ou le combat par l’image
Le célèbre reporter animalier, décédé en 2005, avait bien voulu nous recevoir fin novembre 2002 dans un studio de vidéo professionnelle de Boulogne-Billancourt où il effectuait un montage de films pour la Fondation Brigitte Bardot.
A 72 ans, l'œil est toujours scrutateur et vif, la poignée de main ferme et la parole volubile dès qu’il s’agit des animaux. Entretien inédit avec un homme qui a parcouru toute la planète et pour qui l’existence serait un non sens si elle ne s’inscrivait pas dans un engagement personnel.
Ci contre: Photo de couverture, Galapagos 1970.
Christian Zuber filme un couple d’Albatros avec une Paillard-Bolex 16 mm. Deux mois sur une île déserte avec la pellicule enterrée dans le sable pour lutter contre la chaleur !
Entretien conduit par Serge Moroy pour Infos-Ciné
Infos-Ciné : Christian, vous êtes l’inoubliable réalisateur de la série télévisée « Caméra au poing ». Mais, on vous connaît assez mal avant ces expéditions qui vous ont rendu célèbre. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Christian Zuber : Tout commence au Maroc où je travaille à l’Education nationale de 1954 à 1960 avant de me lancer dans un métier passionnant : le reportage photo. Je couvre, entre autres, les émeutes au Maroc, le scandale de l’huile frelatée et l’affaire des survivants du voilier Palmir. Je fus aussi le premier non musulman à avoir été autorisé à photographier le roi Mohammed V dans la mosquée de Rabat. Mon premier appareil, acheté d’occasion, était un Leica avec trois objectifs : un 35 - 50 et 90 mm. Je prenais plaisir à travailler l’aspect technique de mes photos, bricolant souvent le matériel qui m’était confié pour l’utiliser dans ses moindres possibilités. Pour des raisons alimentaires, j’ai photographié des starlettes, fait de la photo publicitaire, de la mode et des nus. Mais ma véritable passion était les photos d’animaux dans ce pays d’Afrique du Nord où, hélas, la faune était déjà menacée. En 1959, première expédition aux Galapagos ! Je me sers de mon objectif comme d’une arme, c’est-à-dire pour témoigner et convaincre. Car la préservation de la nature, c’est l’affaire de tous. Tenez, regardez ce nid de mésange [C. Zuber me désigne un nid au faîte d’un arbre, à Boulogne, en pleine ville]. C’est bien de le voir, c’est encore mieux de le sauver. J’ai fait un courrier au maire de Boulogne en ce sens pour qu’il reporte l’élagage des arbres après la période de nidification.
Et j’ai obtenu gain de cause !
I-C : Il vous a écouté parce que vous étiez Christian Zuber.
CZ : Non, il m’a écouté parce que ça tombe sous le sens. Tout administré peut se faire entendre dès qu’il s’agit de préserver la qualité et l’équilibre de l’environnement. Sur le plan professionnel, des jeunes me contactent souvent en disant « Vous vivez une aventure merveilleuse ! J’aimerais faire le même métier que vous ». Je leur réponds de toujours étudier leur sujet à fond avant de foncer appareil photo ou caméra au poing ! Je leur donne des conseils. Certains m’écoutent, d’autres pas. Un jour, un jeune photographe vient me voir. Il est passionné par la Sterne Arctique. Celle que l’on surnomme « l’hirondelle de mer » est une voyageuse qui traverse le pôle Sud et le pôle Nord à tire d’ailes. Le jeune se prépare, économise des sous pour ce voyage relativement cher dans l’Arctique. Il part et ramène des photos magnifiques. Il tient à me montrer une sélection des plus belles. « C’est bien, mais tu as oublié la scène du cadeau ». Devant son air interloqué, je lui explique alors que la Sterne est le seul oiseau au monde à donner un cadeau à la femelle (un petit poisson) juste avant l’accouplement. Seul ce type d’images insolites aurait pu différencier son travail des clichés habituels que l’on a coutume de voir sur cet oiseau migrateur.
