAMBON EDITIONS
DAVID FOENKINOS
FOLIO
François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux.
On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif.
On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, ça serait parfait.
Si elle choisit ça, je l’épouse… – Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.
Bande annonce du film sorti au cinéma le 21 décembre
Pratiquement un mois après avoir fait découvrir les artistes de Villevaudé à l’occasion d’une magistrale exposition de peintures et de sculptures à un large public dans le cadre des journées du patrimoine, le CIV festivil récidive, surfant sur son succès.
Le 22 octobre , il organisait une soirée théâtre…..
Mioussov…..Je veux voir Mioussov !!!!!
Mais qui est ce Mioussov que tous les résidents de la maison de repos ‘Les Tournesols’ cherchent absolument à rencontrer ????
Cette comédie jouée par « La Compagnie du Casse Tête » de Chessy a ravi son public. Plus de 80 personnes ont apprécié cette comédie et l’ont fortement applaudie.
Pièce de théâtre de Valentin Petrovtich Kataïev et mise en scène par Sylvie Blanché aux multiples rebondissements, des quiproquos, des portes qui claquent, et cette fuite en avant de « Mioussov » que tous cherchent , alors qu'il ne demande qu’à se reposer…..
Intrigues, imbroglios, embrouilles, amour et idylles ont occupé toute cette soirée et ont pris a témoin le public jusqu’au dénouement de cette histoire.
De l’avis de tous les spectateurs : « nous avons passé une agréable soirée théâtrale » a déclaré le président du C.I.V, Jean Claude Bonhomme.
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En 2011, l’exposition phare de la Cinémathèque française sera consacrée à Stanley Kubrick (du 23 mars au 31 juillet)
Le fonds d’archives de Kubrick renferme de nombreux et précieux documents de travail : scénarios, correspondances, documents de recherches, photos de tournages, costumes et accessoires.
L’exposition, film après film, en incluant les projets non aboutis (le Napoléon, que Kubrick envisageait de réaliser, ou encore son film sur les camps, Aryan Papers), permet d’entrer dans l’envers du décor et de mieux comprendre les intentions narratives et techniques de celui qui fut un véritable démiurge du cinéma mondial, à la fois secret et fascinant.
Plus d’infos : www.cinematheque.fr
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NICOLAS STANZICK
LE BORD DE L'EAU
Un livre sur le studio anglais spécialisé dans le cinéma fantastique
Christopher Lee, Bela Lugosi, Boris Karloff, Peter Cushing ont immortalisé au cinéma, art intemporel par excellence, les personnages mythiques de Dracula, Frankenstein et autres créatures sorties tout droit de l’enfer ou de la déraison humaine…
So british
C'est en Angleterre, où le fantastique a toujours été un genre populaire, que les créatures et les monstres de la littérature du XIXe siècle vont renaître dans les années 1960, grâce à une firme cinématographique, la Hammer, qui en fera sa marque de fabrique. Spécialisée dans les films à petit budget, la société de production « Hammer Films » imaginera en 1957 de ressusciter les monstres et créatures de ce que l'on appelle le fantastique gothique, en y ajoutant sa patte avec la couleur et une violence plus réaliste. Et c'est le cinéaste Terence Fisher (1904-1980) qui sera l'artisan de ce renouveau. En 1957, son adaptation de Frankenstein, « The Curse of Frankenstein », suivie du « Cauchemar de Dracula » l'année suivante, remportent un tel succès que l'on verra resurgir un peu partout dans le monde diverses imitations qui contribueront à relancer la mode du genre. Avec les productions de la Hammer, c'est tout un XIXe siècle romantique, magique, occultiste qui ressuscite avec les romans de Mary Shelley (Frankenstein) et de Bram Stocker (Dracula), mais aussi d'Arthur Conan Doyle et de Robert Louis Stevenson.
Le plaisir d’avoir peur
Si vous aimez le cinéma fantastique voire d’épouvante, voici la seconde édition enrichie et augmentée (la première en 2008 avait été rapidement épuisée) du livre magistral de Nicolas Stanzick. Plus qu’une date dans l’histoire du cinéma qui vit l’épouvante déployer ses ailes et assumer enfin sa vraie dimension, à la fois érotique et violente, le style engendré par la firme « Hammer Films » fut en France un des signes déclencheurs de la naissance d’une contre-culture cinématographique. La Hammer transporte sur grand écran l’histoire sombre et implacable du combat entre le bien et le mal, mais aussi celle d’une étonnante bataille d’Hernani auréolée de luttes esthétiques, de passions cinéphiles aux accents rémanents de révolution pop et de revendications politico-culturelles. Après une préface signée Jimmy Sangster (scénariste des classiques de la Hammer), Nicolas Stanzick relate ces évènements sous la forme d’un passionnant récit agrémenté d'entretiens avec des spécialistes, tels Michel Caen (spécialiste de Terence Fisher), Jean-Claude Romer (cinéphile et critique), Jacques Zimmer, Noël Simsolo, Bernard Charnacé (spécialiste de l’acteur Peter Cushing), Jean-Pierre Bouyxou, Gérard Lenne, Alain Schlokoff, Norbert Moutier, Christophe Lemaire, Jean-François Rauger (responsable de la programmation des films à la Cinémathèque française) et Francis Moury. Cet ouvrage apporte aussi et surtout du sang neuf à l’abondante littérature anglo-saxonne jusqu’alors existante sur le sujet. Délicieusement jubilatoire sous le frisson de l’effroi, voici le récit de la condamnation morale d’un genre en même temps que la naissance de la cinéphilie fantastique française, petite communauté joyeusement libertaire et assoiffée d’un cinéma du sang et de sexe, avec des égéries (blondes ou brunes) nommées Barbara Steele, Yvonne Romain, Caroline Munro, Barbara Shelley, Maggie Kimberly, Susan Denberg…
Délectons-nous sans modération à la lecture de la chronique libérée de ces francs-tireurs d’un genre particulier qui ont consciencieusement forgé un style, hissant au pinacle une « mythologie Hammer » qui demeure toujours vivace plus de 50 ans après ; à l’instar de ce vampire mystérieux qui somnole au fond du tombeau encore inexploré de notre âme la plus noire. S. Moroy
« Dans les griffes de la Hammer » - Nicolas Stanzick - Collection Ciné-Mythologies - Format : 15 x 23 - 486 pages - ISBN : 978-2-35687-068-1 – Dépôt légal : juin 2010 - Disponible à la bibliothèque.
Né en 1978 à Poitiers, Nicolas Stanzick se passionne très tôt pour le cinéma fantastique, le rock et la contre-culture au sens large du terme. Après des études d'histoire à Paris I Panthéon-Sorbonne, il collabore comme auteur au Dictionnaire du Cinéma populaire français (Nouveau monde, 2004), puis comme journaliste au Nouvel Observateur via Télécinéobs, à L'Ecran Fantastique, Repérages et France Culture. Nominé au Grand Prix de l'Imaginaire en 2010, Dans les griffes de la Hammer est son premier ouvrage. Il poursuit parallèlement une carrière de musicien dans le groupe UItrazeen.
Un lien intéressant signalé dans le commentaire de Serge
DE L'EAU POUR LES ELEPHANTS
SARA GRUEN
ALBIN MICHEL
Déboussolé par la mort de ses parents dans un accident, ayant perdu famille et foyer, Jacob Jankowski saute dans le premier train qui passe, celui du cirque Benzini.
Il va découvrir le monde clos des « monstres », des paumés, des laissés pour compte, celui des artistes d’un cirque de troisième zone, essayant, de ville en ville, de survivre à la Grande Dépression.
Un monde avec ses propres règles, ses lois impitoyables.
Etudiant vétérinaire en fin de cursus, Jacob est pressenti pour s’occuper de la ménagerie de cette « nef des fous ».
Il tombera amoureux de Marlene, une belle écuyère mal mariée à Auguste, directeur du cirque et dresseur aussi charismatique que sadique.
