Découvrir la richesse du cinéma italien grâce à une présentation chronologique de ses grands réalisateurs et des films qui l’ont le mieux célébré. Tel était, samedi 5 mars, l’objectif de la médiathèque de l’Orangerie de Claye-Souilly, organisatrice de l’évènement annoncé dans la note du 26 février
La conférence a réuni une quarantaine de personnes à la salle Planète-Oxygène. Elle était animée par Christophe Champclaux qui, depuis 2008, intervient sur l'histoire du cinéma auprès des médiathèques municipales et bibliothèques départementales dans le cadre des activités pédagogiques de l’ADAV (Atelier de diffusion audiovisuelle).
« La première partie est consacrée à la période 1945 à 1978, car le cinéma italien est si riche qu’il nécessitera une deuxième séance » a prévenu Stéphanie Dubois, membre de la médiathèque. « Les premiers longs-métrages transalpins, « Quo Vadis ? » (1912), « Cabiria » (1914), étaient des péplums, genre inventé par les Italiens. Ils ont fasciné les plus grands cinéastes américains car ces films utilisaient pour la première fois dans l’histoire du 7e art, l’architecture, le décor en relief… au lieu des toiles de fond plates et fixes » a rappelé le conférencier avant d’évoquer le film de Roberto Rossellini « Rome ville ouverte ».
Réalisé en 1945, avec peu de moyens, ce film est considéré comme le premier chef-d’oeuvre néoréaliste de l’histoire du cinéma italien qui voit grâce à lui sa résurrection sur la scène internationale.
Quand Hollywood lorgnait sur Cinecittà
« Ossessione » (1943), premier film de Visconti, est apparenté au néoréalisme, mais le cinéaste s’en éloignera ensuite. Fellini quant à lui s’oriente vers un genre qui lui est propre.
« La Strada » et « La Dolce Vita » comptent parmi ses chefs-d’œuvre. Comédie de mœurs en même temps que satire sociale, la comédie italienne apparaît dans le sillage de ce néoréalisme sombre, comme une réaction salvatrice à la morosité ambiante.
Plusieurs acteurs deviennent indissociables du genre : Toto, Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Alberto Sordi...
« Mais la comédie n’est pas le seul domaine dans lequel les Italiens ont accédé puisque, de 1945 jusqu’au milieu des années 70, le cinéma italien a vraiment été le meilleur du monde. Si le cinéma américain a été sublime dans les années 40-50, il a connu une très grosse baisse artistique dans les années 60 alors que le cinéma italien était en pleine forme, connaissant quatre décennies absolument magiques » a déclaré Christophe Champclaux.
Les années 50 voient le grand retour du péplum (« Les travaux d’Hercule ») qui fera les beaux jours du box-office américain, avant de céder la place au « giallo » (mélange de policier et d’horreur fantastico-érotique) avec Mario Bava comme chef de file (« Le masque du démon »).
« Le western-spaghetti » devient également emblématique de la création italienne, genre dans lequel Sergio Leone passera maître en revisitant les codes du western américain.
Prochain rendez-vous samedi 26 mars 18 h 30 à Planète-Oxygène pour la seconde partie consacrée à la période 1979 à nos jours. S.Moroy
Cinéma italien : clap de fin
J'ai assisté au 2e et dernier volet de la conférence sur l’histoire du cinéma italien organisée par la médiathèque de l’Orangerie qui a eu lieu samedi 26 mars à 18 h 30 à la salle Planète-Oxygène, à Claye-Souilly. Devant 24 personnes et pendant deux heures, Christophe Champclaux a de nouveau fait partager sa passion du cinéma italien à son auditoire, s’attachant cette fois à retracer, au travers d’une sélection de films majeurs, les œuvres de Luchino Visconti (Le Guépard), Sergio Leone (Il était une fois dans l’Ouest), Dario Argento (Les frissons de l’angoisse) et enfin Nanni Moretti (Le caïman). Il a bien sûr évoqué l’impact de la télévision, omniprésente dans les foyers italiens au début des années 80, qui entraîna la fermeture des salles de cinéma suite aux manœuvres de Silvio Berlusconi, grand initiateur à sa façon de la « téléréalité ». Le conférencier a conclu par ces mots : « Les cinéastes italiens ont été les seuls à pouvoir rivaliser avec les Américains pour définir un quotidien avec autant d’humour, de lucidité et de précision ».
Rédigé par : Serge | 27 mars 2011 à 22:03