Notre-Dame de Paris poursuit sa résurrection
Dans la soirée du 15 avril 2019, un incendie ravageait la charpente de la cathédrale, faisant tomber sa flèche de plomb haute de 96 mètres. Trois ans et demi plus tard, Notre-Dame de Paris, symbole intemporel de Paris et chef-d’œuvre de l’architecture gothique, renaît progressivement de ses cendres… tel le Phénix. Ce chantier titanesque devrait s’achever en 2024.
La flèche de la cathédrale Notre-Dame était en cours de restauration quand l’incendie s’est produit. L’échafaudage, installé à cet effet, a résisté à l’effondrement de la flèche, mais il a été déformé par la chaleur du brasier. Il était constitué de 40 000 pièces qui ont été soudées entre elles par les flammes. D’un poids total de 200 tonnes, elles menaçaient les voûtes et la structure même de la cathédrale.
Après plusieurs opérations de nettoyage des poussières de plomb puis ensuite la pose d’un revêtement translucide par la Ville de Paris, le parvis de la cathédrale a pu rouvrir au public fin mai 2020. D’un coût de 165 millions d’euros, la sécurisation de l’édifice a été entreprise dès le lendemain du sinistre et sa consolidation a pris fin à l’été 2021. Quant à la restauration proprement dite de la cathédrale, elle a débuté cette année 2022, avec la reconstruction en avril des voûtes, ce qui a nécessité l’extraction de pierres provenant d’une carrière dans le département de l’Oise.
La dépose du grand orgue
Parallèlement au démontage de l’échafaudage, pendant que les compagnons du Tour de France travaillaient au sommet, une autre opération délicate s’imposait : la dépose du grand orgue, le plus grand de France qui, heureusement, était resté intact. Mais ses 8000 tuyaux (certains font 10 mètres de haut tandis que d’autres sont de la taille d’un stylo), 7 sommiers, 5 claviers et son pédalier, avaient été recouverts par la poussière de plomb soulevée lors de l’effondrement de la voûte.
Une fois démonté, 6 mois seront nécessaires pour nettoyer et restaurer le grand orgue dans les règles de l’art.
En revanche, l’orgue de chœur a été endommagé par l’eau. Cheville ouvrière de la liturgie au quotidien, il a été abondamment arrosé par les eaux projetées pour lutter contre l’incendie, ainsi que les suies chargées de plomb qui ont recouvert l’instrument. Après expertise, seule une partie de sa tuyauterie est réutilisable. La console, l’ensemble de la tuyauterie bois, ainsi que les systèmes de soufflerie et de transmission seront à reconstruire à neuf.
Chefs-d’œuvre de l’art médiéval
Les trois portails de la façade Ouest, ouverts sur la ville, sont toujours inaccessibles. Il s’agit du portail de la Vierge Marie, mère du Christ, à qui la cathédrale est dédiée, de celui du jugement dernier (XIIIe siècle) et enfin du portail de Sainte-Anne. Construits vers 1220, tous trois représentent des chefs-d’œuvre de la sculpture du Moyen âge, complétés par des restitutions du XIXe siècle. Ils ont été conçus comme une entrée triomphale, symbole des portes du paradis, et constituent un témoignage de la riche histoire de Notre-Dame et de sa continuité dans le temps.
Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Rives de la Seine, Notre-Dame de Paris, témoin historique du génie humain puisque édifiée il y a près de 860 ans, a vu sa première pierre posée en l’an 1163. Restauré ensuite sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc et de Jean-Baptiste Lassus de 1844 à 1864, c’est le monument le plus visité d’Europe.
Selon le président de la République, qui s’est rendu mardi 15 avril 2021 sur le chantier de la toiture, la réouverture de la cathédrale aura lieu en avril 2024, c’est-à-dire pour la célébration des fêtes chrétiennes de Pâques.
Serge MOROY
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