Après une longue fermeture, le café de la place des Marronniers, en haut de Villevaudé, a retrouvé une seconde vie grâce à Julia Frizziero qui a entrepris de le restaurer pour son plaisir personnel.
On ne sait à quand remonte exactement l'origine du café place des Marronniers, mais des cartes postales du début du XXe siècle attestent déjà de sa présence et de son rôle économique et social au cœur du village. Situé à côté d'une écurie et d'une épicerie (qui composent maintenant la même maison), il est progressivement devenu restaurant et hôtel. « Au début du XXe siècle, c'était un café-buvette avec salle de danse. Dans les années 30, il devient un hôtel-restaurant-tabac appelé « Hôtel de la place », puis un café-tabac-épicerie dénommé « Les Marronniers » et ensuite un café-tabac « Chez Colette ». Il fermera au milieu des années 90 et les vétérans qui jouaient au football étaient très malheureux de ne plus pouvoir s'y retrouver après leur match » rappelle Monique Mazoyer, Villevaudéenne et membre de la SHCE (Société d'Histoire de Claye et de ses Environs). Julia Frizziero et Patrice Vrillaud en deviennent propriétaires fin décembre 2009. Ils emménagent avec leurs deux enfants dans les étages supérieurs. Son précédent propriétaire n'était autre que Bernard Asset, le célèbre photographe de Formule 1 qui utilisait la grande salle du café pour travailler ses clichés de courses.
Patrimoine local
« Dès que j'ai vu le café avec sa salle encore dans son jus, c'est-à-dire aménagée dans le style des années 50, j'ai eu le coup de coeur. J'ai décidé de le restaurer à des fins privés pour garder le plus possible les souvenirs qu'ils pouvaient encore contenir. Je me suis fixé comme objectif de respecter son authenticité parce que c'était un lieu de rencontres, de souvenirs, et qu'il fait partie du patrimoine local ». Et Julia voit juste. Un jour, une dame pousse la porte pour lui avouer qu'elle a été autrefois serveuse ici. Julia ne refuse jamais les visites dès lors qu'elles lui permettent de reconstituer l'histoire du café sous forme d'une anecdote, d'un document ou d'une photo plus ou moins ancienne. Elle écume les brocantes et vide-greniers à la recherche de son ambiance d'antan : chopes, cafetières, bouteilles siphon, mobilier publicitaire
Il y a même, selon la tradition des cafetiers qui veut que cela porte bonheur, une collection de billets de tous pays épinglés sur un panneau du comptoir.
Des projets artistiques
« L'endroit a une double histoire. Le café en premier, puis son précédent propriétaire reconnu dans son travail artistique : Bernard Asset. Nous avons voulu mettre en avant ces deux aspects du même lieu. Je me suis dit pourquoi ne pas utiliser la grande salle de restaurant qui fait près de 50 m² comme lieu d'exposition photos ou de peintures. Le café pourrait aussi intéresser des cinéastes en quête de décors d'origine ». A force de patience, la réhabilitation commence à porter ses fruits, le café retrouvant sa superbe avec ses tables en formica, son comptoir en bois mouluré, ses tabourets hauts Les étagères se sont remplies de vaisselles anciennes, appareils divers en bakélite, microsillons vinyles, et les présentoirs de journaux et revues d'époque. « Je n'étais pas spécialement un fervent des brocantes, mais Julia a su me communiquer sa passion. La dernière fois, je suis même revenu avec un groom pour la porte du bar » a avoué Patrice qui s'est pris au jeu de la reconstitution. Peaufinant la déco, Patrice et Julia restent intéressés par tout objet qu'on voudra bien leur donner et qui pourrait embellir leur café, notamment une vraie pompe à pression pour la bière et un percolateur d'époque. « Ce serait le fin du fin » ajoute Patrice en fin connaisseur. S. Moroy
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