Et va rencontrer Rosie, une éléphante réputée indressable jusqu’à ce que Jacob découvre la façon de communiquer avec elle.
Surprenant, poignant, drôle, parfaitement documenté, De l’eau pour les éléphants est l’un de ces romans rares, si captivants qu’on ne peut s’en détacher, avec des personnages si vrais qu’ils continuent de vivre une fois la dernière page tournée.
Après le succès de La leçon d’équitation et de Parcours sans faute (Albin Michel), Sara Gruen a remporté tous les suffrages avec De l’eau pour les éléphants, best-seller international vendu dans 18 pays, paru en 2007 chez Albin Michel.
Au cinéma le 4 mai 2011
Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, à l'actrice anglo-américaine, l'une des dernières grandes légendes d' Hollywood, morte à l'âge de 79 ans le 23 mars 2011.
"On dira d'Elizabeth Taylor d'une manière assez conventionnelle que c'était la dernière star, comme on dit le dernier empereur ou la dernière reine. Et c'est vrai, elle fut inconstestablement une star jusqu'au bout des ongles . La vie romanesque, les mariages, les retards, les caprices, les dépenses, tout ce qui fascine le public. Mais en même temps cette fascination n'existerait pas si on n'avait pas la sensation qu'il y avait derrière un formidable talent - la filmographie d'Elizabeth Taylor est absolument impressionnante - et qu'il y avait derrière un tempérament particulièrement généreux, riche, plein de force et de contradictions.
Les drames vécus par Elizabeth Taylor, ses ennuis de santé à répétition, ses périodes de dépression, des périodes où elle a beaucoup grossi, les come back, les retours où elle réapparaissait en pleine beauté alors qu'on la croyait quasi morte et disparue, tout cela témoignait d'une nature et d'une personnalité exceptionnelles.
Et c'était certes la dernière star du grand cinéma romanesque, mais elle était aussi une femme exquise, généreuse, qui aimait profondément la vie et le cinéma et qui avait le génie de savoir mélanger les deux choses, à chaque instant de son existence."
Publié dans 02 Une vie, une oeuvre, une date, 23 Cinéma, théâtre | Lien permanent | Commentaires (1)
Découvrir la richesse du cinéma italien grâce à une présentation chronologique de ses grands réalisateurs et des films qui l’ont le mieux célébré. Tel était, samedi 5 mars, l’objectif de la médiathèque de l’Orangerie de Claye-Souilly, organisatrice de l’évènement annoncé dans la note du 26 février
La conférence a réuni une quarantaine de personnes à la salle Planète-Oxygène. Elle était animée par Christophe Champclaux qui, depuis 2008, intervient sur l'histoire du cinéma auprès des médiathèques municipales et bibliothèques départementales dans le cadre des activités pédagogiques de l’ADAV (Atelier de diffusion audiovisuelle).
« La première partie est consacrée à la période 1945 à 1978, car le cinéma italien est si riche qu’il nécessitera une deuxième séance » a prévenu Stéphanie Dubois, membre de la médiathèque. « Les premiers longs-métrages transalpins, « Quo Vadis ? » (1912), « Cabiria » (1914), étaient des péplums, genre inventé par les Italiens. Ils ont fasciné les plus grands cinéastes américains car ces films utilisaient pour la première fois dans l’histoire du 7e art, l’architecture, le décor en relief… au lieu des toiles de fond plates et fixes » a rappelé le conférencier avant d’évoquer le film de Roberto Rossellini « Rome ville ouverte ».
Réalisé en 1945, avec peu de moyens, ce film est considéré comme le premier chef-d’oeuvre néoréaliste de l’histoire du cinéma italien qui voit grâce à lui sa résurrection sur la scène internationale.
Quand Hollywood lorgnait sur Cinecittà
« Ossessione » (1943), premier film de Visconti, est apparenté au néoréalisme, mais le cinéaste s’en éloignera ensuite. Fellini quant à lui s’oriente vers un genre qui lui est propre.
« La Strada » et « La Dolce Vita » comptent parmi ses chefs-d’œuvre. Comédie de mœurs en même temps que satire sociale, la comédie italienne apparaît dans le sillage de ce néoréalisme sombre, comme une réaction salvatrice à la morosité ambiante.
Plusieurs acteurs deviennent indissociables du genre : Toto, Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Alberto Sordi...
« Mais la comédie n’est pas le seul domaine dans lequel les Italiens ont accédé puisque, de 1945 jusqu’au milieu des années 70, le cinéma italien a vraiment été le meilleur du monde. Si le cinéma américain a été sublime dans les années 40-50, il a connu une très grosse baisse artistique dans les années 60 alors que le cinéma italien était en pleine forme, connaissant quatre décennies absolument magiques » a déclaré Christophe Champclaux.
Les années 50 voient le grand retour du péplum (« Les travaux d’Hercule ») qui fera les beaux jours du box-office américain, avant de céder la place au « giallo » (mélange de policier et d’horreur fantastico-érotique) avec Mario Bava comme chef de file (« Le masque du démon »).
« Le western-spaghetti » devient également emblématique de la création italienne, genre dans lequel Sergio Leone passera maître en revisitant les codes du western américain.
Prochain rendez-vous samedi 26 mars 18 h 30 à Planète-Oxygène pour la seconde partie consacrée à la période 1979 à nos jours. S.Moroy
Publié dans 00 A Villevaudé , 18 Chroniques de Serge, 23 Cinéma, théâtre | Lien permanent | Commentaires (1)
La mémoire de ma mère
GIULIA SALVATORI
MICHEL LAFON
Alors que « La Dolce Vita » fêtait ses 50 ans, le musée du Jeu de Paume (à Paris) proposait début 2010 de découvrir et de revisiter l’œuvre de Federico Fellini (né à Rimini en 1920, mort à Rome en 1993). L’exposition « Fellini, la grande parade » s’inscrivait en effet dans le cadre de l’événement Tutto Fellini organisé en hommage à Federico Fellini par la Cinémathèque française, l’Institut culturel italien de Paris et le musée du Jeu de Paume. Les visiteurs ont pu pénétrer dans l’univers du maestro par le biais de quatre grandes séquences : la culture populaire, Fellini à l’œuvre, la cité des femmes, l’invention biographique.
On retrouvait les thèmes chers au génial réalisateur italien : le music-hall, le cirque, la caricature, la femme, la psychanalyse et les rêves, ou encore ses relations houleuses avec les médias.
Cette expo entendait être aussi un laboratoire visuel interrogeant plus largement le 20e siècle qui connut les premiers balbutiements du cinéma, mais aussi celui de la presse, de la télévision et de la publicité. À travers la présentation d’une sélection de photographies, d’affiches originales de films, de magazines d’époque, d’extraits de films et de dessins de Federico Fellini (véritables archives de travail), l’expo mettait en lumière la construction d’une œuvre. Elle explorait également la présence autobiographique du cinéaste dans ses films, ainsi que son obsession pour la femme, à la fois figure de l’altérité et incarnation de tous les possibles. Enfin, deux films étaient au cœur même de l’expo : La Strada et La Dolce Vita.
Avec La Strada (1954) et La Dolce Vita (1960), Fellini signe deux des chefs-d’œuvre les plus révélateurs de son cinéma. Ces deux films sont en effet les plus connus de son œuvre de cinéaste et peut-être aussi du cinéma italien tout court : "Fellini, c’est l’Italie" n’hésitait pas à déclarer le personnage du metteur en scène dans La Ricotta (1963) de Pier Paolo Pasolini.
