Ripley voulait tout, l'argent, le succès, la belle vie. Il était prêt à tuer pour obtenir tout ça…
Second roman de Patricia Highsmith, Monsieur Ripley est l'acte de naissance d'un des plus extraordinaires personnages de roman policier de tous les temps : Tom Ripley, immoraliste aussi séduisant que dangereux, cynique et d'une intelligence hors du commun. Chargé par un richissime Américain de lui ramener son fils parti en Italie, il va bientôt concevoir un projet diabolique : se substituer au fils prodigue, et vivre à sa place une vie dorée…
Patricia Highsmith est née au Texas en 1921. Son premier roman, L’Inconnu du Nord-Express, est devenu un classique de la littérature policière qui inspira Hitchcock. Suivirent nombre de chefs-d’œuvre qui firent des romans de Patricia Highsmith les œuvres littéraires les plus adaptées au grand écran. Elle a vécu longtemps en France et en Suisse, où elle s’est éteinte en 1995. L’ensemble de son œuvre est publié aux éditions Calmann-Lévy.
Ce livre « superbement amoral » (The Times), Grand Prix de littérature policière en 1957, a été porté à l'écran à deux reprises.
En 1959, par René Clément, avec Alain Delon dans le premier rôle, sous le titre "Plein soleil"et en 2000, par le réalisateur anglais Anthony Minghella, avec une pléiade de jeunes acteurs américains, parmi lesquels Matt Damon, Gwyneth Paltrow et Jude Law, sous le titre Le Talentueux Mr. Ripley.
PRIX GONCOURT DES LYCÉENS 2020 Finaliste du Prix Goncourt 2020 Prix Orange du livre en Afrique 2019 Prix de la meilleure auteure africaine 2019
Trois femmes, trois histoires, trois destins liés. Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l’époux de Safira, tandis que Hindou, sa sœur, est contrainte d’épouser son cousin. Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu’il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience il y a le ciel. »
Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?
Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes. Née en 1975 dans l’extrême nord du Cameroun, Djaïli Amadou Amal est peule et musulmane. Mariée à 17 ans, elle a connu tout ce qui fait la difficulté de la vie des femmes au Sahel. Devenue écrivaine, Amal s’est affirmée en militante féministe à la tête de l’association « Femmes du Sahel » devenant ainsi « la voix des sans voix ». Lauréate du Prix Goncourt des Lycéens 2020 & Lauréate du Prix Orange Livre en Afrique 2019 pour son roman Les Impatientes, paru au Cameroun sous le titre Munyal ou les larmes de la patience, Amal est une des valeurs sûres de la littérature africaine et l’un des plus importants auteurs peuls du Sahel. Amal est publiée pour la première fois en France.
Le 28 février 2011, Annie Girardot décédait âgée de 79 ans à l’hôpital Lariboisière, à Paris. L’actrice souffrait depuis plusieurs années de la maladie d’Alzheimer, révélée au public par sa famille en 2006 et dont elle était devenue un symbole, après avoir accepté de se faire filmer pour le documentaire « Ainsi va la vie » de Nicolas Beaulieu, diffusé le 21 septembre 2008 sur TF1. Un documentaire bouleversant. Il fallait du courage pour le tourner, et encore plus pour prendre la décision de le montrer aux téléspectateurs. Ainsi, j’ai été frappé par le drame quotidien enduré par Annie que l’on voit constamment aidée et sollicitée par ses proches pour recouvrer quelques bribes de sa mémoire craquelée.
Le diagnostic de sa terrible maladie avait été établi en 200. Et elle le connaissait. Certes, Annie Girardot n’est pas n’importe qui. Actrice préférée des Français, elle fut une véritable icône cinématographique, avec 50 ans de carrière et 217 films à son actif. Et quels films ! Elle a donné la réplique à Serrault, Blier, Galabru, Gabin, Delon, Noiret, De Funès, Piccoli, Cassel, Meurice, Ventura, etc. ; sous la direction de réalisateurs talentueux : Delannoy, Grangier, De Broca, Giovani, Zidi, Decoin, Lelouch, Jessua, Molinaro, Cayatte, Audiard… Souvenez-vous : le 2 mars 1996 au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, elle remerciait le public un César qu’on lui avait décerné (meilleur second rôle féminin dans « Les misérables » de Lelouch) après une (trop) longue absence devant les caméras. Elle avait pris la parole, émue : « Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué, follement, éperdument, douloureusement. Votre témoignage, votre amour me font penser que peut-être – je dis peut-être – je ne suis pas encore tout à fait morte ».
Le malaise que l’on éprouve devant ce documentaire provient du fait que l’on ne s’attend pas à voir Annie Girardot incarner ce rôle de malade, dans ce qui semble être, hélas, sa dernière prestation devant une caméra. Car, que reste-t-il de quelqu’un qui perd tous ses repères et oublie ce qu’il est ? N’est-ce pas déjà une mort avant l’heure quand l’esprit a foutu le camp ? Imagines poignantes d’une grande actrice de 77 ans qui récite son texte à l’aide d’une oreillette dans laquelle on le lui souffle.
Non, je ne veux pas garder cette image d’elle. Je me replonge dans ses films. Drôles, joyeux, vifs et nerveux, parfois graves, avec ce sens de la répartie qui la définissait si bien. C’est de cette Annie là dont je veux me souvenir. Du moins, vais-je essayer car c’est comme cela que je l’aimais.
S. Moroy
LA MÉMOIRE DE MA MÈRE
GIULIA SALVATORI
MICHEL LAFON
- Maman, tu n'es vraiment pas gentille avec moi ! Un frisson m'a parcourue. Elle faisait des mots croisés sur la table de la cuisine et c'est à moi, sa fille, qu'elle s'adressait ainsi. Dehors resplendissait le ciel toujours bleu de Sardaigne... - Comment m'as-tu appelée ? - Maman, pourquoi ? - Mais maman... C'est toi ma maman !
Depuis cette scène, avec amour, Giulia Salvatori accompagne sa mère sur les sables mouvants et arides du désert d'Alzheimer, où affleurent pour elle les souvenirs intimes du passé d'Annie Girardot.
Dans ce livre, Annie Girardot est telle que nous ne l'avons jamais vue.
Sa fille, Giulia, raconte sa mère : ses débuts, ses rencontres, ses amours, sa tendresse et puis, dans les années 1990, les premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer...
Au-delà du cri d'amour d'une fille à sa mère, Giulia Salvatori nous offre un témoignage sensible et émouvant ; un soutien pour tous ceux qui sont confrontés à cette maladie.
« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. » C.K.
C'est l'histoire d'une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l'été.
C'est le récit incandescent d'une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.
La critique de France Culture:
"Alors que la parole se libère enfin sur les crimes incestueux, le livre qui a inauguré cette salutaire transformation, "La familia grande" de la juriste Camille Kouchner, est premier des ventes en non-fiction. Le signe d'une prise de conscience de grande ampleur.
Difficile de résumer ou commenter un livre qui fait le récit d’un inceste, celui qui aurait été subi par Victor, le frère jumeau de l’autrice, par leur beau-père, le politologue Olivier Duhamel.
La familia grande est un livre de malaise, comme une comédie bourgeoise provinciale (bien que ses protagonistes soient des guévaristes patentés, une ancienne maîtresse de Fidel Castro et un "french doctor" alors tiers-mondiste, père absent et silencieux). L’écriture n’est pas littéraire, le livre n’est même pas très bien écrit – c’est un récit plutôt chirurgical où les détails comptent. Sauf les détails juridico-judiciaires, ce qui est étrange pour une juriste qui ne qualifie jamais vraiment les éléments du crime dont elle accuse son beau-père. « Peut-être », écrit-elle même d’une fellation dont elle laisse planer le doute : est-elle réelle ou supposée ? C’est sans doute la statut de sa parole (elle s’exprime au nom de son frère qui reste silencieux et n’entendrait pas porter plainte – les crimes ou délits en question sont de toute façon prescrits).
Au-delà de cette question, le récit décrit bien la « liberté libre » de soixante-huitards pas du tout attardés ; ils passent très vite du « col Mao au Rotary Club », pour reprendre le titre d'un pamphlet qui a beaucoup à voir avec celui-ci. Les portraits d'Evelyne Pisier et de Bernard Kouchner, les parents de Camille Kouchner, sont fascinants, complexes et débordants d’amour. Tout est assez confus dans ce grand livre de la confusion comme dans cette « liberté libre » que les soixante-huitards s’autorisent avec leurs enfants sans pudeur et sans honte. Les enfants des soixante-huitards se reconnaitront à chaque page de ce beau livre, même s’ils n’ont pas connu l’inceste ou les soirées nudistes, sans culottes ni soutien-gorges ! " France Culture
Georges MÉLIÈS est mort le 21 janvier 1938 à Paris, à 77 ans. Il a été l’une des figures les plus marquantes du cinéma naissant. Son œuvre (plus de 500 films), détruite ou dispersée, tombe rapidement dans l’oubli. A la fin de sa vie, pour survivre, il tenait un petit magasin de jouets dans le hall de la gare Paris-Montparnasse. Il reste presque totalement inconnu du grand public. Découvrez son histoire
Georges Méliès (1861-1938) tourna 520 films entre 1896 et 1913. C’est une œuvre considérable et sans pareille pour l’époque. Mais, dans un moment de détresse, il les détruisit en 1923. Alors, comment peut-on les voir encore aujourd’hui ?
Heureusement, des copies avaient été effectuées et aujourd’hui, aux États-Unis mais aussi dans le monde, on a parfois le bonheur d’exhumer un de ses petits chefs-d’œuvre, à l’instar du Voyage dans la lune, fantaisie qui connut un vif succès en 1902. Il convient alors de les restaurer très vite car la pellicule, inflammable, se décompose dans le temps.
Le mystère Méliès, documentaire exceptionnel de Serge Bromberg et Eric Lange, sera diffusé samedi 9 janvier à 00 h 30 sur ARTE.
C’est 59 minutes de pur bonheur retraçant l’histoire de ce magicien, alors directeur du théâtre Robert-Oudin et qui va se lancer dans la réalisation et la production de films noir et blanc puis coloriés. Il nous sera expliqué par quel heureux hasard il est encore possible de voir ses œuvres aujourd’hui.
« Notre film explore le monde enchanté du premier magicien du cinéma à travers des images extraordinaires et révèle le secret de cette réapparition, qui est peut-être son plus beau tour de magie. »
Serge Bromberg
Avec les témoignages de Costa-Gavras, président de la Cinémathèque de Paris, Laurent Mannoni, historien du cinéma, Michel Gondry, réalisateur, Béatrice de Pastre, directrice des collections au CNC, ainsi que des enregistrements de la propre voix de Georges Méliès.
Serge Bromberg, 59 ans, a fondé sa société Lobster Films en 1985 pour gérer et valoriser son importante collection de films anciens, notamment des burlesques et des films d’animation. Il poursuit sa recherche de vieux films disparus, qu’il entreprend de restaurer (Méliès, Keaton, Chaplin et Dziga Vertov) et œuvre pour diffusion des grands classiques du cinéma auprès du plus grand nombre.
Hervé Guibert est décédé le 27 décembre 1991, victime du sida à l’âge de 36 ans.
Il a été un écrivain prolixe, mais aussi un journaliste et photographe renommé. Il apprend sa séropositivité en 1988 et va l’annoncer dans un roman autobiographique publié en 1990 chez Gallimard, et qui sera son œuvre la plus connue du public : « A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie ».
Dans celui-ci, il révèle de façon frappante le combat qu’il mène au quotidien contre la maladie, ainsi que le cruel espoir qu’il nourrit d’être guéri grâce à un traitement miraculeux élaboré aux Etats-Unis.
« De même que je n'avais avoué à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d'une main, que j'étais condamné, je n'avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j'allais m'en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable. »
Mais hélas le remède miracle n'existe pas.
Au-delà d'un témoignage poignant et dramatique sur le sida, l'amitié et la mort, ce roman frappe par la force et la beauté crue de son écriture et où se dressent à chaque page une rage de vivre et une violence à peine contenue.
Quand j'ai découvert son roman, en 1991, je l'ai lu d'une traite car la grande force d’Hervé Guibert est peut-être, finalement, de nous faire réagir.
S. Moroy
A L'AMI QUI NE M'A PAS SAUVÉ LAVIE
HERVÉ GUILBERT
GALLIMARD
Premier tome d'une trilogie autobiographique consacrée au sida.
J'ai eu le sida pendant trois mois.
Plus exactement, j'ai cru pendant trois mois que j'étais condamné par cette maladie mortelle qu'on appelle le sida.
Or je ne me faisais pas d'idées, j'étais réellement atteint, le test qui s'était avéré positif en témoignait, ainsi que des analyses qui avaient démontré que mon sang amorçait un processus de faillite.
Mais, au bout de trois mois, un hasard extraordinaire me fit croire, et me donna quasiment l'assurance que je pourrais échapper à cette maladie que tout le monde donnait encore pour incurable.
De même que je n'avais avoué à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d'une main, que j'étais condamné, je n'avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j'allais m'en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable".
EN 1945, GENEVIÈVE BOSSU RAPATRIAIT LES PRISONNIERS DE GUERRE PAR AVION
Geneviève Bossu réside à Villevaudé (Seine-et-Marne). Elle a eu 101 ans le 24 novembre et se souvient encore parfaitement des déportés qu’elle a rapatriés d’Allemagne… il y a 75 ans.
Pendant l’été 1945, près de 16 000 prisonniers français ont été ramenés par avion. Ce rapatriement a été le premier et le plus important de l’Histoire et sa réussite est dû au dévouement des équipages : diplomates, médecins et infirmières, en particulier les IPSA (Infirmières pilotes secouristes de l’air).
Pour son frère
Geneviève a 20 ans quand la guerre éclate. Son frère, Roger Albinet (futur maire de Villevaudé, de 1947 à 1971) est prisonnier en Allemagne. Avec un simple diplôme d’infirmière, elle rejoint les IPSA, une section aérienne de la Croix-Rouge française créée en 1934, afin d’aller le chercher.
C’est la raison pour laquelle je voulais récupérer les prisonniers, même si je savais que je ne le retrouverais pas forcément.
Première mission sanitaire
Son départ a lieu en avril 1945. Elle doit ramener les prisonniers du camp de concentration de Buchenwald, rassemblés au Luxembourg.
On les a installés dans le train, sur des brancards. Ils avaient tous une étiquette autour du cou car certains ne parlaient pas. Il y avait beaucoup de Français et j’ai même retrouvé un cousin !
Avec la première armée française Rhin et Danube
Le 8 mai 1945, jour où Berlin capitule, elle accompagne à Mengen la première armée française Rhin et Danube. Celle-ci est commandée par le général de Lattre de Tassigny et elle fait partie du convoi d’ambulances qui la suit. Les ponts sur le Rhin sont détruits et le ravitaillement en essence pour l’armée s’effectue par avion, de Strasbourg à la base de Mengen. Les avions repartant à vide, elle et ses cinq collègues les remplissent à raison de trois rotations par jour. Ce sont ainsi 1935 soldats, dont 560 couchés, qui seront convoyés par une centaine d’avions Junker ou Dakota.
J'ai vu tellement de souffrances qu’aujourd'hui encore, je m'interdis de me plaindre.
Les rescapées de Ravensbrück
En août 1945, elle s’envole pour Malmoë (Suède) afin de rapatrier une centaine de femmes que le comte Bernadotte, diplomate suédois, a réussi à extirper du camp de Ravensbrück, deux mois avant la reddition allemande. Un terrible spectacle s’offre alors à sa vue.
Elles n’étaient plus que squelettes. Notre crainte était que les parents les fassent manger trop. On les a soignées sur place pendant deux mois avant de les ramener en avion.
La jeune convoyeuse se voit ensuite détachée au ministère des colonies pour évacuer des familles et des malades bloqués par les guerres à Madagascar, en Afrique, Inde et Indochine. Peu rapides et volant assez bas, il fallait six jours aller-retour aux avions pour faire Paris-Dakar.
Une vie au service des autres
Fin 1946, elle tombe malade et sa convalescence se déroule dans la demeure familiale, à Villevaudé.
En 1950, elle obtient son diplôme d’infirmière d’État et sera monitrice IPSA, puis hôtesse à Air Maroc. En 1956, elle épouse Henry Bossu, directeur des essais chez Panhard, et devient, jusqu’en 1967, infirmière pour l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord).
En 1968, elle travaille dans un laboratoire puis, jusqu’à sa retraite en mai 1981, comme infirmière à la Compagnie générale d’électricité. Après la mort de son époux, en 1995, elle décide de rester à Villevaudé.
Ce que j'ai fait, tout le monde l’aurait fait.
Nommée chevalier de l’ordre national du Mérite par décret du 14 novembre 2003, Geneviève Bossu aura le privilège d’être décorée le 11 mars 2004 par Geneviève de Galard, l’héroïque convoyeuse de l’air de Diên Biên Phu (Indochine), elle-même Grand-croix de la Légion d’honneur.
Robert Marchand, doyen des champions cyclistes, fête ses 109 ans ce 26 novembre. Pendant le premier confinement, il s’entraînait tous les jours sur son vélo d’appartement, mais sa nièce, le trouvant affaibli, l’a placé dans la maison de retraite située dans son quartier, à Mitry-Mory (Seine-et-Marne).
Mais quel est donc le secret de « ce malicieux diable d’homme qui semble défier le temps » comme l’a si bien surnommé le champion Bernard Thévenet, vainqueur du tour de France 1975 et 1977 ?
Je bois très peu de champagne et je n’aime pas les gâteaux, trop de sucre. Ma devise ? C’est user de tout, n’abuser de rien. Et aussi pratiquer la culture physique, si possible tous les jours.
Robert Marchand
Plus vieux recordman du monde cycliste
Car parmi son impressionnant palmarès, le Mitryen, un mètre 50 pour quelque 50 kilos, détient le record du monde de l’heure, soit 22,55 km accomplis en une heure.
Il a réalisé son exploit en 2017, au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) et dans la catégorie masters, une catégorie spécialement créée pour lui. Jamais dans l’histoire, un centenaire n’avait réalisé un tel exploit.
J’aurais pu faire mieux car je m'économisais, pensant que j’avais encore des tours à faire.
Robert Marchand
Indestructible
Mitry-Mory est une petite ville d’à peine 20 000 habitants, mais il y a plus de 3000 licenciés à USJM (Union sportive de la jeunesse de Mitry-Mory) et il y a bien sûr notre ami Robert, qui est un élément fédérateur du club, mais aussi stimulant : comment voulez-vous qu’un cycliste moins âgé que lui vienne se plaindre ? C’est aussi une relation interactive extrêmement positive : il nous apporte et le groupe lui apporte aussi. Robert a une volonté de fer. Il aime relever les défis et, quand il a un objectif en tête, il est redoutable, indestructible.
