J’aimerais apporter quelques précisions sur le film américain de John Frankenheimer, « Le train », film réalisé en 1963 et brillamment emmené par Burt Lancaster et à qui de nombreux artistes français donnent la réplique (Jeanne Moreau, Michel Simon [inoubliable Papa Boule !], Suzanne Flon, Albert Rémy, Jacques Marin), car il se trouve que j’habite à Villevaudé, village qui se situe non loin de l’endroit où fut tourné ce film et qu’il tire parti d’événements historiques qui s’y produisirent 19 ans plus tôt.
Vaires-sur-Marne, en Seine-et-Marne, est une charmante bourgade des bords de Marne, à 25 km à l’est de la capitale. Elle dispose d’une gare de chemin de fer digne de ce nom depuis 1926 assurant la liaison entre Paris et Meaux. Vaires a surtout la particularité de posséder l’un des plus grands triages du réseau ferroviaire français. Ce dernier organise la formation des convois de marchandises vers toute la France et l’Europe. La ville comptait 5120 habitants en 1936 et on estime que près de la moitié de la population était constituée par les cheminots et leurs familles.
Les Allemands arrivent à Vaires le 13 juin 1940. La gare et son triage, aussitôt réquisitionnés, jouent alors un rôle logistique primordial pour les communications outre-Rhin. Les cheminots manifestent très vite leur opposition à la présence de l’occupant. Tout est bon pour gêner ou ralentir le trafic des trains servant l’effort de guerre allemand. Les erreurs d’aiguillage ne se comptent plus et provoquent le va-et-vient incessant des convois. Quelquefois, il y a de véritables actes de sabotage qui mettent hors d’usage le matériel roulant, provoquent des déraillements et nécessitent des réparations qui sont effectuées le plus mollement possible. Bien sûr, les employés des chemins de fer allemands qui surveillent leurs homologues français ne sont pas dupes. Mais, ces hommes de la Reichbahn sont âgés et le plus souvent des réservistes de la Wehrmacht. Bien qu’armés d’un pistolet, ils n’ont pas l’esprit guerrier et consentent bien souvent à fermer les yeux. De toute façon, ils savent que le triage de Vaires est un important foyer de résistance, qu’elle soit active ou passive, et que le sens de l’histoire est en train de tourner, surtout depuis la première défaite de l’armée allemande à El-Alamein (3 novembre 1942).
En 1944, la ville paiera un lourd tribut à la Libération en étant particulièrement éprouvée par les bombardements alliés. Le triage subira en effet six attaques aériennes en l’espace de cinq mois. Le premier se produira le 29 mars 1944. Ce jour-là, plusieurs trains militaires se trouvent assemblés au triage de Vaires. L’un d’eux transporte de l’essence, deux autres du matériel, un quatrième des munitions et le cinquième des troupes de soldats SS. Avertis par la Résistance, les autorités anglaises déclenchent l’offensive un peu plus de 12 heures seulement après avoir reçu l’information. « Les haricots verts sont cuits » annonce alors laconiquement Radio-Londres pour prévenir du bombardement imminent. Effectivement, à 21 h 15, les avions de la RAF surgissent et, quand ils s’éloignent à 21 h 40, le triage est en feu : le train de munitions a explosé, creusant une tranchée longue de 200 m, large de 20 m et profonde de 6 m ; le train transportant l’essence brûle ; les wagons contenant le matériel sont détruits et, pour celui transportant les troupes, plusieurs centaines de soldats ont péri. Les bombardements ont également causé une douzaine de morts dans la population civile. Au total, les chiffres des victimes, selon les estimations des témoins, oscillent entre 1200 et 2735. Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il n’y ait eu que 400 rescapés. Les cinq autres bombardements (28 juin, 8 - 12 - 18 et 27 juillet) surviendront après le débarquement en Normandie. Ils varieront par leur intensité et viseront surtout à désorganiser le trafic ferroviaire sur l’arrière de l’ennemi, tandis que les alliés progressent. A la Libération, la ville de Vaires apparaît comme l’une des plus sinistrées du département de Seine-et-Marne, ce qui lui vaudra de recevoir la Croix de guerre en 1948 pour le courage de sa population civile lors de ces tragiques événements (médaille figurant depuis au bas du blason de la ville).
En octobre 1963, les Vairois sont donc quelque peu surpris de voir débarquer 19 ans plus tard l’équipe d’un grand réalisateur américain pour tourner un film de guerre à gros budget au triage SNCF. Car, pour les besoins de ce tournage énorme en décors naturels, ce sera un pari de tous les instants : en fin de journée, il faut préparer une locomotive qui devra dérailler le lendemain ; il faut ajouter des feuilles aux arbres (l’action se déroule en effet en été et l’on est en automne !). Un poste d’aiguillage de l’époque est entièrement reconstitué, un dépôt désaffecté est sacrifié pour les besoins d’une scène d’explosion. John Frankenheimer était un cinéaste très exigeant et pourtant c’était Arthur Penn qui était prévu au départ pour la réalisation de cette superproduction franco-italo-américaine. En fait, le réalisateur de « Little Big Man » abondonna le tournage au bout de quinze jours à cause d’un désaccord avec Burt Lancaster, l’acteur principal du film.
