MARTINE MARIE MULLER
Etrange lien que celui qui unit le marquis de Miromesnil à sa terre normande. Craint et révéré de tous au château, le patriarche semble, en effet, moins intéressé par la conduite des affaires domestiques que par sa vigne - la Viévigne -, à laquelle il consacre le plus clair de son temps.
Noël est le petit dernier des Miromesnil - le ravisé, comme on appelle l'enfant non désiré advenu sur le tard. Solitaire et ombrageux, le jeune homme éprouve une telle aversion pour la passion de son père qu'il en vient à souhaiter publiquement d'être délivré de la tyrannie de la vigne.
Or la prédiction du fils maudit ne tarde pas à se réaliser : l'hiver 1684, un froid polaire s'abat sur la Viévigne... Témoin privilégié et héroïne à part entière du drame qui s'ensuivit, la servante des Miromesnil se souvient. " Mademoiselle des palissages ", comme l'avait surnommée le Marquis pour son habileté à soigner la vigne, raconte l'histoire de l'enfant réprouvé du château et rend hommage à celui dont elle était secrètement éprise.
Mademoiselle des palissages est le premier volet de La Trilogie des servantes, contant le destin exceptionnel de trois servantes sous l'Ancien Régime.
L'auteur:
D'origine alsacienne et béarnaise, Martine Marie Muller est professeur de lettres dans un lycée de la région parisienne. Elle a notamment publié, aux éditions Robert Laffont, Terre-Mégère, La Porte, L'Homme de la frontière, Quai des Amériques, Les Enfants de l'Arche, La Belle Camarade...
Robert Laffont est décédé le 19 mai 2010 à l'âge de 93 ans. Source Le Figaro 20 mai 2010
Il avait édité plus de 10 000 titres, dont de très nombreux best-sellers, et créé des collections prestigieuses comme «Pavillons» et «Bouquins», avec son complice Guy Schoeller. Il a publié deux livres essentiels de la littérature d'après-guerre : L'Attrape-Cœurs de Salinger et Le Désert des Tartares de Dino Buzzati, sans oublier son plus grand succès, Papillon, souvenirs d'un bagnard.
Rien ne destinait ce fils de la bourgeoisie marseillaise du début du siècle dernier à embrasser la carrière aventureuse d'éditeur. Diplômé d'HEC, titulaire d'une licence en droit, secrétaire général d'une société de remorquage et de sauvetage en mer, le jeune Robert Laffont s'ennuyait ferme à Marseille et s'interrogeait sur son avenir....
...Il avait alors 24 ans. Dans la Cité phocéenne qui l'a vu naître le 30 novembre 1916, le jeune homme côtoie un monde cosmopolite. Des milliers de fugitifs, emportés dans la débâcle de mai 1940, ont fait de la grande ville en «zone libre» leur port de salut provisoire. Parmi eux, un certain nombre d'écrivains, peintres, cinéastes, comédiens, exerçant leurs activités à Paris sont devenus des habitués de la Canebière. La présence de ces intellectuels et artistes réfugiés avait ouvert à Robert Laffont de nouveaux horizons. Ces gens de passage correspondaient à son désir de découverte, et discuter avec eux l'engagea à prendre des risques. Sa rencontre, par exemple, avec le metteur en scène André Hunebelle l'incite à s'orienter vers la production cinématographique. Mais il s'aperçoit rapidement qu'il est en train de faire fausse route. Il se tourne alors vers l'édition, conseillé par Roger Allard, un poète et critique d'art qui avait travaillé chez Gallimard, et Guy Schoeller, le responsable de l'agence Hachette de Marseille. Ce dernier essaie de le dissuader de suivre ces voies aventureuses :
«Mon pauvre ami, vous êtes tenté par les deux chemins qui mènent le plus sûrement à la ruine : le cinéma et l'édition. Le premier est sans nul doute le plus rapide, le second le plus raffiné…»
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