1831. Les
habitants de Montjay-la-Tour et de Bordeaux ayant envoyé une pétition au préfet
de Seine-et-Marne, demandant à être séparés de Villevaudé, le sous-préfet de
Meaux demande au maire de Villevaudé de réunir le Conseil municipal afin de
délibérer et de donner des motifs de « délibération négative » autre
que l’insuffisance de la population.
« L’an mil huit cent trente un, le jeudi 29 Septembre, à onze heures du matin, en l’assemblée du Conseil municipal de la Commune de Villevaudé, réuni extraordinairement sous la présidence de M. jean Dominique honoré Martin, maire de ladite Commune, par autorisation de M. le Sous-préfet de l’arrondissement de Meaux, en date du 22 septembre présent mois, au lieu des séances ordinaires.
Nous, conseillers municipaux de la Commune de Villevaudé, après avoir examiné avec la plus scrupuleuse attention la pétition adressée à M. Le Sous préfet de l’arrondissement de Meaux, par un certain nombre d’habitans de Montjay et Bordeaux, ayant pour but de demander la séparation de ces deux hameaux, de la commune de Villevaudé, pour en faire une commune distincte ou bien de transporter le chef lieu de Commune à Montjay la tour.
Ont remarqué que ces deux hameaux avaient avancé qu’ils faisaient à eux deux plus de la moitié de la population, quoiqu’ils n’en fassent que la moindre partie, puisque la population de Montjay est de …………………………………….218 habitans
celle de Bordeaux de…………………………… 116
Total 334 hab.
Et que celle de villevaudé à elle seule est 366 hab.
Total 700
Qu’en outre bien qu’ils fassent valoir le désagrément des mauvais chemins et la distance d’un ¼ de lieue pour Montjay et d’une ½ lieue que les habitans de Bordeaux ont à parcourir pour se rendre tant à l’église qu’à la mairie. Ces motifs ne paraissent pas devoir être admissibles pour engager à faire transporter le chef lieu de Commune à Montjay, car il ne serait pas naturel que pour rendre quelques commodités aux habitants de Montjay et Bordeaux qui sont les moins nombreux en population Villevaudé qui a toujours été depuis environ 153 ans chef lieu de la Commune et paroisse, éprouva les mêmes contrariétés que celles dont se plaignent les deux hameaux.
Mais ne considérant que le bien être qui pourrait résulter de la division des deux hameaux Montjay et Bordeaux de la Commune de Villevaudé, ils croyent devoir y donner leur assentiment, attendu que chacune des dépendances communales ayant de grands besoins, ne pourraient à l’avenir accuser les autres de ses privations particulières, et que la division d’administration ferait cesser celle des esprits bien difficile à concilier mais cette division ne doit être en aucune manière onéreuse à VIllevaudé.
Les signataires ou demandeurs auront alors à supporter tous les frais qu’entrainera cette opération, ce qui leur sera d’autant moins sensible puisqu’ils sont les plus favorisés de la fortune.
1°) Les limites des deux communes redeviendront ce qu’elles étaient autrefois, un ruisseau et d’anciennes bornes marquent encore leurs limites.
2°) L’Eglise, une maison de Commune et celle des écoles resteront comme elles ont toujours été à Villevaudé ; en conséquence tant que Montjay et Bordeaux n’en auront point à eux, ils continuront à faire partie de la paroisse en supportant les frais d’entretiens et de réparation du culte et des Ecoles en proportion du montant de leurs contributions.
3°) Les extraits du cadastre et les différents actes nécessaires à la nouvelle Mairie ainsi que tous les frais que nécessitera son établissement seront supportés par les demandeurs.
4°) Le terrain et les matériaux de la tour de Montjay étant une donation du duc de Gesvres à Villevaudé, Montjay et Bordeaux, la moitié appartiendra toujours à la Commune de Villevaudé.
Nous soumettons la présente délibération à M. Le préfet du département de seine et marne par l’intermédiaire de M. Le Sous-préfet afin de faire droit à la demande des pétitionnaires de Montjay et Bordeaux.
Fait et délibéré en l’assemblée du Conseil municipal de la Commune de Villevaudé, les jours, mois et an que dessus et nous avons signé. »
A.D.77 (ref.178EDT1)
A cette époque la mairie et les écoles, garçons et filles, étaient à côté de l’église à Villevaudé
Les fautes sont celles qui figurent dans les documents...
Monique Mazoyer
Tout simplement génial! Si la séparation avait été effective, le morcellement du village aurait probablement été tout autre, et son développement avec. Mais je n'aurai pas donné longue vie à ces deux entités, tant les fusions de communes aux intérêts quasi identiques ont été légions par la suite! Merci à Monique de dénicher de tels documents
Rédigé par : Clément G | 29 mars 2013 à 11:19
Si dans vos tiroirs, vos bibliothèques, vos greniers.. vous possédez des documents qui pourraient nous faire découvrir le passé de notre village, contactez nous.
Rédigé par : YG | 06 avril 2013 à 10:23