CERTAINES N'AVAIENT JAMAIS VU LA MER
JULIE OTSUKA
PHEBUS
Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l'Empire du Levant avec à son bord
plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant
aux États-Unis, toutes mariées par procuration.
C'est après une
éprouvante traversée de l'Océan pacifique qu elles rencontrent pour la
première fois à San Francisco leurs futurs maris.
Celui pour lequel
elles ont tout abandonné. Celui auquel elles ont tant rêvé. Celui qui va
tant les décevoir.
À la façon d'un choeur antique, leurs voix se
lèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées... leurs nuits de
noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les
champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance
de leurs enfants, l'humiliation des Blancs...
Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre et la détention dans les camps d'internement - l'État considère tout Japonais vivant en Amérique comme traître. Bientôt, l'oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n'avaient jamais existé.
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