Exploitation à ciel ouvert de la carrière de Le Pin (photo archives SM).
Le maire contre la carrière à ciel ouvert
Placoplatre, Goliath de l’exploitation de gypse en France, aurait-il trouvé son David ? On pourrait le croire après la délibération contre le projet de carrière à ciel ouvert du bois Gratuel, votée à l’unanimité par le conseil municipal le 28 janvier 2015.
Propriété du carrier, le bois Gratuel se situe sur la commune, à l’angle de la D34 et D105 qui mène à Villeparisis. Il est traversé par l’aqueduc et la promenade pédestre de la Dhuys qui font partie intégrante du corridor écologique, cette trame verte protégée reliant les départements du 77 et du 93.
Pascal Pian ne s’est pas fait prier pour expliquer les raisons de son refus. Parallèlement, nous avons sollicité l’avis de Placoplatre, mais n’avons pas obtenu de réponse.
Un maire qui refuse l’exploitation du gypse sur sa commune, c’est nouveau. Pourquoi ?
La collectivité accepte déjà une exploitation à ciel ouvert sur les 25 hectares des Mazarins produisant 4 millions de tonnes de gypse. L’exploitation en cavage (Ndlr : exploitation souterraine du gypse) sous le bois Gratuel, que nous préconisons, permettra de conserver la biodiversité existante, d’autant que nous sommes dans un couloir naturel répertorié sur le schéma régional de cohérence écologique. Placo a beaucoup communiqué sur son choix d’exploiter en cavage à Cormeilles-en-Parisis, ceci pour préserver les bois et promenades alentour. Et c’est très bien. A l’instar de ce qui a été fait dans le Val-d’Oise, nous voulons simplement le même respect environnemental à Villevaudé. Est-ce trop demander ?
Où en êtes-vous avec Placo ?
Dès la connaissance en 2013 du dossier d’exploitation à ciel ouvert, nous avons pris contact avec eux afin de donner notre position, l’expliquer, Malgré cette initiative, le carrier n’a pas pris nos demandes en considération et nous sommes obligés de compter sur son bon sens. C’est insuffisant. Les habitants peuvent être assurés de ma détermination à préserver ce bois de toute nuisance. Un groupe industriel comme Saint-Gobain (Ndlr : Placo en est la filiale, implantée sur Vaujours) doit être capable de prendre en compte la dimension environnementale et de la recouper avec l’aspect économique et financier, sans négliger l’image qui en découlera.
Quelles seraient les nuisances ?
Nuisances visuelle, environnementale, poussières… et bruit puisque le tir de mine est envisagée. Nous aurons concomitamment deux exploitations en cours de chaque côté du RD105 : celle de Siniat (ex-Lafarge) accordée en 2007 et celle de Placo sur les Mazarins. La durée d’exploitation doit être aussi prise en considération dans les nuisances… en dizaines d’années. En tant qu’élu responsable, je m’oppose fermement à ce projet et ferai en sorte que notre village ne soit plus, comme auparavant, au service des carriers, mais plutôt de ses habitants.
Et l’aspect économique, les emplois ?
Placo agit dans la précipitation, prétextant l’alimentation d’une usine sans chercher des solutions palliatives, comme le développement du recyclage. De même que le verre, on sait que le gypse est recyclable à l’infini. Ses ressources ne sont pas inépuisables. Où iront-ils après ? Sur Claye-Souilly ? Le recyclage ne représente que 30 000 tonnes sur une production de 2 millions. Il est très largement supérieur chez leurs concurrents. Son développement aurait l’avantage de créer des emplois avec la mise en place de collectes de plaques de plâtre sur les chantiers. Ainsi nous serions dans une économie durable, d’ailleurs plébiscitée par notre ministre du développement durable.
Propos recueillis par S. Moroy
Le samedi 20 juin 2015, nous avons manifesté contre les destructions du fort de Vaujours et du bois Gratuel. RV fixé à 14 h, route de Courtry, à Vaujours, au niveau du rond-point d’accès à la N3.... action qui nous a menés à bloquer la RN3 ...
Rédigé par : YG | 18 juin 2020 à 23:39