Alain Gautheron, président du club des Cyclos-Mitryens (9 décembre 2018)
La Robert Marchand : une course en son honneur
En guise d’hommage, son club organise depuis juin 2018, une randonnée de 647 km avec 4946 mètres de dénivelé positif entre le quartier Cusino où Robert réside à Mitry-Mory, jusqu’au col qui, depuis 2011, porte son nom à Lalouvesc, un village de l’Ardèche. Pour le symbole, le col fait 911 mètres et Robert est né en 1911.
Le bonhomme, petit par la taille mais grand par le talent, est donc un véritable phénomène. Médaille d’or de la jeunesse et des sports, détenteur de l’Ordre national du mérite, reçu à l’Elysée par François Hollande, alors président de la République, c’est le plus vieux sportif de la planète et il est plus connu que le dernier vainqueur du tour de France.
Pour la première fois de sa vie, Robert fêtera son anniversaire pratiquement seul et en maison de retraite. A cette occasion, ses amis proposent de lui témoigner leur affection en lui envoyant une carte de vœux ou bien en participant à un cadeau via une collecte en ligne lancée sur Facebook.
Né le 26 novembre 1911 à Amiens (Somme), Robert est un contemporain de Lénine et de Jean Jaurès. Il a 7 ans lorsque l’armistice de la fin de Première Guerre mondiale est signé. Les études n’étaient pas son fort et il a successivement exercé les métiers d’imprimeur, de fabricant de sacs puis de chaussures avant de rejoindre les pompier de Paris.
En 1939, il est mobilisé. Marié la même année, il est devenu veuf en 1943 et n’a pas eu d’enfant. Robert est parti au Venezuela pour être conducteur de poids lourds puis au Canada pour y devenir bûcheron. De retour en France, il a exercé le métier de maraîcher et ensuite de négociant en vins. Certains se rappellent encore quand il circulait à bord de son fourgon H Citroën pour effectuer ses tournées.
Comme loisirs, Robert a pratiqué la boxe à 13 ans, la gymnastique (champion de France par équipes à la pyramide en 1925), l’haltérophilie et, enfin, le cyclisme de 1925 à 1930 puis de 1978 à aujourd’hui.
Outre ses participations aux épreuves nationales, Robert a établi en Suisse, le 17 février 2012, le record de l’heure de cyclisme sur piste pour la catégorie masters des plus proches de cent ans, catégorie créée spécialement pour lui par l’UCI (Union cycliste internationale), soit 24,251 km.
Le 28 septembre 2012, il a établi à Lyon le record du centenaire le plus rapide sur cent kilomètres à vélo avec 4 heures 17 minutes et 27 secondes, soit une moyenne de 23 km/h.
Le 31 janvier 2014, sur le vélodrome national de St-Quentin-en-Yvelines, Robert a battu son propre record de l’heure de cyclisme sur piste, soit 26,927 km.
Enfin, le 4 janvier 2017, toujours sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, il a décroché le record de l’heure de cyclisme sur piste chez les masters de plus de 105 ans, soit 22,547 km.
Cette année, l’hôpital d’instruction des armées de Percy, hôpital de référence du blessé militaire accueillant également les victimes d’attentat, fait appel au Bleuet de France pour le financement de projets innovants en ophtalmologie, pneumologie et odontologie. L’hôpital tire son nom de Pierre François Percy, chirurgien en chef des armées sous la Révolution et l'Empire.
Pour nous villevaudéens le nom de Percy fait partie de notre patrimoine historique.
"La petite campagne" des Percy au hameau de Bordeaux (commune de Villevaudé)
Le nom de Percy est inscrit sur l'Arc de Triomphe, sur la 10e colonne pilier Nord
Le Bleuet
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, deux infirmières, Charlotte Malleterre et Suzanne Leenhardt, créent le Bleuet de France, une mobilisation citoyenne pour aider les blessés et mutilés de la guerre.
Pourquoi le bleuet ? Parce que c'est la seule fleur qui pousse alors sur les champs de bataille, un signe d'espoir et de vie qui reprend après l'horreur des combats.
Cette initiative centenaire poursuit son chemin et permet encore aujourd’hui de venir en aide aux anciens combattants, aux blessés de guerre, aux pupilles de la Nation ainsi qu’aux victimes du terrorisme à travers l’action de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONACVG).
Incontestablement, il fut un personnage emblématique qui a marqué l’histoire de la France. A tel point, qu’aujourd’hui encore, nombreux sont les partis qui revendiquent son « héritage politique » ou n’hésitent pas à y faire référence.
Disparu à la veille de ses 80 ans, Charles de Gaulle appartient désormais aux historiens. Sa mort a mis un point final à une période de l’histoire de France longue de 30 ans pendant lesquels, l’homme qui se faisait « une certaine idée de la France » aura eu le principal souci de restaurer l’image de son pays et d’assurer son prestige à travers le monde.
Les historiens s’arrêteront sans doute à la date du 27 avril 1969, date à laquelle il quitta définitivement l’Elysée après l’échec du référendum, mais ce serait bien réducteur pour résumer l’œuvre d’un tel personnage. Essayons d’y voir plus clair.
► La légende en marche
« La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre ! ». Par cet appel lancé le 18 juin 1940 au micro de la BBC, le général De Gaulle exhorte les Français à continuer le combat contre l’occupant allemand. La légende est en marche.
Né le 22 novembre 1890 à Lille, au sein d’une famille monarchiste et catholique, diplômé de Saint-Cyr, Charles De Gaulle se retrouve, à sa sortie, sous les ordres du colonel Pétain. Il s’illustre lors de la Première Guerre mondiale et participe à la bataille de Verdun où il est blessé pour la 3e fois. Capturé par les Allemands devant Douaumont en mars 1916, il tente plusieurs fois de s’évader.
Après la guerre, il entre à l’école militaire comme professeur d’histoire militaire. En 1925, De Gaulle participe au cabinet du maréchal Pétain, alors vice-président du conseil supérieur de la guerre. N’obtenant pas le poste désiré à l’école de guerre, il part au Liban de 1929 à 1931.
A son retour, il obtient un poste au secrétariat général de la Défense nationale On est alors en pleine construction de la ligne Maginot qui, sur 400 km, doit défendre le pays le long de ses frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie.
► Un visionnaire sur le rôle des blindés
La conviction profonde de De Gaulle est que les véhicules blindés sont indispensables en cas de conflit et qu’ils doivent être groupés dans des unités autonomes au sein d’une armée moderne et efficace. Sa conception l’oppose aux principaux responsables de l’armée française (Pétain, Gamelin, Weygand et Giraud) qui sont partisans de la défense statique derrière la ligne Maginot.
L’offensive allemande de mai 1940 est pour De Gaulle, alors colonel d’une unité blindée, de mettre ses théories en application. Il mène avec ses chars deux contre-attaques victorieuses contre la Wehrmacht à Montcornet et à Abbeville.
De Gaulle, devenu général de brigade, est appelé par Paul Reynaud, alors président du conseil, pour devenir sous-secrétaire d’Etat à la Défense en juin 1940. Il s’oppose aux partisans de l’armistice avec les Allemands et quitte la France pour Londres, le 17 juin 1940.
► L'appel à la résistance
Le 18 juin de la même année, il lance sur les ondes de la BBC son célèbre appel à la résistance. Il conteste la légitimité du gouvernement de Pétain et organise, à Londres, le comité de la France libre. Il obtient le soutien et la reconnaissance officielle de Churchill. De Gaulle devient alors le chef de la France libre et il est condamné à mort par Pétain. De Gaulle parvient à rallier progressivement les colonies françaises à sa cause. Il installe un conseil de défense de l’empire en octobre 1940. Parallèlement, il organise et fédère les divers mouvements de résistance qui agissent en France occupée.
Mais De Gaulle, qui n’inspire pas la confiance des Alliés, est tenu à l’écart des grandes décisions (conférences de Téhéran et de Yalta). En novembre 1942, le débarquement américain en Afrique du Nord se fait sans lui et Roosevelt préfère s’appuyer à Alger sur l’amiral Darlan, ex-chef du gouvernement du maréchal Pétain, puis sur le général pétainiste Giraud.
De Gaulle est informé seulement la veille du débarquement du 6 juin 1944 sur les côtes normandes. De retour en France, à Bayeux, première grande ville libérée, De Gaulle reçoit un fervent accueil, ce qui finit par légitimer sa position aux yeux des Alliés.
Dans le contexte tragique de l’épuration, le 3 septembre 1944, il prend la tête du gouvernement provisoire qui prépare l’instauration de la IVe République. Mais son opposition avec la majorité de l’Assemblée sur le projet de constitution le décide à quitter brusquement son poste. Il démissionne de ses fonctions le 20 janvier 1946. Son discours à Bayeux, en juin 1946, fixe clairement sa conception d’un pouvoir exécutif. Il fondera en avril 1947 l’éphémère RPF (Rassemblement du peuple français). Après ses premiers succès, le RPF recueille peu de voix aux élections de 1951 et finalement disparaîtra en 1953.
De Gaulle se met en retrait de la vie politique. A Colombey-les-deux-églises (Haute-Marne), il rédige ses mémoires de guerre.
► La Ve République et l'Algérie
Face aux graves émeutes qui secouent l’Algérie française, Le président René Coty vient chercher De Gaulle comme suprême recours. Nommé chef du gouvernement le 1er juin 1958, De Gaulle fonde la Ve République. Une nouvelle constitution est adoptée par référendum qui renforce considérablement le pouvoir exécutif. De Gaulle devient le 1er président de la Ve République en novembre 1958 pour prendre ses fonctions officielles en janvier 1959.
Engagé dans la guerre civile en Algérie, De Gaulle privilégie finalement l’autodétermination des Algériens. Ce revirement politique provoque une forte réaction qui mène à la tentative du putsch des généraux d’Alger, partisans du maintien de l’Algérie dans la France, le 22 avril 1961.
De Gaulle rétablit l’ordre autoritairement et signe, le 19 mars 1962, avec le FLN les accords d’Evian qui reconnaissent l’indépendance de l’Algérie, tandis qu’une organisation clandestine, l’OAS, perpètre des attentats en signe de protestations.
De Gaulle dote la France de l’arme nucléaire (sous-marin Le Redoutable, essai de la bombe H au Sahara). Il annonce en mars 1966 le départ de l’OTAN afin de marquer l’indépendance de la France vis-à-vis des Etats-Unis, en même temps qu’il renoue des relations diplomatiques avec l’URSS et la Chine. En 1963, il signe avec le chancelier Konral Adenauer un traité de coopération franco-allemande, le premier depuis la fin du conflit en 1945, qui a pour but d’éviter toute nouvelle guerre entre les deux pays.
► Le désaveu politique
La France des années 60 connaît une forte prospérité économique (les trente glorieuses). De Gaulle est réélu face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie. Mais la situation sociale est tendue. La grève générale des syndicats et la révolte des étudiants éclatent en mai 1968. La contestation de sa politique est consacrée lors d’un référendum en avril 1969 portant sur un projet de régionalisation.
De Gaulle prend ce résultat pour un désaveu personnel. Il démissionne le 27 avril et se retire à Colombey-les-deux-églises, où il achève ses mémoires et y mourra le 9 novembre 1970.
Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur " la Fille des marais " de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n'est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.
A l'âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l'abandonne à son tour.
La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie.
Lorsque l'irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même...
Delia Owens est née en 1949 en Géorgie, aux Etats-Unis. Diplômée en zoologie et biologie, elle a vécu plus de vingt ans en Afrique et a publié trois ouvrages consacrés à la nature et aux animaux, tous best-sellers aux USA.
Là où chantent les écrevisses est son premier roman. Phénomène d'édition, ce livre a déjà conquis des millions de lecteurs et poursuit son incroyable destinée dans le monde entier. Une adaptation au cinéma est également en cours.
Le 20 octobre 1994 décédait Burt Lancaster, à l’âge de 81 ans.
L’acteur américain était venu à Vaires-sur-Marne (77) en octobre 1963 pour tourner un film de guerre à gros budget, « Le train », réalisé par John Frankenheimer avec notamment Paul Scofield, Jeanne Moreau, Suzanne Flon, Michel Simon [inoubliable Papa Boule !], Albert Rémy, Jacques Marin...
Il se trouve que j’habite à Villevaudé, village qui se situe non loin de l’endroit où fut tourné ce film et qu’il tire parti d’événements historiques qui s’y produisirent 19 ans plus tôt en 1944.
Vaires-sur-Marne, en Seine-et-Marne, est une charmante bourgade des bords de Marne, à 25 km à l’est de la capitale. Elle dispose d’une gare de chemin de fer digne de ce nom depuis 1926 assurant la liaison entre Paris et Meaux. Vaires a surtout la particularité de posséder l’un des plus grands triages du réseau ferroviaire français. Ce dernier organise la formation des convois de marchandises vers toute la France et l’Europe. La ville comptait 5120 habitants en 1936 et on estime que près de la moitié de la population était constituée par les cheminots et leurs familles.
Les Allemands arrivent à Vaires le 13 juin 1940. La gare et son triage, aussitôt réquisitionnés, jouent alors un rôle logistique primordial pour les communications outre-Rhin. Les cheminots manifestent très vite leur opposition à la présence de l’occupant. Tout est bon pour gêner ou ralentir le trafic des trains servant l’effort de guerre allemand. Les erreurs d’aiguillage ne se comptent plus et provoquent le va-et-vient incessant des convois. Quelquefois, il y a de véritables actes de sabotage qui mettent hors d’usage le matériel roulant, provoquent des déraillements et nécessitent des réparations qui sont effectuées le plus mollement possible. Bien sûr, les employés des chemins de fer allemands qui surveillent leurs homologues français ne sont pas dupes. Mais, ces hommes de la Reichbahn sont âgés et le plus souvent des réservistes de la Wehrmacht. Bien qu’armés d’un pistolet, ils n’ont pas l’esprit guerrier et consentent bien souvent à fermer les yeux. De toute façon, ils savent que le triage de Vaires est un important foyer de résistance, qu’elle soit active ou passive, et que le sens de l’histoire est en train de tourner, surtout depuis la première défaite de l’armée allemande à El-Alamein (3 novembre 1942).
En 1944, la ville paiera un lourd tribut à la Libération en étant particulièrement éprouvée par les bombardements alliés. Le triage subira en effet six attaques aériennes en l’espace de cinq mois. Le premier se produira le 29 mars 1944. Ce jour-là, plusieurs trains militaires se trouvent assemblés au triage de Vaires. L’un d’eux transporte de l’essence, deux autres du matériel, un quatrième des munitions et le cinquième des troupes de soldats SS. Avertis par la Résistance, les autorités anglaises déclenchent l’offensive un peu plus de 12 heures seulement après avoir reçu l’information. « Les haricots verts sont cuits » annonce alors laconiquement Radio-Londres pour prévenir du bombardement imminent. Effectivement, à 21 h 15, les avions de la RAF surgissent et, quand ils s’éloignent à 21 h 40, le triage est en feu : le train de munitions a explosé, creusant une tranchée longue de 200 m, large de 20 m et profonde de 6 m ; le train transportant l’essence brûle ; les wagons contenant le matériel sont détruits et, pour celui transportant les troupes, plusieurs centaines de soldats ont péri. Les bombardements ont également causé une douzaine de morts dans la population civile. Au total, les chiffres des victimes, selon les estimations des témoins, oscillent entre 1200 et 2735. Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il n’y ait eu que 400 rescapés. Les cinq autres bombardements (28 juin, 8 - 12 - 18 et 27 juillet) surviendront après le débarquement en Normandie. Ils varieront par leur intensité et viseront surtout à désorganiser le trafic ferroviaire sur l’arrière de l’ennemi, tandis que les alliés progressent. A la Libération, la ville de Vaires apparaît comme l’une des plus sinistrées du département de Seine-et-Marne, ce qui lui vaudra de recevoir la Croix de guerre en 1948 pour le courage de sa population civile lors de ces tragiques événements (médaille figurant depuis au bas du blason de la ville).
En octobre 1963, les Vairois sont donc quelque peu surpris de voir débarquer 19 ans plus tard l’équipe d’un grand réalisateur américain pour tourner un film de guerre à gros budget au triage SNCF. Car, pour les besoins de ce tournage énorme en décors naturels, ce sera un pari de tous les instants : en fin de journée, il faut préparer une locomotive qui devra dérailler le lendemain ; il faut ajouter des feuilles aux arbres (l’action se déroule en effet en été et l’on est en automne !). Un poste d’aiguillage de l’époque est entièrement reconstitué, un dépôt désaffecté est sacrifié pour les besoins d’une scène d’explosion. John Frankenheimer était un cinéaste très exigeant et pourtant c’était Arthur Penn qui était prévu au départ pour la réalisation de cette superproduction franco-italo-américaine. En fait, le réalisateur de « Little Big Man » abondonna le tournage au bout de quinze jours à cause d’un désaccord avec Burt Lancaster, l’acteur principal du film.
L’histoire du film est basée sur des faits réels. Au moment de la retraite des Allemands en août 1944, le colonel von Waldheim (interprété par l’acteur Paul Scofield) réquisitionne un train pour transporter vers l’Allemagne des œuvres d’art entreposées au musée du Jeu de paume. Paul Labiche (Burt Lancaster), ingénieur responsable du réseau ferroviaire de l’Est et chef d’un réseau de la Résistance, est chargé d’empêcher à tout prix le train de parvenir à destination. Labiche organise une habile mystification à l’échelon du réseau ferroviaire national puis, finalement, le déraillement du convoi. Les Allemands ripostent par des exécutions d’otages et mettront tout en œuvre pour faire repartir le train mais, au terme d’un combat sans merci, la Résistance aura finalement le dernier mot (*).
Sur le tournage au triage ferroviaire de Vaires, Burt Lancaster faisait preuve d’une grande courtoisie. Dans cette note (document S. Moroy), il invitait les techniciens à prendre un pot avec la production le 23 décembre 1963. En post-scriptum de ce même document, il décline poliment l’invitation de l’un d’entre eux l’invitant pour Noël. On remarquera au passage l’humour de l’acteur américain lorsqu’il évoque ses 5 enfants !
