Pour la 3e fois cet été, le rucher pédagogique de la montagne de Chelles a ouvert ses portes. Une belle occasion pour en savoir un peu plus sur ces travailleuses, aussi infatigables que fascinantes, que sont les abeilles.
Jacques Dumand révèle aux visiteurs le monde fascinant, mais ô combien laborieux des abeilles.
Samedi 30 août, les visiteurs sont venus en famille voir les deux colonies d’abeilles et le nid de bourdons abrités dans le chalet en bois, installé sur la montagne depuis 2011. « Ainsi aménagé, le rucher entend sensibiliser enfants et adultes sur le rôle essentiel de l’abeille, espèce protégée, qui participe à 80 % de la pollinisation de la végétation sur terre » explique Jacques Dumand. Et le responsable du rucher pour le compte de Marne et Chantereine, d’ajouter « les abeilles sont un peu perturbées. Cela vient du temps. La récolte estivale n’est que d’une dizaine de kilos, contre le double habituellement. Par contre, il y a eu énormément d’essaimage cette année ». Durant la période scolaire, Jacques intervient auprès des écoles et centres de loisirs pour faire découvrir l’apiculture et ses produits exclusivement naturels : miel, cire, propolis, pollen et gelée royale.
Sa cousine la guêpe
Herbivore, l’abeille ne doit pas être confondue avec la guêpe, sa cousine et ennemie, qui est carnivore. Cette dernière joue cependant un rôle important en tuant les mouches, moustiques et chenilles. Herbivore également, son gros cousin, le bourdon, fabrique aussi du miel, mais uniquement pour lui. Pour produire 28 grammes de miel, une abeille effectue environ 1600 allers et retours, peut visiter 250 fleurs en une heure et rayonner 4 km autour de sa ruche.
Sept métiers en six semaines
Une ruche compte près de 50 000 individus et la reine, mère à plein temps, pond environ 2000 œufs par jour. La durée de vie d’une abeille est de six semaines. Championne de la reconversion professionnelle, elle accomplira durant son existence sept métiers au service de la collectivité : nettoyeuse, nourrice, manutentionnaire, ventileuse, architecte, garde, et enfin butineuse. Mais toutes ne suivent pas le même parcours professionnel, certaines brûlant les étapes pour devenir plus vite butineuse. « Elles fabriquent le miel pour passer l’hiver. Il faut toujours leur laisser au moins 20 kg pour se nourrir, autrement elles meurent » précise Jacques, devant le regard intrigué de Sandra, 4 ans. A l’issue de la visite, elle ne s’est pas fait prier pour déguster le miel du rucher.
Une espèce en danger
Depuis une trentaine d’années, les populations d’abeilles diminuent. Une surmortalité alarmante qui s’est accélérée vers le milieu des années 1990. Les cause sont l’utilisation intensive des pesticides qui neutralisent leurs défenses immunitaires, les maladies et infections parasitaires (dont le redoutable varroa) et enfin le frelon asiatique, un terrible prédateur. La prochaine journée portes ouvertes aura lieu samedi 27 septembre, de 14 h à 17 h. Parking gratuit à l’entrée.
S. Moroy
Plus d’infos : www.abeillesentinelle.net
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