A l'occasion des journées du patrimoine, l’association Loisirs et Culture organisait dans la matinée du samedi 18 septembre une visite guidée de la ville…
Une quinzaine de personnes, dont le maire Jean-Paul Pasco-Labarre, a suivi Lucette de Grenier, ancienne directrice d’école et Pinoise depuis 50 ans, pour une visite commentée de deux heures.
La rue du Château laisse supposer qu’il y avait un château. Erreur, il y en eut trois qui furent successivement érigés sur l’emplacement actuel du parking de la salle polyvalente : une modeste demeure seigneuriale dont on ignore tout, un château construit par François d’Angennes (cité par Michelin dans ses « essais historiques » en 1821), et enfin un autre construit dans la première moitié du 19e siècle puis démoli en 1971. C’est dans cette rue du Château que les maîtres d’école enseignèrent de 1652 à 1935 et c’est aussi ici que se trouvaient le presbytère et le vicariat. En 1750, Le Pin a été l’une des premières communes à avoir des archers. On peut encore voir leur maison à l’angle des rues Denfer et de Courtry. Pour remplacer la mairie-école de la rue du Château, la municipalité décidait en 1934 de construire un nouveau bâtiment sur un terrain appartenant jadis au parc du château. Ce bâtiment fut conçu pour y loger deux classes, le secrétariat de la mairie, la salle des mariages et les logements des instituteurs. La mairie s’est depuis agrandie et modernisée. La rue de Courtry porte une plaque à la mémoire de Charles de Bagneux. Parti de Paris à bicyclette, celui-ci sera fusillé par les Allemands le 28 août 1944 au motif du non-respect du couvre-feu qu’ils avaient décrété avant de battre en retraite devant les troupes américaines.
Après la traversée de la rue Grognet pour admirer la splendide villa Marguerite datant de 1890 (en cours de restauration), le petit groupe a fait une halte sur la placette du village, rue du Pressoir, pour y apprendre qu’il s’y trouvait un pressoir seigneurial et que les Pinois cultivèrent activement la vigne jusqu’à la fin du 19e siècle. La visite s’acheva dans l’église Saint-Antoine-le-Grand, édifiée sur les ruines d’une première construite au 12e siècle. Cette église a été entièrement rénovée et les travaux permirent de mettre à jour certaines curiosités, telles des anciennes peintures non encore identifiées sur les piliers monostyles de la travée septentrionale datant du 14 ou 15e siècle, et une « piscine liturgique » cachée derrière le retable et qui servait à recueillir et écouler l’eau lors du rituel de purification. « Le Pin n’a pas su au cours des années passées conserver son patrimoine. Souhaitons que les générations futures en prennent conscience et ne renouvellent pas les erreurs antérieures. Cependant, les rares pierres qui nous restent parlent à ceux qui savent les entendre… » a conclu Lucette de Grenier.
A CLAYE SOUILLY, quelques personnes sont venues dimanche 19 septembre après-midi découvrir l’orgue et d’autres chefs-d’œuvre de l’église St-Etienne...
LE POINT D'ORGUE DE L'EGLISE
La visite était organisée par Jean-Jacques Donze, président d’ACOR (Association Clayoise pour l’Orgue Reconstruit), en lien avec la paroisse et la municipalité. L’orgue fut construit vers 1750 et entièrement restauré en 2007 par Yves Fossaert, facteur d’orgue à Mondreville. Avec ses 1200 tuyaux et 17 jeux répartis sur 3 claviers-pédaliers, c’est un véritable chef-d’oeuvre. « Il ne faut pas concevoir l’orgue tout seul, mais toujours dans une relation de dialogue avec les chants. Cet orgue a été admirablement reconstruit dans l’esprit de l’époque » commente Jean-Jacques Donze. Début 2008 un CD a été enregistré sur les œuvres du compositeur Boëly jouées sur cet orgue et un concert fut donné en mai par les petits chanteurs de St-François de Versailles avec Elise Friot, professeur d’orgue au conservatoire de Claye. La même année a vu se produire les célèbres organistes Marie-Ange Leurent et Eric Lebrun. A l’automne Lucie Zakova, organiste tchèque, proposait un concert conférence sur la musique de la Renaissance et, fin décembre, Isabelle Fontaine, organiste de l’orgue de la cathédrale de Soissons, donnait un programme sur le thème de Noël avec la chanteuse lyrique Béatrice Fontaine-Allam. Autre chef-d’oeuvre de l’église, le tableau central au-dessus du retable est classé monument historique. Il s’agit d’une copie de « La grande sainte famille de François 1er », tableau du 16e siècle signé Raphaël et exposé au musée du Louvre. La chaire de l’église (fin 17e - début 18e siècle) est également classée avec les initiales entrelacées des donateurs et celle du curé de l’époque. Le retable et la chaire ont été restaurés après l’incendie de l’église survenu il y a dix ans.
Un clocher construit en 1736
La cloche de l’église est classée, ainsi que les trois pierres tombales situées sous le porche d’entrée de l’église et qui se trouvaient auparavant au cimetière et à l’église de Souilly. Celle-ci, dédiée à Saint-Thomas de Cantorbéry, fut démolie en 1929. Jean-Jacques Donze a montré aux visiteurs quelques fragments de vitraux de l’église Saint-Etienne qui succéda en fait à une première église qui se trouvait devant. La construction du clocher a pu être datée en 1736 grâce à une plaque de fondation retrouvée lors de la réfection de la tour du clocher. « Cette date est intéressante : elle permet de situer la présence de l’orgue dans l’église à partir de 1760 car il ne pouvait pas y être avant la construction du clocher » explique Jean-Jacques Donze. « C’était passionnant et l’on a appris beaucoup de choses que l’on ignorait bien que l’on habite Claye » dira en conclusion Michel Luchier venu avec son épouse à cette visite.(S. Moroy)
Pour en savoir plus sur l’orgue : www.orgue-claye-souilly.over-blog.com
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