L’association La cave se rebiffe a réalisé, samedi 1er décembre, un diaporama géant projeté sur la façade de l’église Notre-Dame-des-Ardents, à Lagny-sur-Marne.
Malgré la pluie, les Latignaciens sont venus en nombre, samedi soir, pour assister sur le parvis de l’hôtel de ville à une rétrospective audiovisuelle contant l’histoire de leur ville. Celle-ci s’articulait autour de l’église Saint-Pierre de Lagny, ainsi que de son église aujourd’hui nommée Notre-Dames-des-Ardents.
L’initiative était due à l’association Le Cave se rebiffe, un collectif latignacien créé en février 2006 qui s’est fixé pour objectif de promouvoir les arts, la culture et les loisirs. La préparation du diaporama géant a nécessité six mois de travail. Le spectacle, gratuit et d’une durée de vingt minutes, donnait en fait le coup d’envoi des festivités de Noël dans la ville.
Une immersion au cœur de l’Histoire
Le défi du collectif était de redonner vie aux vieilles pierres de l’abbatiale Notre-Dame-des-Ardents, en projetant sur sa façade une évocation de Saint Fursy, fondateur du monastère de Lagny au VIIe siècle, les foires qui ont fait la renommée de la ville, ainsi que les visites de Jeanne d’Arc pendant la guerre de Cent ans. A la fin de la projection, les spectateurs ont été invités « à marcher dans les pas des pèlerins qui, jadis, déambulaient dans les murs de l’abbatiale ».
« L’histoire de Jeanne d’Arc m’a fascinée »
En franchissant le porche de l’église, Eric, 43 ans, confie : « J’habite Lagny depuis 2013, mais je ne savais pas que la ville avait un passé aussi riche ». Julie, 34 ans, est venue avec sa fille, Noémie, 7 ans et demi. « C’est vraiment un beau spectacle, une bonne initiative. Ma fille avait les yeux complètement écarquillés. Je n’ai jamais mis les pieds dans cette église, mais là, je vais la visiter car l’histoire de Jeanne d’Arc, l’une des mes héroïnes préférées, m’a fascinée » reconnaît la jeune femme.
Jeanne d’Arc est venue trois fois à Lagny
Après l’échec de l’assaut sur Paris, Jeanne d’Arc s’est arrêté le 12 septembre 1429 à Lagny, « ville fortifiée et hospitalière », avant de repartir vers la Loire. Avec deux cents soldats, elle y est retournée, le 6 avril 1430, « pour ce que ceux de la place faisoient bonne guerre aux Anglois ». A l’église Notre-Dame-des-Ardents, elle s’est jointe à des prières pour un nourrisson mort depuis trois jours. Dans ses bras, le bébé aurait bâillé trois fois, juste le temps de le baptiser : on a parlé alors du « miracle de Lagny ». Jeanne est repartie pour Melun, mais est revenue à Lagny vers le 23 avril où elle a engagé un combat victorieux contre une bande d’Anglo-Bourguignons, dans la plaine de Vaires-sur-Marne. Vers le 5 mai, elle est partie pour Compiègne mais, capturée par des mercenaires à la solde des Anglais, a connu la fin tragique que l’on sait, le 30 mai 1431 à Rouen.
Un haut lieu du patrimoine
L’église paroissiale actuelle, reconstruite après l’incendie survenu en 1184, est celle de l’ancienne abbaye et date de la première moitié du XIIIe siècle. Classé monument historique en 1886, le bâtiment n’est en fait que le chœur d’un vaste édifice inachevé, pressenti pour devenir une cathédrale. Le nom de Notre-Dame-des-Ardents lui a été attribué en juillet 1950. Des vitraux modernes, signés Calixte Poupart, ont remplacé ceux détruits par les bombardements de la ville, les 27 et 28 août 1944. Serge Moroy
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