I-C : Comment êtes-vous venu au cinéma ?
CZ : En 1961, je rencontre Peter Scott (fils de Robert Falcon Scott, l’explorateur de l’Antarctique) qui me demande de rejoindre le W.W.F. (World Wildlife Fund). Nous étions alors très peu à cette époque à filmer les animaux. Beaucoup pensaient même que cela n’était pas sérieux, que c’était une simple tocade. Ceci dit, photographier ou filmer des animaux nécessite de bien connaître la zoologie, ainsi que le comportement des espèces animales (Ethologie). Cette activité requiert sang froid et patience pour surprendre les animaux sauvages dans leur milieu naturel. De même, il faut disposer d’un bon équipement : téléobjectifs puissants, prolongements pour grands angles, filtres, lentilles additionnelles, etc. Sur le terrain, nous suivons l’une des règles d’or du reportage : appuyer sur le déclencheur, prendre et rapporter l’image à tout prix, même si la prise de vues est dangereuse. Le facteur chance a souvent joué en ma faveur. Dans les émissions « Caméra au poing », s’il y a des scènes de violence, celles-ci sont toujours atténuées et filmées en noir et blanc. Autre règle importante : ne pas truquer ! La limite entre mise en scène et truquage se situe sur un plan éthique. Tout cinéaste professionnel est en mesure de détecter si les images sont réelles alors que ni le public ni les critiques ne peuvent s’en apercevoir. Il faut pour cela être à la fois un spécialiste de la vie animale et un technicien du cinéma. Bon nombre de films sur les animaux passent sans aucun contrôle d’authenticité. Pour revenir à la série « Caméra au poing » dont l’aventure a débuté fin 1968¬, le but était de toujours montrer le vrai côté des choses, en développant une histoire adaptée au sujet et surtout de conclure par un Happy-end. Le message est plus fort et il passe mieux si l’on termine son film par une note optimiste. Principalement quand on s’adresse à des enfants. Sensibiliser oui, choquer jamais ! Telle a été la philosophie de cette série et c’est peut-être ce qui en a fait son succès.
I-C : Quel matériel utilisiez-vous ?
CZ : Pour la prise de vues, j’utilisais au début des caméras 16 mm Paillard-Bolex et Pathé-Webo et, plus tard, des caméras Arriflex et Éclair ACL. La pellicule était essentiellement de l’Ektachrome 7244 et 7255, film plus sensible. Exceptionnellement du Kodachrome 25. Le son était enregistré sur place sur un Nagra.
I-C : Je crois savoir que vous allez bientôt éditer votre série « Caméra au poing » en VHS et que vous êtes même en train d’en tourner une nouvelle. Quel en est le concept ?
CZ : Effectivement, en mars 2003 sortira en VHS et DVD l’ancienne série « Caméra au poing » et aussi une nouvelle. Le but de la deuxième série est de faire découvrir les animaux domestiques. Ces animaux de basse-cour appartiennent à des espèces qui se reproduisent au printemps. Des animaux domestiques que l’on croit connaître mais dont la plupart des comportements nous échappent : paons, poules naines, pigeons, faisans, etc.
I-C : Pouvez-vous nous parler du tournage ?
CZ : Les prises de vues ont été réalisées dans un endroit spécialement aménagé à cet effet près de Chartres. Je filme en DV avec une Canon vidéo XL1. Cela nécessite bien entendu de bonnes conditions météo et je n’hésite pas à utiliser un éclairage artificiel d’appoint. Le soleil est d’ailleurs important à plus d’un titre. Il fait le bonheur du cinéaste, bien sûr, mais il influe également sur toutes les espèces vivantes de la création. Il y a dans l’air des combinaisons et interactions chimiques qui régissent notre être tout entier. C’est la même chose chez les animaux, dans la nature tout est interdépendant. [Rire] Bref, je suis quelqu’un qui aime le soleil et son absence m’est toujours un handicap.
