Les Cent-jours (Napoléon), le film où Mussolini a participé à la mise en scène
« Les Cent-jours » est un film historique italien de Giovacchino Forzano, réalisé en 1934 et dont le titre original est « Campo di Maggio ».
La musique est signée Giuseppe Becce, avec comme acteurs :
Corrado Racca (Napoléon), Emilia Varini (Letizia Bonaparte), Enzo Bilioti (Fouché), Pino Locchi (le roi de Rome), Rose Stradner (Marie-Louise d’Autriche), Lamberto Picasso (Metternich), Ernesto Marini (Louis XVIII), etc.
Ce film a été adapté de la pièce éponyme de Giovacchino Forzano et de Benito Mussolini.
► Benito Mussolini dirige les figurants
Selon l'historien Jean Tulard - considéré comme l'un des meilleurs spécialistes français de Napoléon 1er et de son époque
- les déclarations de Napoléon dans la pièce de G. Forzano, « Les Cent-jours, sont en fait de Mussolini.
Le dictateur italien (qui rencontrera pour la première fois Hitler le 14 juin 1934 à Venise) était d’ailleurs tellement content de lui qu’il décida d'en faire un film. Celui-ci sera mis en scène par Forzano et produit par le propre fils de Mussolini.
Benito Mussolini aurait même, dit-on, dirigé les figurants « demain de maître » pour la grande bataille de Waterloo. Sorti en 1935, le film ne connut cependant pas le succès escompté et reste méconnu.
► Résumé
Après la campagne désastreuse de Russie, Napoléon a dû abdiquer en 1814 face à une vaste coalition formée par les puissances européennes (Prusse, Russie, Grande-Bretagne, Autriche). Il est exilé à l'île d'Elbe et Louis XVIII est proclamé roi de France.
En septembre 1814 commence le congrès de Vienne, qui réunit les représentants des puissances européennes afin d'établir une paix durable après la défaite de la France et redessiner la carte politique de l'Europe.
Cependant, le 26 février 1815, Napoléon quitte l'île d'Elbe. Il débarque en France le 1er mars. A Grenoble, l’armée ne parvenant pas à l’arrêter, décide de l’escorter jusqu’à Paris où il entre triomphalement le 20 mars 1815. Il convoque aussitôt les représentants du peuple au Champs de Mars, rebaptisé pour l’événement… « Champ de Mai ».
Alarmés par son retour, les participants du congrès de Vienne réagissent aussitôt par une nouvelle coalition. Ils décident d'envoyer des troupes en Belgique, à proximité de la frontière française, pour préparer l'invasion de la France, prévue pour le 1er juillet 1815. La bataille de Waterloo, intense et décisive, se prépare. Elle aura finalement lieu le 18 juin 1815.
Après cette bataille qui voit sa défaite, les députés refusent à Napoléon les pouvoirs dictatoriaux et le somment d’abdiquer. Il sera finalement exilé sur l’île de Sainte-Hélène.
► Commentaire
Ce film est rare et j’ai pu le visionner grâce à une copie tirée au format 9,5 mm par la firme PATHÉ en 1938 pour sa cinémathèque des films d’édition 9,5 mm (référence 7036 dans son catalogue officiel).
Le film relate assez bien les cent derniers jours de l’empereur, son point culminant étant bien sûr la bataille décisive de Waterloo, avec des scènes épiques et des gros plans grandiloquents.
La séquence finale montre Napoléon faire ses adieux à sa mère pendant que le roi de Rome (le fils de Napoléon emprisonné à Vienne) se penche sur une carte du monde... comme le faisait souvent son père, laissant supposer que la « relève est assurée ».
Quelques intertitres ont été introduits par l’éditeur PATHÉ, ceci afin d’expliquer le contexte politique de l’époque. La pellicule noiret blanc est belle, avec de bons contrastes, et elle ne présente pas de rayure.
Serge MOROY
Commentaires