Le prêtre Guy Gilbert est venu dimanche matin célébrer un office religieux, bénir les animaux et tenir une conférence sur sa mission d’éducateur auprès des jeunes en difficulté…
Environ 300 personnes étaient rassemblées sur l’esplanade des Merisiers pour la cérémonie organisée par le père Georges Verger et la communauté chrétienne de Bois Fleuri-Le Pin-Villevaudé, en présence de Michèle Pélabère, conseillère générale, André Chopelin, maire de la commune et Jean-Paul Pasco-Labarre, maire du Pin. De retour d’un voyage de Bruxelles, le « prêtre des loubards », comme l’ont surnommé les médias, a une fois encore captivé l’assistance par son humour, son franc-parler et son tutoiement systématique, toujours surprenants chez un représentant de l’ordre ecclésiastique. A la fin de son homélie, sacrifiant à une ancienne tradition rurale, Guy Gilbert a procédé à la bénédiction urbi et orbi des animaux que leurs maîtres avaient emmenés : chiens, chats, lapins, oiseaux… et même une trentaine d’escargots ! Pour Guy Gilbert, l’homme et l’animal entretiennent un lien magique. L’animal est un être sur lequel on peut toujours compter. Certes, il faut le nourrir, le soigner, le caresser, mais cette relation affective est le meilleur remède contre la violence et la meilleure base pour renouer avec la société quand cette dernière a été rejetée par le jeune délinquant. « Des jeunes qui ont vécu des enfances insupportables sont capables de gestes d’une infinie douceur. Ces bêtes sont capables d’apaiser leur angoisse indicible. Face à la violence de certains jeunes, j’imagine parfois avoir un lion pour leur apprendre à canaliser leur agressivité ! Ce n’est qu’un rêve, car je ne sais lequel, finalement, dévorerait l’autre » déclare le prêtre-éducateur.
Les animaux comme thérapie
A 15 h, pour la conférence dans la salle des Merisiers sur son travail d’éducateur qu’il exerce depuis maintenant 46 ans, Guy Gilbert avait quitté la chasuble pour retrouver ses santiags et son inséparable perfecto noir, celui offert par Nicolas Sarkozy à la suite de son voyage au Vatican en décembre 2007. Mais l’homme, décoré de la Légion d’honneur en 2005, a beaucoup trop de personnalité pour se laisser impressionner. Lui qui connaît l’importance et le poids de mots, parle lentement avec une voix grave et pénétrante lorsqu’il commente les images de son diaporama relatant ses débuts, son quotidien avec les loubards dans les rues de Paris et sa « Bergerie de Faucon », une ruine achetée en 1979 dans les Alpes-de-Haute-Provence. Avec une petite équipe d’éducateurs, il en fera un lieu d’accueil pour les jeunes en difficulté, un endroit où la discipline découle du respect collectif et où chacun doit travailler pour payer son écot. « Toi qui a détruit, tu vas maintenant apprendre à bâtir » dira Guy Gilbert à tous ces jeunes en souffrance. Le travail manuel et la compagnie des animaux aideront ses pensionnaires à se réinsérer petit à petit. « Je n’ai aucun échec car tous ces jeunes sont en manque d’amour et il suffit de prendre le temps de leur en donner. Il ne faut jamais oublier qu’en chacun d’eux il y a un être de lumière ». A quelqu’un dans l’assistance qui s’étonne de l’absence de jeunes filles dans son centre d’accueil, Guy Gilbert répond qu’il est opposé à la mixité car elle est source de problème, ce qui n’empêche nullement les garçons d’en rencontrer et vice et versa. L’éducateur n’a pas manqué de saluer son équipe composée de 20 personnes (« Merci à ceux qui m’aident à être ce que je suis ») ; avant d’effectuer une nouvelle séance de dédicaces de ses livres. S. Moroy
"Association Père Guy Gilbert, Bergerie de Faucon", 46 rue Riquet 75019 Paris
Je m'étonne du manque de commentaire sur cet événement! Beaucoup auraient aimé être à votre place ce jour là.
Je vous conseille de lire le dernier livre de Guy Gilbert, "Vagabond de l'amour"paru en novembre 2010, que vous soyez croyant ou pas: c'est peut être le meilleur
Rédigé par : Philippe | 30 décembre 2010 à 18:57
Chère petite fille de Roger Lefebvre,
C'est bien émouvant votre lien entre les générations, il ne faut pas oublier. Votre grand père Roger a sauvé mon papa, vous savez pourquoi. Et je lui rends hommage régulièrement:tout dernièrement sur RADIO NOTRE DAME avec le PERE GUY GILBERT, le mercredi de 22heures à minuit, le thème était: "HEROS ET SAINTS" !!... Mon héros à moi c'est votre grand père.
J'avais alors 10 ans et la peur, le désarroi pour tout le réseau quand Roger a été arrêté par la Guestapo.
Lui, qui protégeait tous les résistants , et votre grand père n'a pas parlé.( je fais référence à la note publiée dans ce blog le 18 juin 2007 " Hommage à un résistant".
Mort sous la torture.
Vous êtes la petite fille d'un héros.
Et à la fin de mon hommage, le père Guy Gilbert ému a conclu: " Roger Lefebvre est un héros et un saint tout à la fois puisqu'il a donné sa vie".
A la fin de l'émission, une auditrice, émue elle aussi, est intervenue pour évoquer cet émouvant témoignage.
Chère petite fille de Roger Lefebvre, une mamie qui a vécu la 2e guerre mondiale vous embrasse, vous encourage et vous dit Merci.
Liliane Blanadet
Rédigé par : Liliane Blanadet | 09 mars 2011 à 14:29