La bataille de Stalingrad (aujourd’hui Volgograd) débute le 17 juillet 1942, dans la poussière et la chaleur de la steppe. Précédée par des bombardements intensifs, l’opération allemande réside dans une manœuvre en tenaille, c’est-à-dire en deux actions simultanées au Nord et au Sud. Au Nord, von Paulus, qui a passé le Don, bombarde la banlieue de Stalingrad. La conquête de cette grande ville industrielle fait en effet partie du plan allemand qui s’inscrit dans une ample manœuvre depuis le Sud pour prendre Moscou à revers.
Le 28 août, par des attaques répétées mais contrariées par les Katiouchas (orgues de Staline), les Allemands arrivent enfin dans la banlieue de Stalingrad, qui n’est plus qu’une montagne de ruines. Dans les rues des faubourgs, des combats sanglants se succèdent. Chaque camp se bat de maison en maison, défend et gagne du terrain, mètre par mètre...
Les Russes se sont retranchés dans les grandes usines (dont celles d’Octobre-rouge et Barricade-rouge). Dans les souterrains de ces usines, on continue de travailler. D’énormes amas de ruines encombrent les rues et les places, gênant les chars allemands qui essaient de pénétrer dans la ville. On se bat alors d’homme à homme car les Russes opposent une résistance acharnée. Hitler voit en Stalingrad un symbole et ordonne à von Paulus de conquérir à tout prix cette place forte soviétique Et c’est ainsi que commence une lutte de position, pleine de pièges.
Mais au mois d’octobre, les Soviétiques commencent la manœuvre d’encerclement de Stalingrad, du Nord-ouest et du Sud-est. Avec de puissantes colonnes cuirassées, ils enfoncent les lignes allemandes.
Le 21 novembre, leurs pointes avancées qui progressent en tenaille se rejoignent. Le cercle russe se referme autour des assiégeants de Stalingrad… qui sont à leur tour assiégés. A l’intérieur, 330 000 hommes, soit toute la 6e armée, une partie de la 4e armée blindée et deux divisions roumaines. Von Paulus songe à briser ce cercle, mais en vain car un ordre impératif du Führer le cloue sur place : il faut tenir le terrain coûte que coûte. Et effectivement, cela va coûter très cher.
Dans les rues détruites, le combat se poursuit. Tout espoir de briser le rideau de feu qui enferme les Allemands dans Stalingrad est perdu. L’aviation soviétique bombarde les soldats de la Wehrmacht, déjà éprouvés par des mois de lutte sanglante.
Le 8 janvier, les Russes proposent à von Paulus une reddition avec l’honneur des armes, mais celui-ci refuse.
Le 9 janvier, les Russes commencent alors l’opération d’anéantissement.
Le 15 janvier, ils enfoncent la résistance de l’enceinte extérieure de la ville et l’armée allemande sera finalement défaite le 2 février.
Le 3 février 1943, le général Friedrich Paulus (fraîchement nommé maréchal par Hitler) signe la capitulation de la 6e armée allemande.
La bataille de Stalingrad marque un tournant décisif dans le conflit car avec elle débute l’ébranlement de la puissance allemande. Dès lors plus rien n’arrêtera l’offensive soviétique qui avait démarré le 11 décembre 1942 et enfonce maintenant le front du Don tenu par les Allemands et leurs alliés. Ainsi commence la grande retraite du Don. C’est une marche hallucinante sur des centaines de kilomètres, sous un climat polaire, les tempêtes et les attaques permanentes des Russes.
La 2e campagne hivernale soviétique anéantit les conquêtes réalisées par les Allemands pendant l’été. Cela aura une influence considérable sur le moral des troupes et de la population. Dans les rues de Moscou, pour célébrer la victoire, on fait défiler les Allemands qui ont capitulé à Stalingrad.
Serge Moroy
Synthèse réalisée à partir des archives civiles et militaires de la cinémathèque de Milan.
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