LES YEUX DANS LES YEUX
Pour le bicentenaire de sa mort, l’empereur des Français sort de nos manuels d’histoire. L’occasion mémorielle pour lever un coin du voile sur un véritable mythe.
Car adulé ou détesté, le personnage continue de fasciner, faisant chaque jour l’objet d’un article ou d’un livre dans le monde. On lui doit, entre autres, le Code civil (qui inspirera de nombreux pays), le code pénal, la création des lycées et universités, l’Arc de Triomphe, la Bourse de Paris, la Cour des comptes, la Légion d’honneur, l’église de la Madeleine, la numérotation pair-impair des rues de la capitale, le canal de l’Ourcq…
Avec le concours de la bibliothèque de la Roseraie, l’association Loisirs Jeunes de Villevaudé lui consacre une exposition originale sous forme de dix panneaux, dont quatre consacrés au baron de Percy, père de la chirurgie militaire et qui a résidé dans notre commune à la fin de sa vie.
Pierre-François Percy (1754-1825) créé une antenne de chirurgie mobile en 1792, sous la Révolution. Il a l’idée d’un corps de santé indépendant et neutre, concept qui inspirera Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge en 1863. Percy est aussi l’auteur de nombreux ouvrages qui font autorité. Chirurgien en chef de la Grande Armée, il participe à presque toutes les campagnes de l’empereur. Distingué, décoré, récompensé, son nom figurera sur une colonne de l’Arc de Triomphe érigé par Napoléon, dont la construction débute en 1806 pour s’achever en 1836 sous Louis-Philippe. En 1815, la monarchie restaurée, Percy est mis à la retraite et se livre alors à des activités agricoles dans sa propriété au hameau de Bordeaux, à Villevaudé. L’hôpital d’instruction des armées à Clamart (92) porte son nom et affiche, gravée dans le marbre, la profession de foi du médecin militaire.
L’exposition évoque également le sacre de Napoléon (par lui-même), le 2 décembre 1804 à la cathédrale Notre-Dame de Paris, illustrant les principaux participants : Joséphine de Beauharnais, bien sûr, mais aussi sa mère, ses trois sœurs et quatre frères. On apprend que deux de ses frères, Lucien et Jérôme, ainsi que leur mère, Letizia, n’assistaient pas en fait à cette cérémonie. Sur ordre impérial, le célèbre tableau de David a donc fait quelques concessions avec la réalité, unité du bloc familial oblige.
D’autres tableaux représentent l’aigle dans son intimité : son mariage avec Marie-Louise, des scènes de famille avec le roi de Rome, son fils légitime. Car Napoléon a eu d’autres enfants… puisqu’il a connu d’autres femmes.
Et une autre originalité de cette exposition est justement de les évoquer au travers du cinéma, c’est-à-dire devant la caméra d’Abel Gance, Sacha Guitry, Christian-Jaque, Clarence Brown, Roger Richebé…
Ainsi Eléonore Denuelle de la Plaigne lui donnera son premier fils, lui prouvant la stérilité de son épouse Joséphine de Beauharnais. Marie Walewska, comtesse polonaise, peut-être l’une de ses plus grandes passions, lui en donnera un second.
L’exposition se termine avec un panneau sur les monuments funéraires de la famille Bonaparte, dont le Dôme des Invalides (construit sous Louis XIV) et où reposent les dépouilles de Napoléon 1er et du roi de Rome, et un autre sur une sélection de livres dédiés à l’empereur et à quelques uns de ses contemporains, parfois tombés dans l’oubli :
Emilie Pellapra, fille naturelle de l’empereur, (photo ci-contre) Régula Engel, surnommée l’Amazone de l’empereur ou encore le comte de Las Cases, qui recueillera ses mémoires pendant son exil à Sainte-Hélène.
L’exposition est gratuite. Visible jusqu’à fin décembre 2021 à la bibliothèque de la Roseraie, à l’entrée du parc municipal, 16 rue Charles de Gaulle (face à la mairie).
Du lundi au samedi de 10 heures à 12 h 30 et le mercredi de 14 heures à 18 heures.
Pass sanitaire et port du masque obligatoires. SM
Commentaires