Un grand acteur et, à l’évidence, un très grand Monsieur ! Le temps d’un tournage, le film a donc rapproché une petite ville française avec la grande et mirifique Hollywood. « Le train » fait ainsi partie de ces rares films avec « Ceux du rail » (1943) et « La bataille du rail » (1945), tous deux de René Clément, qui rendent hommage à l’héroïsme des cheminots français dont beaucoup d’entre eux ont payé de leur vie leur combat contre l’occupant.
Serge Moroy
Sources : archives municipales de Vaires-sur-Marne
(*)La réalité historique : sur ordre de Goering, 148 caisses comportant notamment des œuvres d'art moderne (peintures et objets précieux), quittent le Jeu de paume à Paris. Elles seront chargées dans cinq wagons du train n° 40 044, en attente de partir pour Nikolsburg. Renseigné in extremis par la résistante Rose Valland (conservateur au musée du Jeu de paume) et les cheminots, c’est un détachement de l'armée de Leclerc qui arrêtera le 27 août 1944 à Aulnay ce train contenant le dernier convoi d’œuvres d'art pour l'Allemagne.
« Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom ? On peut admirer sa silhouette à Washington, Paris, Londres, New York, Dresde ou Copenhague, mais où est sa tombe ? On ne sait que son âge, quatorze ans, et le travail qu’elle faisait, car c’était déjà un travail, à cet âge où nos enfants vont à l’école.
Dans les années 1880, elle dansait comme petit rat à l’Opéra de Paris, et ce qui fait souvent rêver nos petites filles n’était pas un rêve pour elle, pas l’âge heureux de notre jeunesse.
Elle a été renvoyée après quelques années de labeur, le directeur en a eu assez de ses absences à répétition. C’est qu’elle avait un autre métier, et même deux, parce que les quelques sous gagnés à l’Opéra ne suffisaient pas à la nourrir, elle ni sa famille.
Elle était modèle, elle posait pour des peintres ou des sculpteurs.
Parmi eux il y avait Edgar Degas. »
Le peintre Edgar Degas meurt à Paris à l'âge de 83 ans, le 28 septembre 1917.
Les scènes de coulisses, de foyer de la danse, de répétitions, de ballets sont sans doute parmi les plus célèbres.
L'auteure, la romancière et essayiste Camille Laurens, a publié une vingtaine d’ouvrages, parmi lesquels "Dans ces bras-là" (prix Femina 2000) et "Celle que vous croyez" (Gallimard, 2016)
Le livret "On les aura" est disponible et en vente à la bibliothèque
Connaissons- nous votre commune ? continuons sa petite histoire ...
Quelques questions auxquelles vous devriez pouvoir donner les réponses si vous avez la possibilité de relire les Bulletins municipaux, si votre mémoire vous permet de vous souvenir.... ou si tout simplement vous venez consulter la frise du temps à la bibliothèque... ouverte au public samedi matin de 10h à midi...
1 En quelle année le conseil municipal de Villevaudé a-t-il attribué les noms des rues des trois hameaux?
2. Subventionné par le ministère de la Jeunesse et des Sports, destiné à organiser des réceptions et des manifestations associatives, municipales, scolaires, en quelle année le "Mille Club" a-t-il été construit?
3. En quelle année le Caravaning Le Parc a-t-il vu le jour?
Donnez vos réponses en message privé!! merci!!!
NB: la récompense pour les gagnants est juste la satisfaction de se dire que vous connaissez votre village
Les réponses sont à la bibliothèque... (27 sept 2020)
Cantonnés à Monthyon, les Allemands tiraient le premier coup de canon à midi en voyant les Français arriver sur leurs flancs. La 8e édition d’histoire vivante du Musée de la Grande Guerre de Meaux a célébré, samedi 5 et dimanche 6 septembre, le 106e anniversaire de l’illustre, mais tragique bataille de la Marne. Près de 5000 personnes y ont assisté.
La guerre a éclaté depuis déjà un mois et les troupes allemandes sont à 40 km de Paris. C’est le début de la bataille de la Marne qui durera jusqu’au 12 septembre 1914. L’alliance franco-britannique réussit à stopper l’envahisseur sauvant ainsi Paris. On parle alors du « miracle de la Marne », même si 105 000 Français sont tués, dont l’écrivain Charles Péguy. Affecté au 276e régiment d’infanterie basé à Coulommiers, il tombera le 5 septembre à la tête de ses hommes dans un champ de Villeroy, près duquel il repose aujourd’hui.
L’esplanade du musée connaissait, ce week-end, l’effervescence d’un camp militaire où les uniformes révélaient une grande diversité colorée. Le public, venu nombreux, a pu rencontrer près de 300 reconstituteurs de toutes nationalités, dont pour la première fois d’Italie, membres de 22 associations. Pour la première édition, en 2013, ils n’étaient que 80. L’engouement pour les reconstitutions historiques provient des pays anglo-saxons, avant qu’il ne gagne la France dans les années 1980.
Notre but est de faire connaître la Première Guerre mondiale de façon vivante et ce type de manifestation, au musée de Meaux, est pour nous une occasion idéale
Un soldat du 33e régiment d’artillerie s’affaire avec ses camarades autour d’un canon de 75 mm. Il fait partie de l’association Les poilus d’Île-de-France, dont le siège est à Cormeilles-en-Parisis (95). Créée en janvier 2017, elle s’emploie à transmettre l’histoire de façon vivante et à perpétuer la mémoire des soldats.
Correction apportée dans le commentaire ci-après:
Bonjour je me permets de venir corriger une erreur la photo que vous utilisez avec le canon de 75mm, ce n'est pas l'association du
poilu d'ile de France, mais l'association mémoire de poilu basé a Avignon merci
Le rôle essentiel du cheval
Dans le parc du musée, outre les défilés des armées belligérantes, des démonstrations ont mis en avant le rôle prépondérant du cheval pendant le conflit grâce à l’association Fer de lance basée à Asnières-sur-Seine (92). Son utilisation est privilégiée car on se méfie des véhicules à moteur et, dès le début, les chevaux sont massivement réquisitionnés dans les campagnes. Ils seront ainsi 900 000 à être mobilisés, dont 100 000 dédiés à la cavalerie ; les autres à la traction du matériel d’artillerie. Ils servaient aussi de nourriture si besoin car la guerre va vite s’enliser dans les tranchées.
L’épisode des taxis de la Marne
Le danger est aux portes de Paris et le général Gallieni décide de mobiliser un millier de taxis parisiens, dont la marque Renault détient alors le marché, pour transporter quelque 4000 soldats sur le front. Rassemblés sur l’esplanade des Invalides, ils sont partis à vide pour charger des hommes de troupe à Gagny (93) et les acheminer à Nanteuil-le-Haudoin. Ils roulaient la nuit pour ne pas se faire repérer par l’aviation ennemie.
Équipés de petits moteurs bi-cylindre comme celui-ci, mais réputés fiables, ils ont été mobilisés le 6 septembre
Brice (Scènes & Marne 14) propriétaire d’un taxi Renault 1909
Auprès des blessés
Surnommées « les anges blancs », les infirmières ont également été mises à l’honneur, pendant que l’organisation des services de santé militaire et des postes de secours était expliquée aux visiteurs. Ces derniers ont pu découvrir le rôle éminent de Nicole Girard-Mangin (1878-1919), seule femme médecin française à porter l’uniforme sur le front.
A la fin de la guerre, on dénombrait plus d’un million d’invalides permanents, dont 15 000 « gueules cassées » en France. Suzanne Noël (1878-1954), spécialisée en chirurgie esthétique et réparatrice, a été une pionnière dans ce domaine.
Marie Curie (1867-1934), double prix Nobel (physique en 1903, chimie en 1911), conçoit la première unité mobile d’ambulances radiologiques. Elles pouvaient se rendre près des champs de bataille, limitant ainsi le déplacement des blessés. La scientifique a aussi participé à la création d’une centaine de postes fixes de radiologie dans des hôpitaux militaires.
Gratuit tous les premiers dimanches du mois, et ce depuis 2017, le musée, riche de ses 3000 collections, a connu lui aussi la curiosité du public. S Moroy
Haut-relief en bronze de Léopold Morice, Monument à la République, Place de la République Paris 1883.
De Gambetta à De Gaulle
4 septembre 1870. Léon Gambetta proclamait la République à l’hôtel de ville de Paris. C'était il y a 150 ans.
4 septembre 1958. C’est le jour anniversaire de la IIIe République qui a été choisi par le gouvernement du général de Gaulle pour date de naissance de la Ve République.
C’est place de la République, où 100 travailleurs recevaient la Légion d’honneur, que le général de Gaulle a ainsi proposé aux Français la nouvelle constitution dans un discours :
« C’est dans la légalité que moi-même et mon gouvernement avons assumé le mandat exceptionnel d’établir un projet de constitution nouvelle et de le soumettre à la décision du peuple. La Nation, qui seule est juge, approuvera ou repoussera notre œuvre. Mais c’est en toute conscience que nous la lui proposons ».
Et le général de Gaulle de poursuivre en exposant que les principes de la nouvelle constitution déterminent « qu’il existe, au-dessus des querelles politiques un arbitre national, élu par les citoyens qui ont un mandat public, qui soit chargé d’assurer le fonctionnement régulier des institutions ; qu’il existe un gouvernement qui soit fait pour gouverner, à qui on laisse le temps et la possibilité ; qu’il existe un parlement destiné à représenter la volonté politique de la Nation, à voter des lois, à contrôler l’exécutif, mais sans sortir de son rôle. Voilà, Françaises, Français, de quoi s’inspire, en quoi consiste la constitution qui, le 28 septembre, sera soumise à vos suffrages. Au nom de la France, je vous demande de répondre OUI. Vive la République, vive la France ! ».
La Ve République est entrée en vigueur le 5 octobre 1958. C’est toujours cette constitution qui aujourd'hui nous régit.
43 ANS APRÈS SA MORT, LE CHARME D'ELVIS OPÈRE ENCORE
En plein été 1977, le 16 août exactement, on apprenait avec stupéfaction le décès d’Elvis Presley, victime d’une crise cardiaque à l’âge de 42 ans. Aujourd’hui, avec plus d’un milliard de disques vendus dans le monde, l’icône est intacte et, comme chaque année, un pèlerinage se déroulera sur les lieux où a vécu le King.
Rocker charismatique à la voix exceptionnelle, mais piètre acteur (31 films mièvres, à l’exception peut-être de King Créole de M. Curtiz en 1958 et du Rock du Bagne de R. Thorpe en 1957), Elvis a su incarner l’Amérique, avec sa soif inassouvie de liberté, ses innombrables excès et son cortège tout aussi interminable de contradictions.
Avant Elvis, il n’y avait rien. Sans lui, les Beatles n’auraient jamais existé ! John Lennon
Pourquoi des millions de personnes se sont-elles entichées dès 1956 de cet ex-conducteur de camion ? Pourquoi son impact a-t-il dépassé, en dimension comme en émotion, celui de tous les autres chanteurs de la planète ? Pourquoi la quasi-totalité de ses chansons, des titres qu’il a créés pour la plupart, ont-elle toujours autant de succès, tout comme ses films qui font l’objet d’un véritable culte malgré les chansons, souvent sirupeuses, qu’il y interprète ?
Il est le symbole de la jeunesse. Il nous a tout apporté. Dick Rivers (1966)
Lors de son grand retour sur scène, à Las Vegas en 1969, le présentateur de télévision Steve Allen commente : « Il est l’attraction la plus sensuelle de Las Vegas. Et quand on sait que les plus grandes stars y travaillent, ce n’est pas un petit compliment. Elvis peut remplir une salle et vider celle d’à côté, même s’il y a Sammy Davis, Frank Sinatra ou Dean Martin à l’affiche ».
Pour Denis Sanders, réalisateur du documentaire qui lui fut consacré en 1970 (Elvis, That’s the way it is) : « C’est un artiste tel qu’il est, c’est-à-dire dans et hors de son contexte de phénomène mondial de la musique actuelle populaire ».
Pèlerinage annuel
Aujourd’hui, alors que ses fans vont se recueillir un peu partout dans le monde pour commémorer les 43 ans de sa disparition, le mythe reste immarcescible et son étoile n’a pas perdu un pixel de son éclat. Pour eux, c’est sûr, leur idole n’est pas morte !
Un biopic sur Elvis, du réalisateur australien Baz Luhrmann (Gatsby le magnifique, Moulin rouge, Australia), devait sortir sur les écrans en fin d’année, mais le coronavirus est survenu et a chamboulé le planning du tournage.
Les inconditionnels du King pourront cependant se rendre au traditionnel pèlerinage du souvenir, organisé tous les ans à Memphis (Tennessee) et qui comprend la visite de son manoir, devenu musée, à Graceland. S.Moroy
Laurent de Brunhoff, aquarelle originale pour Babar et ce coquin d’Arthur, p. 4-5, 1946
A Chessy (Seine-et-Marne), un soir d’été 1930, Cécile de Brunhoff raconte à ses deux enfants, Laurent et Mathieu, l’histoire d’un éléphanteau qui s’enfuit de la jungle après qu’un chasseur a tué sa maman. Il se réfugie en ville où il s’habille comme un homme, avant de revenir plus tard en voiture dans la jungle pour y apporter les enseignements de la civilisation humaine. Il sera alors couronné roi des éléphants.
Naissance d’un mythe
Cette histoire aurait pu rester anonyme, mais les enfants la racontent à leur tour à leur père, Jean de Brunhoff. Comme ce dernier est peintre en aquarelle, la suite s’enchaîne logiquement et « Histoire de Babar » paraît en 1931 aux éditions du Jardin des modes.
Succès immédiat. Aujourd’hui, avec 13 millions d’exemplaires vendus, Babar est traduit en 27 langues et s’exhibe sur de multiples supports, notamment dans l’univers du jouet où il représente l’une des licences françaises les plus importantes.
Grâce à Laurent de Brunhoff, 95 ans, les aventures de l’éléphanteau se poursuivent encore de nos jours, pour la plus grande joie des enfants. Peintre lui aussi, Laurent a repris les personnages inventés par son père, décédé en 1937. Il en a intégré de nouveaux et en a profité pour agrandir la famille.
« En 1945, je me suis installé à Montparnasse. J'étais fasciné par la peinture abstraite. Mais il y avait Babar. J'étais persuadé qu'il devait continuer à vivre. J'ai alors dessiné l'album, Babar et ce coquin d'Arthur. Ma mère était très heureuse, l'éditeur était ravi. Mes deux frères avaient leur vie. Je ne me suis jamais demandé pourquoi moi. Je l'ai fait très naturellement » explique-t-il en décembre 2011, dans une interview consacrée au Figaro.
Un ami de 90 ans
Babar, ami fidèle des enfants, ne les a jamais trahis en quoi que ce soit. Il porte toujours son éternel costume de couleur verte et promène sa placide bonhomie souveraine. Ce héros anthropomorphe de notre plus tendre enfance méritait à juste titre son inscription dans notre patrimoine culturel. Outre ses albums d’aventures, des jouets à son image et des dessins animés ont été créés.
L’illustre et alerte pachyderme, qui a traversé le temps sans une ride ni un rhumatisme, est devenu entre-temps grand-père d’un petit Badou dans la série 3D intitulée « Babar, les aventures de Badou ». Bon sang ne saurait mentir.
S. Moroy
Photo: « Mariage et couronnement du roi Babar et de la reine Céleste », aquarelle extraite d'Histoire de Babar, le petit éléphant (1931).
Encore un livre sur la seconde guerre mondiale, diront certains. Cet ouvrage généraliste s'ajoute (entre autres) aux sommes de Raymond Cartier (1965), Liddel Hart, Friesner et de bien d'autres. Beevor, officier britannique et historien militaire de renom apporte néanmoins une nette valeur ajoutée dans ce livre très documenté et nettement moins ethnocentriste voire européiste que les précédents.
C'est à ma connaissance (et je crois avoir plus lu que la moyenne sur le sujet) celui qui consacre le plus de contenu au conflit sino-japonais qui commença bien avant que l'Europe ne s'embrase et dont l'importance fut considérable. La très subtile partie d'échecs entre Chinois nationalistes et maoïstes, russes et Japonais est minutieusement décrite et permet de comprendre les enjeux: quand la logistique ne suit pas, la diplomatie paradoxale qui conduisit Staline à aider davantage les nationalistes que les maoïstes dans le but de maintenir la neutralité japonaise (en 1941 et 1942, l'URSS n'aurait pas pu lutter sur deux fronts) accomplit des miracles.
Beevor rappelle de manière implacable que la sauvagerie des Japonais ne le cédait en rien à celle des nazis, qu'ils commirent d'innombrables crimes de guerre et contre l'humanité, le premier étant le sac de Nankin avec le massacre de dizaines de milliers de Chinois à la baillonnette, pour économiser les munitions et endurcir leur soldatesque. Leur pseudo esprit chevaleresque n'était qu'une construction de l'esprit de l'après-guerre, pour justifier une intégration dans l'effort de guerre du monde dit libre - et Hiro-Hito ne s'est (timidement) opposé à la guerre que parce qu'il ne croyait guère en la victoire. En vérité il méritait aussi largement la potence que les criminels jugés à Nüremberg.
Quoiqu'on en ait contre les Rosbifs, on doit reconnaître qu'il n'y a qu'un historien anglais pour démonter les idoles britanniques, citant jusqu'à satiété les âneries commises par Churchill, l'incurie d'innombrables généraux anglais (même Montgomery, tâcheron sans génie imbu de lui même à un point qui repoussait les limites du ridicule), le sacrifice cynique des soldats venus des Dominions (le débarquement "pour voir" des Canadiens à Dieppe, en 1942, une boucherie), etc.
Une attention particulière est apportée par l'auteur à la sublime décadence de la société coloniale anglaise, qui perdit Singapour attaquée par une armée japonaise très inférieure en nombre (dans un rapport de un à cinq) et d'une faible logistique: les soldats nippons avançaient à bicyclette. Les préjugés incroyables des Britanniques les amenaient à croire que les Japonais ne voyaient pas la nuit et seraient incapables de mener une offensive structurée et quelques jours après Pearl Harbor, ils engageaient le cuirassé Prince of Wales à portée de l'aviation nippone! Prince of Wales ainsi perdu sans aucun profit malgré les avertissements des Américains, tout comme le Bismarck fut perdu par les nazis auparavant. Il fallut longtemps aux Anglais pour comprendre que l'ère des cuirassés était révolue... Tout comme il fallut attendre 1945 pour que leur industrie sorte des chars convenables. Ou leur puissance de feu était ridicule, ou, comme les Matildas, ils étaient lents et peu maniables.
