Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, à l'actrice anglo-américaine, l'une des dernières grandes légendes d' Hollywood, morte à l'âge de 79 ans le 23 mars 2011.
"On dira d'Elizabeth Taylor d'une manière assez conventionnelle que c'était la dernière star, comme on dit le dernier empereur ou la dernière reine. Et c'est vrai, elle fut inconstestablement une star jusqu'au bout des ongles . La vie romanesque, les mariages, les retards, les caprices, les dépenses, tout ce qui fascine le public. Mais en même temps cette fascination n'existerait pas si on n'avait pas la sensation qu'il y avait derrière un formidable talent - la filmographie d'Elizabeth Taylor est absolument impressionnante - et qu'il y avait derrière un tempérament particulièrement généreux, riche, plein de force et de contradictions.
Les drames vécus par Elizabeth Taylor, ses ennuis de santé à répétition, ses périodes de dépression, des périodes où elle a beaucoup grossi, les come back, les retours où elle réapparaissait en pleine beauté alors qu'on la croyait quasi morte et disparue, tout cela témoignait d'une nature et d'une personnalité exceptionnelles.
Et c'était certes la dernière star du grand cinéma romanesque, mais elle était aussi une femme exquise, généreuse, qui aimait profondément la vie et le cinéma et qui avait le génie de savoir mélanger les deux choses, à chaque instant de son existence."
Quelque chose de Tennessee…
Quelque part sa vie fut un peu à l’égal des personnages des romans de Tennessee Williams qui sont confrontés aux difficultés de la vie car mal armés pour les affronter… D’ailleurs l’écrivain américain a influencé les plus grands cinéastes et nombre de ses œuvres ont été adaptées pour le grand écran. Ce fut le cas d’Elizabeth Taylor avec deux œuvres majeures du grand écrivan : « La chatte sur un toit brûlant » (1958) et surtout « Soudain l’été dernier » (1959) qui reste selon moi son plus beau rôle dramatique, rôle dans lequel elle donne la pleine mesure de son immense talent aux côtés de Katharine Hepburn et Montgomery Clift (oublions SVP le rôle, certes grandiose mais tout de même grandiloquent, de Cléopâtre, au demeurant oeuvre du même cinéaste : Joseph L. Mankiewicz).
Rédigé par : Serge | 24 mars 2011 à 12:42