Durant la nuit du 5 juin 1944, des prières collectives sont organisées sur le pont des bateaux amarrés à Southampton où les soldats britanniques s’apprêtent à rejoindre les Américains, les Canadiens, les Australiens, les Néo-zélandais et les forces alliées libres dans le cadre de l’opération Overlord.
Puis vint l’aube du 6 juin, avec ses couleurs qui enflamment le ciel et les visages des soldats anglais se profilant sur un soleil rouge-sang flatté par la pellicule Kodachrome, symbole augural de ce qui sera bientôt l’atroce réalité. Au lever du jour, sur une mer démontée et après les pilonnages intensifs de l’aviation alliée et ceux de l’artillerie maritime, les péniches de débarquement accostent péniblement sur les plages de Normandie où 75 000 soldats allemands, terrés, les attendent.
Pierre-Charles Boccardo raconte : « J’ai sauté dans l’eau, j’ai couru très vite pour sortir de ce pétrin parce que nous étions dans un pétrin épouvantable. Nous étions du gibier et les Allemands nous tiraient dessus comme des lapins. » On pense tout de suite au film magistral de Spielberg, « Il faut sauver le soldat Ryan ». Même ambiance apocalyptique et mêmes couleurs d’une effroyable beauté. Bilan : 2500 soldats sont tués tandis que 7500 blessés repartent vers l’Angleterre. 160 000 hommes ont débarqué et se maintiennent sur cinq plages, entre l’Orne et le Cotentin, soit une seule tête de pont longue de 19 km. Grâce à elle et en trois mois, deux millions d’hommes et 400 000 véhicules seront acheminés sur le continent européen.
Serge Moroy ( extrait de « Ils ont filmé la guerre en couleurs », revue Infos-Ciné de septembre 2002).
Photo du film « Il faut sauver le soldat Ryan ».
Photo du film « Il faut sauver le soldat Ryan ».
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