Sac de Nankin
Les Américains ne sont pas en reste avec la scandaleuse négligence qui permit l'attaque surprise sur Pearl Harbor, la dualité de commandement entre l'austère Nimitz (route des atolls) et Mac Arthur, le mégalomane proconsul ayant déserté les Philippines qu'il était censé défendre et qui imposa sa "route du sud". Bref les USA eurent deux stratégies contradictoires au Pacifique... ce qui signifie qu'ils n'en avaient pas et que cela coûta des vies inutiles.
Beevor n'a aucune sympathie pour le stalinisme, ce dont on ne lui fera pas reproche. Surtout que cela ne l'empêche pas de mettre en évidence l'héroïsme, le patriotisme, la rudesse des Russes au cours de leur "grande guerre patriotique", avec ces épopées que furent le siège de Léningrad, la bataille de Moscou, La résistance de Sébastopol, le reflux à Stalingrad avec l'anéantissement de la VIe armée allemande, la bataille de Koursk qui marqua plus que toutes le retournement de la situation sur le front Est.
Reddition de Singapour
Churchill est étrillé pour ses digressions périphériques: Grèce, puis Afrique du nord, Italie (supposé ventre mou de l'Axe mais que les nazis défendirent avec acharnement) en attendant sans doute Balkans, si les USA n'y avaient mis le hola. Beevor démontre également l'inanité du programme de bombardements stratégiques sur l'Allemagne, censé mettre son industrie à genoux et qui ne réussit qu'à renforcer la cohésion du pays tout en multipliant les crimes de guerre. Eisenhover en prend aussi et très justement pour son grade, soldat politique donc ni bon soldat, ni bon politique.
En clair, en dehors des éléments factuels que chacun connaît dans les grandes lignes, l'auteur les met en perspective. On ne peut que regretter qu'à l'instar de nombreux historiens, il cède à la tentation de l'accumulation d'anecdotes supposée rendre la lecture plus facile - mais qui dilue le propos. L'histoire est une science quand la petite histoire est une distraction (très respectable). Il conviendrait de ne pas mélanger les deux genres.
Antony Beevor avait tous les titres pour entreprendre cette somptueuse et passionnante synthèse que constitue sa Seconde Guerre mondiale. Il est, d'abord, un des plus brillants représentants d'une école britannique d'histoire militaire qui fait, depuis un bon demi-siècle, autorité. Le goût du récit, l'exploitation minutieuse des sources, l'expertise militaire poussée jusqu'au dernier bouton de guêtre, le souci de "faire vivre", au plus près, les duretés des combats, sans jamais perdre de vue l'intelligence générale des conflits considérés, font de cette école historique un modèle de rigueur scientifique, tout en garantissant au grand public cultivé le plaisir de la lecture. L'express.fr
Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, « ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés.
L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d’occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers.
Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets « enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du Vent.
Cécile Desprairies est historienne et essayiste, spécialisée notamment dans la période de la France occupée (22 juin 1940 - 25 août 1944).
Son dernier ouvrage « L’Héritage de Vichy » préfacé par Emmanuel Le Roy Ladurie (lui-même historien au Collège de France) liste pas moins de 100 mesures – y compris sociales – promulguées sous le règne du Maréchal Pétain qui court du 10 juillet 1940 au 20 août 1944 pendant l’occupation allemande, et dont le siège sera à Vichy, c’est-à-dire en zone libre jusqu’en novembre 1942.
Ces mesures, aussi surprenant soit-il, sont toujours en vigueur de nos jours, sans que nos contemporains en aient forcément conscience. Par leur côté étonnamment moderne, novateur, pour ne pas dire visionnaire (osons l’audace), on pourrait même croire que certaines découlent des réformes consécutives à l’avènement du Front populaire de 1936. Il n’en est rien.
Français, si vous saviez…
Parmi quelques unes de ces lois, disciplines et institutions qui nous régissent dans tous les domaines sans exception, la création de l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), des comités sociaux d’entreprise, de la police nationale, des régions et du préfet de Région, la fondation de l’hôpital public, des carnets de santé, de vaccination, du certificat prénuptial, du salaire minimum (ancêtre du SMIC), du périphérique, de l’ordre des architectes et de celui des experts-comptables, de la médecine d’inspection du travail, du délit de non-assistance à personne en danger, de la carte d’identité, de la licence IV pour l’alcool dans les cafés, de la fête du travail du 1er mai qui devient jour férié, la visite médicale obligatoire à l’école, l’extension des allocations familiales, la protection de l’enfance délinquante, la restauration collective et les tickets-repas, le rugby à XV (qui se substitue au rugby à XIII jugé trop anglais), la pratique du handball (sport allemand), le sport au bac, la retraite à 60 ans (appelée à l’époque « retraite des vieux »), la création de l’ESF (école du ski français)...
De même, la plupart d’entre nous ignorent qu’en septembre 1941 fut promulguée par Pétain la loi dite « accouchement sous X ». Cette appellation pour le moins énigmatique désigne une loi qui entendait sauver la vie de centaines de milliers d’enfants nés d’union franco-allemandes en préservant l’anonymat de celles qui leur donnaient la vie… tout en promouvant une politique nataliste chère au régime.
Vichy gérerait-il encore notre quotidien ?
Ainsi, alors que l’on a coutume de ne retenir de Vichy que la célébration de la fête des mères ou encore les chantiers de la jeunesse française (souvent appelés chantiers de jeunesse), ce livre dresse un inventaire édifiant de ces dispositions qui s’appliquent encore 70 ans plus tard, même si elles ont subi des aménagements ou modifications nécessaires, telle par exemple la suppression de l’éviction ethnique (antisémitisme) imposé par l’occupant nazi. « Si nous devions retenir un terme pour qualifier cette période, nous lui donnerions celui de complexité. Vichy a été un régime autoritaire et répressif mais au sein de son œuvre législative, nous devons lui reconnaître la part d’héritage qu’on lui doit. Certaines lois et pratiques traitées ici ont été constructives, même si pour beaucoup d’entre elles leur application a dû attendre la IVe République pour être efficace » reconnaît l’auteur dans son introduction.
La quasi-totalité des textes pris en matière d’assurances sociales seront purement et simplement validés à la Libération.
Vichy n’aurait donc été qu’une brève mais indélébile parenthèse au sein de notre histoire républicaine ? Et l’on n’aurait gardé de ce régime que ce qui concernait la gestion du quotidien ? Troublant.
Chacun se forgera sa propre opinion à la lecture de cet ouvrage passionnant, fruit d’un travail remarquablement audacieux ; et objectif puisqu’il va jusqu’à mesurer, pour chaque mesure abordée, ce qui fut et ce qui perdure encore aujourd'hui.
Continuons à découvrir quelques dates et événements de notre commune.. Voici les réponses aux questions ...
1. Quand avons-nous organisé la première opération "Chasse aux œufs de Pâques"?
La première "Chasse aux oeufs " s'est déroulée à l'occasion de Pâques en avril 2007 dans le parc de la Roseraie et la bibliothèque ... les œufs étaient offerts par le conseil Général de Seine et Marne.
2. A quelle date et par quelle association les 3 premières "poubelles colorées " ont-elles été placées dans les chemins de Villevaudé
Le premier tonneau poubelle a été installé (avec deux autres ) dans le village en 2009 à l'initiative de l'atelier d'Art plastique de François Chauvin et de l'association La Dhuis à l'Ourcq.
3. La fibre optique arrive... mais savez-vous à quelle date l'ADSL a été installée dans le village ?
L'ADSL a été installée il y a 13 ans en janvier 2007...
."Quelle galère", "vogue la galère", "il s'est mis dans une de ces galères", autant d'expressions familières que l'on emploie pour signifier que l'on est engagé dans une situation fâcheuse.
Mais qui étaient ces galériens, esclaves turcs ou barbaresques, condamnés politiques, protestants subissant les effets de la révocation de l' Edit de Nantes, révoltés sociaux et surtout condamnés de droit commun, qui pour beaucoup, " mouraient dans ces longues marches en colonne, traversant la France les fers au cou?"..
Quelle était leur vie et leur douloureux destin?
Punitions, régime alimentaire, conditions de vie à bord et à terre, rien n'est laissé dans l'ombre. La description de cet enfer sur terre et sur mer ne laissera aucun lecteur indifférent.
Comment était construits ces magnifiques navires conçus " comme des miroirs de la splendeur royale et des joyaux étalant sur le bleu des mers la puissance de la France":
Les détails de construction, la manœuvre de ces navires au dessin si particulier, le combat naval, mais aussi le rôle que devaient jouer ces bâtiments de guerre dans la stratégie maritime du Roi Soleil fournissent des chapitres passionnants pour l'amateur d'histoire maritime.
Cet ouvrage volontairement facile d'accès vous donnera des informations claires et précises sur l'enfer des galères; il pourra également servir de documentation pédagogique pour des sujets d'étude pour les jeunes.
Vous le trouverez au rayon documentation histoire de la bibliothèque de la Roseraie.
La Réale était celle qui ouvrait la route de l'esclave.
La photo représente la maquette de "La Réale", réalisée par Ivan Peychès ( 1906 -1978), dans sa maison de Montjay la Tour, académicien des Sciences, inventeur de la fibre optique, érudit et amateur éclectique... Elle est visible à la bibliothèque de la Roseraie.
Comme en témoigne le Figaro du 8 mai 1954, le 7 mai 1954 marque la chute de Dien Bien Phu. ll faudra attendre le 20 juillet 1954 pour que les négociateurs français et vietnamiens signent à Genève les accords de cessez-le-feu.
La guerre d'Indochine avait duré 9 ans ..
Née en 1925, Geneviève de Galard s'engage en 1952, pendant la guerre d'Indochine dans le corps des convoyeuses de l’air qui rapatrie les blessés entre Dien Bien Phu et Hanoï à bord d’avions sanitaires.
Au cœur de l’attaque du Viet-Minh, elle se retrouve prise au piège à Dien Bien Phu : accidenté, son avion sanitaire ne peut plus repartir. Dès lors, elle partage le sort des quinze mille soldats enterrés dans la nasse du camp retranché. Après la chute de Dien Bien Phu le 7 mai 1954, elle demeure auprès des blessés.
Seule femme dans la guerre, elle reçoit la Légion d’honneur et la Croix de guerre, le 29 avril 1954.
En 2014, elle est élevée à la dignité de grand-croix.
Le 11 mars 2004, Geneviève de Galard remettait à son amie villevaudéenne Geneviève Bossu la décoration de Chevalier de l'ordre national du Mérite par décret du14 novembre 2003...
A noter que Geneviève de Galard a fait partie des seize femmes françaises que j'ai sélectionnées pour représenter les femmes au repas seniors du CCAS de décembre 2019.
Cette année, le Covid-19 aura raison des célébrations commémoratives du 76e anniversaire du débarquement des Alliés sur les côtes de Normandie, mardi 6 juin 1944.
Il fut la plus grande opération amphibie et aéroportée de toute l’Histoire. C’était le meilleur moyen trouvé par les occidentaux pour s’attaquer directement aux forces allemandes et espérer vaincre ainsi définitivement les forces du 3e Reich.
A titre d'hommage à tous ces héros du 6 juin, j’ai trouvé intéressant de vous livrer ici le commentaire intégral d’un documentaire exceptionnel et rare sur les forces expéditionnaires alliées réalisé par les sections cinématographiques militaires des gouvernements de Grande-Bretagne et des Etats-Unis.
D’une durée de 20 minutes, il retrace les importants et vastes préparatifs de cet événement qui allait changer la face du monde. Son titre : Veille d’attaque.
S. Moroy
►Le commentaire
Voici l’Europe. Voici le mur de l’Atlantique. Des hommes venus de New York, Londres, Manchester, Toronto, Montréal, Marseille, Varsovie, Prague et de milliers d’autres villes alliées, ont accompli ce qu’Hitler n’avait pas osé tenté : la traversée de la Manche et l’attaque de la côte fortifiée sur l’autre rive.
Leur but était d’anéantir l’armée allemande et supprimer ses dirigeants. Ce but est aujourd’hui atteint. En décembre 1943, à Yalta, les 3 grands chefs alliés avaient établi les plans de cette offensive. En Angleterre, les soldats expatriés se préparaient à rentrer chez eux : des Français, des Hollandais, des Polonais, des Tchèques, des Norvégiens qui se souvenaient du printemps de 1940.
Du nouveau monde, vinrent les Américains. Sur leur propre sol, les Anglais, qui, 4 ans auparavant s’étaient préparés à faire face à une autre invasion, étaient prêts, ainsi que les Canadiens, héros de Dieppe. Tous attendaient le signal des chefs qui avaient vaincu les Allemands en Afrique, en Sicile, en Italie et dont le but était maintenant d’anéantir la puissance allemande à l’Ouest.
Une invasion où tous les cargos, comme tous les paquebots de luxe et toutes les coques capables de flotter devaient être utilisés. Une invasion où la marine, les garde-côtes et les avions qui traquaient sans cesse les sous-marins ennemis étaient mobilisés sur mer et dans les airs.
Une invasion s’appuyant sur une marine qui gagnait la guerre des mers et sur une flotte marchande qui amenait à bon port les richesses en acier de l’Amérique et de l’empire britannique. Les docks contre lesquels les Allemands s’étaient vainement acharnés et où l’élite de la Luftwaffe avait trouvé la mort, débordés d’armes et d’équipements anglais et américains.
Les Sammies et les Tommies manœuvraient les grues et les treuils côte à côte avec les dockers. S’entassaient toutes les richesses du nouveau monde sur le sol anglais : le cuivre du Montana, le blé australien, l’acier de Pennsylvanie, le bétail du Texas, des avions ; tout était là. Ces milliers de caisses entassées représentaient la décision des nations unies d’en finir avec la guerre.
Le travail continuait sans trêve. A la tombée du jour, d’autres hommes se préparaient à rendre visite Führer. Les escadrilles de bombardiers anglais, canadiens, australiens, zélandais s’envolaient vers le Reich. Des aviateurs de l’Afrique du Sud, de Rhodésie et des colonies, des hommes sortant des écoles d’aviation britanniques ou appartenant aux forces aériennes alliées s’élançaient vers le continent.
Ces hommes, vengeurs de Varsovie, de Rotterdam, de Coventry Londres, survolaient l’Europe nuit après nuit par tous les temps pour écraser les usines et les points fortifiés de l’empire hitlérien. Les usines d’aviation, les munitions, les ateliers de montage, les centrale électriques à Munich, à Hambourg, à Nuremberg, à Cologne, à Francfort, à Brunswick, à Essen, à Hanovre, à Berlin.
Sur les routes bombardées d’Angleterre, l’étoile, insigne américain, devint l’insigne des alliés. On la peignit sur tous les véhicules, elle devint familière à tous. Le matériel de guerre roulant sur du caoutchouc et de l’acier fut acheminé vers les centres de répartition disséminés dans le pays pour y attendre le grand jour. On consacra des efforts surhumains, des heures de travail sans nombre et une organisation impeccable au ravitaillement en matériels de la plus grande invasion du monde.
Et même le potentiel de l’industrie américaine vint s’ajouter à la production britannique qui constituait elle-même un record grâce à l’effort des travailleurs dont la majorité était des femmes. Nuit et jour, on rassembla tout ce matériel pour préparer l’attaque à venir et des locomotives et des wagons pour le transporter lorsqu’il serait débarqué en Europe.
En attendant, on entassait dans le Devon et la Cornouaille, à Londres et à Liverpool. Il s’étendait à perte de vue en files interminables de chars, de canons et de véhicules à travers la campagne anglaise. Il représentait pour l’ennemi une menace grandissante et pour les alliés il était le résultat d’années d’endurance et de travail.
Pour protéger ce matériel considérable, des hommes et des femmes demeuraient à leurs postes près des canons. Dans les eaux européennes, on avait construit une véritable muraille navale. Nulle part, même dans les eaux allemandes, l’ennemi ne pouvait se déplacer impunément. Des mines, des avions, des patrouilleurs, des navires de guerre alliés répondaient à toutes les attaques sur mer. Des dragueurs de mines traçaient des chenaux pour permettre à la marine alliée et aux péniches de débarquement de passer. Les vedettes, les croiseurs, les torpilleurs, les cuirassés, les avions attaquaient la marine allemande. Mutilée et saignante, la flotte hitlérienne n’osait plus sortir de ses ports.
Chaque jour était le jour J pour l’armée de l’air. Le ronronnement des avions emplissait l’air 24 heures par jour. Après une longue période consacrée à l’élaboration de plans stratégiques, l’Angleterre - transformée en un énorme porte-avion - lançait sur l’ennemi une immense flotte aérienne pour démolir ses voies ferrées, faire sauter ses dépôts de munitions, écraser ses usines, chasser du ciel ses avions, anéantir sa puissance en tous lieux. Aucune ville de l’Europe occupée n’était à l’abri de l’assaut des forces aériennes alliées. De longues files de chasseurs anglais et américains, de forteresses et de libérateurs de la 8e armée de l’air américaine balayaient nuit et jour le ciel jusqu’à Berlin.
Les routes allemandes étaient couvertes de canons de DCA et les meilleurs pilotes de la Luftwaffe affrontaient le feu des forteresses volantes. Mais les bombes tombaient sur les raffineries de pétrole, les usines d’aviation, de roulement à bille à Brême, à Wilhelmshaven (sur la mer du Nord), à Kiel, et sur les centres de production allemande en pays occupés. Elles écrasaient l’industrie de guerre allemande par des bombardements systématiques et impitoyables.
Mais l’aviation ne suffisait pas elle seule à battre à l’ennemi. Il fallait des fantassins, comme au temps de César, avançant pied à pied en Europe pour anéantir les armées allemandes. L’infanterie de l’air manœuvrant dans le ciel pluvieux d’Angleterre se préparait à attaquer à l’arrière des défenses ennemies. Les troupes aéroportées constituaient une menace contre laquelle on ne pouvait dresser aucun mur de béton et d’acier.
A mesure que le moment approchait, l’armée de l’air multipliait ses attaques. Son objectif était la côte de débarquement et la région qui s’étendait au-delà de celle-ci. L’armée de l’air alliée, obscurcissant le ciel au dessus de la Manche pour vaincre l’armée allemande, bombardait de nuit ou mitraillait les aérodromes ennemis. Des hommes, des appareils et des armes proclamaient l’énorme avantage de la supériorité aérienne sur l’ennemi.
Dans les anses et les ports d’Angleterre, on rassemblait les bateaux qui devaient transporter l’armée en Europe : les péniches de débarquement pour les hommes, les tanks, les canons, les munitions, le ravitaillement, les jeeps, les câbles, les médicaments, tous les bâtiments nécessaires pour mener à bien l’invasion.
