GENERAL ANDRE BACH
Edition Tallandier
Pour beaucoup, 14-18, c’est la
Grande Guerre des Français, la nation portée par un même élan
patriotique pour défendre le territoire, reconquérir l’Alsace-Lorraine…
Une guerre glorieuse... de cartes-postales pourrait-on dire. Une guerre
qui a pourtant laissé des marques dans l’inconscient collectif, des
épisodes peu glorieux qu’on souhaiterait oublier.
Les poilus ne sont pas tous tombés au champ d’honneur, fauchés par les
balles allemandes ou par un obus de 155 mm fabriqué dans une usine de
la Ruhr.
Certaines de ces armes étaient françaises, elles avaient pour
« ambition » de rétablir la discipline, de faire passer l’envie aux
survivants de baisser les armes, de crier leur lassitude d’une guerre
qui les laminait…
La condamnation puis l’exécution de soldats
français restent associées aux mutineries de l’année 1917, après
l’échec de l’offensive du Chemin des Dames. En réalité, cette justice
d’exception a été appliquée dès les premiers temps du conflit, après la
Marne, lorsque l’état-major redoutait de voir les hommes flancher face
à l’enlisement du conflit.
André Bach est le premier historien à
avoir eu accès à l’ensemble des dossiers militaires de ces « poilus de
la honte ».
Fusillés pour l’exemple revient sur la fin tragique de ces
hommes – mutilés volontaires, mutins, déserteurs – brisés par une
guerre absurde et qui, bien souvent, n’ont pas pu défendre leur
position face à des juges inflexibles…
Dans cet ouvrage appelé à
marquer l’historiographie du Premier Conflit mondial, André Bach
exploite et analyse une quantité d’informations jamais utilisées à ce
jour ; il nous propose, après dépouillement de plus de 3 000 dossiers
de condamnation, de nombreux tableaux et diagrammes permettant de
prendre conscience de l’ampleur réelle des exécutions, année après
année.
A emprunter à la bibliothèque
Enfin, une réhabilitation tant attendue
Rédigé par : YG | 15 janvier 2022 à 08:35
Deux films illustrent admirablement ce drame de la Première Guerre mondiale : « Pour l’exemple », de Joseph Losey (1964) dans lequel un soldat est accusé de désertion et qui sera fusillé, et « Les sentiers de la gloire », de Stanley Kubrick (1957) porté à l'écran par un Kirk Douglas flamboyant. A voir ou revoir pour ne pas oublier une part d’ombre de notre Histoire que le commandement militaire a voulu étouffer. « Ce n’est pas la France que nous servons, c’est l’ambition des chefs de la politique et de l’armée » (Caporal Loys Roux, prêtre infirmier brancardier, 26/04/1917).
Rédigé par : serge | 19 janvier 2022 à 21:39
Virgo Luigi, veuf de 29 ans avec 6 enfants, mobilisé en 1914 dans le 173ème régiment d’infanterie, celui qu’on appelait « le régiment des Corses », tombé pour l'exemple le 3 septembre 1916, repose désormais, depuis le 11 août 2024, à Casabianca, son village natal de Corse..
Rédigé par : Dominique T | 05 septembre 2024 à 12:45