C’est grâce à La Strada, film primé au festival de Venise en 1954 et couronné d’un oscar à Hollywood en 1956, que Fellini se fit connaître en France et rencontra un succès unanime à la fois auprès du public et de la critique. Un doublé plutôt rare… quand il est dans le bon sens. Jean de Baroncelli, l’ancien critique de cinéma du quotidien Le Monde, affirmait ‘’La Strada est comme une transfiguration du néo-réalisme. Tout y est quotidien, familier, parfaitement plausible. Cette histoire de saltimbanque a l'apparence d'un fait divers, pourtant nous sommes aux confins de l'étrange, sinon du fantastique". Jusqu’alors les personnages essentiels de l’œuvre fellinienne étaient bien souvent des êtres purs ou innocents aux prises avec la déchéance du monde, et quelquefois dominés par elle. Ses premiers films s’achevaient d’ailleurs sur une espérance (vertu théologale par excellence) à laquelle on a souvent prêté un sens religieux que les influences catholiques initiales du réalisateur ne démentaient pas a priori. La Strada doit énormément au génie de son interprète féminine, Giuletta Masina, l’épouse du cinéaste, et bien sûr à la musique tellement envoûtante de Nino Rota.
A contrario c’est un parfum de soufre qui accompagne la sortie de La Dolce Vita dont la première à lieu le 3 février 1960 en Italie. Le film sera accusé de blasphème par le Vatican (Fellini frôla l’excommunication) et interdit en Italie aux moins de 18 ans, ce qui ne l’empêchera pas de recevoir un prix au festival de Cannes en mai 1960. Ce film donnant la vision d’une société romaine, désespérément désœuvrée, a-t-elle choqué à ce point la bourgeoisie bien pensante comme la sainte église ? C’est aussi le prétexte pour Fellini de libérer son imaginaire et de faire exploser la structure narrative du récit. Ainsi les personnages du film ouvrent-ils les portes du rêve et de l’inconscient. Comme dans la majorité de ses films, le réalisateur utilise de nombreux éléments autobiographiques : jeunesse désœuvrée, rêveries adolescentes, farces de collégien, charme discret des scènes de la vie de province... On retrouve cette atmosphère puérile et nonchalante dans son autre film sorti en 1953, Les Vitelloni. La fameuse baignade d’Anita Ekberg dans la fontaine de Trévi reste gravée dans les mémoires et représente un morceau de choix dans l’anthologie fantasmatique. A noter que l’on doit à l’un des personnages de ce film (Paparazzo, l’un des photographes), l’invention du terme « Paparazzi ». S. Moroy
A LA DECOUVERTE DU CINEMA ITALIEN
SAMEDI 5 MARS 2011 A 18H 30 : de 1945 à 1978
SAMEDI 26 MARS 2011 A 18H 30: de 1979 à 2010
Découvrir le cinéma italien à travers une présentation chronologique des réalisateurs et des oeuvres les plus importants, agrémentée d'extraits de films.
Salle Planète Oxygène, public ados et adultes
Réservation obligatoire à la médiathèque de l'Orangerie
4, allée Benoist, Claye Souilly, au 01 60 26 92 10
Les séances seront animées par Christophe Champclaux
Christophe Champclaux a produit la série documentaire "Les Maîtres du regard" racontant l'âge d'or du cinéma hollywoodien. Historien de formation, réalisateur et conférencier, il a publié plusieurs ouvrages consacrés à l'histoire du cinéma.
Dimanche 6 mars 2011, 14 h 30 et 18 h, Auditorium du Louvre ( cliquez sur ce lien)
Dans le cadre de l’exposition et du cycle de conférences « Revenants. Images, figures et récits du retour des morts », la Cinémathèque française et le musée du Louvre présentent une reconstitution inédite du spectacle de Robertson.
« Apparitions de Spectres, Fantômes et Revenants, tels qu’ils ont dû et pu apparaître dans tous les temps, dans tous les lieux et chez tous les peuples. Expériences sur le nouveau fluide connu sous le nom de Galvanisme, dont l’application rend pour un temps le mouvement aux corps qui ont perdu la vie… »
C’est ainsi que le « physicien-aéronaute » venu de Liège, Etienne-Gaspard Robert, dit Robertson, fait réclame pour son premier spectacle de Fantasmagorie, présenté à Paris le 3 janvier 1798. Cette technique issue du perfectionnement progressif de la lanterne magique, capable d’électriser le public par des « images mouvementées » et macabres, a en fait été inventée une décennie plus tôt par un autre « fantasmagore », Paul Philidor. Robertson perfectionne cependant à un degré sans égal cet art de faire revenir les morts, mêlant dans le mouvement et le volume apparitions fantastiques ou grotesques, visions de memento mori et résurrections de personnages célèbres. Effets de surprises, dispositifs optiques, acoustiques et catoptriques, dramaturgie et pyrotechnie créent un théâtre inédit de sensations, jouant de l’engouement de l’époque pour les sujets terrifiants du Romantisme noir, avec un propos dont le caractère supposé « scientifique » suscita une certaine perplexité auprès du public d’alors.
Conception : Laurent Mannoni
Comédien : Nathan Willcocks
Bruiteur : Chaab Mahmoud
Harpiste : Aliénor Mancip
Lanternistes : Laurent Mannoni et Laure Parchomenko
Durée : 60 min. environ
Images issues des collections de la Cinémathèque française, du Centre national du cinéma et de l’image animée, du musée Gassendi de Digne-les-Bains, des collections privées de François Binétruy et Thomas Weynants
Lieu : Auditorium du Louvre
Accès : Métro : Palais-Royal / Musée du Louvre.
Entrée par la pyramide, le passage Richelieu ou les galeries du Carrousel.
Parking du Carrousel ouvert de 7 h à 23 h.
Tarifs : 8 euros, 6,50 euros (réduit), 5 euros ("solidarité"), 3 euros (tarif "jeunes")
Informations : 01 40 20 55 55 (de 9h à 19h du lundi au vendredi).
Réservations : au 01 40 20 55 00, du lundi au vendredi (sauf le mardi), de 11 h à 17 h, uniquement par carte bancaire.
Groupes scolaires et centres de loisirs : 01 40 20 50 01 ( conseillé à partir de 8 ans)
Groupes adultes (associations, comités d’entreprise…) : 01 40 20 54 55.
A la caisse de l’auditorium : du lundi au samedi (sauf le mardi) de 9 h à 17 h 30.
Sur le site de la Fnac : www.fnac.com
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Collaborateur de Jacques Tati, dessinateur, musicien, cinéaste, Pierre Étaix est aussi le digne héritier des grands maîtres du burlesque américain : Chaplin, Keaton, Laurel et Hardy. Après ses débuts au cirque et music-hall, il se lance au début des années 60 dans la réalisation de films avec son ami Jean-Claude Carrière. Dix ans de collaboration donneront ainsi naissance à 5 longs-métrages et 3 courts jusqu’au moment où, suite à un incroyable imbroglio juridique, ses films disparaîtront des écrans pendant près de 20 ans. Plus de 58.000 personnes se sont émues de cette situation en signant une pétition réclamant la ressortie de son œuvre. C’est maintenant chose faite !
Endommagés par le temps et par de mauvaises conditions de stockage, les éléments originaux et de tirages étaient dégradés. Les outils photochimiques et numériques ont permis de retrouver la texture originale des images ainsi que la richesse sonore des films. Et c’est grâce à la Fondation Technicolor pour le patrimoine du cinéma (ex fondation Thomson), Studio 37 et la Fondation Groupama pour le cinéma, les deux seules à œuvrer en France en faveur du cinéma, que les films de Pierre Etaix ont pu être restaurés et édités dans ce superbe coffret regroupant l’œuvre cinématographique de cet auteur inclassable, aujourd’hui âgé de 82 ans, et unique « French Keaton », comme certains critiques aiment à le surnommer.
Les longs-métrages
- Le soupirant (1962) – N & B – 83 mn – Prix Louis Delluc 1963 – Prix du film comique de Moscou 1963 – Grand prix du festival international d’Acapulco 1963.
Un jeune homme d’excellente famille part à la recherche d’une épouse. Pas si simple…
- Yoyo (1964) – N & B – 96 mn – Grand prix de la jeunesse du festival international de Cannes 1965 – Grand prix OCIC festival international de Venise 1965.
