Exposition
Bardot, la belle insouciante
B.B star mondiale avec son déhanchement sensuel, sa frimousse ingénue, sa choucroute blonde et ses robes roses à petits carreaux Vichy… Inoubliable femme-enfant. A l’occasion du 75e anniversaire de notre icône nationale, la ville de Boulogne-Billancourt (connue aussi, outre ses usines Renault, pour ses studios de cinéma créés en 1942) accueille depuis le 29 septembre une exposition sur 1000 m² qui lui est entièrement consacrée. Grâce à des photos, archives, affiches, extraits de films, le mythe Bardot apparaît pour une fois au grand jour et dans toute sa splendeur avec, bien sûr, ses innombrables satellites : de Vadim à Saint-Tropez, en passant par Gainsbourg et Harley Davidson. Et bon sang, qu’est-ce qu’elle dansait bien !
1 m 68, pointure 37, tour de poitrine 91, tour de taille 51, tour de hanches 89… A la fois mythe vivant et véritable sex-symbol, couronnée plus belle femme du monde, Brigitte Bardot incarne aussi la libération de la femme. Loin de masquer les contradictions et les rebellions de celle qui déchaîna les passions (et polémiques) les plus vives, l’exposition s’attache à rendre compte et tente de faire revivre l’intensité et la beauté du phénomène Bardot.
En 1949, Brigitte Bardot a à peine 15 ans. Elle rêve d’être danseuse et accepte de poser en couverture du magazine Elle. Toutefois, afin de préserver son nom, elle utilise ses initiales. Désormais sa voie est tracée, son destin scellé. La suite tout le monde la connaît avec le choc provoqué en 1956 par le film de Vadim « Et Dieu créa la femme ».
De nos jours, les années 50-60 n’en finissent pas d’être tendance tandis que B.B inspire toujours la mode, la déco, l’art de vivre… Femme libre et libérée, d’une beauté incendiaire symbolisant à elle seule toute l’insouciance des Sixties, scandaleuse, amoureuse et tumultueuse, Bardot se livre dans tous ses états, dans tout son éclat, ponctuant dans cette galerie boulonnaise des étapes clefs qui ont jalonné ses 20 ans de sa carrière.
De ses succès cinématographiques (48 films) à ses combats contre le commerce de la fourrure des bébés phoques (création de la fondation Brigitte Bardot en 1986 qui sera reconnue d’utilité publique six ans après), de sa rencontre puis son mariage avec Roger Vadim aux innombrables couvertures de magazines qui lui furent dédiées (Vogue, Elle, Cosmopolitan, Paris Match, Playboy, etc.), de l’éducation bourgeoise et disciplinée qu’elle reçut à ses chansons pop et acidulées (plus de 80 dont la plupart écrites par Gainsbourg), c’est tout l’univers de B.B qui nous est subitement dévoilé ici.
Des photos de la France austère de René Coty (dernier président de la IVe République, de 1954 à 1959), des sérigraphies d’Andy Warhol, des objets personnels de la star, des décors de clips ou des ambiances de la Côte d’Azur reconstitués, des pochettes de disques, des partitions, des affiches de produits publicitaires auxquels elle prêta son image, des extraits de ses meilleurs moments télévisés (le « Bardot Show ») et de quelques-unes de ses chansons, des témoignages inédits, des tirages de Richard Avedon, des œuvres d’Aman et d’Antonio Saura ; autant d’objets donnant à cette expo un caractère ludique et foisonnant, certes un peu fétichiste, mais ce genre d’évènement nostalgique ne le recèle-t-il pas toujours un peu ?
Au final cette expo qui s’est ouverte le lendemain de son 75e anniversaire retrace le bilan de toute sa vie. « C’est sur les épreuves qu’on bâtit la réussite si on n’en meurt pas » écrivait-elle dans la préface de son livre « Initiales B.B. » paru fin 1996. Ce que ne démentira pas Gainsbourg quand il évoquait son égérie : « caustique, nostalgique, malicieuse, acidulée, poivrée »…. Shebam ! Pow ! Blop ! Wizzz ! Bon anniversaire Brigitte.
A noter : pendant toute la durée de l’exposition, le cinéma de l’Espace Landowski nous fait redécouvrir les plus grands films de B.B. (www.cinemaboulogne.com). Et pour les « bardotphiles » les plus endurcis, la boutique, à la sortie de l’expo, vend les espadrilles en Vichy rouge ou rose de la star, des meubles à son effigie et une sélection de livres, CD, DVD.
Serge MOROY
Exposition Brigitte Bardot, les années insouciance - Jusqu’au 31 janvier 2010 au musée des années 30 – Espace Landowski – 28 av. André Morizet, Boulogne-Billancourt (92) – Métro : Marcel Sembat ou Boulogne Jean-Jaurès - Tous les jours (sauf lundi) : de 11h à 18h – Entrée : 11 et 8 € - www.expobrigittebardot.com
A lire (le livre de l’exposition) :
« Bardot la légende » d’Henry-Jean Servat, préface de Brigitte Bardot – Edition Hors-Collection - 176 pages - 35 €.
A relire (disponible à la bibliothèque de Villevaudé) :
- « Initiales B.B. » Mémoires de Brigitte Bardot – Edition Grasset – Septembre 1996 – 558 pages
Cette exposition « Brigitte Bardot, les années insouciance » qui devait s’achever fin janvier est prolongée jusqu’au dimanche 7 mars pour cause de triomphe exceptionnel (60 000 visiteurs en quatre mois !). La sortie récente du film de Joann Sfar sur Gainsbourg a certainement amplifié le phénomène.
Rédigé par : Serge | 05 février 2010 à 09:47