Malgré
la morosité pluvieuse du dimanche 17 mars 2013, un air de printemps flottait
salle Albert-Caillou pour le deuxième spectacle de l’année du cercle
chansonnier de Chelles. Selon leur devise « faire le bien en distrayant », les
bénévoles se sont succédé pour interpréter chansons, poèmes, danses et sketches
devant une salle comble. En compagnie d’Ellys Branjonneau, présidente du cercle
(qui a remplacé Georges Dubois décédé en décembre 2010), les enfants sont
montés sur scène pour entonner « Allons chanter avec Mickey » de Chantal Goya,
prouvant qu’il n’y a pas d’âge pour les élans de générosité.
Près de 3000 personnes ont assisté samedi 2 mars 2013 aux
exploits de 130 breakdancers du monde
entier venus s’affronter au complexe sportif Maurice-Baquet. La Battle
Pro de Chelles fait de plus en fort chaque année.
Sidney :
Icône emblématique du hip-hop français, l’ex-présentateur télé a animé le
spectacle avec Youval.
C’est
désormais un évènement incontournable sur la planète hip-hop. « Quand on est un danseur, on est obligé
de venir ici » a affirmé Youval, lui-même danseur de
breakdance. Il a présenté la 13e édition de la Battle Pro en compagnie de
Sidney, précurseur du mouvement hip-hop en France dans les années 80 avec son
émission culte 100 % hip-hop. « C’est
la première fois que je présente le Battle Pro de Chelles et c’est vraiment une
demande que j’ai faite à Zoubir, l’organisateur de cette manifestation qui
s’affirme de plus en plus grâce à sa qualité exceptionnelle. Le hip-hop va
avoir 30 ans en France et l’on ne pensait pas qu’on en parlerait encore
aujourd’hui. Et surtout qu’il serait toujours aussi actif. Chaque année, c’est
de plus en plus fort, les gars se surpassent. Ils sont inventifs, créatifs,
dansent… Il y a de la musicalité et chaque fois c’est du spectacle car c’est
toujours nouveau. Même le même danseur a évolué et il y a toujours des
surprises... C’est un défi qui se passe dans la bonne humeur, dans la danse et
la musique, et qui chaque fois excelle, pousse vers le haut. J’espère que
Zoubir me demandera de revenir en 2014 » s’est enthousiasmé
Sidney, réellement bluffé par les performances des concurrents.
Des
combats épiques
Sur
les impros en live du groupe Higher, quatuor groove-jazz-funk, et face à un
jury de breakers issus d’équipes renommées comme Phase-T, Pockemon-Crew
(France), Battle-Squad (Allemagne), Spartanic-Rockers (Japon), les danseurs se
sont défiés dans des numéros époustouflants. Les mouvements et figures au sol
permettent notamment de réaliser des prouesses extraordinaires.
B-Boy Jalen (USA) : Jalen Testerman (USA) a remporté la Baby Battle. Il aura 12 ans le 30
mai.
Du haut de ses
12 ans, B-boy Jalen, un Américain, les a enchaînées avant de remporter le titre
de champion du monde de Baby Battle devant ses sept adversaires.
B-girl Terra (Angleterre) :
Prestance, style, originalité… Terra, 6 ans, a déjà tout d’une grande.
La B-girl
Terra, benjamine anglaise du concours puisque âgée seulement de 6 ans, obtenait
quant à elle la faveur du public. Quatre nations seulement (Espagne,
États-Unis, Finlande et France) pour la B-girl Battle, mais un combat tout
aussi chaud. Les filles ont tout donné, rien lâché, et c’est finalement
Jesskilz (États-Unis) qui décrochera le titre, ainsi qu’un chèque de 500 euros.
Corée contre Maroc
East Side Bboys Ukraine : Une figure remarquable exécutée par un B-boy ukrainien du groupe East
Side Bboys.
Dans la bataille masculine 2 contre 2, le team B-boy France emportait le
championnat, malgré les belles prestations du Kazakhstan (finaliste), du Maroc
et de l’Ukraine.La Battle 8 vs 8, très attendue du public car regroupant les
meilleurs représentants de la discipline, promettait d’être serrée. Lu
Quinglong, ambassadeur de Taïwan en France, était même venu encourager son
équipe nationale (Double Kill). Grand moment de surprise à l’énoncé du résultat
classant ex aequo la Corée et la France pour le titre mondial. Un second tour a
mis fin à l’insoutenable suspens avec la victoire de Jinjo Crew face à
Ici-c’est-Paris.
Trois
heures d’entraînement par jour
Lil
Kev, 20 ans, du groupe Phase-T, était le seul Chellois a participé au combat 8
vs 8 avec Ici-c’est-Paris. « Je
vis de la danse et je m’entraîne 3 heures chaque matin. Je fais aussi de la
musculation, des assouplissements et j’ai bien sûr une hygiène de vie. Le soir
je donne des cours à des jeunes à l’association Art4D. J’ai commencé à danser à
l’âge de 8 ans et ce qui me plaît dans la breakdance, c’est l’adrénaline car
j’aime relever les défis dans les compétitions ». Zoubir
Chlibi, directeur artistique de l’association Art4D, à l’origine de cet
évènement avec la Ville, savourait discrètement ce nouveau succès, tout en
reconnaissant la difficulté de faire mieux l’an prochain. « On a la crème des danseurs
internationaux, et puis il y a des nouveautés que l’on n’a pas l’habitude de
voir en France. On essaie de travailler sur l’originalité par rapport à
d’autres évènements. Le Battle de Chelles est devenu un rendez-vous annuel
inévitable, mais c’est avant tout un spectacle bon enfant qui s’inscrit dans la
culture urbaine. Dès que ce sera fini, on travaillera sur la prochaine édition
afin de répondre aux attentes d’un public qui nous est fidèle… et que l’on n’a
pas le droit de décevoir ».
Prix 1000 euros pour B-Boy France : Lu Quinglong, ambasseur de Taïwan, et
Jean-Paul Planchou, maire de Chelles, ont remis le titre et le prix (un chèque
de 1000 euros) à Fathi et Kahlil (B-Boy France) pour la Battle 2 vs 2.
Le
hip-hop, voix de la jeunesse
«
Je suis venu à Chelles
au tout début. Ça a énormément évolué depuis et je suis très content de
retrouver des têtes de tous pays que je n’ai pas vues depuis longtemps. La
breakdance est notre micro, c’est grâce à elle que l’on peut exprimer ce que le
corps veut dire. Avec la culture hip-hop et l’art urbain, c’est la source. On
dit ce qu’on veut. La rue n’a pas de règle, mais elle doit rester un amusement
en même temps qu’un échange. Sans agressivité » a déclaré
Salah, 33 ans, vainqueur en 2006 de l’émission télé Incroyable Talent.
Photo: Pour Salah, ex-vainqueur 2006 de l'émission Incroyable talent,
la culture urbaine repose sur l'amusement et l'échange. Sans
agressivité.
« Avant je pratiquais le hip-hop, mais
maintenant je fais du foot. J’aime la danse, je connais le jury et un peu tout
le monde ici. L’ambiance est super et ça c’est vraiment de l’art qui nous plaît
» a confié Samir 20 ans, Chellois et étudiant en école de
commerce. Fan de culture urbaine (graff, street art, danse) et adhérent de
l’association Chelles-City-Crew, il est venu avec ses deux amis Ali et Sofiane
pour donner un coup de main aux organisateurs.
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