La Semaine pour les alternatives aux Pesticides est une opération nationale et internationale annuelle ouverte à tous visant à informer sur les impacts des pesticides de synthèse sur l’environnement et la santé et à promouvoir les alternatives.
A cette occasion, l'association Villevaudé...demain présente une nouvelle exposition "Les abeilles et les pesticides"à la bibliothèque de la Roseraie
La France, champion des pesticides et mauvais élève pour les alternatives…
Les raisons de se mobiliser sur le sujet, hélas, ne manquent pas :
- La France est le 1er pays européen utilisateur de pesticides et le 3ème au monde
- La consommation de pesticides a augmenté de 2.6% depuis 2008, malgré le plan Ecophyto 2018 qui prévoit une diminution de 50% de pesticides d’ici 2018
- 96% des cours d’eau sont pollués
- Plus de 50% des fruits et légumes (non bio) contiennent des résidus de pesticides
- L’épandage aérien est toujours pratiqué grâce aux nombreuses dérogations
- La France est au 19ème rang européen pour sa production bio
- Seulement 3.9% de la surface agricole française est en bio alors que le Grenelle de l’Environnement avait fixé l’objectif de 6% en 2012 et de 20% en 2020
L’agriculture intensive a généralisé les engrais et les substances phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides). Depuis leur arrivée sur le marché dans le milieu des années 1990, les colonies d’abeilles connaissent un déclin catastrophique. La production française de miel est passée de 32 000 tonnes en 1995 à 18 000 tonnes aujourd'hui.
Pour préserver les abeilles, l’utilisation de ces produits pendant la floraison des grandes cultures a déjà été interdite dans les années 70. Mais, en 1995, apparaissent les insecticides systémiques neurotoxiques, qui se diffusent dans toute la plante au fur et mesure de sa croissance, y compris le pollen et le nectar des fleurs que butinent les abeilles, de plus ils persistent plusieurs années dans les sols et contaminent les cultures suivantes.
Confrontées à des résidus même infinitésimaux, celles-ci sont désorientées, se refroidissent et ne retrouvent plus leurs ruches. Leur système immunitaire étant affaibli, elles peuvent aussi développer des maladies neurodégénératives qui entraînent la mort en quelques jours.
Au fil des années, des études scientifiques ont permis d'établir que les pesticides néonicotinoïdes ont bien un impact mortel sur les abeilles. Ils ont pu constater qu'à une dose sublétale, c'est-à-dire au-dessous de la dose jugée mortelle, ces pesticides pouvaient causer une désorientation des abeilles et empêcher donc leur retour à la ruche.
80% des abeilles sont sauvages et ne produisent pas de miel mais en butinant, les abeilles ont un rôle capital dans la pollinisation, la multiplication des espèces florales et le développement des cultures fruitières. Sans pollen, pas de fruit, et sans abeille, pas de pollinisation ! Les abeilles étant très sensibles à la pollution, il est essentiel pour l'homme et son environnement de respecter cette espèce et de maintenir les conditions favorables à son développement : en évitant par exemple les traitements chimiques nocifs sur les cultures fruitières, la destruction des haies vives qui bordent les champs, riches en plantes mellifères, ou l'abandon de cultures telles que la luzerne ou le trèfle, grandes productrices de nectar. Chacun peut agir dans son jardin et obtenir un jardin favorable aux abeilles en appliquant quelques gestes simples Bannir les engrais et herbicides, Semer des fleurs et Construire des gites à insectes. (Cliquez sur ce lien pour découvrir le nôtre)....
Monique Mazoyer
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