L’heure du dernier assaut avait sonné. Les hommes, qui dévalaient sur les grèves du continent, avaient expérimenté et répété minutieusement les procédés et les mouvements qu’ils utiliseraient contre l’ennemi. Ces hommes qui venaient de tant de pays, qui parlaient tant de langues, s’étaient rassemblés en Angleterre, soutenus par un même espoir. Ils s’étaient entraînés aux côtés de leurs camarades anglais depuis les collines et les bois de Devon, jusqu’aux hautes terres d’Ecosse. Ces hommes, qui, peu de temps auparavant, avaient appris à nettoyer un fusil, étaient aptes désormais à faire la guerre moderne : les attaques à travers les champs de mines, les assauts contre les barbelés, les combats de tanks compliqués, n’avaient plus de secret pour eux. Certains s’étaient battus contre les Allemands en Afriques, d’autres avaient laissé leurs amis dans les cimetières de Bir-Hakeim, d’El-Alamein, de Bizerte… Le jour venu, ces hommes ont lutté sur les grèves de Normandie.
Le destin du monde était entre leurs mains. C’est grâce à leur force et à leur héroïsme que l’Europe est aujourd’hui délivrée du joug hitlérien.
Le bois du Moulin des marais, à Mitry-Mory, est remarquable et méconnu. Il possède une faune et une flore abondantes et recèle encore bien des secrets. Voici l’étrange histoire des sœurs Sazie qui résidaient jadis dans le bois.
Isabelle, Jeanne et Eva Sazie ont habité dans le bois durant vingt-cinq ans, de 1921 jusqu’à fin 1946. Leur maison a finalement été rasée par l’AEV (Agence des espaces verts) qui gère le site pour le compte de la Région Ile-de-France, car ses ruines constituaient un danger pour le public.
Le mystère des sœurs Sazie
L’histoire a débuté en septembre 1946 lorsque les occupantes de la Maison blanche n’ont plus donné signe de vie. Alertée, la police est intervenue avec un médecin, découvrant deux femmes octogénaires, Isabelle et Eva, quasiment grabataires. Mais qu’était donc devenue Jeanne, leur troisième sœur ? Serait-elle partie en Algérie, comme l’aurait tout d’abord affirmé Eva ? Hospitalisée à Lagny-sur-Marne, Eva a livré une autre version selon laquelle Jeanne serait décédée et aurait été enterrée dans le parc, dans un abri aménagé durant les bombardements. Une Mitryennne se souvient : « Ma grand-mère allait leur apporter à manger et elle était toujours reçue à la grille. Les sœurs vivaient à l'écart du monde extérieur, recluses dans leur maison ».
La vie des trois sœurs demeure donc aussi mystérieuse que leur fin et le lieu est assurément chargé de mystères. Josiane, 69 ans, née à Mitry-Mory, se souvient : « Mes deux filles venaient jouer dans ce bois dans les années quatre-vingt. Pour elles, la maison des deux sœurs qui faisait partie du corps de ferme était étrange ; elles parlaient même de fantômes ».
Un bien étrange menhir
Érigé près du chemin de la Bougie, se dresse une sorte de menhir. Haut d’environ 5 mètres, il se confond presque avec les arbres. Selon la municipalité, on ignore ce que c’est. Jusqu’en 1976, il y avait un corps de ferme dont l’allée menait directement à cette pierre. Certains pensent à un cadran solaire, d’autre à un portail. Certains pensent aussi que Jeanne Sazie serait enterrée dessous.
Anne Bloch, directrice de la médiathèque, a fait des recherches à partir des actes de naissance des sœurs, nées à Oran, et des coupures de la presse de l’époque relatant le fait divers : « Elles faisaient assurément partie de la grande bourgeoisie oranaise. Elles avaient une quatrième sœur, qui s’est mariée et est repartie à Oran. Elles avaient aussi un frère, Léon Sazie, auteur de romans policiers, surtout connu pour le personnage de Zigomar, le roi du crime à la cagoule rouge ».
Un moulin au IXe siècle
Bien d’autres mystères peuplent les lieux : des meurtres, un repaire de brigands, des lieux de rendez-vous près des marécages pour les amants voire même les époux volages…
Le bois comprend plusieurs parcelles aux noms évocateurs : la fontaine Gravier, la fontaine Bonne-eau, les Abîmes. Le site est en effet sillonné par le ru des Cerceaux, qui rejoint, au niveau de Gressy, la Reneuse, un affluent de la Beuvronne. Des plans attestant de l’existence d’un moulin au IXe siècle [Ndlr : époque des Carolingiens] ont été retrouvés. On pense qu’il s’agissait d’un moulin à eau.
Avant la Grande Guerre, deux familles se partageaient le bois : la famille Brunet, pour la partie forestière, et la famille Delac, qui possédait un manoir et exploitait une eau de source d’une grande qualité qui jaillissait au milieu d’un des marécages.
Avant la tempête de décembre 1999, le manoir, abandonné et pillé, était devenu dangereux et il a été démoli. De son faste d’antan, il ne reste plus que quatre médaillons représentant probablement une allégorie aux quatre saisons. Ils ornaient jadis la façade du manoir et sont aujourd’hui conservés par la ville.
Fantômes, menhir et mystères au Bois du moulin des Marais.S. Moroy (texte et photos)
Titre original : Las Hurdes, tierra sin pan Court-métrage franco-espagnol de Luis Buñuel (1932) D’après une étude de géographie humaine : Las Jurdes Directeur de la photographie : Eli Lotar Collaborateurs : Pierre Unik et Sanchez Ventura Voix du narrateur : Abel Jacquin Distributeur : Les films du Jeudi (Paris) Musique : J. Brahms (IVe symphonie)
Préambule Cet essai cinématographique de géographie humaine a été tourné en 1932, peu de temps après l’avènement de la République espagnole. De l’avis des géographes et des voyageurs, la contrée que vous allez visiter, appelée « Les Hurdes », est une région stérile et inhospitalière où l’homme est obligé de lutter, heure par heure, pour sa subsistance.
Jusqu’en 1922, année où la première route y fut tracée, « Les Hurdes » était presque inconnue du reste du monde et même des habitants de l’Espagne.
Résumé Le pays des Hurdes, en plein milieu de la presqu’île ibérique, s’étale sur l’écran avec sa désolation, ses villages infects, ses habitants tous malades et tarés (consanguinité), ses paludéens. Une telle désolation est inconcevable en plein XXe siècle et au sein de l’Europe.
Commentaire Seul film documentaire de Buñuel tourné en un mois (avril à mai 1932) à La Aberca (Salamanque, Castille-Léon) et Las Hurdes (Extremadure). D’une durée d’à peine 30 minutes, il est sorti en France en 1937. C’est d’ailleurs cette année-là qu’il fut sonorisé puis à nouveau en 1965 lorsque Buñuel décida, avec son producteur Pierre Braunberger, de diffuser une version non censurée du film.
Ce documentaire, d’une âpreté extraordinaire, décrit avec un douloureux lyrisme la détresse profonde d’une région reculée d’Espagne et de ses habitants, particulièrement déshérités par la nature. Un réquisitoire impitoyable de Luis Buñuel, auquel collaborèrent Eli Lotar et Pierre Unik.
Film remarquable par son sujet peu traité à l’époque (la misère en milieu rural), par son montage (fait par Buñuel lui-même) et par l’usage de ses gros plans, il continue, aujourd’hui encore, à surprendre le spectateur. Cela vient du fait que Buñuel a reconstitué certaines scènes du film en les mettant en scène afin de créer une plus forte impression sur le spectateur. Ainsi, une chèvre et un âne ont-ils été notamment tués pour les besoins du film.
« Il n’y a rien de mieux qui tienne en éveil que de penser toujours à la mort » déclame une vieille femme qui parcourt le village, la nuit, en psalmodiant des prières. Certaines scènes particulièrement rudes sur la vie quotidienne des Hurdanos pourront heurter la sensibilité de certains spectateurs : le nourrisson mort dans son petit lit, la fillette malade qui s’est isolée depuis 3 jours et qui va mourir deux jours plus tard faute de soins, les jeunes femmes avec leurs goitres qui ressemblent déjà à de vieilles femmes...
En 1976, Tomas Perez Turrent interroge Luis Buñuel à propos de son documentaire :
- « Avez-vous utilisé un scénario ? ».
- « Non. J’ai visité la région 10 jours avant en emportant un carnet de notes. Je notais : chèvres, fillette malade du paludisme, moustiques anophèles, il n’y a pas de chansons, pas de pain. Et ensuite j’ai filmé en accord avec ces notes. J’ai monté le film sans Moviola, sur une table de cuisine, avec une loupe, et comme je m’y connaissais encore très peu en cinéma, j’ai éliminé de très bonnes images de Lotar parce que les photogrammes étaient flous. Je ne savais pas que le mouvement pouvait d’une certaine manière reconstruire l’image. C’est comme cela que, parce que je n’avais pas de Moviola, j’ai gâché de bonnes prises. […] Dans ce film, rien n’est gratuit. C’est peut-être le film le moins « gratuit » que j’aie fait » (Source : Conversations avec Luis Buñuel, « Il est dangereux de se pencher au-dedans », Cahiers du cinéma, Septembre 1993).
Django Reinhardt, le célèbre guitariste manouche, décédait le 15 mai 1953 à Samois-sur-Seine (77)
L’occasion de rendre hommage à ce guitariste exceptionnel, le plus célèbre du monde. Un hommage que comprendront ses admirateurs et les fervents aficionados d’un jazz étonnamment bien balancé que seul Django savait si bien jouer… pour ne pas dire littéralement improviser !
► Ni Dieu ni maître
Jean-Baptiste Reinhardt, dit Django, est né le 23 janvier 1910 près de Charleroi (Belgique).
Virtuose de la guitare de jazz, il est l’un des musiciens les plus complets que cette musique ait produits car il présente cette particularité de n’être le disciple de personne (comme beaucoup d’autres musiciens de jazz, il ne connaissait pas une note de musique) et de ne posséder lui-même… aucun disciple.
► 1928 : le drame
Peu de temps après son mariage, il échappe de justesse à un incendie accidentel dans sa roulotte le 2 novembre 1928. Sa main gauche est gravement brûlée et son avenir de guitariste immédiatement obscurci. Sa passion de la musique est tellement forte, qu’à force de ténacité, il réussit à rééduquer sa main. Il part avec son frère tenter sa chance sur la côte d’Azur où il s’exerce déjà avec talent dans les cabarets, notamment à Cannes.
Sa découverte des deux grands du Jazz, Louis Armstrong et Duke Ellington, chez un ami à Toulon (Var), sera déterminante au niveau de son influence musicale. Sa particularité esthétique, qui reflète un tempérament fantasque, est aussi la conséquence du mariage de deux cultures très fortes : la culture tzigane (il était Manouche) et la culture négro-américaine.
► 1930 : la consécration
En 1930, il triomphe dans les cabarets parisiens et surtout au Balajo où il fait chaque soir un véritable tabac. En 1934, il forme avec le violoniste Stéphane Grappelli, deux guitaristes d’accompagnement et un bassiste, le célèbre quintette du Hot Club de France, dont l’instrumentation était alors totalement inhabituelle à l’époque.
Cette formation écrira quelques-unes des plus glorieuses pages de l’histoire du jazz qui aura enfin grâce à lui sa musique de chambre. L’amitié de Grappelli et de Reinhardt reposait sur une incompatibilité d’humeur totale, mais une entente musicale… totale.
► 1940 : célèbre aux USA
En 1940, il modifia la formule du quintette, le clarinettiste Hubert Rostaing remplaçant Grappelli. Il ouvre son propre cabaret à Paris « La Roulotte », où il y a plus de musiciens… que de spectateurs. Son prestige est toutefois immense au Etats-Unis. Lors d’une période de chômage, il découvre la peinture qui constitue pour lui un nouveau jeu (inspiration Douanier Rousseau).
Après une tentative de carrière américaine en 1946 (où il rencontre le boxeur Marcel Cerdan), il choisit de prendre une semi-retraite à Samois-sur-Seine, près de Fontainebleau (Seine-et-Marne), où il appréciait tout particulièrement le cadre verdoyant, la proximité de la Seine (symbolisant en quelque sorte pour lui l’immobilité de sa fuite) et la quiétude. Il occupe alors ses loisirs à la pêche et à la peinture.
► 1953 : mort à 43 ans
De temps à autre, il participe à des concerts à Paris (rue Benoît, 6ème arrondissement) où il embrase littéralement les soirées des amateurs de Jazz, avec sa musique envoûtante et étonnamment alerte.
Le 15 mai 1953, il meurt d’une congestion cérébrale assis le banc, juste devant sa maison. Il avait 43 ans et était au faîte de sa gloire. Il sera enterré dans le petit cimetière de Samois devant lequel il aimait tant méditer.
► 1983 : création d’un festival annuel en son honneur
En 1983 était créé le festival Django Reinhardt, un rassemblement annuel de jazz manouche qui se déroule le premier week-end de juillet dans le parc du château de Fontainebleau. Jusqu’en 2015, il avait lieu à Samois-sur-Seine, dans la ville même de Django.
S. Moroy
Consacré à un épisode peu connu de la vie du musicien, son exil forcé près de la frontière suisse pour fuir les persécutions nazies durant la Seconde guerre mondiale un film est réalisé en 2017par Etienne Comar
Ce timbre, à l'effigie de Danielle Casanova, a été émis le 8 mars 1983 par le ministère des PTT et le ministère des Droits de la Femme.
Vincentella Périni est née à Ajaccio en 1909 et est morte au camp de concentration d'Auschwitz le 9 mai 1943.
Étudiante à Paris en 1927, elle adhère à l'Union Fédérale des étudiants et milite dans le rang des jeunesses communistes.
Lors de la guerre civile qui ravage l'Espagne, elle prend une part active à l'aide aux enfants à Madrid et en 1938, participe à New York aux travaux du premier Congrès mondial de la jeunesse pour la Paix.
Lorsque la Seconde guerre mondiale guerre éclate, elle partage sa vie entre son son cabinet dentaire et son activité militante. Elle est mariée à Laurent Casanovade qui elle prendra le nom, ce sont ses amis qui lui donneront le prénom de Danielle.
Dès le 11 novembre 1940, elle ose manifester contre l'occupant.
Elle fait paraître "La voix des femmes" journal clandestin, crée des comités féminins de lutte, participe à la formation des premiers groupes de Francs-tireurs et partisans.
Arrêtée puis livrée à la Gestapo le 11 février 1942, incarcérée et torturée à la prison de la Santé, elle est déportée sans jugement le 23 janvier à Auschwitz où elle mourra victime du typhus le 9 mai 1943.
Elle avait écrit avant sa mort:
" N'ayez jamais le cœur serré en pensant à moi. Je suis heureuse de cette joie que me donne la haute conscience de n'avoir jamais failli. Notre belle France sera libre et notre idéal triomphera."
7 MAI 1954: Geneviève de Galard, l'héroïque convoyeuse de l'air, la seule femme parmi les défenseurs..
Pendant la guerre d'Indochine, elle s'engage en 1952 dans le corps des convoyeuses de l’air qui rapatrie les blessés entre Dien Bien Phu et Hanoï à bord d’avions sanitaires.
Au cœur de l’attaque du Viet-Minh, elle se retrouve prise au piège à Dien Bien Phu : accidenté, son avion sanitaire ne peut plus repartir. Dès lors, elle partage le sort des quinze mille soldats enterrés dans la nasse du camp retranché.
Après la chute de Dien Bien Phu le 7 mai 1954, elle demeure auprès des blessés.
Seule femme dans la guerre, elle reçoit la Légion d’honneur et la Croix de guerre, le 29 avril 1954.
En 2014, elle est élevée à la dignité de grand-croix.
Diên Bien Phu.. LE FIGARO 8 MAI 1954
Je remercie ce villevaudéen de mes amis qui m'a gentiment offert cet exemplaire du Figaro du 8 mai 1954 trouvé dans un recoin de son garage... Y Godefroy
Le 11 mars 2004, Geneviève de Galard remettait à son amie Geneviève Bossu la décoration de Chevalier de l'ordre national du Mérite par décret du14 novembre 2003
Geneviève Bossu a eu 100 ans en 2019 dans son château de Bisy de Villevaudé..
BOULEVERSANT TÉMOIGNAGE D’UN RESCAPÉ DU CAMP DE MAUTHAUSEN
José Tomas Espejo est né en 1914, dans la province de Cordoue, en Espagne. Il a été déporté au camp de concentration de Mauthausen et portait le matricule 4452. Avant de décéder en 1996, il a livré son témoignage à Manu, son fils, et Martine, sa belle-fille.
En 1936, José a 22 ans lorsque la République espagnole est portée au pouvoir par des élections démocratiques. Il est simple ouvrier agricole et analphabète. En effet, pour accéder à l’école – qui n’était pas publique – il y avait à cette époque deux conditions obligatoires et indissociables : fréquenter l’église et avoir de l’argent. Or, sa famille n’était pas fortunée.
La victoire du Front populaire a provoqué le mécontentement de la droite, essentiellement composée de monarchistes, fascistes et conservateurs de l’ancien régime. Ces opposants tentent de renverser le pouvoir par un putsch les 17 et 18 juillet 1936. Bien que raté, ce coup d’état déclenchera une guerre fratricide et sanglante, qui durera trois ans. Les opposants sont soutenus par Hitler et Mussolini.
GUERNICA
Le sol espagnol servira de terrain expérimental pour les armées de l’Allemagne nazie. Le terrible bombardement de Guernica, au Pays basque en avril 1937, en témoigne : 44 avions de la légion Condor et 13 avions de la légion italienne fasciste frappent.
La tragédie sera immortalisée par le célèbre tableau de Picasso.
Dans sa ville d’Andalousie, José se porte volontaire pour lutter contre l’injustice qui règne alors sur le peuple. Il est rejoint par son frère et bien d’autres encore. Ainsi, avec quelques autres compagnons, il tuera des taureaux de combat afin de distribuer de la viande aux gens affamés. De même, lui et ses compagnons sont chargés de surveiller l’arrivée des soldats franquistes, qui remontaient du Maroc espagnol pour se diriger vers Madrid. On le voit alors en faction avec une mitraillette tout en haut du clocher de l’église de Palma del Rio.