L’histoire du film est basée sur des faits réels. Au moment de la retraite des Allemands en août 1944, le colonel von Waldheim (interprété par l’acteur Paul Scofield) réquisitionne un train pour transporter vers l’Allemagne des œuvres d’art entreposées au musée du Jeu de paume. Paul Labiche (Burt Lancaster), ingénieur responsable du réseau ferroviaire de l’Est et chef d’un réseau de la Résistance, est chargé d’empêcher à tout prix le train de parvenir à destination. Labiche organise une habile mystification à l’échelon du réseau ferroviaire national puis, finalement, le déraillement du convoi. Les Allemands ripostent par des exécutions d’otages et mettront tout en œuvre pour faire repartir le train mais, au terme d’un combat sans merci, la Résistance aura finalement le dernier mot (*).
Le temps d’un tournage, le film a donc rapproché une petite ville française avec la grande et mirifique Hollywood. « Le train » fait ainsi partie de ces rares films avec « Ceux du rail » (1943) et « La bataille du rail » (1945), tous deux de René Clément, qui rendent hommage à l’héroïsme des cheminots français dont beaucoup d’entre eux ont payé de leur vie leur combat contre l’occupant.
Serge Moroy
Sources : archives municipales de Vaires-sur-Marne
(*) La réalité historique : sur ordre de Goering, 148 caisses comportant notamment des œuvres d'art moderne (peintures et objets précieux), quittent le Jeu de paume à Paris. Elles seront chargées dans cinq wagons du train n° 40 044, en attente de partir pour Nikolsburg. Renseigné in extremis par la résistante Rose Valland (conservateur au musée du Jeu de paume) et les cheminots, c’est un détachement de l'armée de Leclerc qui arrêtera le 27 août 1944 à Aulnay ce train contenant le dernier convoi d’œuvres d'art pour l'Allemagne.
Remarque: Cette note a été publiée en avril 2008
« Le train » est passé à Drancy
Au centre culturel de Drancy (Seine-Saint-Denis), « Le train » de John Frankenheimer était projeté le jeudi 14 mai à 20h30 sous l’initiative du Ciné-Club Michel Galabru animé par Bernard Desforges et Claude Bélètre. Je m’y suis rendu car c’était aussi l’occasion unique de pouvoir rencontrer et discuter avec Bernard Château, technicien de cinéma et spécialiste des explosions sur le tournage de ce film franco-américain-italien réalisé fin 1963. Une rencontre riche en souvenirs, mais aussi emplie d’émotion comme le révéla par la suite le débat dans la salle, après la projection du film.
La projection, pour laquelle 65 personnes s’étaient déplacées, débuta à 20h40. Elle était assurée par François Marot et Guy Bled (tous deux membres du ciné-club). En prélude, nous avons pu voir un documentaire couleurs très intéressant et plutôt de 10 minutes, « Le rail et le cinéma », réalisé par la section centrale cinématographique de la SNCF. Ce making-of du tournage du film « Le train », dont les premiers tour de manivelle commencèrent en octobre 1963,. était commenté par le comédien Michel Simon. Il relatait les grands moments des scènes ferroviaires (les scènes d’intérieur étant tournées au studio de Boulogne) qui nécessitèrent la participation de 280 à 300 personnes. Michel Simon tint à cette occasion à exprimer son admiration pour ces cheminots français qui firent montre de beaucoup de courage et d’humilité, précisant même que ce film leur rendait (même tardivement)… « un hommage mille fois mérité ». Bernard Desforges, président de l’ACPA (1) prit la parole juste avant la projection de ce film à grand spectacle réunissant une pléiade de comédiens français (Jeanne Moreau, Michel Simon, Suzanne Flon, Albert Rémy, Jacques Marin) pour rendre hommage au musicien du film, Maurice Jarre, qui composa 163 musiques de films dans sa carrière. Le film était un DVD loué pour la circonstance puisqu’aucune copie film n’avait pu être trouvée ou prêtée pour cette soirée.
