Marc Boucher, président de l'Amicale philatélique de Thorigny, présente l'exposition au maire Thibaud Guillemet.
Le vernissage de la 3e exposition multi-collections organisée par l’Amicale philatélique de Thorigny a eu lieu, samedi 15 mars 2014, au centre culturel du Moustier. Des timbres-poste, bien sûr, mais aussi des cartes postales anciennes et modernes, une collection d’appareils photos de 1920 à 1970, harmonicas, vieilles bandes dessinées reliées, almanach de la Poste courant de 1866 à nos jours, photos de cinéma prises en 1938 avec un hommage à Robert Lynen, jeune acteur et résistant exécuté en 1944 par les Allemands, des dessins et peintures sur Thorigny et ses environs réalisés entre 1966 et 2011 par Bernard et Marc Boucher. Ce dernier est le président de l’Amicale philatélique. Créée en 1970, elle rassemble une quarantaine de membres âgés de 10 à 92 ans. « Notre première exposition était essentiellement philatélique. Très vite, nous avons décidé de l’ouvrir à d’autres collections car nous souhaitons partager notre intérêt pour les documents et objets anciens, dont la collection fait revivre le passé et permet de revoir l’évolution de la vie et de la société ».
Geneviève Penant, secrétaire générale de l’association, férue d’histoire et de patrimoine, a ensuite exposé le fruit de son travail sur les origines du canal de l’Ourcq.
Elle renouvellera sa conférence publique, mercredi 19 mars et samedi 22 mars, à 16 heures.
Exposition multi-collections jusqu’au samedi 29 mars, centre culturel du Moustier, entrée libre. Mardi et vendredi de 14 à 18 h, mercredi de 10 à 12 h et 14 à 18 h, samedi de 10 à 12 h 30 et 14 à 17 h.
Le premier bateau de fret est parti de Claye-Souilly vers Paris le 15 août 1813.
Du canal de l’Ourcq à la Villette (Paris)
Afin de faciliter l’acheminement des récoltes et marchandises jusqu’à Paris, Charles VI autorise l’exploitation de la rivière de l’Ourcq en 1415. Elle prend sa source à 12 km à Fère-en-Tardenois (Aisne) et traverse cinq départements. Sa transformation en futur canal débute en 1529 sous François 1er. Catherine de Médicis, régente et propriétaire de la forêt de Retz, s’intéresse au canal pour le bois de chauffage et de construction. En 1636, les premiers bateaux partent de La Ferté-Milon pour arriver à Paris avec leur chargement de bois. Colbert et Paul Riquet ne verront jamais leurs projets aboutir car Louis XIV a d’autres priorités. La nécessité d’apporter l’eau à Paris, de l’Ourcq depuis Mareuil, devenait pourtant importante. C’est finalement Bonaparte qui, sur une idée de Chaptal, ordonne en mai 1802 la création du canal par dérivation de la rivière de l’Ourcq jusqu’à La Villette.
Un chantier énorme
L’ingénieur Pierre-Simon Girard est nommé à la tête des travaux avec mission de fournir Paris en eau potable, d’y assurer la navigation et d’alimenter les canaux Saint-Martin et Saint-Louis, à Paris. Les difficultés sont énormes, à l’échelle du chantier (108 km). Malgré tout, en décembre 1808, le bassin de la Villette est mis en eau et, en août 1809, la Beuvronne coule à la fontaine des Saints-Innocents, au cœur de Paris. Le 15 août 1813, le premier bateau de fret quitte Claye-Souilly pour la Villette. Le percement du canal se termine en 1822 à Mareuil-sur-Ourcq (Oise), à 97 km du bassin de la Villette. Cinq écluses seront installées afin de réguler les pentes trop fortes et le débit. Seule l’écluse de Varreddes subsiste encore aujourd’hui.
Classée monument historique
L’usine de Trilbardou est constuite en 1865. La roue-vanne de 11 mètres de diamètres et de 83 tonnes, fonctionnant plus par le poids de l’eau que par la vitesse du courant, est une curiosité unique en son genre. Elle actionne 4 pompes volumétriques qui ramènent l’eau de la Marne dans le canal. Cette roue, classée monument historique, fonctionne toujours. Pour les voyageurs désirant se rendre de Meaux à Paris, un bateau-poste de 22 m de long sur 2 m de large et d’une capacité de 60 passagers, est mis en service en 1838. Son trafic cessera deux ans après l’arrivée du chemin de fer en 1849. Le canal de l’Ourcq reste la propriété de la Ville de Paris et son chemin de halage est devenu une piste cyclable très appréciée.
S. Moroy
Plus d’infos : www.aufildelourcq.org
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