Avec son frère, il s’engage ensuite dans l’armée républicaine. Au front, sur Madrid, José est blessé à plusieurs reprises : au fessier, à la cuisse et au front ; ce qui lui vaudra une cécité provisoire. Il poursuivra néanmoins le combat et se retrouvera en Catalogne. Mais la victoire des franquistes à Barcelone, de nouveau aidée par la Luftwaffe, mettra fin à l’espoir des Républicains. S’en suit alors l’épisode de la « retirada » (retraite), qui jettera sur les routes de l’exil près d’un demi-million d’hommes, femmes et enfants de tous âges.
ARRÊTÉ EN FRANCE
José arrive en France en février 1939. Il est emprisonné dans un camp installé sur la plage de Saint-Cyprien (Pyrénées orientales). Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, convaincu du bien-fondé de ses convictions républicaines et antifascistes, il s’engage dans l’armée française et se trouve mobilisé sur le front, dans le Nord-est de la France, avec la 27e compagnie de travailleurs étrangers. C’est dans la région d’Epinal (Vosges) qu’il est arrêté le 19 juin 1940 par la Gestapo, sur dénonciation d’un Espagnol franquiste. Il sera incarcéré à Chaumont (Haute-Marne) avant d’être transféré au stalag 6-F, à Bocholt, près de la frontière hollandaise, puis en Allemagne : au stalag 6-C, à Bathorn, et au stalag 12-D, à Trèves.
MAUTHAUSEN : MATRICULE 4452
Le 31 mars 1941, il est transféré au camp de Mauthausen, en Autriche, où il arrive le 3 avril. C’est ici qu’il va découvrir et vivre l’horreur absolue.
Dans ce camp, classé niveau III, c’est-à-dire très dur au niveau des conditions de détention concentrationnaire national-socialiste puisque consacré à l’extermination par le travail, José devient alors le matricule 4452.
Il y a vécu des moments à la limite du soutenable, assistant même à des scènes dépassant l’entendement humain qu’il répugne à relater.
Ainsi, avec ses compagnons d’infortune, il dut participer à des séances de présence obligatoire, alignés par block, sur la place d’appel du camp. Ils restaient nus, des heures durant et sous des températures en dessous de zéro. Ceux qui ne résistaient pas et qui s’écroulaient étaient envoyés à la chambre à gaz puis transportés au four crématoire du camp. Ceux qui mouraient sur place allaient directement au four crématoire. Lui et ses camarades connurent la peur… qui les faisait s’uriner sur eux-mêmes.
L'ESCALIER DE LA MORT
Le camp avait été construit par les nazis en mars 1938, à proximité d’une carrière de granit. Dans celle-ci, le matricule 4452 a accompli des travaux surhumains. Avec ses camarades, il devait ramener des blocs de granit à même le dos. Par centaine, ils empruntaient un escalier de 186 marches, surnommé « l’escalier de la mort ».
Selon l’un des accusés au procès de Mauthausen (Dachau, 1946), « cette construction monumentale avait pour principale fonction d’épuiser les détenus ». Les SS lâchaient parfois leurs chiens sur les déportés qui arrivaient, chargés, en haut des marches. Sans aucune possibilité d’échapper à ces jeux effroyables, les détenus s’écroulaient alors dans un bain de sang ou dévalaient la pente en sens inverse sur la colonne qui les suivait, entraînant ainsi une grande majorité d’entre eux dans une mort inéluctable. Ceux qui avaient le malheur de tenter de résister étaient frappés à coups de bâtons sur le dos ; ce fut notamment le cas du matricule 4452.
RÉSISTER, GARDER ESPOIR
La nourriture était bien sûr insuffisante. Les maladies proliféraient, les vêtements et les chaussures n’étaient pas à la hauteur des températures à supporter. La médecine était quasi inexistante. Ceux qui étaient considérés comme médicalement irrécupérables, allaient tout droit à la chambre à gaz et leurs corps étaient transportés au four crématoire.
Les camps annexes, qui dépendaient du camp central de Mauthausen, se sont développés afin de répondre aux besoins de l’industrie de guerre allemande. Le matricule 4452 s’est ainsi retrouvé dans un commando, au camp annexe de Steyr, à fabriquer des roulements à bille. Tout comme d’autres détenus, il réussit à ramener, au nez et à la barde des gardiens, des petites pièces qu’il avait fabriquées et cachées dans ses vêtements. Sur la photo José est gauche avec au centre Eduardo, cité dans l'hommage.
Dans le block où il dormait, ces pièces étaient ensuite huilées, placées dans des morceaux de chiffon, eux-mêmes huilés. Après avoir démonté des lattes du parquet, ils cachaient ce petit pactole qui leur servirait plus tard à la libération du camp.
Mais en attendant cette heure, que tous espéraient ardemment, il fallait résister, ce qui nécessitait aussi de la solidarité. Cette valeur humaine joua un grand rôle à Mauthausen. Celui qui était malade pouvait compter sur ses compagnons : chacun lui donnant une infime partie de sa maigre pitance. Mais ce simple geste alimentait le malade tout en lui permettant de continuer à espérer. Quelques uns chantaient ou déclamaient des poèmes…
UN EXEMPLE D'ENTRAIDE
Un jour qu’il travaillait en forêt, le matricule 4452 a été amené à protéger l’un de ses camarades. Eduardo, le plus jeune capitaine de l’armée républicaine durant la guerre d’Espagne, était épuisé. Il n’avait plus la force d’abattre les arbres, tâche à laquelle on les avait assignés. Assis contre un arbre, caché par les vestes de ses compagnons, Eduardo se reposait à l’insu des gardiens SS pendant que ses camarades prenaient son quota de travail à leur charge.
Les gardiens utilisaient bien sûr les compétences et savoir-faire des détenus. Un tailleur fut affecté à l’atelier de couture du camp pour les tenues des déportés et celles des SS. Il réussit à sortir des pièces de tissus et le matricule 4452 put ainsi se confectionner un fanion symbolique aux couleurs du drapeau républicain espagnol (mauve, rouge et jaune).
LIBÉRATION DU CAMP : DES COMPTES A RÉGLER
Le camp est libéré le 5 mai 1945 par les Américains. José y a passé 4 ans, 1 mois et 2 jours.
Les libérateurs demandèrent aux prisonniers de ne pas régler leurs comptes, des procès devant avoir lieu. Mais José et d’autres réunirent les pièces qu’ils avaient cachées, montèrent des armes afin d’exécuter tous les SS encore sur place ou qui tentaient de se dissimuler.
Le 30 mai 1945, comme bon nombre de déportés, José fut rapatrié à l’hôtel Lutetia, boulevard Raspail à Paris, hôtel réquisitionné comme centre administratif et de désinfection pour les survivants des camps de concentration. Il ne pesait plus que… 38 kg.
Mais, après avoir traversé toutes ces épreuves, José était un apatride et ne pouvait pas rentrer en Espagne. C’est à Rosny-sous-Bois (93) qu’il a pu, avec une vingtaine de ses congénères, reprendre progressivement une vie normale. En effet, cette commune, comme tant d’autres en France, avait décidé d’accueillir quelques dizaines de déportés et de les aider à se reconstruire.
PARDONNER LUI EST IMPOSSIBLE
C’est en juillet 1962, soit 26 ans après avoir quitté le sol natal, qu’il a pu enfin y retourner, revoir sa famille, sa mère. Mais pour cela, il a dû opter pour la nationalité française.
José et sa femme Marguerite
José a fait partie d’une association pour la mémoire de la déportation et le pardon. La mémoire, il l’a entretenue toute sa vie durant, mais il a toujours refusé de pardonner : il avait vécu trop de choses impardonnables.
EN SON HOMMAGE
Ce témoignage a heureusement été consigné par son fils et sa belle-fille avant qu’il ne rende son dernier soupir en 1996.
LA CONCLUSION DE MARTINE
« Je tiens à dire que ce simple ouvrier agricole, matricule 4452 au camp de Mauthausen, apatride pour son pays natal à la sortie de ce camp, se prénommait José. C’était le père de Manu, mon époux, le grand-père de nos fils, Sébastien et Vincent, de Michel, notre neveu, l’arrière-grand-père de nos petits-enfants Darrel et Ethan, de Paco notre petit-neveu. Merci à vous tous d’avoir pris connaissance de son tragique parcours ». Martine, membre de l'association Loisirs et culture, qui a accueilli au Pin l'expo photos consacrée à ce camp de concentration autrichien, avait apporté le vêtement de déporté que son beau-père avait conservé.
Elle nous invite à écouter la chanson « Nuit et brouillard » que Jean Ferrat a écrite en hommage à ses parents, morts en déportation, ainsi qu’à tous les autres déportés, victimes ou rescapés des camps de concentration nazis. S. Moroy
Trois nouvelles questions auxquelles il vous faut trouver la réponse:
1) Quelle est la particularité de cette photo prise en 1924?
En 1924, la commune adhère au syndicat cantonal pour la distribution de l'énergie électrique. Des "lanternes électrique" furent placées dans les trois hameaux.
2) Quelle est la particularité de cette photo prise en 1925
En 1925, le téléphone est installé dans la commune. le circuit téléphonique Villevaudé-Claye est construit pendant le premier trimestre.. les numéros de téléphone sont 0 pour Montjay, 1 pour Bordeaux et 2 pour Villevaudé
3) A quel endroit se trouve ce panneau de bois représentant les armoiries de Villevaudé (1823)?
Le 14 mai 1823, le fils et la fille de Charles Bajot de Conantre épousent la fille et le fils de Philippe Laurent Symonet, écuyer, maire de Villers sous Chatillon (Marne). Villevaudé a adopté comme emblême les armoiries de ces deux familles encore sculptées sur le plafond en bois à l'entrée de l'église saint Marcel
Pas de réponses directes... seulement en messages privés !ou commentaires sur ce blog
Il n'y a pas de pièges!! Toutes les réponses sont en bibliothèque... ouverte au public les lundis et samedis de 10h30 à 12h30 et les mercredis de 16h à 19h...
A l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la série CULOTTÉES a débarqué sur FRANCE 5 samedi 7 mars. Rendez vous aujourd'hui dimanche 8 à 18h30, 20h45 et 22h20 puis du lundi au vendredi à 11h40, avec rediffusion vers 22h30.. (Toujours sur FRANCE 5.. séquences de moins de 5 min)
30 portraits de femmes qui ont fait voler en éclat les préjugés et changé le monde à leur manière.
La série ne fera pas partie des programmes pour enfants de France 5, car elle s’adresse à un public plus large. Il est à noter que la présence d’un adulte aux côtés des plus jeunes est recommandée, certains sujets tels que le sexisme, les violences faites aux femmes, le harcèlement sexuel pouvant les choquer.
Adaptation des BD de Pénélope Bagieu (Gallimard 2016) , réalisée par Mai Nguyen et Charlotte Cambon, produit par Silex films avec la participation de France Télévisions.
Les culottées sont disponibles à la bibliothèque, empruntez-les ou à défaut réservez-les..
Tome 1: Guerrière apache ou sirène hollywoodienne, gardienne de phare ou créatrice de trolls, gynécologue ou impératrice, les Culottées ont fait voler en éclats les préjugés. Quinze portraits de femmes qui ont inventé leur destin.
Tome 2: Sonita, rappeuse afghane et exilée militante ; Thérèse, bienfaitrice des mamies parisiennes ; Nellie, journaliste d'investigation au XIXe siècle ; Cheryl, athlète marathonienne ; Phulan, reine des bandits et figure des opprimés en Inde... Les Culottées ont fait voler en éclat les préjugés. Quinze nouveaux portraits drôles et sensibles de femmes contemporaines qui ont inventé leur destin.
Pénélope Bagieu naît en 1982 à Paris, quelques mois avant la parution originale de Sacrées Sorcières. Après avoir créé en 2007 Ma vie est tout à fait fascinante, un blog dessiné dont la publication prolonge le succès en librairie, elle dessine les aventures de Joséphine et multiplie les illustrations pour l'édition et la presse. En 2015, elle signe California dreamin' (Harvey Award 2018), puis rencontre un succès retentissant avec les deux tomes de Culottées, Eisner Award du meilleur livre étranger en 2019, traduits en 17 langues.
Hommage à Claire Brétecher, première vedette féminine de la BD, décédée le 10 février 2020.
Tintin... Spirou.. Pilote.. l’Echo des Savanes.. Le Nouvel Obs.. Les frustrés.. Agrippine .. vous la connaissiez forcément..
Agrippine et l'ancêtre,
Agrippine et les inclus
Agrippine prend vapeur
Les combats d'Agrippine
Claire Bretécher, première femme dessinatrice du 9e art. Une femme de talent, libre et fière de l'être, une artiste sans tabous ni normes, vraie et authentique.... comme on les aime. (Commentaire de Serge Moroy)
Les culottées, Tomes 1 et 2, Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent, Pénélope Bagieu
Des romans
Les étincelles, Julien Sandrel
Est-ce que tu danses la nuit... Christine Orban
Vanda, Marion Brunet
En ce moment à la bibliothèque, vous pouvez visiter l'exposition "La femme dans le XXe siècle": un premier volet qui vous renseignera sur le choix des prénoms, l' alimentation, les films et séries, chansons et chanteurs préférés, lecture, sport et loisirs... famille, nombre d'enfants ... En cette année de la femme, de nombreux ouvrages sont à emprunter.. N'hésitez pas à nous soumettre vos suggestions
"LA PART VISIBLE DES CAMPS" Mauthausen, l'un des camps de travail les plus grands et les plus durs en Europe occupée, classé de niveau III, destiné à l'élimination par le travail. Ne manquez pas cette exposition, samedi 7 mars après midi, dimanche 8, lundi 9, mardi 10 et mercredi 11 mars matin et après midi. Organisée pour le 75ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, par l’Amicale des déportés de MAUTHAUSEN et l’association « Loisirs et Culture » du Pin. Salle Nicole Paris, Le Pin
On peut lire dans un Bulletin Communal de Villevaudé, quelques pages d'émouvants souvenirs racontés par monsieur Sabathier, que les anciens ont bien connu. Il habitait rue de la mare au hameau de Bordeaux..
NOUS SOMMES EN 1900
Le vignoble, florissant sur nos coteaux dans la plus grande partie du siècle précédent, est quasi-abandonné. Mis à mal par le phyloxéra, il est également concurrencé par l'apport vers la capitale des vins du midi, plus riches en alcool, plus transportables et de conservation plus longue.
ll reste bien quelques parcelles de vigne çà et là, que l'on vendange encore jusqu'en 1905-1906.
les arbres fruitiers de plein vent, pommiers, pruniers (reines claudes, questch) ont pris la relève de la vigne.
Dans la plaine, pas de changement sur la fin du siècle précédent: mêmes méthodes de culture, peu d'engrais, pas d'herbicide. On échardonne toujours à la main.
On note deux grosses fermes, l'une à Villevaudé de 220 ha, l'autre à Bordeaux de 110 ha, ainsi qu'un bon nombre de petites et moyennes exploitations dans chacun des trois hameaux.
En grosse culture:
A Bordeaux,
Une exploitation de 110 ha avec 10 chevaux et 20 bêtes à cornes
Une exploitation de 20 ha avec 3 chevaux et 6 bêtes à cornes
Une exploitation de 5/6 ha avec un cheval.
A Montjay:
Une exploitation de 30 ha avec 6 chevaux et 6 bêtes à cornes
Une exploitation de 15 ha avec 2 chevaux et 6 bêtes à cornes
Une exploitation de 10 ha avec 3 chevaux et 3 bêtes à cornes
A Villevaudé:
Une ferme de 220 ha comptant 25 chevaux, 20 laitières et 4 bœufs de travail LA PRODUCTION:
Céréalière: Blé, avoine, seigle, betterave fourragère, luzerne (en grosses cultures) et pomme de terre à fécule, sur une superficie importante, par la ferme de Villevaudé qui approvisionne une féculerie à LE PIN
Laitière: Le lait est consommé par les habitants qui vont le chercher matin et soir à la ferme. Il n'existe pas de ramassage de lait. Le surplus de la production est transformé en beurre ou fromage, qualité Brie, à Bordeaux notamment, et vendu aux habitants.
Légumière et fruitière: Elle est réservée aux petits exploitants. Il s'agit plus spécialement de fraises, choux de Bruxelles, cornichons. Elle est écoulée sur les marchés de la région et aussi sur Paris.
L'EMPLOI - SON ÉVOLUTION
L'artisanat est présent dans les trois hameaux:
A Villevaudé, un artisan maçon
A Montjay également un artisan maçon
A Bordeaux, un artisan menuisier
les trois utilisant un personnel réduit.
Deux distillateurs ambulants, l'un à Montjay, l'autre à Villevaudé: pendant un mois ou plus, ils distillent rfruits et marc de raisin des producteurs bénéficiaires du privilège des bouilleurs de cru. L'industrie automobile, née du siècle dernier, se développe, mais notre commune ne connaitra guère que quelques usagers en 1913
Sources : Bulletin Municipal 1986
La présentation n'est pas des plus soignées... le but étant de rendre ce récit le plus lisible possible..sans pour cela recopier le texte...Y. Godefroy
Dans les actes d'État Civil à l'année 1829, on peut lire : " L'Horloge a commencé à sonner l'heure, le premier octobre 1829 à 7 heures du soir. Elle a été donnée à la commune de Villevaudé par Madame La Baronne Depercy, de Bordeaux." Il s'agit très certainement de l'horloge de l'église, évènement très important pour l'époque puisque personne n'avait l'heure précise…
Avançons jusqu’en 1977: Le bureau de bienfaisance est maintenant nommé BAS (Bureau d’Aide Sociale)
Le premier repas réunissant 30 seniors se tient au café du Petit Bordeaux car il n’y avait pas encore de salle communale. C’est l’époque des premiers colis de Noël..
En décembre 1980, ce sont messieurs Dirk Den Hollander et Harvengt qui nous ont quittés depuis peu qui se chargent de la décoration de la salle du Mille Club pour le repas de Noël et les noces d’or de Madame et monsieur Bonjour !!
En 1983, en plus du repas de Noël se mettent en place divers projets : permanences, aides ménagères, aides pour le branchement du « tout à l’égoût », une journée de vente et échanges de vêtements.
En 1984, les 23 et 24 juin on assiste à la première « Foire à la ferraille et aux occasions » (qu’on appelle aujourd’hui Brocante, Vide grenier… puces…) sur le stade de Montjay-la-Tour.
Ce sont aussi les premières sorties : avec les recettes de la vente de l’année précédente, les seniors sont conviés à deux spectacles: A Villeparisis « Le prix Martin » de Labiche au théâtre et à Paris l’opérette « L’amour à Tahiti » avec Georges Guetary et Maria Candido !! A noter que les transports sont financés par la maison de retraite SNCF de Villevaudé dirigée alors par monsieur Lafond.
