Du 18 septembre au 15 décembre à l’Hôtel de ville de Paris, l’exposition « Paris vu par Hollywood » évoque comment le cinéma américain a représenté la capitale française sur plus d’un siècle, lui offrant un rôle de superstar dans l’histoire du cinéma.
Plus de 800 films américains ont été tournés à Paris ou bien reconstituent la capitale en décor. « Il y a le Paris de Paramount et le Paris de la MGM, et bien sûr le vrai Paris. Celui de Paramount est le plus parisien de tous » déclarait Ernst Lubitsch, un grand spécialiste en la matière puisqu’il situa l’intrigue d’une dizaine de ses films à Paris… sans jamais y avoir tourné un seul plan.
De Edison à Woody Allen
Le Paris historique du cinéma muet est d’abord une ville d’histoire, la cité médiévale de « Notre-Dame de Paris », roman de Victor Hugo extrêmement célèbre aux Etats-Unis. Mais c’est aussi la ville du plaisir de la fin de l’Ancien régime, contrastant avec la peur et la violence engendrées par la Révolution française. Dans le Paris mirifique imaginé par Hollywood au début des années 50, la capitale devient le lieu d’assouvissement de fantasmes romanesques : films à costumes, adaptations de grands classiques, comédies musicales ou romantiques, mélodrames… Cette image très parisienne est pratiquement inchangée dans les films américains actuels, contribuant toujours à faire de la grande ville un endroit privilégié pour satisfaire ses caprices et ses plaisirs. Marlène Dietrich, femme perdue, chante en français dans « Blonde Vénus » (1932) : Moi, j’trouve tout ça très bien. John Huston fait ressusciter le peintre Toulouse-Lautrec dans « Moulin rouge » (1952), Audrey Hepburn tourne 8 films dans la capitale, dont « Drôle de frimousse » (1956) et « Charade » (1963), tous deux signés Stanley Donen. Acteurs adulés du public américain, Maurice Chevalier chante à tue-tête la beauté de « Gigi » dans les jardins fleuris de la capitale (1958), Shirley MacLaine séduit dans « Irma la douce » (1963) et Gene Kelly tombe amoureux de Leslie Caron dans « Un Américain à Paris » (1951). Audrey Hepburn et Greta Garbo sont alors les grandes stars du romantisme parisien revu selon les canons hollywoodiens.
Paris sera toujours Paris
Le public admirera des dessins, photos, affiches et décors de films, notamment ceux de « Un Américain à Paris », « Moulin rouge », « Minuit à Paris »… Des robes dessinées par Hubert de Givenchy pour Audrey Hepburn, et aussi les statues monumentales créées par le décorateur Dante Ferretti pour « Hugo Cabret », le film de Scorsese réalisé en 2011. Ils pourront également voir (ou revoir) sur un écran géant de 20 mètres de long une vingtaine d’extraits de films représentatifs, dont des dessins animés des studios Disney: « Les Aristochats » (1970) et « Ratatouille » (2007).
S. Moroy
Expo gratuite à l’Hôtel de ville de Paris (salle Saint-Jean), 5 rue Lobau (Métro : Hôtel de ville ou Châtelet). Ouvert tous les jours, sauf dimanche et jours fériés, de 10 heures à 19 heures.
Légende des photos :
- Les visiteurs pourront voir sur un écran de 20 mètres une sélection d'extraits de films hollywoodiens ayant pour cadre la ville lumière.
- La grâce, la fraîcheur et l'élégance très parisienne de Audrey Hepburn dans "Charade" de Stanley Donen (1963).
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