Un châtelain est amoureux d’une écuyère… Pierre Etaix rend ici un magnifique hommage à ce qu’il aime le plus : le cirque.
- Tant qu’on a la santé (1966) – N & B – 80 mn – Film en 4 actes (Insomnie / Le cinéma / Tant qu’on a la santé / Nous n’irons plus au bois) – Sirène d’argent au festival international de Sorrente – Concha d’argent au festival international de San Sebastian.
- Le grand amour (1969) – N & B – 87 mn – Avec Annie Fratellini et Nicole Calfan - Grand prix du cinéma français - Prix de l’Office catholique au festival de Cannes – Prix d’interprétation au festival international de Panama.
- Pays de Cocagne (1969)- N & B – 74 mn.
Quand Pierre Etaix filme la France en vacances au lendemain de mai 1968. Tour de France cycliste, caravane publicitaire, radio-crochet dans les villes, scènes de plage, interviews des jeunes… Entre humour et dérision, moments choisis sur un visage insolite de notre beau pays de France. On n’en sort pas indemne. Reste à savoir s’il faut-en rire ou bien en pleurer…
Les courts-métrages
- Rupture (1961) – N & B – 11 minutes – Prix FIPRESCI Mannheim 1961 – Grand prix festival Oberhausen 1961.
Un homme reçoit une lettre de rupture de sa fiancée. Quelle sera sa réaction ?
- Heureux anniversaire (1962) – N & B – 12 mn – Oscar à Hollywood en 1963 – Grand prix du festival Oberhausen 1962 – Prix Simone Dubreuilh à Mannheim 1962 – Meilleur film de court-métrage British Film Academy London 1963 – Mention spéciale à la semaine internationale des films à Viennes 1963.
Une jeune femme attend son mari afin de fêter leur anniversaire de mariage. C’est sans compter sur les imprévus de la circulation parisienne…
- En pleine forme (1965-1971) – N & B – 14 mn.
Les joies du camping en pleine nature s’avèrent finalement emplies de mauvaises surprises…
Les compléments du DVD
- Pierre Etaix, naturellement – Documentaire d’Odile Etaix (2010) – Couleur – 30 mn
- L’île aux fleurs – Documentaire de Jorge Furtago (1989) – Couleur – 12 mn
- Le cauchemar de Méliès – Réalisation vidéo de Pierre Etaix (1988)- Couleur – 4 mn - Avec Christophe Malavoy – Musique originale de Stéphane Grappelli.
- La grosse tête - Livret de 112 pages conçu par Pierre Etaix et contenant des documents d’archives : photos, dessins, sculptures, textes, dont une rédaction de Pierre Etaix datant de 1940 (classe de 5e) très émouvante. Le sujet était « Que voulez-vous faire plus tard ? » et Etaix de répondre : « Je veux être clown pour m’amuser en amusant les autres ».
S. Moroy
L’intégrale de Pierre Etaix – Coffret 5 DVD – DVID Zone 2 – Pal. 5 – Prix 48 euros (prix public moins cher constaté).
L'Espace Info Énergie de Marne et Chantereine organise une projection-débat le 28 Septembre 2010 à 20H30 au Cinéma Cosmos à Chelles :
Film « The age of stupid », de Franny Armstrong, 2009.
Synopsis : En 2055, l’unique survivant sur Terre se demande pourquoi nous n’avons pas agi pendant qu’il était encore temps.
Projection suivie d’un débat en réaction au film, avec la présence de :
- Christian De Perthuis, professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine, auteur de "Et pour quelques degrés de plus".
- Philippe Quirion, chargé de recherche au CIRED (Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement) et membre du Réseau Action Climat.
- Paul Brunel chargé de mission Énergie Climat pour WWF.
Entrée libre sous réserve des places disponibles.
Contact :
Espace INFO->ENERGIE Marne-et-Chantereine
Tél: 01 64 72 11 73
Mail : [email protected]
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Derniers jours….
Lanterne magique et film peint, 400 ans de cinéma
Une exposition exceptionnelle se tient à la Cinémathèque française jusqu’au 28 mars. Elle révèle les richesses des deux plus belles collections mondiales de plaques de verre pour lanterne magique peintes à la main entre 1659 et les années 1920, c’est-à-dire celles de la Cinémathèque française (17 000 images) et du Musée du Cinéma de Turin (6000 images).
Ces images peintes sur verre, fixes ou mécanisées, naïves ou complexes, ont fortement influencé les pionniers du cinéma (Lumière, Méliès, Zecca, Chómon). Elles ont émerveillé les cinéastes classiques (Truffaut, Bergman, Fellini), mais ont aussi inspiré les cinéastes expérimentaux d’hier et d’aujourd’hui (Emile Reynaud, Len Lye, McLaren, Sistiaga) à peindre à même la pellicule, image par image…
La lanterne magique (appelée « lanterne de peur ») permet la projection, sur un écran blanc et à l’intérieur d’une salle obscure, d’images fixes ou animées peintes sur des plaques de verre, généralement de forme rectangulaire. Il faut une grande dextérité pour réaliser les figures, car la lanterne amplifie les vues qui peuvent atteindre une taille gigantesque. Il faut aussi une source lumineuse puissante que l’on place à l’intérieur de la lanterne et un objectif composé de plusieurs lentilles.
Au début de l’exposition figure le dessin original de la première plaque connue, réalisé en 1659 par l’astronome hollandais Christiaan Huygens pour sa « lanterne de peur ». Il représente un squelette animé, remuant les bras et jouant avec son crâne. Cette vue métaphysique, échappée de la « Danse de mort » d’Holbein, marque les débuts de la fabrication des plaques de lanterne magique. L’explosion d’images hallucinantes qui suit immédiatement, proches parfois de Jérôme Bosch, sera désignée dès le 17e siècle comme un « art trompeur », préfigurant quelque part « l’art magique » du surréaliste André Breton.
Un souvenir de Marcel Proust
Mais la lanterne magique peut aussi être paisible et poétique. Elle a été un merveilleux moyen de locomotion imaginaire, un puissant vecteur d’éducation : assis dans un fauteuil, on pouvait voyager dans le monde entier, y compris dans l’espace, grâce aux vues peintes et mécanisées. Le cinématographe reprendra également à sa naissance (décembre 1895) ce rôle d’observateur de l’univers. Les peintres de plaques ont excellé dans les vues de voyage, rivalisant dans la miniature avec les paysagistes anglais et flamands. La plupart des contes et légendes ont ainsi été adaptés. Marcel Proust en témoigne lorsqu’il évoque dans son roman « A la recherche du temps perdu », la légende de Geneviève de Brabant, qu’une lanterne projetait dans sa chambre d’enfant. La lanterne magique a été enfin, comme encore le cinéma plus tard, une formidable messagère d’informations, permettant de faire connaître les derniers événements en date, du sacre de Napoléon à la dernière épidémie de choléra.
Cette exposition est également accompagnée d’une programmation de films originaux, peints directement sur pellicule, de conférences et de nombreuses activités pour le jeune public. Des visites guidées sont organisées samedi et dimanche à 16 h
S. Moroy
Cinémathèque française - 51, rue de Bercy - 75012 Paris (Métro Bercy) - Du lundi au samedi de 12 h à 19 h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22 h. Dimanche de 10h à 20 h - Fermeture hebdomadaire le mardi. Infos et réservation : 01 71 19 33 33 - Site : www.cinematheque.fr
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ARCHIVES SECRETES DU CINEMA FRANCAIS (1945-1975)
PUF
Cet ouvrage paru le 6 mai aux éditions PUF (Presses Universitaires de France) révèle la première étude sur les archives de la censure cinématographique en France pour la période 1945 à 1975, une période communément appelée « les trente glorieuses ».