Par ailleurs, les dossiers sont de plus en plus nombreux. A l’aide aux personnes âgées, s’ajoutent les allocations aux handicapés adultes,les allocations de compensation aux personnes infirmes, de la reconnaissance de soutien de famille… etc
Quatre enfants de Villevaudé sont inscrits à la crèche familiale de Villeparisis créée cette année-là.
La brocante prend de l’importance, elle se tient en 84 dans les rues de Montjay, dans les rues de Villevaudé en 85 et dans les rues de Bordeaux en 86 pour se dérouler par la suite dans le parc du château du Poitou.
En 1985, les sorties sont de plus en plus nombreuses et variées : Bateaux mouche, théâtre .. les seniors découvrent Bruges.
A partir de 1987, le rattachement au club du 3e âge André Burel de Claye Souilly permet des moments de convivialité partagés avec d’autres seniors : c’est ainsi que 5 personnes de Villevaudé bénéficient d’un séjour d’une semaine en Corse
En 1987, le Bureau de bienfaisance de madame la baronne Percy, le BAS devient le Centre Communal d’Action Sociale CCAS
De nouveaux services sont créés : le service bricolage mis à disposition des personnes âgées, la Télé alarme (qui équipe déjà 3 personnes) , les aides-ménagères et les aides à domicile
En 92, les seniors assistent le 4 octobre au goûter dansant et au repas de Noël au Mille Club, la salle des Merisiers n'étant pas encore construite ..
En 2001, les aînés du canton participent au 11e banquet à Charny dans le cadre du « club des 19 »créé en 1993 par le maire de Messy, Michel Cheverry.
En 2005, Les projets et réalisations se généralisent : Portage des repas à domicile, télé alarme.
En 2008, les goûters musicaux continuent, le repas de Noël réunit 140 convives, les bons d’achat du colis de Noël passent de 30 à 50 € par personne de plus de 65 ans, (on a le choix entre sucré et salé), les bons de chauffage de 150 à 175€ pour les seniors de plus de 75 ans.
En 2009, le prix de la télé alarme baisse de 24 à 21€, la carte imagi'R est subventionnée à 60€..
En 2010, Le CCAS instaure avec Apolo 7 le ramassage gratuit des administrés non véhiculés : un car est à leur disposition le mardi matin pour se rendre au centre commercial Carrefour de Claye Souilly et le vendredi matin pour aller au marché de Lagny.
Ce service existait déjà, pris en charge par la commune: il est à noter qu'en 1975, (suite à des difficultés rencontrées avec la société des cars), dans le but de rester en relation avec les communes voisines, le conseil municipal avait fait appel à un taxi collectif subventionné par la commune pour desservir:
Le mardi le magasin Carrefour
Le jeudi le marché de Chelles
Le vendredi le marché de Lagny
De plus, le CCAS participe à hauteur de 100€ (au lieu de 60) sur la carte imagin’R des lycéens et étudiants.
En février 2010, une grande innovation : deux défibrillateurs sont installés en mairie et dans la salle des Merisiers à Montjay.
Goûter de printemps avec le DJ Jean Jacques, croisière sur la Seine, colis, repas, brocante, etc etc et toujours l'aide sociale bien sûr qui est le fondement du CCAS
En 2012, un partenariat avec le cinéma Le Cinq de Lagny est mis en place: il permet aux seniors villevaudéens d'aller voir un film une fois par mois à tarif réduit.
Cette année, 150 colis sont distribués avec des bons d'achat de 50€ par personne, 66 foyers de plus de 75 ans bénéficient de bons de chauffage, 20 cartes imagi'R sont subventionnées.. sans compter le traitement des dossiers APA, adultes handicapés etc...
La liste n'est pas exhaustive, il serait prétentieux d'écrire en deux pages tout ce que le CCAS a mis en œuvre depuis qu'il existe...
Depuis 2013, l'équipe en place dont j'ai fait partie a essayé d'apporter sa pierre à l'édifice, c'est avec plaisir que j'y ai participé, animée par la volonté de faire avancer les choses.
Certes, si nous avons restreint le nombre des bénéficiaires des bons de chauffage et réduit le montant des bons d'achat de Noël, nous avons néanmoins réinstitué dès 2013 la gratuité du repas de Noël du conjoint de moins de 60 ans, organisé les rencontres du dernier jeudi du mois en début d'année 2017.
La mutuelle solidaire (suggérée par Cosimo Romano en 2013) permet depuis 2017 à bon nombre d'administrés de bénéficier de prestations intéressantes sur leur protection santé.
Depuis 6 ans j'ai été présente à tous les conseils de vie de la maison de retraite SNCF du château du Poitou; quelques résidentes ont pu adhérer à la bibliothèque . Depuis le 1e janvier 2019, c'est avec le goupe SOS (qui a racheté l'établissement) et grâce à l'animatrice Anne Marie K que nous avons établi des liens nouveaux... invitation aux rencontres du jeudi, invitation au château le 31 janvier 2019 et pourla fête de la musique des projets intéressants nous ont été présentés: Outre l'accueil en Ehpad, consultation médicale à distance, salon de coiffure, culture de légumes bio ouvert au public, crèche, réhabilitation de la petite maison de fonction en vue d'un accueil temporaire de personnes dans le besoin, partenariat avec les associations locales etc : autant de projets innovants et installation de structures dont pourraient bénéficier les villevaudéens: Evidemment nous avons proposé l'installation d'un kiné....
Le bureau travaille à un projet d'une sortie sur plusieurs jours au Puy du Fou, après les vacances d'été.
L'avenir ?
Sous quelles formes ? Tout est possible !! il suffit d'y croire et de le vouloir, d'utiliser son potentiel, ses idées, ses disponibilités. .. Continuer ce qui a été fait au fil des années …
Des idées? le prochain bureau du CCAS pourrait proposer l'installation de défibrillateurs à l'extérieur des bâtiments publics, et pas seulement à Montjay...Puisque j'y suis… une deuxième idée: Instituer la gratuité des "accompagnants" des personnes dépendantes au repas des seniors.. Une troisième: mettre à disposition des villevaudéens un tarif adhérent au centre culturel voisin (Villeparisis par exemple... comme le font déjà des communes voisines)… Plusieurs d'entre vous m'ont fait part de projets intéressants… Pour ma part çà n'engage que moi) et comme on ne travaille pas seul, je suis convaincue que la création d'une association pourrait permettre de pérenniser et dynamiser les actions et de mieux informer. Alors, allez-y !!
Boulogne sur mer
ON NE S'ARRÊTE PAS QUAND ON VIEILLIT ... ON VIEILLIT QUAND ON S'ARRÊTE
Un très grand du cinéma hollywoodien nous a quittés mercredi 5 février. Il avait eu 103 ans le 9 décembre.
L’acteur américain rayonnait incontestablement dans l’univers du western aux côtés de John Wayne, Gary Cooper et James Stewart, mais j’avoue que je l’ai toujours – et de loin - préféré aux trois autres, si bons fussent-ils.
Kirk Douglas a tourné avec les plus grands réalisateurs : Howard Hawks (La captive aux yeux clairs), Anthony Mann (Les héros de Télémark), René Clément (Paris brûle-t-il ?), John Sturges (Le dernier train de Gun-Hill), Stanley Kubrick (Spartacus), Brian de Palma (Furie), Richard Fleischer (Les vikings), etc. Tous ont su mettre en valeur son immense talent, livrant à des générations entières de cinéphiles de véritables pépites cinématographiques qui restent inoubliables. En France, la voix de Kirk était doublée par Roger Rudelle, une belle voix grave et pénétrante.
Outre sa célèbre fossette et ses yeux bleus, Kirk, c’était surtout une présence, une prestance, un regard ; bref une personnalité qui crevait littéralement l’écran, sublimée par une jovialité (quand le rôle s'y prêtait) et une énergie inébranlable. Vous avez bel et bien enchanté toute ma jeunesse de cinéphile et c'est grâce à vous que j'ai fini par aimer le genre western. Très grand respect Monsieur Kirk.
Quelle est la particularité de la photo 1 prise en 1900 ?
Réponse: On y voit la première boîte aux lettres qui a été posée sur la place des marronniers
2. Quel est le lien entre Montjay la Tour et la photo 2 ?
Réponse: La place des Vosges a été construite à l'emplacement de l'hôtel des Tournelles, propriété du Chancelier Pierre d'Orgemont, seigneur de Montjay, qui y mourut en 1389, et de son fils Pierre II, évêque de Paris...
Hôtel des Tournelles
3. Que peut-on dire de cette voiture qui stationne dans la grande rue en 1912 (photo 3)
Réponse: C'est la voiture publique de Villevaudé à Lagny, service de Monsieur Derozier. qui s'engage à faire un service régulier soit un départ le matin et retour le soir moyennant 0,50 de Bordeaux à Lagny, 0,55 de Montjay et 0,60 de Villevaudé pour un voyage.
Remarque: Il n'y a pas de pièges!! Toutes les réponses sont en bibliothèque...
La ligne du temps exposée depuis 6 ans à la bibliothèque, ainsi que d'autres nombreux documents nous font découvrir l'histoire de Villevaudé, depuis l'an 1000... nous espérons que ce petit jeu vous incitera à venir à la bibliothèque chercher (et trouver) les réponses !!
Trois questions seront proposées sur facebook...les réponses seront publiées lorsque les lecteurs, blogueurs et autres nous les auront fait parvenir (en messages privés, ou directement à la bibliothèque)
1) Où se trouve cette guérite allemande, vestige bien conservé de la dernière guerre ?
Elle se trouve près de la "mare Banane", au bord du chemin des épinières,derrière le caravaning du Parc, au bord du chemin de randonnée dont l'accès est en ce moment condamné en raison de travaux de canalisations d'eau.. .
Il pourrait s'agir de la guérite allemande M1 Mle 1943, très courante, un peu partout en France et surtout sur l'atlantikwall et le Südwall, fabriquée par une entreprise française pour les allemands : Société Sanca, 3 bd Lafayette à Paris.
Des lecteurs ont apporté des précisions très intéressantes: Cette guérite a été découverte à Villevaudé dans les années 55/60 par des habitants de Villevaudé (que nous connaissons bien d'ailleurs), lors de l’extension du Poste EDF. Elle était placée près du transformateur pendant la seconde guerre mondiale.. afin que les allemands puissent exercer une surveillance constante de ce site stratégique. Celui que je nommerai Edmond l'a déplacée dans son GMC américain sur le chemin des épinières où elle se trouve encore.
2) Quelle famille, dont une rue porte le nom (inscrit sur l'Arc de Triomphe - enterré au père Lachaise) est à l’origine du bureau de bienfaisance (actuel CCAS) de Villevaudé ?
La rue de Percy joint la rue de Lagny à la rue de la Mare, au hameau de Bordeaux
C'est madame Percy, veuve du Baron PERCY, chirurgien de la Grande Armée de Napoléon ... mort en 1825 et enterré au Père Lachaise. Fidèle à sa mémoire, on pouvait souvent la voir rester en contemplation devant la toile du "champ de bataille d'Eylau" où la figure du chirurgien de la Grande Armée se détache au premier plan. Née à Belleville (Seine), Mme Percy mourut le 25 décembre 1840 à Bordeaux (Seine et Marne).
La commune de Villevaudé qui possède son acte de décès se souvient de ses bienfaits. Par testament olographe du 12 octobre 1833, elle lègue la somme de 10.000 francs pour les pauvres.
C'est Mme Percy qui est à l'origine du bureau de bienfaisance de Villevaudé, le CCAS actuel. Dans les actes d'État Civil à l'année 1829, on peut lire : " L'Horloge a commencé à sonner l'heure, le premier octobre 1829 à 7 heures du soir. Elle a été donnée à la commune de Villevaudé par Madame La Baronne Depercy, de Bordeaux." Il s'agit très certainement de l'horloge de l'église, évènement très important pour l'époque puisque personne n'avait l'heure précise!
3) La rue des écoles n’existe plus ... sous quel nom a t elle été rebaptisée ?
C'est l'actuelle rue Charles de Gaulle, rebaptisée ainsi en 1971 à la mort du général de Gaulle.
Guermantes, jeudi 9 janvier 2003, il gelait à pierre fendre et Estelle, 9 ans, disparaissait en revenant de l’école. Comme chaque année depuis 2004, Éric Mouzin, son père 64 ans, a organisé en sa mémoire une marche qui a rassemblé 80 participants, samedi 11 janvier. La mise en examen, en novembre dernier, de Michel Fourniret, relance une affaire… qui piétinait depuis 16 ans.
Les participants se sont rassemblés à 15 h 30 devant la boulangerie de la place du Temps-perdu, où la fillette a été aperçue pour la dernière fois par un témoin. Le cortège s’est ensuite rendu devant le cerisier du Japon, planté en 2004 au cœur du lotissement où résidait Estelle. « Nous ne sommes pas encore au bout de la recherche, même si la mise en examen de Michel Fourniret est une bonne nouvelle » a reconnu Eric Mouzin, avant de lancer la chanson que Charlélie Couture avait écrite pour Estelle en 2003. Francine et Antoine sont venus de Coubert pour déposer un bouquet de roses : « cette histoire nous a bouleversés. Nous sommes là tous les ans, depuis le début » confie Antoine.
Coup d’accélérateur pour le dossier
Le transfert du dossier au TGI de Paris et surtout l’intervention de la juge d’instruction Sabine Kheiris suscite un nouvel espoir pour le père d’Estelle. Celui-ci a déclaré : « Le dossier a pris un nouveau départ, avec une structure d’enquête, une organisation et des moyens renforcés puisque les services d’enquête de la police nationale sont complétés par une section de recherches de la gendarmerie nationale. L’émulation entre services ne peut qu’être profitable à l’avancée du dossier ».
Il poursuit : « Il n’y a pas que la mise en examen d’un suspect, qui est un élément important, mais il y a aussi la reprise en main de tout le dossier : des analyses qui n’avaient pas été faites, que ce soient en téléphonie ou en prélèvements d’ADN. Tout cela constitue une reprise en main du dossier et il ne peut qu’en sortir quelque chose ».
En janvier 2019, Eric Mouzin avait assigné l’Etat en justice pour son « inorganisation et son inefficacité » dans l’enquête pour retrouver sa fille. « Depuis 17 ans, on a l’impression que l’Etat fait tout pour bloquer, s’opposer, retarder l’instruction de ce dossier » a t-il rappelé samedi après-midi.
Juste avant la marche silencieuse, l’association Estelle-Mouzin a tenu son assemblée générale à l’espace Marcel-Proust, toujours à Guermantes. Ouverte à tous, son but est de faire un point sur l’avancement du dossier et la bataille juridique qu’elle mène depuis le début avec ses avocats, Didier Seban et Corinne Hermann, afin que le dossier ne tombe pas dans l’oubli.
Créée en mars 2003, l’association comptait 119 adhérents en 2019. Elle se mobilise également pour les mineurs qui disparaissent chaque année en France (10 000 selon les derniers chiffres établis contre 40 000 précédemment). « Nous ne sommes plus à l’état de l’espoir, mais dans l’attente d’une seule et unique réponse : où est Estelle ? Pour l’association, le combat pour elle et les enfants disparus ne fait que commencer » a conclu Sophie Renon, sa présidente.
Dimanche 5 janvier ... c'est la fête de l'Épiphanie, une fête chrétienne qui remonte au temps des Romains. Depuis cette époque, la galette des rois comprend toujours une fève. Nombreux sont ceux qui aujourd’hui les collectionnent et ils ont bien raison car elles prennent de la valeur au fil du temps.
La fabophilie
En France, on les appelle les fabophiles. Ils seraient ainsi près de 2000 qui auraient rejoint une association et environ une vingtaine d’entre eux posséderaient plus de 30 000 modèles.
Pour les puristes, une fève ne mérite d’être collectionnée que si elle a séjourné dans une galette. Et si la fête des rois est ancienne, il faudra toutefois attendre la fin du XIXe siècle avant de voir un petit sujet en porcelaine de Saxe se substituer au traditionnel mais banal haricot jusqu’alors glissé dans la galette, juste avant sa cuisson.
Les débuts de la collection
Les premières collections débutent véritablement vers 1910-1914. Leur valeur ne cessera d’augmenter avec la hausse des prix des objets d’art, surtout dans les années 1980. Il y aura bien sûr des santons destinés à reconstituer la crèche de Noël en miniature, mais pas uniquement. Car si la tradition populaire avait jusqu’alors inspiré des fèves plates en porcelaine illustrant principalement des Guignol, Pierrot, poupon, militaire, lune, soleil, animaux ; les matériaux vont progressivement changer. Ainsi, avec l’utilisation de plus en plus généralisé du plastique, les années 1960 voient apparaître des sujets plus modernes : la locomotive, l’automobile, l’avion, le bateau, la moto…
Mais on assiste également au retour des matériaux nobles (porcelaine, terre cuite, métal) en lieu et place du plastique habituel. La fabrication échoit aux porcelainiers de l’Asie du Sud-Est, qui assurent environ 90 % de la production des fèves circulant en France.
Quelques sociétés se partagent le marché mondial de la fève. Parmi celles-ci, la société Prime, implantée à Faverney (Haute-Saône), produit entre 40 et 50 nouvelles fèves par an. Elles seront fabriquées par milliers pour être vendues aux boulangers et magasins de grande surface. Créée en 1989, la société Prime a su innover en proposant des fèves originales en trois dimensions à l’occasion des fêtes de Pâques, Halloween et Noël. Les sujets sont peints à la main et les collections sont élaborées près d’un an et demi avant la date de leur mise sur le marché.
Aujourd’hui, on peut donc dire que les collectionneurs sont gâtés tant le choix des modèles est devenu extrêmement diversifié dans les thèmes proposés. Signe tangible d’un engouement populaire jamais démenti à ce jour, il existe sur internet de nombreux sites conçus par des particuliers. Certains collectionnent toutes les fèves sans exception, tandis que d'autres ont préféré choisir une thématique bien précise et qui leur est chère.
La thématique cinéma
Le thème du cinéma constitue pour sa part entre 3 et 10 % des créations mensuelles de la société Prime, pour en revenir à l’exemple de notre société franc-comtoise. Tout dépend en fait des héros du moment et, surtout, des licences qui auront pu être négociées avec les ayants-droit (Disney, Fox, pour sa part entre 3 et 10 % des créations mensuelles de la société Prime, pour en revenir à l’exemple de notre société franc-comtoise. Tout dépend en fait des héros du moment et, surtout, des licences qui auront pu être négociées avec les ayants-droit (Disney, Fox, Dreamworks, Warner…) en ce qui concerne la fabrication des petites figurines décoratives.
