VOYAGE AU PAYS DES ZE-ZA
26 octobre 2010
JULIUS MARGOLIN
EDITION LE BRUIT DU TEMPS
Nouvelle édition établie et présentée ("Je ne mourrai pas tout entier") par Luba Jurgenson. Traduction du russe par Nina Berberova et Mina Journot. révisée et complétée par Luba Jurgenson. Enfin publié ici dans son intégralité pour la première fois au monde et sous son titre original, Voyage au pays des
Ze-Ka est l'un des plus bouleversants témoignages jamais écrits sur le
Goulag.
(le sigle z/k, ou zek, désignant à l'origine les «détenus du canal», c'est-à-dire affectés au creusement de l'ouvrage reliant la Baltique à la mer Blanche, avant de s'appliquer à tous les prisonniers du goulag, cet archipel de camps esclavagistes propre à l'URSS).
Le livre était paru en France en 1949 sous le titre La Condition inhumaine, bien avant les chefs-d'oeuvre de Soljenitsyne et de Chalamov.
Cet hallucinant récit de cinq années passées dans les camps soviétiques ne le cède en rien à ceux de ses célèbres successeurs, ni pour la qualité littéraire, ni pour l'acuité de pensée et la hauteur de vue avec lesquelles l'auteur s'efforce de donner un sens à son expérience, aux limites de l'humain.
Né dans une famille juive de Pinsk (Biélorussie), Julius Margolin (1900-1971) est élevé dans la culture russe. En 1923. il termine ses études de philosophie à Berlin.
Installé en Palestine en 1936, il est en séjour à Lodz en 1939 lorsque la Pologne est envahie. Il se réfugie alors dans sa ville natale, à l'est du pays où il est arrêté le 19 juin par les Soviétiques.
Ayant par miracle survécu à cinq années de Goulag, libéré en 1945, il écrit le Voyage dès son retour à Tel-Aviv, face à une opinion internationale incrédule, l'URSS étant encore auréolée de sa contribution à la victoire contre le nazisme.
Il vient à Paris en 1950 témoigner au procès de David Rousset contre Les Lettres françaises. Jusqu'à sa mort, en 1971, il ne cessera de lutter pour la libération des Ze-Ka, les prisonniers des camps.
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