I-C : Le passage du cinéma à la vidéo n’a pas été trop difficile ?
CZ : Début 1990, j’avoue que j’appréhendais ce passage. Tous ces films 16 et 35 mm transférés en vidéo allaient certainement coûter cher. Mais, finalement, la transition s’est faite progressivement. Je n’ai pas décelé de baisse notable dans la qualité de mes images et la vidéo offre plus de possibilités dans la prise de vues et le montage. C’est vraiment un outil formidable. Désormais, je ne saurais plus m’en passer.
I-C : Parmi vos longs-métrages, il y a « Laissez-les vivres », tourné en 1969, un vibrant plaidoyer en faveur de la cause animale qui vous a valu trois médailles d’or, dont une au festival de Venise, et aussi d’être choisi par Fellini pour son « Roma ». Comment expliquez-vous ce succès ?
CZ : Par l’intérêt profond des gens à la cause animale. Au Japon, des écoles entières sont venues assister à la projection de « Laissez-les vivre ». Je n’en croyais pas mes yeux : dans l’entrée d’une immense salle à Tokyo, c’était un véritable raz-de-marée. Autant de monde que pour « Un homme et une femme » de Claude Lelouch. Le succès fut tel parmi les élèves que l’impératrice d’Hiro-Hito, elle-même, est venue me remercier pour la programmation de ce film à Tokyo.
I-C : Au cours de vos prises de vues, vous est-il arrivé d’être en danger face à un animal sauvage ?
CZ : L’animal sauvage attaque très rarement l’homme, sauf lorsqu’il est blessé, pour protéger ses petits ou quand il n’a aucune autre échappatoire. Ceci dit, il m’est arrivé de me trouver en danger. En 1968, j’accompagne une expédition scientifique dans la vallée de l’Omo. Cette expédition dans le sud de l’Ethiopie est dirigée par le paléontologue Yves Coppens. Je prends des photos d’un cobra et, malgré la distance de sécurité que j’ai respectée, je reçois une giclée de venin dans les yeux. Il s’agit en effet d’un cobra cracheur de 1,40 m de long, ce reptile dangereux peut envoyer son venin avec précision à plus de deux mètres. Résultat : trois jours et trois nuits aveugle et la terreur durant tout ce temps de perdre son outil de travail le plus précieux : ses yeux. Une expérience douloureuse que je ne souhaite à aucun cinéaste ! Une autre fois, en 1970, c’était à mon insu. Dans un parc indien, au pied de l’Himalaya, nous tombons en pleine nuit sur une tigresse, en période d’allaitement, dont la patte est prise à un piège. Je sors de la Land-Rover pour faire des photos, sans pénétrer dans la zone de lumière provoquée par les phares, jusqu’à la limite de sécurité. Puis, nous repartons en marche arrière pour découvrir, dans le faisceau des phares, le tigre mâle à bout portant. Il m’a vu en silhouette, mais n’a pas bondi ! Je réalise subitement ma folie en même temps que ma chance ! Le lendemain matin, j’alerte les autorités, mais, plus de tigresse et plus aucune trace : les trafiquants de peaux avaient achevé leur sale besogne.
I-C : Début novembre 2002 s’est tenue au Chili la 12ème convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Vous y étiez ?
CZ : Non. Brigitte Bardot m’avait bien demandé d’y assister mais j’ai refusé. Je préfère être sur le terrain, là où je serai le plus utile avec mes objectifs. Je me méfie des hommes politiques et de leurs intentions velléitaires en faveur de la défense des animaux. Ceci dit, je ne nie pas que des mesures de protection aient été prises et respectées à travers le monde pour la préservation, notamment des grands singes, des éléphants et des baleines bleues (ces dernières devant aussi leur survie grâce à Greenpeace).
