Dimanche 21 septembre 2008, 15e JOURNEE MONDIALE ALZHEIMER
Ecoutez Bernard Poirette ( RTL.fr) et Nicolas Baulieu, auteur du documentaire
"Ainsi va la vie", Annie Girardot se raconte au quotidien
La maladie de l'actrice a été révélée en 2006. Plus de 800.000 personnes sont touchées en France.
ANNIE GIRARDOT
LA MEMOIRE DE MA MERE
EDITION MICHEL LAFON
- Maman, tu n'es vraiment pas
gentille avec moi ! Un frisson m'a parcourue.
Elle faisait des mots croisés sur la table de la cuisine et c'est à moi, sa fille, qu'elle s'adressait ainsi.
Dehors resplendissait le ciel toujours bleu de Sardaigne...
- Comment m'as-tu appelée ?
- Maman, pourquoi ?
- Mais maman... C'est toi ma maman !
Depuis cette scène, avec amour, Giulia Salvatori accompagne sa mère sur les sables mouvants et arides du désert d'Alzheimer, où affleurent pour elle les souvenirs intimes du passé d'Annie Girardot.
C'est la peur au ventre que je me suis décidée à regarder l'émission.
Oui la peur, sachant que cette terrible maladie s'infiltre à l'insu de nous tous, qu'on ne la voit pas arriver, et que lorsqu'elle est là, nous n'avons pas d'armes pour la combattre.
Ce film est bouleversant de sobriété, de vérité, de dignité, on sourit, on rit, on pleure aussi.
Merci monsieur Baulieu.
A travers nos déchirures personnelles, nous pensons à vous madame Girardot.
Rédigé par : Lucie | 22 septembre 2008 à 09:32
Ce documentaire est franchement bouleversant, mais il fallait du courage pour le tourner, et encore plus pour prendre la décision de le montrer. Bravo !
Ainsi, ai-je été frappé par le drame quotidien enduré par Annie que l'on voit constamment aidée et sollicitée par ses proches pour recouvrer quelques brides de sa mémoire craquelée. Certes, Annie Girardot n'est pas n'importe qui. Une véritable icône cinématographique à elle seule avec cinquante ans de carrière et 217 films à son actif. Et quels films ! Elle a donné la réplique aux plus grands : Blier, Gabin, Delon, Noiret, De Funès, Ventura, etc. ; tourné avec les cinéastes les plus talentueux de son époque : Giovani, Decoin, Lelouch, Jessua, Molinaro, Cayatte, Audiard, etc. Mais, franchement, que reste-t-il de quelqu'un dès lors que celui-ci perd irrémédiablement tous ses repères et oublie ce qu'il est ? N'est-ce pas déjà une mort avant l'heure quand l'esprit a foutu le camp ?
Le malaise que l'on éprouve provient certainement du fait que l'on ne s'attend certainement pas à voir Annie Girardot incarner ce dernier rôle, dans ce qui semble être, hélas, ses toutes dernières images.
Non, je ne veux pas garder cette image d'elle. Je me replonge dans ses films. C'est cette Annie-là dont je veux uniquement me souvenir. Du moins, vais-je essayer... Courage Annie.
Rédigé par : Serge | 22 septembre 2008 à 10:04
Ayant vu le film hier soir avec toute l'émotion qu'il a suscité , je lis la chronique de Dominique Dhombres (lemonde.fr 22 septembre 2008):
........
"Le documentaire de Nicolas Baulieu, "Annie Girardot, ainsi va la vie", diffusé dimanche 21 septembre sur TF1 en seconde partie de soirée, raconte cette descente aux enfers. Il est heureusement entrecoupé de scènes et de répliques d'anthologie, souvent merveilleusement drôles.
Mais il s'agit bel et bien, filmé sur quelques mois, en 2006 et 2007, de ce plongeon inexorable. On se pose alors la question. A-t-on vraiment envie d'assister à cette déchéance ? A-t-on vraiment besoin de voir la grande Annie Girardot perdre ainsi, sous nos yeux, la plus essentielle de ses qualités professionnelles ? C'est émouvant en diable.
Mais ce n'est pas pour autant nécessaire, ni même souhaitable. On comprend l'intention. Il s'agit de rendre hommage à une actrice d'exception et en même temps de faire prendre conscience, à travers un cas célèbre, de la réalité cruelle de cette maladie, qui prend des allures d'épidémie. Certes. Le film s'arrête, place des Vosges, lorsque l'actrice, qui connaît un moment de désorientation, ne semble plus consciente de la présence de la caméra, pourtant toute proche d'elle, ni de l'équipe de tournage du documentaire. Avait-on besoin de montrer cela ?" ....
Les avis sont partagés mais j'avoue que je me pose la question . D'ailleurs ,dans le précédent commentaire, Serge ne dit-il pas qu'il ne veut pas garder d'elle cette image ?
Rédigé par : CharlesM | 22 septembre 2008 à 14:04