« Vous vous débrouillez mais ce film ne sort pas, c’est un ordre ! » (Dixit le Général de Gaulle à son ministre Alain Peyrefitte en 1965 à propos du film « La religieuse » de Jacques Rivette).
1966 – Quatorze membres sur vingt-trois de la Commission de contrôle des films votent en faveur de la délivrance du visa d’exploitation du film. Yvon Bourges, alors secrétaire d’Etat à l’information, décide pourtant de son interdiction, ce qui créera un scandale et une énorme mobilisation dans les milieux culturels et politiques.
1967 – Le film repasse en commission. Il est finalement autorisé à sortir.
Voici donc la première histoire contemporaine de la censure cinématographique en France. Et il était temps de lever le voile sur cette institution de l’ombre. L’ouvrage de Laurent Garreau (philosophe et historien de formation, archiviste au service audiovisuel du Centre National de Documentation Pédagogique) résulte d’une thèse de doctorat. Le lecteur pourra y découvrir les mobiles et décisions justifiant les interdictions, coupures et classifications de films aussi célèbres que, entre autres, « Le petit monde de Don Camillo » (1952), « Belle de jour » (1967), « Le dernier tango à Paris » (1972). On pourra ainsi juger du bien-fondé des motivations des fonctionnaires en charge de la bonne garde de nos mœurs et de la cohésion de notre identité culturelle. Grâce à de nombreux exemples et témoignages, on découvrira combien la commission de contrôle des films reflète les évolutions de notre société depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la fin des trente glorieuses, cette période véritablement bénie pour la France (boom social et prospérité économique sans précédent). Les sources utilisées proviennent de documents inédits que l’auteur a pu consulter auprès du CNC dans le cadre de son travail universitaire : archives des comités d’épuration, des autorités coloniales et de la commission de contrôle. Tout au long de ces trente années, ces documents révèlent les multiples facettes de la censure et la vigilante attention portée sur les films par une administration soucieuse de surveiller la production cinématographique nationale. Une administration sourcilleuse qui avait bien compris que le cinéma était devenu un art extrêmement populaire, détenteur d’une force extraordinaire de persuasion, jusqu’alors inégalée par les autres formes d’expression. Laurent Garreau analyse de façon détaillée la fonction politique en même temps que le rôle moral de la censure, laquelle aura bien évidemment des effets sur le contenu de la production cinématographique à venir. On comprendra enfin comment, par les effets des interdictions qu’elle décide et recommande, la censure incite les producteurs à proposer un cinéma de « pur divertissement ». Egalement par quels biais des négociations entre censeurs et producteurs ont pu finalement s’établir pour façonner, progressivement, ce qui allait devenir sous la Ve République le cinéma français, européen et international que l’on connaît aujourd’hui.
Ce livre, dont le récit est « juridiquement impeccable et culturellement passionnant » comme le souligne dans la préface Jacques Rigaud (administrateur de l'INA et de l'établissement public du Musée du Louvre), nous amène jusqu’au moment où le contrôle de la censure devient archaïque, voire totalement déplacé. Autres temps, autres mœurs. Sa lecture constituera un excellent complément au livre d’Edouard Sablier (La télé du général) paru en 2000 et à celui, dans un tout autre genre, d’Ignacio Ramonet (Propagandes silencieuses) paru fin 2002. « Qui ne sait que les loups doucereux de tous les loups sont les plus dangereux » déclarait Charles Perrault. Serge MOROY
Archives secrètes du cinéma français 1945-1975 - Laurent Garreau – 352 pages - Editeur : PUF / Collection : Perspectives Critiques – Parution : mai 2009 – ISBN : 2130574866 – Prix public relevé : 19,95 € (FNAC).
Disponible à la bibliothèque de la Roseraie
Lors du Marché de Noël de l'Atelier Créatif au Mille Club, on a pu voir l'affiche sur le stand d'une exposante et aussi comédienne de La Compagnie de la Dandinière.
Le coupable est dans la salle
Dimanche 6 décembre à 15h30, sur l’initiative du Comité des Fêtes de Charny, 150 spectateurs sont venus assister à la salle polyvalente à la représentation d’une pièce d’Yvon Taburet, un auteur contemporain qui écrit des pièces de divertissement depuis une quinzaine d’année. « Le coupable est dans la salle » est une comédie réjouissante en deux actes qui démarre comme un vaudeville classique (sempiternelle trilogie de l’épouse, du mari et de l’amant) mais dérive très vite vers une intrigue policière. Car, cette fois, à la grande surprise du public, l’amant est retrouvé mort dans le placard où il s’était caché à l’arrivée du mari. Y a-t-il un médecin dans la salle ? Oui ! Quelqu’un se précipite sur scène. Il constate que ce n’est pas un accident mais un meurtre. Panique sur le plateau. Faut-il faire évacuer la salle ? La metteuse en scène s’y oppose formellement : après tout, c’est une bonne pub pour la popularité de sa pièce. La police arrive et mène aussitôt l’enquête. Des comédiens à la metteuse en scène, en passant par la maquilleuse et le vigile, tout le monde sera considéré comme suspect par l’inspecteur et son inséparable adjoint gaffeur, l’agent Barbier. Une seule certitude au sein de cette joyeuse effervescence : le coupable est bel et bien dans la salle.
Une pièce dans la pièce avec un indicible parfum d’Hercule Poirot et de Cluedo, agrémentée d’un brin d’interactivité avec le public qui lui confère toute son originalité et sa saveur. Le public s’est d’ailleurs visiblement délecté et n’a pas ménagé ses applaudissements. Dix personnages auront occupé la scène pendant quatre-vingt-dix minutes sous la houlette de la metteuse en scène Nathalie Lovighi. Une prestation sans faute qui atteste de la complicité réelle et de l’entente parfaite entre les membres de cette petite troupe amateur, dont certains d’entre eux ont déjà un talent confirmé. Tous ces comédiens font partie de la Compagnie de la Dandinière, association loi 1901 créée il y a maintenant neuf ans du nom de la célèbre pièce de Molière (George Dandin). Précisons également que cette compagnie propose des cours de théâtre sous forme d’ateliers pour tous les âges et qu’il en existe un à Messy (ouvert le mercredi à 21h pour les adultes). Après cette représentation et le succès de cette même pièce enregistré le 13 novembre à Moussy-le-Vieux, la petite troupe se reproduira à Thieux le samedi 20 février 2010. Nul doute que le coupable sera à nouveau dans la salle. Pour faire frissonner le public de plaisir.
S M
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Exposition
Bardot, la belle insouciante
B.B star mondiale avec son déhanchement sensuel, sa frimousse ingénue, sa choucroute blonde et ses robes roses à petits carreaux Vichy… Inoubliable femme-enfant. A l’occasion du 75e anniversaire de notre icône nationale, la ville de Boulogne-Billancourt (connue aussi, outre ses usines Renault, pour ses studios de cinéma créés en 1942) accueille depuis le 29 septembre une exposition sur 1000 m² qui lui est entièrement consacrée. Grâce à des photos, archives, affiches, extraits de films, le mythe Bardot apparaît pour une fois au grand jour et dans toute sa splendeur avec, bien sûr, ses innombrables satellites : de Vadim à Saint-Tropez, en passant par Gainsbourg et Harley Davidson. Et bon sang, qu’est-ce qu’elle dansait bien !
1 m 68, pointure 37, tour de poitrine 91, tour de taille 51, tour de hanches 89… A la fois mythe vivant et véritable sex-symbol, couronnée plus belle femme du monde, Brigitte Bardot incarne aussi la libération de la femme. Loin de masquer les contradictions et les rebellions de celle qui déchaîna les passions (et polémiques) les plus vives, l’exposition s’attache à rendre compte et tente de faire revivre l’intensité et la beauté du phénomène Bardot.