Nous parlions du Japon. Savez-vous que ce pays, fascinant au demeurant, est le seul au monde à poursuivre le commerce de l’ivoire ? Cela tient à des raisons purement ancestrales, une culture qui oscille entre le passé des samouraïs et la civilisation High-Tech. Ainsi, en affaires, tout contrat sérieux est signé à l’aide d’un cachet en ivoire. Impensable pour un japonais de se passer de ce précieux accessoire.
J’espère pouvoir mettre à profit mes bonnes relations avec l’impératrice d’Hiro-Hito pour tenter de faire évoluer la situation dans le bon sens, c’est-à-dire dans l’intérêt des éléphants !
I-C : Les documentaires sur lesquels vous travaillez aujourd’hui sont destinés à la Fondation Bardot ?
CZ : Oui, ce sont des films pour le moment réservés aux adhérents de la Fondation Bardot. Brigitte est une femme formidable qui se donne à fond pour la cause animale. A propos de la chasse, la France compte de moins en moins de chasseurs au fil des générations (1,2 millions actuellement). Cela n’intéresse plus les jeunes. Même les trophées de chasse sont passés de mode. Leur vente sur les foires et brocantes est strictement interdite. Il faut une autorisation et la réglementation française ne plaisante pas là-dessus. Un exposant à la foire de Lille a eu des ennuis à ce sujet. Cependant, la grande force des chasseurs est de disposer d’une fédération. La Fondation Bardot a été l’une des rares à être reconnue d’utilité publique par décret en date du 21 février 1992 et le champ de ses compétences s’est dès lors accru. Les quatre documentaires que je monte aujourd’hui sont destinés à promouvoir la Fondation au travers de ses principaux combats : le commerce des fourrures, les expérimentations en laboratoire, la corrida, l’abandon des animaux de compagnie, l’exploitation des animaux de spectacle, le braconnage, l’importation illégale d’espèces sauvages, l’élevage en batterie, la surpêche, la chasse, le transport des animaux de boucherie, etc.
. I-C Zuber me commente les images qu’il monte en compagnie du chef-monteur sur l’écran de l’ordinateur
Grâce à la Fondation Bardot, l’exploitation des ours bruns a été récemment abolie en Bulgarie. Les actes de cruauté envers cet animal de 180 kilos étaient fréquents : griffes coupées, dents cassés, narines percées pour y mettre un anneau et le faire danser. La Fondation a permis le rachat des mammifères à leurs propriétaires. C’est le prix de la liberté ! Après 12 ans de bagne, connaître enfin 28 ans de bonheur ! (leur espérance de vie est en effet de 40 ans environ) ? Nous avons filmé ces ours dans le parc qui leur a été spécialement aménagé, dans un espace protégé au milieu d’une vaste forêt. Dans le téléfilm, vient ensuite un reportage sur les chiens de Roumanie. Depuis la chute de Nicolae Ceausescu, en décembre 1989, des bandes de chiens errants sillonnent les rues de Bucarest. On en dénombre environ cent vingt mille ! Le gouvernement a pris des mesures cruelles. Les chenils puis l’équarrissage. Là-aussi, il y a un combat à mener en faveur de ces chiens martyrisés et la Fondation s’y emploie.
I-C : En plus de vos responsabilités à la Fondation Bardot et au WWF, vous écrivez des livres : 26 titres dont 5 destinés aux enfants. Citons notamment « Le paradis des bêtes », « L’Arche de Noé », « Les grands singes » et, plus récemment, un roman « Le roi des éléphants ». L’écriture, c’est pour vous une autre forme de combat ?
CZ : Je termine en ce moment un deuxième roman « La mémoire du Destin ». Le livre sortira en mars 2003 chez Plon. Il relate l’histoire véridique, entre autres, d’une vengeance et entraîne le lecteur aux confins de l’Amazonie, sur la piste d’un nazi qui se planque pour échapper à la justice des hommes. Deux jeunes israéliens dont les parents furent victimes de ses exactions sont sur sa trace. J’ai rencontré ces jeunes comme je vous vois et je peux vous dire qu’ils sont déterminés à accomplir leur dessein ! Une conviction qui inspire le respect. Comme vous en jugerez, les animaux ne sont pas ma seule préoccupation essentielle.
