« L’impérialisme américain n’est rien qu’un tigre de papier » proclamait Mao-Tsé-Toung. Il se trompait car l’impérialisme américain a plutôt l’apparence d’une petite souris nommée… Mickey.
Mickey est le plus populaire des personnages conçu par Walt Disney (1901-1966) et, bien que né en 1927, il a su rester étonnamment jeune. En effet, pas de meilleur agent de la culture et de l’idéologie américaines que cette bestiole-là, citoyen vertueux et paisible, ambassadeur infatigable de « l’American Way of Life ».
Ne m’appelez plus Mortimer !
En fait, son premier nom était Mortimer. Pas très fun. Selon la légende, propagée jovialement par Walt Disney lui-même, c’est son épouse Lilian, qui aurait trouvé le nom de Mickey à son nouveau personnage, estimant celui de Mortimer trop sérieux. On peut cependant penser que la pression issue d’éventuels distributeurs n’était pas tout à fait étrangère à ce soudain changement de nom. Quoi qu’il en soit, Mickey était né.
Surtout aidé par Ub Iwerks (1901-1971), talentueux dessinateur de son studio californien, Walt Disney travaille aussitôt sur le premier film d’animation qui présentera Mickey Mouse au public. Et, contrairement à ce que l’on croit, celui-ci n’est pas « Steamboat Willie » mais « Plane Crazy ». Dans ce cartoon, les yeux de Mickey sont ovales, avec de grosses pupilles noires. Il ne portait ni gants ni chaussures et ses pieds étaient noirs. Son short n’était alors qu’une ébauche de celui qu’il porte actuellement : un pantalon serré avec deux gros boutons sur le devant.
Mais la vraie révolution viendra bel et bien avec « Steamboat Willie », projeté le 18 novembre 1928 au Colony Theatre de New York. Bien qu’en noir et blanc, il disposait nec plus ultra d’une bande sonore synchronisée. Et le scénario était déjà une référence en la matière : Mickey sauve Minnie des griffes du Capitaine Jambe de bois, dont le dessin préfigure celui de Pat Hibulaire.
Fort d’un tel succès, les dessins animés contant ses nombreuses aventures vont s’enchaîner. Petit à petit, Mickey s’assagit, devient plus amical, adoptant finalement l’attitude bienveillante qu’on lui connaît aujourd’hui.
La souris se propagera rapidement dans 25 pays en parlant 17 langues différentes. Il y aura en tout 121 cartoons de Mickey et le premier en couleurs sortira en 1935, « The Band Concert » (L’orchestre de Mickey).
Enfin dans le domaine public
Selon la législation américaine, les droits d’auteur sur Mickey Mouse ont pris fin le 1er janvier 2024, tombant ainsi dans le domaine public. Sa première version peut donc être reproduite sans risquer de subir un recours du service juridique de la puissante compagnie Disney, comme c’était le cas jusqu’alors. Une aubaine pour les artistes et créateurs qui pourront copier, adapter ou même détourner l’icône disneyenne, ainsi que les journalistes qui illustreront sans crainte leurs articles avec son effigie.
95 ans après, MICKEY sourit toujours
Serge MOROY
Depuis peu, la souris est entrée dans le domaine public.
Rédigé par : Benjamin | 13 janvier 2024 à 16:34
Oui, ainsi que Serge le mentionne dans cette note, Mickey est entré dans le domaine public depuis le 1e janvier 2024 !!
Rédigé par : YG | 13 janvier 2024 à 20:12