Le 30 avril 1945 dans le "bunker" où il se terre depuis que les Russes ont atteint les faubourgs de Berlin, Hitler se suicide. Quelques heures après, vers minuit, un colonel allemand informe les autorités militaires soviétiques que le général Krebs, chef d'état major général de la Wehrmacht, désire rencontrer la maréchal Joukov, commandant en chef des troupes soviétiques lancées à l'assaut de la capitale allemande.
Le processus de retour à la paix est amorcé.
Le 2 mai, les troupes allemandes d'Italie du Nord et d'Autriche capitulent et l'acte de reddition de Berlin est signé, mais dans la ville anéantie où rougeoient les incendies, les combats ne s'arrêteront que le 3 mai.
Le 4 mai, à Lüneburg, le maréchal Montgomery reçoit la capitulation du général Kinkel et des armées allemandes du nord de l'Allemagne, ainsi que celles qui occupent encore le Danemark et la Hollande. Dans le sud, les soldats français du général Leclerc atteignent les premiers Berchtesgaden et font flotter le drapeau tricolore sur les ruines du "Berghof", la résidence préférée d'Hitler.
Le 5 mai, les armées allemandes opérant en Bavière mettent bas les armes devant l'armée française du général De Lattre de Tassigny et la septième armée américaine du général Patch.
C'est alors que l'amiral Dönitz, qui a succédé à Hitler, charge le colonel-général Jodl, nouveau chef d'état major de la Wehrmacht, d'entamer des pourparlers d'armistice avec les alliés.
Deux actes vont mettre fin à cette guerre.
Le 7 mai, dans le parloir du lycée technique de Reims où le général Eisenhower, commandant en chef, a installé son quartier général, l'acte de capitulation sans condition de l'armée allemande est signé. Cet acte sera ratifié, dans la nuit du 8 au 9 mai peu après minuit, au quartier général russe du maréchal Joukov. la séance se déroule à Berlin dans la salle d'honneur de l' Ecole des sous-officiers de Karlhorst. Ce second acte est signé, du côté allemand, par le feld-maréchal Keitel, l'amiral von Friedeburg et le général d'aviation Stumpf. Du côté allié, apposent leur signature le maréchal Joukov, le maréchal de l'air britannique Tedder représentant le général Eisenhower, le général américain Spaatz et le général français De Lattre de Tassigny, ces deux derniers agissant en qualité de "témoins".
Pour les déportés, les prisonniers de guerre et les requis du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.), c'est l'espoir du retour à la liberté. Hélas! parmi les déportés, beaucoup ne reviendront pas. le monde stupéfait découvre l'horreur des "camps de la mort" hitlériens. L'image des survivants, pitoyables êtres décharnés, squelettes vivants flottant dans leur tenue de bagnard, est encore présente dans toutes les mémoires.
Le 11 avril 1945 le camp de Buchenwald est libéré, d'Auschwitz, de Dachau, de Mathausen, de Ravensbrück, de Struthof, de Treblinka et bien d'autres où sont morts par millions, victimes de la barbarie nazie, les otages et les détenus "voués à la disparition" par ordonnance secrète "Nacht und Nebel" (nuit et brouillard) signée de Keitel en 1941.
Sans aucun esprit de revanche, ce sont ces immenses sentiments de délivrance et d'espérance de tous les peuples engagés dans le conflit le plus meurtrier de notre histoire qu'évoquent ces timbres, édités le 8 mai 1985 à l'occasion du quarantième anniversaire de la Victoire, du retour à la Paix et à la Liberté.
Juste un point de détail: les camps de Treblinka et de Chelmo, qui étaient des camps d'exterminations à l'état pur (pas d'usines ou d'ateliers adjoints, comme à Auschwitz) ont été entièrement rasés avant l'arrivée de l'armée rouge. Les cadavres qui avaient été placés dans de grandes fosses (insuffisance de crématoires) ont été déterrés et brûlés avant, les cendres étant répandues dans les fleuves voisins. Des centaines de milliers de personnes (dont les martyrs du ghetto de Varsovie) ont été "traitées" dans ces camps et il ne reste quasiment aucun vestige rien pour les honorer. le site de Treblinka n'est plus qu'un mémorial, des mégalites symbolisant les villes qui ont livré le plus de victimes.
Rédigé par : Benjamin | 08 mai 2009 à 20:38