Le 8 mai 1945 marque le jour de la capitulation allemande de la seconde guerre mondiale.
Cela nous donne l'occasion de commémorer à notre manière ce jour férié, ce jour historique.
"Au cours des quatre années qui suivirent la Libération de Paris, Octavie Merlier donne, en sujet de composition française, à ses élèves de quatrième du Collège d'Enseignement Général, à raconter un fait vécu de la guerre qui venait à peine de s'achever.
Elle recueillit alors des récits passionnés d'événements ayant eu lieu un peu partout en France, et qui s'échelonnent de la déclaration de guerre à l'heure de la paix."
Liliane Blanadet, habitante de Villevaudé, était élève de 4e de la classe de Mademoiselle Merlier, puis elle même enseignante. Elle nous parle du livre " Rédactions" édité par Julliard en 1975 et présenté le 21 mars 1975 dans l'émission "Aujourd'hui Madame" par Jacques Garat.( Antenne 2)
Elle témoigne :
Liliane Blanadet
Octavie Merlier
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L 
a " préface" de l'ouvrage, écrite par Octavie Merlier
"Les faits de guerre ont résonné dans le coeur de tous les Français qui ont vécu l'événement jour après jour. Et l'ambiance de ces années troubles et héroïques a imprégné la vie intime des foyers où l'on écoutait dans l'ombre la radio clandestine de Londres.
Aussi n'ai-je pas été étonnée d'entendre le médecin d'un dispensaire de jeunes enfants rapporter la rédaction de l'un d'entre eux, élevant son petit doigt vers le ciel lorsque sa mère lui demandait: " Mais où sont les Américains?... Où sont les Anglais?..."
Les enfants de tout âge ont partagé avec les leurs les souffrances de l'horrible confrontation des peuples ennemis et de l'occupation, mais aussi les raisons d'espérer.
Nos filles étaient révoltées et émues devant leurs compagnes marquées par les tragiques circonstances: l'une dont le père fut fusillé sur sa tombe que l'Allemand l'avaient obligé de creuser, l'autre, Israélite, élève modèle, que ses compagnes auraient voulu faire baptiser pour la sauver du péril qui la manaçait et qui fut déportée avec ses parents dont elle ne voulut pas être séparée, au lendemain de l'oral de son B.E.P.C. - la jeune martyre, Josette, ignora même son succès!...-; celle à qui ses parents, avertis de la menace, avaient donné ce conseil: "Si on vient nous arrêter,nous nous rfugierons dans la chambre du fond du rez de chaussée. Pendant ce temps, restez dans la chambre du devant et sauvez vous par la fenêtre." Ce qui arriva, au jour fatal.
Les enfants furent recueillis par des amis jusqu'à la Libération; Quant aux parents, ils périrent dans la chambre à gaz.
Ainsi la sourde volonté de libération de nos adolescents éclate-t-elle aux côtés des adultes quand il faut ériger des barricades pour libérer Paris et sa banlieue. Qu'ils sont beaux, nos file et nos filles, barbouillés, terreux, échevelés, accomplissant la mission qu'ils s'étaient donnée!
Devant l'insistance de collègues qui m'incitèrent à faire connaître la part que nos grands avaient prise aux évènements à leurs cadets ignorant des tragédies de la guerre, je résolus de réunir les témoignages recueillis. Ils étaient quelquefois très émouvants, naïfs et simples. Mais nos filles de treize à seize ans avaient toujours su trouver le langage du coeur pour se faire entendre, apportant dans chacun de leur témoignage un accent de vérité.
C'est le coeur du Français, douloureux, enthousiaste, humain, qu'on entend palpiter en les lisant. Certaines de mes fillettes ont écrit, avec leurs larmes, des pages qui sont des documents d'histoire, évoquant l'abnégation poussée jusqu'à l'héroïsme de leur père ou de leur frère, la fin de Jean, le sacrifice de Jacquot et de Nioch, symboles de tant de héros malheureusement ignorés.
J'eus ainsi la surprise de voir se dessiner la petite histoire, écrite en chroniques sincères, vivantes et émouvantes. J'ai estimé juste, pour des raisons qu'il n'est pas besoin d'expliquer, de lui donner un caractère anonyme; elle pourra servir, un jour, à écrire la grande histoire des années terribles de la France occupée.
Maintenant que nous vivons en paix, nous nous rappelons avec une émotion toujours vive le voeu d'Estienne d'Orves donnant l'accolade à celui qui allait le fusiller et lui disant:
" Je souhaite que les deux grands peuples français et allemand deviennent, après moi, un jour prochain, deux peuples frères."
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Cliquez sur ce lien pour lire les récits des jeunes collégiennes
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Pour écouter l'émission (fichier MP3 audio):
Téléchargement Emission "aujourd'hui Madame (MP3)
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D'allure toujours frêle, mais d'une grande vivacité, il a été l'origine
d'une renaissance après 1945 de l'art de la pantomime, influencée par
la Commedia dell'Arte, après deux décennies d'effacement par le cinéma
muet où prévalait le génie de Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Laurel
et Hardy.
"Le mime, comme la musique, ne connait ni frontières, ni nationalités", se plaisait-il à dire pour expliquer son succès.
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