Si les britanniques ont choisi le coquelicot (poppy), les français ont adopté le bleuet. Ces fleurs des champs abondaient sur les champs de bataille… rouge comme le sang des hommes pour le coquelicot, bleu-horizon comme la tenue des poilus pour le bleuet ..
L’initiative de la création du bleuet revint à deux infirmières, Charlotte Malleterre et Suzanne Lenhardt qui, dès 1916, confectionnent des bleuets en papier et en tissu pour les vendre au profit des blessés de guerre.
La réinsertion professionnelle des quatre millions de blessés français au sortir du conflit, parmi lesquels 300 000 mutilés, est en effet problématique. Le loi Lugol de 1919 leur accorde des pensions d’invalidité trop faibles pour leur permettre de vivre : il n’est pas rare de voir d’anciens héros de 14-18 réduits à la mendicité.
Parce que cette situation est inacceptable, l’œuvre du muguet continue donc de plus belle et, en 1928, les ateliers qui emploient uniquement des mutilés sont installés aux Invalides avec le soutien du président de la République Gaston Doumergue.
La vente des bleuets, commencée dans les rues de paris le 11 novembre 1934, s’étend bientôt sur toute la France.
Depuis 1935, l’État officialise la vente de l’insigne le 11 novembre, date à laquelle vient plus tard s’adjoindre le 8 mai, victoire de la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, grâce à des dizaines de milliers de bénévoles qui parcourent les rues du pays en proposant la fleur du souvenir, l’œuvre Nationale du Bleuet de France, reconnue d’utilité publique et désormais placée sous l’autorité des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, continue d’agir pour la solidarité et la transmission de la mémoire.
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