« Obtenir la vérité sur la radioactivité et les pollutions du fort de Vaujours », tel était le leitmotiv des 380 personnes qui ont défilé samedi 8 février après-midi, de Coubron à Courtry, à l’appel du collectif Sauvons la Dhuis (voir notre note du 16 janvier 2011)
« Actuellement, on a tous les services de l’Etat contre nous. Je trouve inadmissible que Claude Evin, directeur de l’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France, refuse une étude épidémiologique, c’est-à-dire la vérité aux citoyens. Cela fait plus de 15 ans que les habitants de Coubron et Courtry savent qu’il y a un malaise ; d’autant qu’un rapport de l’ARS de juin 2012 publie des statistiques révélant que 52 % des hommes et 49 % des femmes meurent de cancer à Courtry » martèle Christophe Nédélec, président des Abbesses de Gagny-Chelles, l’une des 9 associations affiliées au collectif. A cheval sur les départements 77 et 93, le fort surplombe Vaujours, Courtry et Coubron. Après son abandon par le Commissariat à l’énergie atomique à la fin des essais nucléaires français en 1997, Placoplatre, filiale de Saint-Gobain implantée à Vaujours, en est copropriétaire depuis 2010 avec la Communauté d’agglomération Marne-et-Chantereine.
Expertises et contre-expertises se sont succédé, suscitant des polémiques sur sa décontamination effective. Pour les associations écologistes, le fort n’aurait été que très partiellement décontaminé du fait des coûts élevés de dépollution, soit 1000 m² seulement sur ses 45 hectares de surface. Elles suspectent de la contamination résiduelle en matières uranifères, dont l’uranium 238. Une irradiation confirmée en 2001 par la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) et par le CEA lui-même pour certains ouvrages noyés dans le béton vu l’impossibilité de les décontaminer.
Inquiétudes pour l’eau
Mireille Lopez, présidente de l’Adenca (Association de défense de l’environnement de Claye-Souilly et ses alentours) s’inquiète pour la qualité de l’eau. « Le fort se trouve sur la butte d’Aulnaye. Les eaux qui en découlent se dirigent pour partie vers la Morée et Aulnay-sous-Bois où il y a un captage d’eau du Sedif, et vers le ru de Chantereine qui se jette dans la Marne, en amont de l’usine d’eau potable de Neuilly-sur-Marne ». Elle redoute également des infiltrations de perchlorate d’ammonium suite à la présence d’anciennes munitions enfouies sous le fort. S. Moroy
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