Le cortège, en tête duquel Eric Mouzin, le frère et la soeur d'Estelle, est parti de la boulangerie devant laquelle la fillette a été aperçue pour la dernière fois.
9 janvier 2003, Estelle, 9 ans, disparaissait. Son père, Eric Mouzin, 60 ans, ne désarme pas. Comme chaque année, depuis 2004, il a organisé samedi 9 janvier une marche silencieuse en sa mémoire.
« Ce n’est pas une démarche de revanche ni de règlement de comptes avec qui que ce soit. C’est pour savoir, être sûr que le coupable ne pourra pas nuire, parce que le plus insupportable est de penser à l’impunité des assassins… si c’est un assassinat » confie le père meurtri. Dans le cortège, Denis Marchand, maire de Guermantes (SE). « A l’époque, j’étais adjoint. Il gelait à pierre fendre. Tout le monde était au chaud dans les maisons. Nos premières recherches ont porté autour du bassin de rétention, alors complètement gelé ».
Un moment poignant
Fort de quelque 90 personnes, le cortège s’est formé devant la boulangerie, place du Temps-perdu, où Estelle a été vue pour la dernière fois. Il a cheminé jusque devant le cerisier du Japon, planté en 2004 au centre du lotissement où la fillette résidait, pour s’y recueillir sur la chanson écrite pour elle par Charlélie Couture en 2003.
Lassitude et usure
Avant la marche blanche, 40 personnes ont assisté à l’assemblée générale de l’association Estelle-Mouzin, à l’espace Marcel-Proust. L’association comptait 128 adhérents en 2015. Un chiffre en baisse car la lassitude gagne au fil du temps. Les ressources s’élèvent à 5088 euros pour 7567 euros de dépenses, pour l’essentiel les frais d’avocat tant la bataille juridique est longue et même usante.
Une nouvelle impulsion
Corinne Hermann, avocate spécialisée dans les disparitions d’enfants, a fait un point sur le dossier. « Sa relecture est actuellement mise en place à Nanterre, avec des outils d’analyse très importants. Le dossier représente 40 000 procès-verbaux, soit 18 à 19 CD. Nous avons aussi deux nouveaux juges d’instruction qui viennent d’être nommés à Meaux. On leur a déjà demandé des copies de dossier que nous avons, à notre grande surprise, obtenues au bout de deux jours ». Après les 5 juges précédents qui, sans résultat, ont successivement défilé, Eric Mouzin veut rester positif. « Nous voilà revenus presque au début. On repart à l’attaque : ministère de la justice, tribunal de Meaux, les juges, le point avec les enquêteurs pour savoir, notamment, où en sont les demandes d’information formulées depuis des mois voire des années, sur des éléments du dossier ». Il espère du nouveau en 2016 et, surtout, que la marche blanche n’aura plus lieu d’être.
Facebook : Association Estelle Mouzin
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