Certaines fèves de chez Prime sont d’ailleurs particulièrement recherchées, comme celles créées pour la coupe du monde 1994 de football et dont la cotation avoisine actuellement le prix de revient de fabrication de l’époque, soit 1906 euros ! Et si une ancienne série de Betty Boop, l’espiègle et sémillante héroïne de cartoons créée par les frères Fleischer en 1930, affiche une cote exceptionnelle d’une centaine d’euros, les autres restent dans des prix plus abordables, c’est-à-dire entre 25 et 40 euros.
Notoriété du grand écran oblige, on trouve bien sûr des fèves consacrées à des artistes du cinéma français et des personnages du burlesque (Chaplin, Laurel et Hardy), des héros de dessins animés (Bécassine, Félix le chat, Bambi, Babar, Dingo, Bernard et Bianca, Popeye, Winnie l’ourson, Balto...) ou encore d’animation (Kiri le clown, Shrek, Wallace et Gromit).
Quant aux super-héros et autres courageux justiciers, ils ne sont pas en reste avec Zorro, Tarzan, Spiderman, James Bond ; sans oublier des blockbusters du grand écran : Toy Story, Star Wars, Batman…
Certaines séries poussent la particularité d’avoir été éditées avec des variantes (attitude, taille, couleur, modèle), ce qui accroît d’autant leur valeur. Il existe aussi des séries limitées, ainsi que quelques prototypes. Ces derniers ont été fabriqués pendant que la licence était en cours de négociation (gain de temps industriel), alors que celle-ci ne sera finalement pas accordée au fabricant.
Avoir de la chance, cela veut dire qu’il est probable qu’un événement heureux vous arrive bientôt. Quant à la malchance, on se garde bien de l’évoquer. Mais, plus concrètement, qu’est-ce que cela veut dire exactement ?
Vendredi 13 : un jour particulier selon la bonne vieille croyance populaire. Mais est-ce un jour de chance ou de malchance ? Les superstitions ont la vie dure. A la loterie nationale, chacun va donc tenter sa chance, mais à sa façon bien sûr et… en se gardant bien de révéler son secret à quiconque !
Au jeu de pile ou face, on a une chance sur deux de sortir la face pile. On dit alors que la probabilité est de… un sur deux de tomber sur le côté que l'on a choisi avant de jeter la pièce de monnaie en l'air.
Au jeu du 421, on a 6 chances sur 216 de tomber sur la bonne combinaison en un seul jet. En effet, les dés ont six faces équilibrées avec un chiffre différent sur chacune d'elles et il en faut trois pour jouer. En fraction, 6 sur 216 peut s’écrire 1 sur 36. On a donc une chance sur 36 de tirer 4-2-1... en un seul jet.
La probabilité existe
La probabilité existe bel et bien et peut même se calculer mathématiquement, mais, est-ce que cela veut dire que si l’on joue 35 fois au jeu du 421, la 36e sera la bonne ?
Eh bien non, car il n’y a pas plus de chance que le 35e coup soit meilleur que le premier, le deuxième ou le huitième car le dé, bien sûr, n’a pas de mémoire. Une chance sur 36, cela veut dire que si l’on jette les dés, 1000 fois, 100 000 fois, un million de fois, nous aurons un nombre de 4-2-1 qui s’approchera de 1000 divisé par 36, 100 000 divisé par 36, un million divisé par 36, etc.
Ainsi, plus l’on joue et plus on aura de chances de tirer la bonne combinaison 4-2-1, mais, en fait, sur la totalité des jets de dés.
Une estimation à la portée de tous
Si le hasard n’existe pas, peut-on alors connaître le chiffre mathématique exact de nos chances ? En d’autres termes, existe-t-il une méthode pour accroître sa chance ?
Non, une fois encore. Mais ce chiffre nous pouvons l’estimer raisonnablement à défaut de pouvoir le calculer avec précision. L'estimation est suffisante pour nous permettre d’apprécier ou non nos chances. C’est d’ailleurs un exercice que nous pratiquons tous au quotidien. Ne vous êtes-vous jamais posé la question de savoir quelles étaient vos chances de gagner au loto ou encore de ramasser un porte-monnaie ou des billets de banque sur le trottoir ?
Chance et malchance vont de pair
Lorsque nous traversons une route ou que conduisons une voiture, nous envisageons immédiatement la situation avant de prendre une quelconque décision. Il s'agit de savoir ici si nous allons en sortir indemne et c'est pourquoi nous évaluons instinctivement s’il y aura danger ou non… sans pour autant sortir la calculette scientifique. A contrario, plus nous répétons l'exercice - traverser la route ou bien conduire - et plus nous augmentons notre risque d'avoir un accident. Chance et malchance iraient ainsi de pair et certains pensent que la guigne ne serait en fait que la résultante de la somme des éléments ou de situations… qu’ils n’ont pas pu ou su prévoir.
Les prochains rendez-vous du vendredi 13
Le 13 décembre 2019, le 13 mars puis le 13 novembre 2020. Alors, pourquoi ne pas en profiter pour tenter, vous aussi, votre chance ?
Serge MOROY
PHOTO: Fortune double (bonne fortune et mauvaise fortune, symbolisées par son côté blanc et son côté noir) tournant sa roue, aveugle aux conditions sociales de ceux à qui elle porte chance ou malchance (symbolisé par le bandage sur ses yeux). Enluminure d'Étienne Colaud dans une édition française datant de 1530 du Cas des nobles hommes et femmes de Boccace. BnF
Geneviève Bossu a eu cent ans le 24 novembre 2019... L'occasion de fêter cet heureux événement au repas des seniors organisé par le CCAS de Villevaudé, le 7 décembre 2019.
Le diaporama présenté le 7 décembre a été réalisé par Olivier et Florian de l’espace jeunesse de Villevaudé et membres de L'Association Loisirs Jeunes de Villevaudé, grâce aux témoignages de Monique Mazoyer, Serge Moroy, Suzette Farignon et Yvette Godefroy.
C’est en ces termes que Suzette s’adressa à Geneviève Bossu, née Albinet:
"Vous voilà centenaire, vous êtes comme un merveilleux livre dont la préface pourrait débuter ainsi :
« Un siècle ! … J’ai vu huit fois la fumée blanche sur la chapelle Sixtine, de Pie XI jusqu’au pape François…
« Nous pouvons voir en vous une sœur, une mère, une tante, mais aussi une grand-mère et même une arrière-arrière grand-mère ! Vous avez encore tellement de choses à nous apprendre.. ; votre histoire de vie est une grande science pour nous… »
Ordre de mission
Quand la seconde guerre mondiale éclate, Geneviève a 20 ans. Son frère, Roger Albinet (qui sera maire de Villevaudé de 1947 à 1971) est prisonnier en Allemagne. Avec un simple diplôme d’infirmière, elle intègre les IPSA, section aviation de la Croix-Rouge française créée en 1934, pour aller le chercher. Sa première mission sanitaire intervient en avril 1945. Il s’agit de ramener les prisonniers du camp de concentration de Buchenwald, rassemblés au Luxembourg. « On les a installés dans le train, sur des brancards. Ils avaient tous une étiquette autour du cou car certains ne parlaient pas. Il y avait beaucoup de Français et j’ai même retrouvé un cousin ! ».
Convoi vers Strasbourg
Le 8 mai 1945, jour où Berlin capitule, avec cinq collègues, elle accompagne en ambulance la première armée française (Rhin et Danube) à Mengen.
« Les ponts sur le Rhin étaient détruits, le ravitaillement en essence pour l’armée se faisait par avion, de Strasbourg à Mengen en Dakota.
Mengen
Cherchant dans ses souvenirs Mme Bossu déclare : « En mai 45, nous partons 6 IPSA en ambulance pour nous mettre à la disposition de la 1ère armée (Rhin et Danube) qui nous envoie sur la base de Mengen ( Wurtemberg) à 13km à l’Est de Sigmaringen. On installe la Base de départ des services de l’ambulance médico-chirurgicale de l’Air n° 401. Le personnel est logé dans les baraquements sur le terrain et nous, chez l’habitant.
En août 1945, la voici à Malmoë en Suède chercher une centaine de femmes que le comte Bernadotte, diplomate suédois, a réussi à sortir du camp de Ravensbrück, deux mois avant la capitulation allemande. Un terrible spectacle. « Elles n’étaient plus que squelettes. Notre crainte était que les parents les fassent manger trop. On les a soignées sur place pendant deux mois avant de les ramener en avion ».
La photo est prise devant un Dakota, Geneviève est à droite
Les avions repartant à vide, il s’agissait de les remplir à raison de trois rotations par jour ». 1935 soldats, dont 560 couchés, seront convoyés dans une centaine d’avions de type Junker ou Dakota. Elle dit : « On voyait tellement de souffrances autour de nous que l’on ne se plaignait pas quand on était fatigué »
Devant un JU 52 le 13 mars 1946, entourée du pilote Petot et du mécanicien Roy
Geneviève Albinet sera convoyeuse de l’Air jusqu’à la fin 1946, année où elle tombe malade. Sa convalescence se passe à Villevaudé, dans la demeure familiale. Elle réussit son diplôme d’infirmière d’État en 1950 et sera monitrice IPSA, puis hôtesse à Air Maroc. En 1956, elle épouse Henry Bossu, directeur des essais chez Panhard, et devient, jusqu’en 1967, infirmière pour l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord). En 1968, elle travaille dans un laboratoire puis, jusqu’à sa retraite en 1981, comme infirmière à la Compagnie générale d’électricité. Après la mort de son époux en 1995, elle reste à Villevaudé, au château de Bisy.
Photo: 13 mars 1946 au cours d’une mission en Afrique.
Le château de Bisy à Villevaudé
En 1968 elle fait connaissance à Paris du père Georges Verger, ancien aumônier de l’Armée de l’Air
En 2002, à la mort du père Edouard, elle intervient auprès du Diocèse de Meaux pour que Georges Verger soit accueilli dans les paroisses de Villevaudé, le Pin et Bois Fleuri.
Son ami le père Guy Gilbert, proche de Georges Verger célèbre le 10 octobre 2010 la grand- messe de bénédiction des animaux à Villevaudé, sur la plaine des Merisiers, devant des centaines de villevaudéens.
Chevalier de l'Ordre National du Mérite
Le 11 mars 2004, Geneviève Bossu est nommée chevalier de l’Ordre National du Mérite, décorée par «sa marraine» Geneviève de Galard
Lors de la remise des insignes, Geneviève de Galard commence son discours par ces mots :
« Malgré mon âge respectable, vous êtes pour moi une ancienne. Une de ces anciennes que nous admirons, des pionnières qui ont tant fait pour improviser, construire et forger ce que sont devenues les Convoyeuses de l’Air… »
Geneviève de Galard est la célèbre héroïne de Dien Bien Phu, que tout le monde connaît pour l’avoir vue en 2004, dans différentes manifestations commémorant le cinquantième anniversaire de cette bataille.
Comme chaque année, au monument aux morts de Villevaudé
A l’exposition 14-18
Au repas seniors 2015
Dimanche 24 novembre 2019, Lazlo David et Geneviève Bossu prennent le chemin de l’église de Villevaudé
Ses deux amis, père Isaac et père Ignace ont célébré la messe de ses cent ans, en présence de la communauté chrétienne de Villevaudé, le Pin et Bois Fleuri.
Avec Mauricette
Geneviève a connu Père Ignace il y a 27 ans, alors qu’il avait remplacé père Edouard qui était en pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle. Il est venu de Cotonou au Benin, afin d’être aux côtés de Geneviève en ce grand jour de fête et d’émotion.
Au monument aux morts en tenue militaire
C’est à son amie Suzette Farignon que nous devons ces belles paroles:
« Avoir cent ans est un cadeau de la vie. Ailée comme un ange, vous touchiez au soleil de votre vie, sans vous brûler les ailes car, contrairement à Icare, « Les ailes brisées » résistèrent aux assauts et vous forgèrent à ce grand voyage…
La Villevaudéenne Geneviève Bossu, cent ans le 24 novembre, a été honorée au banquet des Seniors organisé par le CCAS, samedi 7 décembre, salle des Merisiers.
Un diaporama, réalisé par les membres de l’ALJV (Association Loisirs Jeunes de Villevaudé) et l’espace jeunesse, a retracé le parcours hors norme de cette femme volontaire et courageuse.
Infirmière de la Croix rouge, affectée aux IPSA (Infirmières, pilotes, secouristes de l’air), Geneviève Bossu a participé en 1945 aux rapatriements des prisonniers et déportés en Allemagne avec la 1ère armée, Armée Rhin et Danube. Nommée Chevalier de l’Ordre national du mérite par décret du 14 novembre 2003, Geneviève Bossu a été décorée le 11 mars 2004 par Geneviève de Galard, l’héroïque convoyeuse de l’air de Diên Biên Phu, elle-même Grand-croix de la Légion d’honneur. Plusieurs articles lui ont été consacrés, dans la presse locale, mais aussi dans le journal des retraités du quotidien Ouest-France.
Samedi, sous des applaudissements nourris, Geneviève Bossu a reçu la médaille d’honneur de la Ville, des mains de Pascal Pian, maire de Villevaudé, et a été félicitée par Xavier Vanderbise, conseiller départemental et vice-président de la communauté d’agglomération Paris-Vallée de la Marne.
Émue et toujours aussi modeste, la centenaire a simplement déclaré que « ce qu’elle avait fait, tout le monde l’aurait fait ».
Seize femmes d’exception
Cette année, ambiance cabaret-concert grâce à la compagnie Sans Lézard, qui proposait son spectacle Au chœur des femmes.
Les 5 artistes (3 femmes et 2 hommes) ont ainsi livré aux 128 convives un joli florilège de chansons françaises célébrant la femme : Brel, Brassens, Ferrat, Gréco, Lama, Gainsbourg, Juliette, Lynda Lemay…
A l’appel de la municipalité et des anciens combattants, les Villevaudéens sont venus nombreux, lundi 11 novembre, assister au 101e anniversaire de l’armistice de 1918 ratifiant la fin de la Première Guerre mondiale.
Le temps de la commémoration, qui a débuté à 14 h 30, un rayon de soleil a fait une apparition bienvenue dans l’enceinte du cimetière au milieu duquel se dresse le monument aux morts. Xavier Vanderbise, conseiller départemental et maire de Courtry, participait à la cérémonie. Michel Courivaud, président de la FNACA (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) a donné lecture du message de l’UFAC (Union française des associations de combattants et victimes de guerre), chiffrant le bilan de l’hécatombe à « 1,4 million de morts, 740 000 invalides, 3 millions de blessés et des centaines de milliers de veuves et d’orphelins ».
Après la guerre, la mémoire et l’hommage
Nombreuses sont les communes de France qui ont payé un lourd tribut en vies humaines à cette guerre. « Les noms gravés sur nos monuments aux morts nous rappellent constamment les valeurs d’honneur, de courage, de dévouement et de bravoure » a rappelé Pascal Pian, maire de Villevaudé, en lisant le message de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées. « La préservation de notre indépendance, de notre liberté et de nos valeurs, repose sur ceux qui ont donné leur vie pour les défendre » concluait la secrétaire d’Etat aux anciens combattants. Un juste et nécessaire rappel à ceux qui estiment que, en temps de paix, « cette commémoration d’un autre siècle n’a plus lieu d’avoir cours aujourd’hui ».
Après le dépôt des gerbes colorées au pied du monument sur lequel sont gravés les noms des vingt-sept Villevaudéens tombés pour la France, la sonnerie aux morts et la minute de silence, les participants on entonné l’hymne national, accompagnés par les enfants de l’école Ivan-Peychès.
La cérémonie terminée, le maire a convié les participants à un vin d’honneur dans la salle du conseil de la mairie. A cette occasion et comme il est de tradition, la municipalité a décerné des diplômes d’honneur de la médaille du travail à quelques habitants et souhaité la bienvenue aux nouveaux arrivants dans la commune.
Fin de l’exposition « Face à la guerre »
Réalisée à l’initiative de l’ALJ (Association Loisirs Jeunes), l’exposition sur la Première Guerre mondiale s’achevait sur les années 1919 et 1920, révélées sur des panneaux dressés dans la salle du conseil. Fruit du travail de Monique Mazoyer, membre de la SHCE (Société d’histoire de Claye et de ses environs) et des recherches de la présidente de l’ALJ, Yvette Godefroy. L’exposition a retracé année après année, sous forme de fresque chronologique et à partir de 1914, les grands événements survenus dans le domaine de la société et des arts, ainsi que quelques faits divers ayant émaillé les années concernées.
On pouvait aussi y découvrir la vie de quelques Villevaudéens partis sur le front. Ainsi, en janvier 1919, c’était le retour, d’Edmond Blétry, adjoint au maire, qui avait été fait prisonnier en 1914. La même année 1919 voyait le décès de Léon-Ernest Claret, des suites de la tuberculose qu’il avait contractée en 1917. Enfin, l’année 1921 voyait l’inauguration du monument aux morts de Villevaudé. Serge Moroy
Le 10 novembre 1920, à 15h, en présence d’André Maginot ministre des pensions, le soldat Auguste Thin, du 132e régiment d’infanterie, fils d’un combattant disparu pendant la guerre, désigna par le dépôt d’un bouquet de fleurs cueillies sur les champs de bataille de Verdun, le cercueil qui devait être transporté à Paris.
Le lendemain 11 novembre 1920, ce mort fut inhumé à Paris sous l’Arc de Triomphe.
Deux ans plus tard, le 11 novembre 1922, pour la première fois une lumière jaillissait sur la dalle recouvrant le soldat inconnu.
Depuis cette flamme du souvenir, ranimée chaque jour à 18h30, ne s’est jamais éteinte.
Dessiné et gravé en taille-douce par Albert Decaris
Vente générale le 4 nov 1985
"Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie"
Victor Hugo (Les chants du Crépuscule)
Cette déesse en bonnet phrygien tenant dans sa main gauche une branche de laurier, emblème de la gloire et de l’immortalité et qui, tête baissée se recueille et médite devant une pierre tombale, symbolise la France se souvenant de ses enfants tombés au champ d’honneur.
Pour rendre hommage à la mémoire des morts de toutes les guerres – des militaires de toutes les armes, des combattants en uniforme, des soldats de l’ombre, des otages, des déportés torturés, brisés, assassinés dans de sinistres camps – ce monument glorifie tous ceux qui ont droit à la reconnaissance de la France.
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