Suite à l’article sur un risque d’affaissement de la Montagne de Chelles (édition de La Marne du 13 novembre, (voir notre note du 14 novembre) la Communauté d’agglomération de Marne et Chantereine (CAMC) apporte des précisions.
« Nous connaissons depuis longtemps ces galeries souterraines sous le fort de Chelles. Ce n’est un secret pour personne, tous les Chellois le savent. Leur accès est strictement interdit par arrêté municipal. D’ici la fin de l’année, nous allons murer l’accès de celle mentionnée dans votre article, car nos chaînes sont régulièrement coupées par des visiteurs indélicats qui s’aventurent dans les galeries au péril de leur vie, et ce malgré la présence de panneaux indiquant les risques d’éboulement » prévient Antoine Rodriguez, vice-président en charge de l’environnement et de l’écologie urbaine à la CAMC. « Sur la superficie totale de la Montagne qui est de 46 hectares, seulement 12 sont accessibles au public. Nous avons effectué tous les sondages nécessaires et pris les mesures en matière de sécurité avant d’ouvrir la Montagne au public en juin 2007. Des équipes la sillonnent tous les jours afin, d’une part d’assurer la propreté du site dont la gestion nous incombe, et d’autre part de surveiller l’état du foncier en nous signalant toute anomalie relevée » complète Vincent Pasutto, directeur adjoint des services techniques de l’agglomération.
Un risque mesuré et contrôlé
« Bien sûr qu’il y a des risques d’effondrement. A terme, les galeries s’effondreront, mais leur écroulement n’aura pas de conséquence sur la partie supérieure compte tenu des 45 mètres de remblai du dessus » admet le technicien. S’il n’exclut pas un risque d’affaissement sur certains coteaux de la montagne qui ne seront jamais aménagés, il affirme que la partie du fort est parfaitement sécurisée. « Et s’il y avait effondrement et formation d’un fontis en-dessous de la cote 100, le géotextile [Ndlr : trame synthétique de maintien des sols] se mettra en tension. On constatera que l’allée a subi un affaissement et l’on fermera aussitôt le site pour lancer des investigations géotechniques afin de savoir ce qui se passe. On est ici dans la prévention, c’est un risque parfaitement mesuré et constamment contrôlé » ajoute Vincent Pasutto. Outre des entraînements effectués par les pompiers dans les galeries de service sous le fort, le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) dispose d’un relevé des lieux qui lui permet d’en suivre l’évolution dans le temps.
S. Moroy
Christophe Nédélec, président de l’association Abbesses de Gagny-Chelles, a réagi. « La CAMC se base sur une thèse de 1982 (règle de Vachat) pour justifier une absence de risque. Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) considère que les zones ouvertes au public sont sujettes à des aléas très élevés de mouvement de terrain, que ‘’la présence d’anciennes carrières souterraines est certaine, et par conséquent le risque de fontis et/ou d’effondrements très grand’’. Selon le BRGM, cette règle ne s’applique pas au gypse et doit être retenue avec ‘’beaucoup de prudence’’. L’inventaire des effondrements qu’il a réalisé démontre bien les limites de cette règle, des fontis ayant déjà été recensés, dont un notamment près de l’aire de jeux pour enfants. De plus certains aménagements, dont le rucher pédagogique, sont bien plus bas en altitude. Quid des risques liés aux poches de dissolution du gypse pouvant survenir près de la surface ? Depuis son ouverture, le site a déjà connu des incidents. Certains accès piétons sont fermés suite à des glissements de terrains répétitifs. L’injection et le comblement des galeries aurait été une solution sérieuse, mais elle a été écartée pour raison financière et aucun principe de précaution n’a été appliqué »
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