En 1949, Brigitte Bardot a à peine 15 ans. Elle rêve d’être danseuse et accepte de poser en couverture du magazine Elle. Toutefois, afin de préserver son nom, elle utilise ses initiales. Désormais sa voie est tracée, son destin scellé. La suite tout le monde la connaît avec le choc provoqué en 1956 par le film de Vadim « Et Dieu créa la femme ».
De nos jours, les années 50-60 n’en finissent pas d’être tendance tandis que B.B inspire toujours la mode, la déco, l’art de vivre… Femme libre et libérée, d’une beauté incendiaire symbolisant à elle seule toute l’insouciance des Sixties, scandaleuse, amoureuse et tumultueuse, Bardot se livre dans tous ses états, dans tout son éclat, ponctuant dans cette galerie boulonnaise des étapes clefs qui ont jalonné ses 20 ans de sa carrière.
De ses succès cinématographiques (48 films) à ses combats contre le commerce de la fourrure des bébés phoques (création de la fondation Brigitte Bardot en 1986 qui sera reconnue d’utilité publique six ans après), de sa rencontre puis son mariage avec Roger Vadim aux innombrables couvertures de magazines qui lui furent dédiées (Vogue, Elle, Cosmopolitan, Paris Match, Playboy, etc.), de l’éducation bourgeoise et disciplinée qu’elle reçut à ses chansons pop et acidulées (plus de 80 dont la plupart écrites par Gainsbourg), c’est tout l’univers de B.B qui nous est subitement dévoilé ici.
Des photos de la France austère de René Coty (dernier président de la IVe République, de 1954 à 1959), des sérigraphies d’Andy Warhol, des objets personnels de la star, des décors de clips ou des ambiances de la Côte d’Azur reconstitués, des pochettes de disques, des partitions, des affiches de produits publicitaires auxquels elle prêta son image, des extraits de ses meilleurs moments télévisés (le « Bardot Show ») et de quelques-unes de ses chansons, des témoignages inédits, des tirages de Richard Avedon, des œuvres d’Aman et d’Antonio Saura ; autant d’objets donnant à cette expo un caractère ludique et foisonnant, certes un peu fétichiste, mais ce genre d’évènement nostalgique ne le recèle-t-il pas toujours un peu ?
Au final cette expo qui s’est ouverte le lendemain de son 75e anniversaire retrace le bilan de toute sa vie. « C’est sur les épreuves qu’on bâtit la réussite si on n’en meurt pas » écrivait-elle dans la préface de son livre « Initiales B.B. » paru fin 1996. Ce que ne démentira pas Gainsbourg quand il évoquait son égérie : « caustique, nostalgique, malicieuse, acidulée, poivrée »…. Shebam ! Pow ! Blop ! Wizzz ! Bon anniversaire Brigitte.
A noter : pendant toute la durée de l’exposition, le cinéma de l’Espace Landowski nous fait redécouvrir les plus grands films de B.B. (www.cinemaboulogne.com). Et pour les « bardotphiles » les plus endurcis, la boutique, à la sortie de l’expo, vend les espadrilles en Vichy rouge ou rose de la star, des meubles à son effigie et une sélection de livres, CD, DVD.
Serge MOROY
Exposition Brigitte Bardot, les années insouciance - Jusqu’au 31 janvier 2010 au musée des années 30 – Espace Landowski – 28 av. André Morizet, Boulogne-Billancourt (92) – Métro : Marcel Sembat ou Boulogne Jean-Jaurès - Tous les jours (sauf lundi) : de 11h à 18h – Entrée : 11 et 8 € - www.expobrigittebardot.com
A lire (le livre de l’exposition) :
« Bardot la légende » d’Henry-Jean Servat, préface de Brigitte Bardot – Edition Hors-Collection - 176 pages - 35 €.
A relire (disponible à la bibliothèque de Villevaudé) :
- « Initiales B.B. » Mémoires de Brigitte Bardot – Edition Grasset – Septembre 1996 – 558 pages
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Aujourd’hui près d’un milliard de personnes souffrent de la faim.
Afin de lutter contre ce fléau, le réseau international d' Action contre la Faim lance un appel à Al Gore pour qu’il réitère son exploit de « Une vérité qui dérange » et qu’il réalise un film sur une autre vérité qui dérange : la faim dans le monde.
Ce film s’appellerait No Hunger.
Afin de motiver Al Gore, Action contre la Faim a lancé une pétition sur internet et a invité les personnalités du monde du cinéma à soutenir cette initiative.
Cliquez sur ce lien: Demande-a-algore.org
Pour mieux vous informer, nous remontons la note ci-dessous publiée le 10 octobre 2007 sur ce même blog
AL GORE et le GIEC : prix Nobel de la Paix 2007
Le prix Nobel de la paix 2007 a été attribué à l'ancien vice-président américain Al Gore et au GIEC, le panel de l'ONU sur le climat, pour leurs efforts visant à accroître les connaissances sur le changement climatique
L'ESPRIT HUMAIN FACE A LA CRISE ECOLOGIQUE
AL GORE
Traduction de Jean Marc Mendel et Claude Badens
EDITIONS ALPHEE - JEAN PAUL BERTRAND
" L'humanité est aujourd'hui menacée par une crise écologique et énergétique sans précédent qui amplifie et accélère toutes les tensions entre les hommes sur la planète. Nous n'avons pas d'autre alternative que d'engager une profonde mutation économique, sociale et culturelle de nos sociétés, qui s'appuie sur une mobilisation collective.
C'est l'heure de la vérité et de l'action. L'humanité tout entière est menacée.
Les populations les plus démunies sont les premières frappées par les innombrables sécheresses, inondations ou cyclones, dont les terribles images sont entrées dans la banalité de notre quotidien télévisuel ", affirme Nicolas Hulot , président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme qui poursuit : " Le progrès s'est transformé en risque pour l'humanité, mais le risque peut à son tour devenir une chance.
Dans sa réflexion, Al Gore nous montre comment nous avons progressivement rompu nos liens avec notre Terre. Il propose un véritable Plan Marshall écologique et nous convainc que nous avons toutes les cartes en main : Les mesures nécessaires, si contraignantes qu'elles puissent apparaître aujourd'hui, génèreront demain une fantastique créativité industrielle, stimuleront la recherche scientifique, découvriront de nouveaux gisements d'emploi.
La prise de conscience progresse. Les signes d'encouragement se multiplient. Al Gore ne mâche pas ses mots : l'avenir de l'humanité est entre nos mains. "
Son film " Une vérité qui dérange " a obtenu en 2007 l'oscar du meilleur documentaire.
Jacques Tati, deux temps, trois mouvements, exposition organisée par la Cinémathèque française, sous la houlette de Macha Makeïeff et Stéphane Goudet, se déroule en ce moment, du 8 avril jusqu’au 2 août 2009. Une occasion inespérée de s’immiscer dans l’univers privé et professionnel du génial réalisateur. « Je veux que le film commence quand vous quittez la sortie » déclarait Tati à propos de la sortie de son film Playtime en 1967. Alors, si vous êtes tatiphile, vous n’avez aucune excuse pour rater l’entrée !