I-C : J’aimerais vous poser d’autres questions, mais je sais que votre temps est compté. En conclusion, qu’aimeriez-vous dire à nos lecteurs ?
CZ : Vous qui êtes justement des « gens d’images », n’hésitez pas à vous servir de votre appareil pour témoigner. Voici une anecdote à ce sujet.
Dans les Vosges, deux jeunes amateurs passionnés par la photo animalière montent vers les sommets au lever du jour pour photographier des chevreuils. Justement, il y a là-haut une femelle et son faon. Les photographes, qui travaillent au téléobjectif, entendent tout à coup deux coups de feu. Apeurés, ils se dissimulent tandis que les animaux tombent. Les chasseurs ne les ont pas vus. Ils chargent les cadavres dans leur voiture, tandis que les jeunes amateurs mitraillent la scène. Les photographies seront déposées le matin même à la gendarmerie. La plaque minéralogique parlera et les braconniers seront appréhendés dans l’après-midi même !
Si vous êtes témoins d’actes de cruauté envers des animaux, contactez-moi. Pensez à vous servir de votre objectif pour obtenir un témoignage irréfutable car n’oubliez pas que « c’est l’information qui sauvera la nature ! » .
Pour la protection de la nature, je suis aussi à la recherche de films, amateurs ou professionnels, tous formats et toutes époques, montrant des chasses-massacres, la corrida, la chasse à la baleine, le piégeage et, d’une façon générale, toutes scènes révélant des violences à l’égard de la faune animale. Si vous êtes en possession de ce genre de documents, vous pouvez m’envoyer un e-mail : [email protected]
I-C : Encore merci Christian pour cette interview exclusive à Infos-Ciné et, Bravo pour votre difficile mais juste combat !
Illustrations, y compris photo de couverture, reproduites avec l’aimable autorisation de Christian Zuber
Christian Zuber nous a quittés le 25 juillet 2005 des suites d'un cancer. Il avait 75 ans.
L'homme savait que c'était son dernier combat, le plus terrible d'entre tous pour ce grand explorateur qui avait pourtant connu bien des frayeurs sur ce globe qu'il connaissait par coeur. Un combat très inégal contre une maladie insidieuse et impitoyable. Jusqu'au bout Christian aura lutté, s'étourdissant de travail et ne laissant surtout rien paraître aux autres de sa maladie : c'eut été pour lui un aveu de faiblesse et une démission devant la tâche inlassable qu'il s'était assignée.
Car Christian était un véritable bourreau de travail pour lui-même. J'ai encore le souvenir de l'entretien qu'il m'avait accordé début novembre 2002 pour Infos-Ciné dans les locaux d'un studio de production à Boulogne Billancourt (Hauts-de-Seine) où il achevait, tout en me parlant, le montage d'une émission pour la fondation Bardot destinée à la télé (cf. Infos-Ciné 53 - mars 2003). Au cours de cette entrevue, si courte fut-elle, j'ai pu découvrir et apprécier toute la dimension humaine de ce personnage, c'est-à-dire un mélange extraordinaire de force, de conviction, de détermination et de cordialité spontanée.
Cet homme infatigable, à un âge où tout un chacun aspire à une retraite paisible et méritée, loin des soucis et des trépidations de la vie active, refusait obstinément de poser les valises. D'ailleurs, il avait le complexe de l'âge et refusait de vieillir. Estimant qu'une vie n'est intéressante que si elle est motivée par un engagement personnel, Christian définissait son devoir comme devant être là où l'on massacre, bat, torture, mutile, exploite les animaux afin de dénoncer et témoigner devant le tribunal du genre humain. Il avait du cran et ne mâchait jamais ses mots devant quiconque, qui qu'il soit. Son arme, fidèle et efficace, était avant tout sa caméra et son appareil photo et, dans ce domaine, il faisait sans conteste figure de leader emblématique. Cet ardent défenseur de la faune animale savait pertinemment que son combat était loin d'être terminé. En bon pédagogue (son premier métier était enseignant), il n'avait jamais cesser de sensibiliser les jeunes générations à la sauvegarde des espèces et à la protection de la nature grâce à ses émissions télé, ses longs-métrages et aussi ses livres sur ces expéditions. Son slogan était d'ailleurs resté le même depuis le début, une profession de foi inébranlable pour ce grand reporter : c'est l'information qui sauvera la nature !
