Marne et Gondoire - Environnement
Une association écologique s’est mobilisée, dimanche, pour nettoyer le camp rom situé dans la zone industrielle de Lagny, ainsi que la décharge sauvage de Saint-Thibault.
« Tout le monde debout, je viens de Paris et me suis levé à 5 h ce matin pour vous aider ! » clame Edouard Feinstein en parcourant, dimanche matin, le camp rom sous les aboiements des chiens. L’ambiance est tendue car les Roms sont sous le coup d’un mandat d’expulsion, mais il a l’habitude et ne se laisse pas intimider
Les Roms évacuent les déchets qui tombent dans la Marne, sous le regard de Madalina, 20 ans, membre de l'association et traductrice.
« Ce camp a un an d’existence et compte près de 300 personnes, adultes et enfants. Il s’est créé avec une partie des Roms qui ont quitté le camp installé à Saint-Thibault, sous le pont de la Francilienne. Le but est de les responsabiliser et je veux qu’ils nettoient vraiment leur camp côté Marne » insiste Edouard, 47 ans, président de l’association OSE (Organe de sauvetage écologique) qu’il a créée en 1990.
Ne rien lâcher
Par petits groupes, hommes, femmes, adolescent s’approchent, râlent un peu, mais demandent des gants et sacs poubelle. Sollicitée par Edouard, une jeune femme décline avec un sourire en désignant son ventre arrondi. « Trois mois ont été nécessaires pour préparer cette première intervention. Nous sommes venus les voir quatre fois. Ils étaient d’accord pour nettoyer, prioritairement côté Marne à cause des risques de pollution. Nous avons le soutien financier de la préfecture de la Région Ile-de-France et du Conseil régional » poursuit Edouard. Car pour mener à bien une telle opération, des aides sont nécessaires et il regrette le silence du Conseil général et du ministère de l’écologie. Il espère obtenir celle des Ports de Paris et de VNF (Voies navigables de France).
Une opération coup double
Le grand nettoyage concernait aussi la décharge sauvage de 40 hectares de Saint-Thibault, située près de la déchetterie du SIETREM. Des Roms, venus du camp d’Ivry-sur-Seine et amis des écologistes, sont venus aider, ainsi qu’une dizaine de bénévoles de OVS (On-va-sortir). « C’est un site web qui propose des sorties et rencontres amicales. On a lancé une mobilisation pour ramasser les ordures ici car de tels spectacles sont inadmissibles, surtout après la COP21 » lâche Mathieu, 32 ans, un Parisien. Si le problème de la décharge de Saint-Thibault est en voie de résorption depuis l’exemple impulsé par OSE, il y a plus de dix ans, et surtout le nettoyage entrepris par Épamarne fin 2015, les rives de la Marne restent encore sensibles.
« Ces gravats ont été déposés par des particuliers, il ne faut pas tout mettre sur le dos des Roms » constate Denis Moulin, militant d’OSE, en remplissant le plateau d’une camionnette. Celle-ci sera déchargée dans les cinq bennes de 20 m3 mises à disposition par Marne et Gondoire et qui seront effectivement bien remplies.
OSE frappera à nouveau samedi 20 février à Choisy-le-Roi (94). « Il n’y a pas de camp rom, mais nous nettoierons près de la déchetterie où les berges de la Seine sont ruinées » précise Edouard. Il s’inquiète aussi beaucoup pour Mareuil-Les-Meaux et Esbly, sites également très touchés. S.M.
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