Des poilus, dans leurs premiers uniformes bleu-garance (août 1914), côtoient des poilus dans leurs uniformes bleu-horizon (livrés au printemps 1915) qui sont déjà beaucoup plus discrets.
Un artilleur du 4e régiment d’infanterie coloniale devant son obusier de 80 mm.
Le week-end du 26 avril 2014, l’esplanade du musée de la Grande Guerre était parsemée d’une multitude de couleurs correspondant aux uniformes bleu-garance, bleu-horizon, gris et kaki de soldats. Cette effervescence militaire avait pour but la reconstitution du quotidien des poilus durant la guerre 14-18. « A l’origine, la notion de reconstituant était anglo-saxonne, avant d’essaimer en France dans les années 80. Nous avons une soixantaine de reconstituants pour ce week-end, les plus loins viennent d’Avignon. Ce sont avant tout des passionnés d’histoire. Leur objectif n’est pas de jouer à la guerre, mais de rendre hommage à un aïeul tué pendant le conflit car ils ne veulent pas qu’il tombe dans l’oubli » explique Jean-Christophe Ponot, président de la Société des amis du musée de la Grande Guerre. Son association a été créée peu après le musée meldois qui a ouvert ses portes le 11 novembre 2011. « Ce sont Michel Rouget, directeur du musée, et Jean Pierre Verney, grand collectionneur et historien spécialiste de cette période, qui m’ont demandé de créer l’association afin d’animer des activités thématiques en parallèle » poursuit-il.
Patrick et Pascale sont venus de Mantes-la-Jolies (Yvelines) pour incarner leurs aïeux, Charles et Mathilde, dans leurs costumes de l’époque 1914.
Ils s’appelaient Charles et Mathilde
Patrick et Pascale, deux reconstituants indépendants, sont venus de Mantes-la-Jolies (Yvelines) pour incarner leurs aïeux respectifs, Charles et Mathilde, dans leurs costumes d’époque. « Par respect pour eux et pour le devoir de mémoire » tiennent-ils à préciser.
Une tente de soldats du 4e régiment d’infanterie coloniale. Au milieu, un tirailleur tonkinois.
Un poilu monte la garde sur l’esplanade du musée de la Grande Guerre de Meaux
Devant sa tente de campement, Jean-Luc De Macedo, adhérent de Scènes-et-Marne 1914, détaille le paquetage réglementaire du poilu. «Le fusil Lebel, une fois équipé de ‘’Rosalie’’, sa baïonnette de 50 cm, était familièrement appelé ‘’la canne à pêche’’ par les poilus. La petite boîte métallique comprenait la graisse pour le fusil et celui pour les chaussures. Le martinet servait à épousseter l’uniforme qui devait être impeccable ». Son association accompagne le petit musée 14-18 de Villeroy pour évoquer la vie du 276e régiment d’infanterie, basé à Coulommiers, et dans lequel a combattu l’écrivain Charles Péguy. « Notre association comprend une douzaine de membres, soit pile une escouade. La plupart d’entre nous a un ancêtre qui a participé à cette guerre. Mon grand-père était engagé volontaire en octobre 1914 dans l’armée belge. Il est mort en 1986 » ajoute Jean-Luc.
S. Moroy
Plus d’infos : www.sam2g.fr ; http://scenesetmarne1914.perso.sfr.fr/geh ; http://museedevilleroy.free.fr
La bataille de la Marne
Le plan Schlieffen, qui prévoyait une victoire rapide contre la France, est bien prêt de réussir lorsque les troupes du Kaiser s’approchent de Paris. Mais leur aile droite va infléchir son mouvement vers l’est et, en scindant ses forces, permettre une vaste contre-attaque française conçue par Gallieni. La bataille dite « de la Marne » se déroule pour l’essentiel entre le 5 et le 9 septembre sur un front de près de 200 km entre Creil (Oise) et Vitry-le-François (Marne). Le 10 septembre, le général Joffre constate le repli des troupes ennemies sur l’Aisne, repli qui se poursuit jusqu’au 17 septembre. L’avance allemande est stoppée. Paris respire. Mais dans les deux camps, les troupes sont épuisées et les pertes lourdes.
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