« Ceux qui brûlent des livres finissent, tôt ou tard, par brûler des hommes » (Heinrich Heine).
Au petit matin du vendredi 1er septembre 1939, 120 000 soldats allemands envahissent la Pologne. Hitler met en ligne 58 divisions, dont la totalité de ses blindés. L’aviation allemande a la maîtrise du ciel. Les routes sont intensément bombardées, tandis que des compagnies entières sont parachutées à l’arrière des lignes polonaises qui, en outre, sont attaquées de front par des formations imposantes de chars.
« Gentleman-Farmer »
Berchtesgaden (Bavière), 3 septembre 1936. Hans Bauer, le pilote SS personnel du Führer, filme l’entrevue entre l’ambassadeur anglais Llyod George et Hitler. Une rencontre pour voir de plus près « cet étrange chancelier allemand » et à l’issue de laquelle Llyod, totalement mystifié, déclare : « Hitler ne rêve pas d’une Allemagne qui menace l’Europe. Les Allemands ont perdu toute envie d’entrer en conflit avec nous ».
De son côté, le dictateur précise dans une note à ses ministres : « Nous avons quatre ans pour préparer la guerre ». Pour donner le change, Hitler joue au Gentleman-Farmer. Il pose nonchalamment devant la petite caméra Agfa Movex 8 mm qu’il a offerte à Eva Braun, sa maîtresse : une belle jeune femme blonde de 25 ans qui joue les hôtesses de maison tout en se languissant d’amour pour son amant, qui refuse quant à lui toute idée de mariage. En voyant cet homme admirer tranquillement les Alpes bavaroises, qui pourrait supposer qu’il mènera près de soixante millions de personnes à la mort, dont six millions de Juifs impitoyablement exterminés avec un sens effroyable de la méthode et du rendement ?
Hitler cherche avant tout un prétexte pour déclencher la guerre. L’invasion de la Tchécoslovaquie sera l’occasion de voler au secours des Allemands prétendument opprimés sur le territoire des Sudètes, bafouant les accords de Munich du 29 septembre 1938 signés avec l’Italie, la France et l’Angleterre. Ces deux derniers pays pensaient pourtant que ces accords leur éviteraient la guerre.
Le rouleau compresseur du Blitzkrieg
Les Polonais, bien qu’inférieurs en puissance et en moyens, opposent une résistance héroïque. Cette attaque est pour le IIIe Reich une épreuve générale de ses moyens et de ses nouvelles méthodes de combat venant s’ajouter aux chars et aux avions Stukas.
La campagne de Pologne, premier exemple de Blitzkrieg (guerre éclair), est caractérisée par des grandes manœuvres d’encerclement qui entraînent la chute des lignes fortifiées. Au fur et à mesure que les poches de résistance sont éliminées, les colonnes blindées se rejoignent en continuant leur avance. En plus de la défense polonaise, bien organisée et coordonnée, un grand nombre de résistants polonais se battent courageusement, mais sont progressivement anéantis par la supériorité de la puissance militaire germanique.
L’Allemagne attaque également de la mer avec ses forces navales. Dantzig est finalement envahie le 13 septembre et Hitler, qui suit étroitement les opérations, visite la ville. La Wehrmacht dépasse les fleuves Vistule et Narew. Neuf jours après le début des hostilités, elle se trouve à l’Est de ces deux cours d’eau. La ville de Cracovie tombe aux mains des Allemands. Un grand nombre de prisonniers sont envoyés dans des camps de concentration. Au Sud, les forces polonaises de réserve sont prises en tenaille et l’armée est en pleine déroute.
La débâcle polonaise
La Wehrmacht fait 170 000 prisonniers, auxquels s’ajoutent des civils. Ils sont tous envoyés dans les camps de concentration. Selon l’exécution de l’accord germano-soviétique, et prétextant la protection des minorités russes, l’armée rouge entre en Pologne et occupe la partie Est du pays. L’intervention soviétique rend ainsi irréalisable les points de défense polonais.
Hermann Göring, commandant en chef des forces aériennes, en accord avec le Führer et les chefs de l’état-major, effectue un bombardement massif de la ville de Varsovie et du camp retranché voisin, qui refusent de se rendre. Varsovie est soumise aux incessants tirs d’artillerie et aux bombardements intensifs de l’aviation. La ville capitule le 27 septembre et le gouvernement polonais se réfugie en Roumanie. Le 6 octobre, il n’y a plus de combat en Pologne. Les nazis étendent dans les territoires polonais leur persécution envers les Juifs. Ces derniers sont parqués dans le ghetto et soumis aux travaux forcés ou à la déportation.
Pour honorer leur engagement, la France et la Grande-Bretagne ont déclaré la guerre à l’Allemagne le 3 septembre. Ces deux pays ont vu tomber la Pologne sans pouvoir intervenir directement et ce, malgré l’aide que Varsovie leur avait demandée à plusieurs reprises. C’est le début de la Seconde Guerre mondiale.
Serge MOROY
Article rédigé à partir du documentaire ‘’Hitler, la folie d’un homme’’ (diffusé le 03/05/2005 sur M6) et des archives de la cinémathèque de Milan (éditées en France sous la série ‘'Le monde en flammes’’).
Bonjour
Je viens de prendre connaissance seulement maintenant du commentaire sur l'hommage à un résistant.
Tout d'abord, j'espère que votre santé est meilleure.
Votre papa a sauvé le mien, c'est ce que j'ai écrit dans la rédaction, dont je vous fait parvenir copie avec dédicace.
En espérant de bonnes nouvelles de votre part,
Patriotiquement vôtre.
Liliane BLANADET
NB: vous pouvez me contacter en envoyant un message à cette 'adresse