Le Prix Femina 2020 du roman français est attribué SERGE JONCOUR pour
"NATURE HUMAINE", publié chez FLAMMARION
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l'arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d'un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant.
Entre l'homme et la nature, la relation n'a cessé de se tendre. A qui la faute ?
Dans ce grand roman de "la nature humaine" , Serge Joncour orchestre presque trente ans d'histoire nationale où se répondent jusqu'au vertige les progrès, les luttes, la vie politique et les catastrophes successives qui ont jalonné la fin du XXe siècle, percutant de plein fouet une famille française.
En offrant à notre monde contemporain la radiographie complexe de son enfance, il nous instruit magnifiquement sur notre humanité en péril. A moins que la nature ne vienne reprendre certains de ses droits...
Prix Femina 2020 roman étranger: Ce que je ne veux pas savoir et Le coût de la vie de Deborah Levy, traduits par Céline Leroy (Sous-Sol)
Essai: Joseph Kabris ou les possibilités d'une vie de Christophe Granger (Anamosa)
Un Prix spécial du jury Femina a été décerné au Journal d'un effondrement, Beyrouth 2020 de Charif Majdalani (Actes Sud), en solidarité avec le Liban.
A propos du Prix Femina
C'est Anna de Noailles (1876-193) qui, en 1904, avec d'autres femmes, crée le prix « Vie Heureuse », issu de la revue "La vie heureuse" qui deviendra en 1922 le Prix FEMINA, récompensant la meilleure œuvre française écrite en prose ou en poésie.
Elle fut la première femme commandeur de la Légion d'honneur ; la première femme reçue à l'Académie royale de langue et de littérature française de Belgique au fauteuil 33, précédant Colette et Cocteau...
En hiver 1912, la revue "La vie heureuse" publie en couverture la chanteuse lyrique Nelly Martyl ...
En 1914, lorsque la guerre éclate Nelly Martyl (1884-1953) abandonne sa carrière de chanteuse à l’Opéra de Paris pour s'engager comme infirmière sur le front Elle donne aussi des récitals pour relever le moral des troupes. Surnommée la « fée de Verdun » elle est deux fois gazée, trois fois blessée. Le conflit terminé, elle crée une fondation pour lutter contre les maladies héréditaires, continuant en parallèle sa carrière d’artiste. Elle meurt en 1953 à Paris.
Admirée pour son courage et sa volonté de fer, Nelly Martyl fait partie de ces femmes oubliées qui se sont battues pour la liberté.
De 1976 à 1999 nous suivons Alexandre, seul garçon d’une famille d’agriculteurs dans le Lot, ses parents fondent sur lui l’espoir de garder la ferme. Avec lui nous revivons tout ce qui s’est passé durant cette période, la possibilté pour chacun d’avoir la télé, le téléphone, une voiture ...On fait les courses dans le grandes surfaces ...Il y a aussi les événements politiques, le nucléaire. Alexandre doit s’endetter , ses sœurs devenues totalement citatines veulent leur part d’héritage sur la ferme, pour survivre il doit s’agrandir, produire plus, au détriment de la qualité et de la nature. ; çà n’est pas la vie dont il rêve. Il prépare un plan pour s’en sortir ... Puis il y a la tempête de 1999 !
Beau roman qui dépeint la fin du XXème siécle , tellement encore d’actualité !
Mon appréciation 5/5
Rédigé par : Annie G | 06 novembre 2020 à 14:15