Jean-Paul Belmondo a été la plus grande star du cinéma français, c’était l'un de nos derniers monstres sacrés et ses films font toujours les belles heures de la télévision. Les acteurs de la nouvelle génération, Jean Dujardin en tête, n’ont cessé de clamer haut et fort leur dette envers ce comédien qui ne s’est jamais pris au sérieux… au risque de ne pas être pris au sérieux, à commencer par l’intelligentsia cinéphile.
Mais c’est peut-être aussi pour cette raison qu’il était (justement) la coqueluche des Français. Avec « A bout de souffle », il a renouvelé la manière de jouer et les canons de la beauté masculine, soufflant même la vedette à son partenaire et ami Alain Delon. Insouciant et turbulent, rebelle et franchouillard, on l’aimait bien notre Bébel national. Avec son formidable culot, sa verve incisive et sa gueule de lion, il était le héros blagueur et intrépide dans des films où il n'hésitait pas à exécuter lui-même les cascades. Comment s’est forgé le mythe Belmondo ? Peut-être parce qu'il n’a jamais joué un rôle de salaud dans ses 80 films ; au contraire il les combattait. Que cachait donc ses facéties, sa gouaille, sa gentillesse, sa pudeur ? Parce qu'il était lui-même profondément sincère et authentique. Comment cet homme surdoué pour la vie, sportif accompli (boxeur professionnel à ses débuts : 9 combats-5 victoires-1 nul), a-t-il surmonté les épreuves de la vie et notamment la maladie qui l’avait happé en 2002 ? Bébel le magnifique, l’acteur sublime, le justicier, le séducteur, l'amant, le pote... Aujourd’hui, lundi 6 septembre, le cinéma français est en deuil.
S. Moroy
"Belmondo était le cinéma français à lui tout seul" ( "Le soir" du 6 sept 2021)
Un hommage national lui sera rendu le 9 septembre aux Invalides
"C'est le roi !", avait affirmé en 2013 le réalisateur américain Quentin Tarantino lors du Festival Lumières à Lyon... "Tout le monde rêve d'être Jean Paul Belmondo"...
Rédigé par : YG | 07 septembre 2021 à 09:25