C'EST L'HISTOIRE D'UN MEC...
SERGE JULY, JACQUES LANZMANN ET LAURENT JOFFRIN
SOLAR SYGMA
"Pardon, m'sieur, vous pouvez allumer votre radio? Il paraît que Coluche est mort. Je peux pas y croire, je peux pas y croire..."
Accident de moto, mort sur le coup: coluchienne de vie, c'est la mort dans toute sa monumentale connerie.
Combien d'automobilistes bloqués dans les embouteillages en ce chaud jeudi soir de juin ont été ainsi interpellés par des motards en détresse, les joues humides de larmes?
C'est qu'on a pleuré un peu partout en France, en province comme à Paris, dans les beaux quartiers ou dans les banlieues déshéritées, chez ses copains du show-biz et dans les bistrots de la Goutte d'Or, dans les lycées, les usines et les bureaux, en ce 19 juin 1986.
Car ce saltimbanque sublime, amuseur génial et acteur de talent qui avait un nom Michel Colucci, dit Coluche, était aussi "un gars qu'avait du coeur" comme dit la chanson - voir les restaurants du même tonneau, les campagnes pour l'Ethiopie ou SOS racisme - et puis un passionné de vitesse, et puis un homme que rien de ce qui touchait la vie ne laissait indifférent.
Et puis... Et puis il était français. Exclusivement. Une marchandise inexportable. Intraduisible en anglais ou en moldo-poldave. Même Mireille Mathieu peut chanter au japon. Vous voyez Coluche raconter ses petites histoires à des Nippons fripons?
Alors, Coluche, grand penseur fançais des années 80? Et pourquoi pas? En tout cas un révélateur, un miroir et, pour quelques millions de français, un grand frère marrant comme tout. Un frérot qui doit rigoler un bon coup avec quelques potes choisis (dont Reiser, sûrement) là-haut sur son petit nuage, devant les pleurs sincères (beaucoup) ou obligés (pas mal...) qui ont salué le départ de l'artiste.
De celui à qui cet album-souvenir veut rendre un dernier hommage.
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