Ne félicitons surtout pas la télévision qui a passé sous silence sa disparition, lui qui l'avait pourtant si bien honorée avec sa célèbre série animalière Caméra au poing (apparue sur les écrans fin 1972). On lui aura certainement préféré des Reality Show ou autres niaiseries (je veux rester poli) dont on nous abreuve à gogo aujourd'hui et qui flatte assurément le mauvais goût des télespecateurs.
Malgré tout, les multiples combats de Christian n'auront pas été vains. Des progrès considérables ont été obtenus et des espèces sont désormais protégées dans de nombreux pays grâce à lui. Nous et nos enfants lui sommes redevables de notre bien-être car
« ce n'est pas uniquement pour protéger des espèces animales que nous nous battons, c'est aussi pour la beauté de la nature et son harmonie indispensable au bonheur de l'homme » (L'arche de Noé - Edtion Flammarion - 1974).
En ce qui me concerne, il me sera maintenant difficile de contempler le spectacle de la nature sauvage sans avoir une pensée émue et sincère pour Christian ZUBER. ( Serge M)
Bonsoir ,
Je cherchais depuis longtemps sur le net des infos sur ce ( grand ) Monsieur du petit écran ( de mon enfance ), et voilà que je tombe sur votre billet : merci de nous faire partager ce moment !
Je découvre par la même occasion le décès de Christian Zubert ( avec émotions !).
Je vais tacher de trouver les dvds "caméra aux poings" en esperant qu'ils existent bien .
Rédigé par : olivier | 07 juin 2009 à 22:40
C'est avec plaisir Olivier que nous accueillons vos informations et que nous vous suivrons sur votre blog.
Cordialement.
Rédigé par : bib roseraie | 11 juin 2009 à 22:04
Merci beaucoup pour cet article, Christain était de mes amis ainsi que son épouse Florence que je oit toujours.
Bruno Ricard
Webmater du Blog consacré à madame Brigitte Bardot : http://brigitte-bardot.over-blog.net
Article sur Christian Zuber : http://brigitte-bardot.over-blog.net/article-christian-zuber-souvenirs-38913181.html
Rédigé par : Bruno Ricard | 07 novembre 2009 à 02:09
bonjour
Je suis moi aussi à la recherche des DVD de Christian Zuber " Caméra au poing". Quelqu'un peut t'il m'aider???
d'avance merci
Rédigé par : marx stephane | 22 janvier 2010 à 17:58
UN VIDE DE 5 ANS !
Oui cinq ans de passés sans mon Ami, sans notre ami Christian. Un vide immense comme celui de ne plus vivre pour la nature par le biais de lma télévision.
Rencontré le 19 février 1973, j'ai eu la chance de rester en contact permanent, puis en janvier 1980, de travailler avec et pour lui auprès des scolaires et de villages du sud de la France.
Il est vrai que comme beaucoup l'écrive s'était un homme exceptionnel, extraordinaire.
Que de souvenirs de repas, de travail, de moments de détente en son domaine ou chez nous,
que de souvenirs aujourd'hui en ce 5èm et douloureux anniversaire.
Je pensse à toi Florence, à toi Olivier, à toi Edouard et à sa famille
Je vous embrasse avec Angèle et les enfants.
Robert
Rédigé par : Robert TORRES | 25 juillet 2010 à 23:39
http://brigitte-bardot.over-blog.net/article-christian-zuber-souvenirs-38913181.html
Rédigé par : YG | 14 mars 2012 à 09:32