On a tellement écrit sur Tati (1907-1982) et son œuvre - courte mais exceptionnelle - qu’on a l’impression de bien le connaître. Un peu comme Chaplin en quelque sorte. Cependant il faut bien souvent s’immiscer dans leur univers pour bénéficier d’une cure de rafraîchissement bienfaisante. Tati, c’est en effet un monde joyeux et coloré (même si ses deux premiers longs métrages sont en noir et blanc). Un parfum tenace d’insouciance, mâtiné de gaieté puérile, conforte sa modernité intemporelle en même temps que sa patte inégalée. Mais n’allez pas croire que tout n’était que facilité chez Tati. Bien au contraire, l’homme était un perfectionniste invétéré (ce qui lui valut le surnom de « tatillon » sur le tournage de Playtime) et un véritable bourreau de travail. Le 3 octobre 2009 Tati aurait eu 102 ans et c’est une excellente initiative que de lui rendre hommage à la Cinémathèque française et d’ensoleiller, grâce à sa poésie, un début de printemps jusqu’alors plutôt morose. En cette belle journée du 17 avril, on ne fait pas la queue pour visiter l’expo. Le ticket d’entrée (10 €) vous donne aussi le droit de voir l’expo Méliès (au 7e étage) ainsi que le musée de la Cinémathèque française (au 2e). Au 5e étage, lieu de l’expo Tati, se dressent sur un manège rotatif le vélo du facteur de Jour de fête et un cheval bleu cobalt statufié. Face à lui la superbe affiche du même film signée Jean Jacquelin (lithographie 161 x 242 cm). Dans ce décor épuré unissant l’architecture d’après-guerre au design avant-gardiste (certains diront « kitsch ») des seventies le ton est donné, confirmé par une signalétique printanière où le vert et le jaune prédominent. C’est donc avec plaisir que l’on répond à l’invitation de cheminer dans ce parcours ludique et bucolique s’étendant sur une surface de 650 m², illustré de courtes projections thématiques et de scènes de films coupées. Penchons-nous sur l’arbre généalogique des Tatischeff, les lettres, dessins et carnets griffonnés du maître, témoins immuables de toute une vie dédiée à une passion et au travail pour concrétiser cette même passion : « Le rire que je préconise, c’est celui qui naît de l’observation des choses de la vie ». Plus qu’un aveu, une thérapie par le rire proposée à ses semblables.
Tativille
Admirons les dessins qui sont autant de chefs-d’œuvre de Cabu, Sempé, Etaix, Steinberg, les photos de Cartier-Bresson et de Willy Ronis, la sculpture monumentale de tôle froissée de César (ami de Tati qui fit une brève apparition dans Les vacances de M. Hulot), les costumes, les affiches, les maquettes (dont celle de la villa Arpel de « Mon oncle »). Rêvons à un petit village bousculé par les préparatifs d’une fête foraine. Rions aux maladresses d’un Hulot dégingandé devant les facéties d’un objet affligeant de banalité. Découvrons la villa ultra moderne des Arpel (imaginée par Tati et le peintre Jacques Lagrange). Regarder, écouter, pour mieux « sentir » ce monde qui nous entoure et qui façonne ce que nous sommes. Il n’était pas permis de toucher les objets exposés. Pas plus que de les photographier. Dommage, dans ce contexte on eût aimé tâter du Tati : le verre intransigeant, l’acier froid mais poli, le formica implacable… Victimes consentantes d’un consumérisme glouton, héritiers du progrès bâillonnés par le confort, vacanciers empêtrés dans l’absurdité des conventions, conducteurs avides de ce « béton bétonnant » que fustigeait Armand Lanoux ; le monde de Tati symbolise un urbanisme déshumanisé et ordonné où erre infatigablement un Hulot imperturbable et perturbant. Même le silence chez Tati est un bruit à l’instar de ces « bibelots d’inanité sonore » si chers à Sartre. Des correspondances s’établissent entre les éléments qu’ils soient visuels ou sonores, les dimensions et les volumes prennent une forme irréelle, subitement mus par un désir irrépressible d’évasion, pour devenir volutes dans la fragile pipe en terre de Hulot. Tout ici n’est qu’ordre et futilité.
Mister Hulot
L’œuvre de Tati est décidément immortelle. Elle s’échappe encore. Elle interpelle toujours. Guidés puis délicieusement désorientés, on se sent finalement plutôt bien dans cette expo qui nous révèle les facettes infinies de la modernité (Trafic, Playtime) en passant par l’art forain des débuts (Jour de fête) et le monde du music-hall où le burlesque a débuté (Parade). Buster Keaton déclarait en 1959 : « Tati a commencé là où nous avons terminé ». L’œuvre de Tati évolue à contretemps, invariablement comique, profondément poétique. Avec leur aspect faussement désuet, ses films exhalent un art subtil et inachevé, en constant équilibre sur l’équivoque et l’improbable. En un sens la quête incessante de Monsieur Hulot, vagabond universel et pourtant anonyme des temps modernes, pourrait ressembler à celle du Don Quichotte de Cervantès… le blason et la folie laissés à la consigne SNCF. C’est un point de vue sur l’inaccessible car Hulot, personnage énigmatique, sommeille (veille) en nous : « Hulot, c’est un peu moi, mais c’est aussi un peu de vous tous. Chacun a sa demi-heure de hulotisme par jour ». François Gorin concluait par ces mots son édito pour le Hors-série Télérama sur Tati paru en mai 2002 : « Ami du paradoxe et meneur de parade, Jacques Tati, amuseur un peu maudit, un peu dandy, n’envisageait de paradis que perdus – perdus, mais… Sur ces points de suspension marche l’impossible M. Hulot ». Tout est dit.
Serge MOROY
Nota : Un catalogue de 310 pages retraçant les grandes lignes de cette expo est proposé au prix de 45 €. Il comprend les témoignages et contributions de Michel Gondry, Wes Anderson, David Lynch, Elia Suleiman, Otar Iosseliani, Olivier Assayas, Jean-Jacques Annaud, Jean-Claude Carrière, Pierre Etaix, Cédric Klapisch, Blanca Li, Sempé, Jean Nouvel, Dominique Perrault, Jean-Philippe Toussaint, Philippe Delerm.
Jacques Tati, deux temps, trois mouvements - Exposition organisée par la Cinémathèque française en collaboration avec Les Films de Mon Oncle, avec le concours du Ministère de la culture et de la communication et du CNC. Du 8 avril au 2 août 2009 - Cinémathèque française – 51, rue de Bercy 75012 Paris (01 71 19 33 33) - www.taticinematheque.fr
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Ils ont filmé la guerre en couleur
Les trésors des archives,
L'histoire de leur découverte, le choc de la couleur
Editions Bayard
Après le succès rencontré par la série des émissions TV, un livre de « mémoire » se devait de voir le jour. C’est chose faite grâce à David Dufresne, chroniqueur et journaliste à ‘’Libération’’, qui s’est associé à René-Jean Bouyer, le réalisateur de la série « Ils ont filmé la guerre en couleur », pour éditer cet ouvrage consacré à la période 1939-1945, c’est-à-dire des préludes de la guerre en France jusqu’à sa libération par les Alliés.
Le livre offre une sélection des photogrammes les plus significatifs tirés des films argentiques 8 mm et 16 mm retrouvés parmi les descendants des protagonistes du conflit et les archives secrètes des pays belligérants. Le texte, même court, est important pour apporter un éclairage, un commentaire ou un complément d’information bienvenu (notamment sur les procédés de traitement du film couleurs selon les fabricants Agfa [pour l’Allemagne] ou Kodak [pour les Etats-Unis]).
Au cours d’un entretien sur le Web, le réalisateur R-J Bouyer déclarait : ‘’On filme plus volontiers sa victoire que sa défaite. C’est une constatation qui se vérifie chez les Allemands, qui ont tourné beaucoup d’images de l’invasion et de l’occupation de la France mais très peu de leur propre déroute’’.
On appréciera au passage les efforts des chercheurs et leurs difficiles mais néanmoins indispensables travaux pour l’identification puis la conservation de ces petits bouts de films amateurs réalisés sans autre prétention que celle de témoigner.
Et David Dufresne de préciser : ‘’Aujourd’hui, ces images nous étonnent encore. Elles ébranlent nos certitudes et brouillent nos repères. Tirées de l’oubli, elles bouleversent tout, nos chronologies, nos chromos, nos idées toutes faites : hier la vie était en noir et blanc, celle d’aujourd’hui s’exhibe en couleur’’.
