Le prix Goncourt 2007, plus prestigieuse récompense littéraire en
France, a été décerné aujourd'hui au Français
Gilles Leroy pour "Alabama Song" publié au Mercure de France.
Romancier
français de 48 ans, au parcours littéraire très marqué, Gilles Leroy a
exercé divers métiers avant de devenir journaliste de presse écrite et
audiovisuelle. Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, "Belle du Sud", rencontre le
lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui
s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier
roman lui donne raison.
Le couple devient la coqueluche du Tout-New
York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés
dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les
ailes...
Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda, au plus près
de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare
le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter
corps et âme pour exister...
Mêlant avec brio éléments biographiques et
imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand "roman américain"
.( l'éditeur)
...
Le prix "Renaudot" 2007 a été attribué à Daniel Pennac
pour "Chagrin d'Ecole" paru chez Gallimard"Elève gai, mais triste élève", comme le notait alors l'un de ses
professeurs, dans lequel plusieurs jurés Renaudot se sont pourtant
retrouvés.
Daniel Pennac n'est pas le premier lauréat à sauter
l'étape des sélections:
En 2004, le Renaudot avait déjà été attribué à
"Suite française", roman posthume d'Irène Némirovsky qui n'avait pas
été sélectionné.
"
Il était un cancre, un vrai, celui qui ne comprend vraiment pas et qui
subit des heures de sidération devant sa copie blanche. Il est pourtant
devenu professeur, et écrivain. Sur le ton de la conversation, il
raconte tout ça, en tire quelques enseignements et surtout, surtout,
dédramatise.
Il est vraiment sympa l'univers de Pennac pour ça : que ça fait du
bien de ne pas toujours tout prendre au dramatique, ce qui n'a jamais
empêché le sérieux. "Il faut savoir jouer avec le savoir. Le jeu est la
respiration de l'effort, l'autre battement du coeur, il ne nuit pas au
sérieux de l'apprentissage, il en est le contrepoint".
C'est exactement ça, ce sont trois cent quatre pages qui disent du calme, la panique suffoque et n'apporte rien, ça va aller.
" -Sami, quel est le premier verbe conjugué de la phrase ?
- Vraiment, m'sieur, c'est vraiment.
- Qu'est-ce qui te fait dire que vraiment est un verbe ?
- Ca se termine en ent !
- Et à l'infinitif, ça donne quoi ?
- ... ?
- Allez, vas-y ! Qu'est-ce que ça donne ? Un verbe du premier groupe ? Le verbe vraimer ? Je vraime; tu vraimes, il vraime ?
...
La réponse absurde se distingue de la fausse en ce qu'elle ne
procède d'aucune tentative de raisonnement. Souvent automatique, elle
se limite à un acte réflexe. L'élève ne fait pas une erreur, il répond
n'importe quoi à partir d'un indice quelconque (ici, la terminaison
ent). Ce n'est pas à la question posée qu'il répond, mais au fait qu'on
la lui pose. On attende de lui une réponse ? Il la donne. Juste,
fausse, absurde, peu importe. "
Mais oui, il a tout compris, Pennac, il sait de quoi il parle, et
il n'oublie jamais de laisser de temps en temps la parole à son pire
détracteur, lui-même, qui lui dit d'arrêter cinq minutes de se la jouer
homme parfait, ou vieux con, c'est selon.
Alors non seulement on dévore son Chagrin d'école, mais on aurait
vraiment très envie d'en parler de vive voix avec lui, de continuer
cette discussion qui contient tous les fondamentaux de notre société....
( Commentaire de Cuné, Cabour) ...
Et le "Renaudot" essai à
Olivier Germain-Thomas pour "Le Bénarès-Kyôto" aux éditions du Rocher. Aventure unique : une traversée de l'Asie par voie terrestre et
maritime. De l'imprévu, des rencontres, des trains fantaisistes, des
jeteurs de sorts... et de l'érudition, mais avec cette éjouissance
chère à Montaigne, un des compagnons du voyageur qui pratique la
philosophie par la marche et l'ironie d'un regard perçant. Voici l'Inde
avec cette union si troublante de l'éros et du divin. La Thaïlande et
une femme prête à sauter d'une falaise au-dessus du Mékong. Le Tonkin
avec un combattant de Diên Biên Phu qui aimait la France. Le
dévoilement d'une Chine méconnue, le Tao et le Bouddha, une audience
pleine d'humour avec l'empereur. Le Japon, une marche rituelle dans les
montagnes habitées par les Esprits, les miroirs secrets dans les
sanctuaires... On en ressort avec l'intelligence nourrie par d'autres
manières de concevoir la vie
. ( l'éditeur)
...
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