BERNADETTE PECASSOU-CAMEBRAC
FLAMMARION
En mai 1888, Marie Bartête, vingt ans, embarque sur le Ville de Saint-Nazaire. Elle ne le sait pas encore, mais elle ne reverra plus jamais la France. Sans être une criminelle, elle est envoyée au bagne à 25 ans pour conduite et moralité détestables. Bien sûr, elle a été arrêtée plusieurs fois pour de petits délits, mais elle a connu la prison pour cela. Pourquoi maintenant l'expédie-t-on à l'autre bout du monde ? Reléguée. La France ne veut plus d'elle. Cette orpheline mariée à 15 ans, veuve à 20 ans, est l'une des reléguées de Guyane, où elle subit la condition des femmes-forçats encadrées par les bonnes soeurs du Couvent de Saint-Laurent du Maroni. Albert Londres lui rendit visite en 1923 et relata son entretien dans «Au bagne».
Sur le bateau, elle rencontre Louise, persuadée qu'on les emmène au paradis. Là-bas, on dit qu'il fait toujours beau et qu'elle se mariera. Mais l'illusion sera de courte durée. Le voyage de six semaines à fond de cale, les mauvais traitements et l'arrivée en terre inhospitalière achèvent de la convaincre que c'est bien l'enfer qui l'attend. Et que, malgré la bonne volonté de soeur Agnès et de Romain, jeune médecin de métropole, personne ne l'en sortira jamais.
C'est le destin de cette prisonnière du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni que fait revivre ici Bernadette Pécassou-Camebrac. Elle met en scène d'une écriture énergique et sensible le sort tragique de ces femmes abandonnées de tous, que l'histoire a tout simplement oubliées.
Comment rester insensible au destin incroyable de cette jeune femme, qui se trouve, du jour au lendemain, embarquée sur un bateau à destination du bagne de Cayenne? Ce livre est le récit implacable de cette destinée cruelle. On en ressort bouleversé et abasourdi devant tant d'injustice.
La bibliothèque avait présenté l'exposition "L'enfer du bagne ou la guillotine sèche" réalisée par Bernard Borghesio Ruff, enseignant à l'école de Villevaudé.
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