C’est donc un « livre d’images » vraies qu’il faut posséder et ranger à côté de ses vieux livres d’histoire poussiéreux. Quand le cinéma d’amateur obtient enfin sa reconnaissance « d’utilité publique »… ( Serge Moroy)
Dino Risi a réalisé quelques chefs d'oeuvre de la fameuse "Comédie à l'Italienne" : Les Monstres, Le Fanfaron, Une vie difficile, Rapt à l'italienne n'ont pas dérogé à la recette cinématographique du doux-amer. Rieur "pessimiste", Dino Risi livre des histoires drôlement cruelles, et cruellement drôles : on rit sans pitié pour les "monstres" de cette Italie-là, de l'après-guerre au "miracle économique italien". Concrètement, on passe du vélo à la Vespa, de la Vespa à la voiture de sport : la Lancia de Vittorio Gassman, et son klaxon, sont les personnages principaux du Fanfaron (1962).Les riches industriels véreux sont bien souvent des nostalgiques du fascisme encore proche, et le rire risien n'épargne ni les vieux, ni les faibles, ni les estropiés. Sordide? Tant mieux !
Cette galerie de monstres malgré tout sympathiques se retrouve dans les longs métrages ou dans d'exquis films à sketches (Une poule, un train et quelques monstres de 1969, Les nouveaux monstres de 1977). Une occasion en or de revoir le quatuor d'acteurs fétiches qui jouent ces personnages "affreux, sales et méchants" : Alberto Sordi (disparu en 2003), Ugo Tognazzi, Marcello Mastroianni, et, bien sûr, Vittorio Gassman, génial acteur de théâtre descendu pour Risi "de Shakespeare à Totò". Ce pan considérable de l'histoire du cinéma italien a été présenté à la Cinémathèque de Chaillot, sur des copies parfois abîmées et pas toujours en v.o.; c'est vraiment un moindre mal pour Fantôme d'Amour (1981), où Romy Schneider et Marcello Mastroianni se doublent eux-mêmes. Pour notre plus grand plaisir, c'est rien de le dire. (Agathe Moroval, rétrospective cinémathèque de Chaillot)
L'Italie a perdu un de ses monstres sacrés...
Pour visionner la scène finale du film culte Le fanfaron (YouTube), cliquez sur ce lien
Publié dans 02 Une vie, une oeuvre, une date, 23 Cinéma, théâtre | Lien permanent | Commentaires (1)
Mamy Scopitone
Le 27 décembre 2007 à 21h45 était diffusé sur France 5 ‘’Mamy Scopitone, l’âge d’or du clip’’, un excellent documentaire sur Daidy Davis-Boyer réalisé en décembre 2005 par son petit-fils, Pascal Forneri (fils de Dick Rivers). 55 minutes de bonheur en compagnie d’une vieille dame (aujourd’hui âgée de 90 ans) animée d’une sacrée pêche.
Cette musique de variétés Sixties qu’elle a contribué à rendre éternelle lui aurait-t-elle transmis son éternelle jeunesse ? C’est à croire. Epouse de Roby Davis (saxophoniste de jazz), impresario de Mistinguett, Andrée Davis-Boyer (prénommée ‘’Daidy’’) se forge après guerre une réputation dans le milieu du music-hall en organisant les récitals d’Edith Piaf, Charles Trenet, Django Reinhardt, Dizzy Gillepsie, Yves Montand, Tino Rossi, Bécaud, Mouloudji, Aznavour et tant d’autres. En 1961, elle est chargée des émissions de variétés à Télé-Monte-Carlo et a l’idée de les filmer en couleurs alors que l’unique chaîne de l’ORTF diffuse uniquement en noir et blanc. Pendant ce temps, un étrange juke-box fait son apparition avec des petits films couleur restituant sur une bande magnétique couchée la musique du disque 45 tours alors en pleine vogue.
Le Scopitone était né.
Daidy décide de se lancer dans la production de ces petits clips. Elle en réalisera elle-même une centaine avant d’en produire près de 500 entre 1965 et 1974, ce qui lui vaudra de contrôler la plupart des Scopitones français… et le surnom de ‘’Mamy Scopitone’’.
Alexandre Tarta réalise les 118 premiers titres du catalogue Cameca dans les studios Eclair d’Epinay-sur-Seine. Entre-temps, la Nouvelle vague est apparue.
Claude Lelouch, jeune cinéaste de 24 ans, en fait partie. Il va réaliser 130 titres entre 1961 et 1965. A l’inverse du style statique de Tarta qui tourne principalement en studio, Lelouch joue des extérieurs et fait virevolter sa caméra. Grâce à ce rodage, il pourra mener à bien son film ‘’Un homme et une femme’’ (palme d’or à Cannes en 1966). ‘’On était dans l’action, je n’ai jamais signé aucun contrat, on me donnait l’argent en liquide’’ avouera-t-il. Il lui arrive de tourner trois titres dans la journée, pratiquement au même endroit. Ainsi, en 1963, il réalise en Camargue ‘’Pour moi la vie va commencer’’ interprété par Johnny Hallyday qui tourne dans cette région le long métrage de Noël Howard (‘’D’où viens-tu, Johnny ?’’), enchaîne avec ‘’Twist et chante’’ de Sylvie Vartan (amoureuse de Johnny, elle ne veut pas le quitter et accepte de tourner uniquement pendant son temps libre, c’est-à-dire quand Johnny tourne) et termine, en fin d’après-midi dans le port de Marseille, avec ‘’Saurais-je ?’’ de Françoise Hardy. Pour autant, les artistes ne sont pas tout à fait convaincus de l’intérêt pour leur carrière de ces petits clips tournés rapidement (en moyenne deux heures), d’une durée maximale de trois minutes ; leur réalisation nécessitant beaucoup d’improvisation, de disponibilité et un petit budget : 7000 Francs par titre toutes charges comprises (soit 1067 € actuels). ‘’La contrainte sollicitait l’imagination’’ reconnaît Lelouch et, se remémorant le tournage du Scopitone ‘’Tous les garçons et les filles’’ (1962) avec Françoise Hardy, il a subitement honte : ‘’on l’avait mise dans une grande balançoire et tout le principe était de faire se soulever les jupes des deux figurantes qui étaient derrière elle’’. Françoise Hardy n’a pas vraiment apprécié.
La touche d’érotisme est donc présente et elle est même recommandée par la production pour inciter les consommateurs dans les cafés (là où trône exclusivement l’appareil Scopitone) à glisser la pièce de 1 Franc dans la fente : on n’écoutait pas seulement une chanson, on regardait aussi une jolie fille. Après Claude Lelouch, c’est Pierre Lescure (Canal+), Dick Rivers, Enrico Macias, Carlos, Dani, Nicoletta, Gérard Rinaldi (ex-Charlot), Roger Pierre, Alain Brunet (réalisateur du tout dernier Scopitone fin 1978, ‘’Bubble-gum’’ avec Laurent Voulzy) qui interviennent pour témoigner leur reconnaissance à la vieille dame et ressusciter à coups d’anecdotes et d’extraits de Scopitones cette époque bénie. Une époque où l’on savait s’amuser. Les tournages dans la villa de Daidy, à Antibes, permettaient aussi de partager ensemble les bons moments de la vie. Une époque où tout n’était qu’insouciance, débrouillardise et où tout restait à inventer. Mais le temps des copains est fini.
La machine Scopitone s’arrête début 1979. Elle aura couvert l’histoire de la musique populaire française pendant 18 années et permis la création d’un véritable patrimoine artistique, original et finalement précieux. Grâce à lui subsiste encore la nostalgie de ces chansons qui ont accompagné les plus beaux moments de notre vie. Qui a dit que c’était kitsch ? ( Serge Moroy )
NB : les Scopitones étaient réalisés en 16 mm et disposaient d’une piste magnétique pour la lecture du son. Paradoxalement, ce sont ceux des années 70 qui sont les plus difficiles à trouver. Ceci du fait que les tirages ont ralenti car la mode a passé et la couleur est apparue à la télévision en 1971.
Publié dans 18 Chroniques de Serge, 23 Cinéma, théâtre | Lien permanent | Commentaires (6)
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