L’histoire du film est basée sur des faits réels. Au moment de la retraite des Allemands en août 1944, le colonel von Waldheim (interprété par Paul Scofield) réquisitionne un train pour transporter vers l’Allemagne des œuvres d’art jusqu’alors entreposées musée du Jeu de paume (des chefs-d’œuvre de Picasso, Cézanne, Gauguin, Manet, Matisse, Utrillo, Braque, etc.). Paul Labiche (Burt Lancaster), ingénieur responsable du réseau ferroviaire de l’Est et chef d’un réseau de la Résistance, est chargé d’empêcher à tout prix le train de parvenir à destination. Labiche organise une habile mystification à l’échelon du réseau ferroviaire national puis, finalement, le déraillement du convoi. Les Allemands ripostent par des exécutions d’otages et mettront tout en œuvre pour faire repartir le train mais, au terme d’un combat sans merci, la Résistance aura finalement le dernier mot Le réalisateur Arthur Penn commença le tournage. Cependant, à la suite d’une divergence de vues sur le film, il fut renvoyé à la demande de Burt Lancaster. En effet, celui-ci souhaitait un film dans lequel les machines et l’action prévaudraient afin de reconquérir le public qui avait boudé sa prestation précédente (« Le guépard » de Luchino Visconti en 1963). Le scénariste Walter Bernstein se mit au travail et modifia alors le scénario en ce sens. Pour la petite histoire, Burt Lancaster se blessa à la jambe en jouant au golf pendant une journée de relâche. Afin de justifier ce handicap, il fut décidé d’ajouter dans le script une scène dans laquelle l’acteur américain était blessé par une balle à la jambe durant sa fuite de la locomotive aux abords de la gare de Rive-Reine. Les scènes ferroviaires furent tournées au triage d’Argenteuil, Saint-Ouen les docks, La Glacière-Gentilly, Vaires-Torcy (Seine-et-Marne) et Gargenville (dans les Yvelines). La scène du bombardement pendant laquelle Papa Boule (Michel Simon) réussit à sortir son train a été tournée dans le triage de Vaires-Torcy. Pour rendre l’effet encore plus saisissant, un poste d’aiguillage fut spécialement aménagé comme décor dans ce même triage SNCF de Vaires, l’un des plus grands en France. Cela permettra de le voir pulvérisé par la suite par une bombe rendant l’ambiance du bombardement du triage encore plus réaliste (le bombardement avait été effectué par les Alliés le 29 mars 1944). Pour la bonne continuité de cette séquence, les scènes de destruction plus importantes furent réalisées dans l’ancien triage de Gargenville. Pendant six semaines 50 artificiers avaient minutieusement préparé sous la direction de Lee Zavitz les explosifs qui se déclenchèrent en moins d’une minute. D’autres scènes furent prises en Normandie, dans la région d’Acquigny (près de Louviers) et Autheuil-Authouillet, près de Vernon, toujours dans le département de l’Eure, celle notamment où l’on voit Burt Lancaster escalader les flancs assez abrupts d’une colline surplombant la voie ferrée qu’il s’apprête à saboter pour stopper le convoi. L’une des scènes les plus spectaculaires du film reste le télescopage entre deux locomotives (une de type 230B et l’autre, une antique 030C). Cette collision fut tournée à l’aide de sept caméras en gare d’Acquigny. Trois caméras furent d’ailleurs détruites lors de cette séquence capitale. Un autre moment fort du film réside dans la reconstitution du bombardement de la gare de Vaires-sur-Marne Des explosions dont le maître d’œuvre n’était autre que notre ami Bernard Château.
Bernard Château est un ancien technicien de cinéma, spécialiste notamment des voitures travelling conçues pour les opérateurs de prises de vues et des artifices (explosions). L’homme, âgé de 77 ans, a les cheveux blancs, l’œil vif et pétillant derrière ses lunettes bien ajustées et surtout une verve intarissable dès qu’il s’agit de parler de son art. D’ailleurs, dans une petite salle, en bon pédagogue, il prend plaisir à montrer et expliquer aux curieux quelques photos de tournage, accessoires et matériels qu’il a apportés avec lui (clap de tournage, caméra 35 mm Coutant sur pied, lampe géante de studio pour les éclairages, etc.). Il porte sur ses 40 années d’activité dans le milieu du cinéma un regard nostalgique et une passion inépuisable. A l’époque, le cinéma était à son âge d’or. C’était une grande industrie qui mobilisait beaucoup de monde et n’utilisait pas encore les effets spéciaux. Il a ainsi travaillé avec les plus grands réalisateurs (Frankenheimer, Granier-Deferre, Grangier, de Broca, Tavernier, Lelouch, Oury, Berri, etc.) côtoyé Jean Gabin, Alain Delon, Jean Marais, Lino Ventura, Yves Montand, Bourvil, de Funès, etc. Avec son ami Rémy Julienne, il mettait au point et réglait des cascades. Pendant son intervention après la projection du film, il tint à saluer la grande courtoisie de l’acteur Burt Lancaster : c’était un grand gaillard, un sportif accompli (trapéziste à ses débuts). Il était très poli, parlait français et respectait les techniciens. Tout au long de sa carrière ce technicien du 7e art a trempé dans pas moins de 6000 films, à raison de 150 films par an ! C’est à lui qu’on doit la modification de la CV dans « Le corniaud » (1965) qui se disloquera, lors de la rencontre Bourvil et de Funès, et la transformation de La Belle Américaine (1961) en voiture de marchand de glaces. C’est aussi le spécialiste des voitures travelling pour les opérateurs de prises de vues. A ces débuts, il fut artificier sur des films aussi célèbres que « Le jour le plus long » (1962), « Le train » (1964), « Paris brûle-t-il ? » (1966), « La nuit des généraux » (1967) et beaucoup d’autres encore. Bien entendu, les questions du public à Drancy portèrent sur le tournage de « La grande vadrouille » (1966) et Bernard raconta moult anecdotes sur ce chef-d’œuvre du cinéma populaire, notamment celle des citrouilles lors de la séquence de la poursuite (2,5 tonnes de cette cucurbitacée furent nécessaires) et celle de la séquence finale des planeurs, tournée sur le plateau de Mende.
