GWENAELE ROBERT
ROBERT LAFFONT
La mèche n'en finissait plus de raccourcir et les badauds d'acclamer Bonaparte. Deux, un... Il aurait fallu prononcer une prière, mais des prières, Joseph n'en connaissait plus, mea culpa, mea maxima culpa , c'est tout ce qu'il lui venait quand il aurait fallu implorer le Ciel, demander un orage, réclamer un miracle...
C'est le soir de Noël, il flotte dans Paris une atmosphère joyeuse. Personne ne se doute que dans la rue Saint-Nicaise, une charrette et un cheval tenu par une petite fille vont exploser, atteignant tous les passants alentour. Sauf Napoléon, le seul visé.
Le futur empereur veut punir ses opposants et Fouché en déporte plus de cent. Mais les véritables coupables demeurent introuvables. Parmi eux, Joseph de Limoëlan subit les pires remords. Fouché n'aura de cesse de le traquer.
Avec un brio remarquable, Gwenaële Robert saisit ce moment exceptionnel où un nouveau régime s'installe alors que le sang de la Révolution n'est pas encore sec. Au cœur de ces remous, elle se plaît à imaginer le quotidien d'anonymes qui ne mesurent pas toujours l'ampleur des événements politiques dont ils risquent d'être victimes.
De la chambre de Joséphine aux fossés de Vincennes, de la Bretagne aux Seychelles, des souterrains de Paris aux rivages de l'Amérique, Never Mind est un roman au souffle puissant qui fouille l'Histoire et le cœur surprenant des hommes.
Professeur de lettres, Gwenaële Robert vit à Saint-Malo. Never Mind est son troisième roman. Déjà parus Tu seras ma beauté et Le Dernier Bain, lauréat de six prix littéraires dont le prix Bretagne.
L’auteur nous décrit une période où les traces de la Révolution sont encore bien présentes et l’Empire pas encore arrivé mais ressenti à travers l’autorité de Bonaparte Consul. On traverse l’époque avec tous les personnages connus et célèbres mais aussi des inconnus du peuple de Paris.
L’histoire commence par l’attentat manqué de Bonaparte. Fouché avec ses idées arrêtées sur les Jacobins en fait déporter plus d’une centaine tout en sachant que les véritables coupables sont des aristocrates anciens chouans. Deux sur les trois qui ont participé à l’attentat seront guillotinés. Le troisième, Joseph de Limoléan, plein de remords d’avoir tué une fillette innocente, se réfugie en Amérique où il essaye d’effacer son meurtre en devenant Père abbé de la Clorivière. Il sera surnommé « Never Mind » (c’est-à-dire Tout est grâce). Malgré tout 147 morts seront la conséquence de son attentat manqué.
Rédigé par : Monique M | 27 décembre 2020 à 12:15