Vu récemment en 16 mm, « L’équipage», film d’Anatole Litvak, 1935. Drame d’après le roman éponyme de Joseph Kessel publié en 1923.
Pendant la Première Guerre mondiale, avant de rejoindre son escadrille sur le front, Herbillon (Jean-Pierre Aumont) a une liaison avec une femme mariée (Annabella).
Le jeune aviateur découvre que sa maîtresse n’est autre que l’épouse de Maury (Charles Vanel) avec lequel il fait justement équipage dans l’avion.
Le film nous fait découvrir l’univers méconnu des pilotes de guerre de la Première Guerre mondiale, avec ses règles, codes de conduite, mais surtout la solide amitié unissant ces hommes embarqués dans le même avion. Amitié d’autant plus renforcée que leur missions, souvent périlleuses, rendent leur espérance de vie parfois très courte. Dans ce contexte, le dilemme amoureux est d’autant plus complexe qu’il en devient poignant et même douloureux.
Le drame est servi par une interprétation magistrale et les scènes de combat aérien sont suffisamment réalistes pour être captivantes.
Lui-même enrôlé dans l’aviation française pendant la Première Guerre mondiale, Joseph Kessel (1898-1979) remporte avec « L’équipage » son premier grand succès et fait entrer l’aviation dans la littérature. C’est la deuxième fois que son roman est porté à l’écran, le premier film étant signé par Maurice Letourneur en 1928.
Le film connaîtra un grand succès à sa sortie. A tel point que A. Litvak en fera un remake qui sortira en 1937 (The Woman I Love).
Selon l’anecdote, Jean Mermoz est ressorti en larmes de la projection (c’était peut-être le plus beau compliment qu’on pouvait faire au film). Rappelons que Mermoz est porté disparu un an plus tard, le 7 décembre 1936 en survolant l’océan Atlantique.
Texte et photos (prises à l’écran) : S. Moroy
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