Pour célébrer le centenaire du soldat inconnu, l’armée de terre porte la flamme du souvenir, de Verdun à Paris, soit un parcours de 360 km. L’opération se déroule du 6 au 10 novembre et chaque journée correspond à une étape pour cette flamme du souvenir qui est aussi symbole de paix.
Vendredi 6 novembre, la flamme du souvenir a déjà été récupérée à Verdun par le comité de la Voie sacrée. Le lendemain, après avoir quitté Revigny-sur-Ornain, toujours portée par des soldats, elle est arrivée à Châlons-en-Champagne. Dimanche, elle sera à Dormans et lundi, à Meaux. Enfin, mardi 10 novembre, son parcours s’achèvera sur la tombe du soldat inconnu qui repose, depuis le 11 novembre 1920, sous l’Arc de Triomphe, place de l’Etoile à Paris. Une flamme éternelle brûle sur sa tombe depuis 1923. Un symbole fort puisque le soldat anonyme représente tous les soldats tombés pour la France au cours de la Première Guerre mondiale.
« Qui a fait Verdun a fait la guerre »
Du 21 février au 19 décembre 1916, soit près de 10 mois, ce fut l’une des batailles les plus terribles du 20e siècle. L’affrontement a marqué un tournant décisif de la guerre sur le front français et constitue aujourd’hui l’un de ses principaux symboles : « Qui a fait Verdun a fait la guerre ».
Car les premiers affrontements vont être très rudes et augurent déjà de l’âpreté des combats. Côté français : 130 000 hommes, 632 canons. Côté allemand : 250 000 hommes, 1852 canons. Mais Verdun, c’est aussi un lourd sacrifice inutile. Une boucherie qui fit 500 000 victimes : 250 000 dans chaque camp.
Avant même la fin de la guerre, Verdun devient un lieu de recueillement et de mémoire nationale et, en 1920, on érige son mémorial et son ossuaire (inaugurés en 1932). Son nom sera maintes fois cité à des fins pacifistes, avant d’être récupéré par les nazis qui ont compris la nécessité de rallier à leur cause les anciens combattants allemands, tandis que Pétain, âgé de 84 ans en 1940, s’appuie sur les anciens combattants français pour sa « France nouvelle ».
Un souvenir gravé dans la pierre
Le souvenir de Verdun dans la conscience collective est immense. Il donne un éclairage intéressant sur son rôle dans les prémices du second conflit jusqu’à la réconciliation franco-allemande du 22 septembre 1984, immortalisée par cette image inoubliable de François Mitterrand et d’Helmut Kohl, main dans la main et recueillis devant le mémorial de Verdun.
Serge Moroy
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