Autre grand moment de cette soirée, l’intervention de Monsieur Robert Quint, 85 ans, ancien cheminot et résistant. Ce dernier a pris la parole pour s’étonner que les Allemands, grand peuple européen épris de culture, se soient rendus coupables d’autant d’atrocités. Il a ensuite amèrement regretté les propos malheureux et déplacés de Françoise Laborde, journaliste de France 2 (ne pas confondre avec sa sœur Catherine Laborde qui présente la météo sur TF1) tenus dans son livre « Ça va mieux en le disant » paru chez Fayard en 2008 et qui écrivait à propos du rôle des cheminots dans la Résistance : « La SNCF se targue d’être un modèle de solidarité sociale, mais nul n’ose rappeler que les trains de la mort qui emmenaient les juifs et résistants vers les camps d’extermination n’ont jamais été stoppés par des grévistes et sont toujours arrivés à l’heure, leur prestation payée, rubis sur l’ongle, par les nazis. Sans les trains français, comment la déportation aurait-elle pu avoir lieu ? Les cheminots héros de la Résistance dans « La bataille du rail », voilà une imposture historique extrapolée et véhiculée par les « camarades » après la guerre « [sic]. L’intervention de M. Rorbert Quint fut à juste titre saluée par l’assistance. Des voix s’élevèrent dans la salle pour souligner le caractère scandaleux des propos de la journaliste de France 2. A une époque où certains négationnistes réécrivent l’histoire, ses propos ne pouvaient que choquer. Comme l’a fort justement fait remarquer Bernard Desforges, « il n’est qu’à voir les plaques apposées dans les gares recensant les noms des victimes fusillées pour comprendre que la Résistance était bien réelle ». De même le témoignage personnel de Monsieur Quint (qui n’a rien perdu de sa mémoire) suscita une vive émotion dans la salle lorsqu’il évoqua les conditions dans lesquelles travaillaient les cheminots français durant cette période (lui-même était jeune apprenti cheminot et résistant, mais ses parents ne le savaient pas). « Le train » fait partie de ces rares films avec « Ceux du rail » (1943) et « La bataille du rail » (1945), tous deux réalisés par René Clément, qui rendent hommage à l’héroïsme des cheminots français dont beaucoup ont payé de leur vie leur combat contre les nazis (1647 cheminots fusillés ou déportés sans retour selon l’avocat Arno Klarsfeld, Le Monde 06/06/2006). Madame Laborde aurait dû mieux se renseigner avant de publier ses inepties dans un ouvrage autobiographique qui avoue justement sa honte du mensonge.
Un pot amical a clôturé la soirée à 23h45. Une initiative très sympathique qui prouve que le Ciné-Club de Drancy sait allier culture et convivialité. Une qualité qui devient de plus en plus rare de nos jours.
(1)- L’APCA (Association de Défense du Patrimoine Cinématographie et Audiovisuel) a été créée en 2002 par Bernard Desforges et Claude Bélètre, deux amis et anciens professionnels du cinéma. Dans cet esprit, ils organisaient le premier rendez-vous de l’image dans l’enceinte même du centre culturel de Drancy en novembre 2002, manifestation ayant pour but de permettre aux amateurs et collectionneurs du cinéma et de l’image de se rencontrer et de partager leur passion à travers la vente, l’achat ou l’échange de matériels photo et cinématographique. A la demande de la ville intéressée par leur initiative culturelle, ils fondèrent le ciné-club de Drancy de Michel Galabru dont l’inauguration aura lieu le 29 septembre 2005 avec la projection du film « Le juge et l’assassin » de Bertrand Tavernier. Depuis cette date, la ciné-club programme environ six films par an). Pour tout renseignement : APCA - 99 rue François Rude 93700 Drancy (01 48 30 37 98).
Rédigé par : serge | 23 mai 2009 à 23:11